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Foyer de grippe aviaire au Burkina : Attention à la sur-médiatisation et à la psychose

Publié le lundi 6 avril 2015 à 16h00min

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Foyer de grippe aviaire au Burkina : Attention à la sur-médiatisation et à la psychose

La grippe aviaire a été découverte au Burkina Faso pour la première fois en 2006 . Les foyers ont été circonscrits et les autorités du département du ministère des ressources animales avaient entamé la procédure d’indemnisation du pays auprès de l’OIE (Organisation Internationale de l’Elevage). Voilà qu’un nouveau foyer vient d’être découvert à Koubri (zone péri-urbaine de Ouaga), et là encore les foyers sont sous contrôle, circonscrits et maîtrisés, il n’y a donc aucun risque en ce moment.

Ce qu’il faut comprendre c’est que le caractère zoonotique de l’influanza avaire n’est pas aussi simple qu’on le pense ; il faut un contact assez prolongé entre l’homme et le poulet malade pour parler de transmission. Ici au Burkina ce risque est vraiment minimisé.

C’est le lieu ici de féliciter le département du ministère des ressources animales pour les innombrables efforts qu’il déploie dans le cadre du plan de riposte.

Cependant il est important de préciser que tant que le poulet est bien cuit, il n’y a aucun risque de transmission. En plus de cela, le virus ne vit pas longtemps à l’air libre, donc il n’y a aucun danger à priori.

Les médias n’ont pas bien communiqué sur la question, créant ainsi une psychose au sein des consommateurs.

Il y a la grippe aviaire en France, aussi il y a un mois on a découvert un foyer en Belgique et en Hollande. Cela n’a pas empêché les européens de continuer à consommer la volaille et ses produits dérivés. Evitons donc de tomber dans le piège de la psychose.

Le Burkina Faso compte plus de 38 millions de volailles locales ou poulets bicyclette, et environ deux millions de volailles modernes (pondeuses et poulets de chair confondus).

La filière avicole au Burkina est une mine d’or qui contribue à plus de cinq cent milliards dans l’économie nationale, alors si nous n’arrivons pas à maîtriser correctement ces foyers, cela suppose que les autorités vont abattre tout le cheptel national. Imaginons un peu les dégâts sur le plan économique et social. Et cela va profiter à qui ? Certainement aux importateurs de découpes de poulet, d’oeufs, et de poisson congelés.

La Côte d’ivoire vient d’interdire l’importation des poulets provenant du Burkina. Au lendemain de l’application de cette mesure ivoirienne, 30.000 poulets bicyclettes ont été bloqués à la frontière ivoirienne précisément à Ouangolo, ces exportateurs ont enregistré plus de 150 millions de perte. Pendant que cette même Côte d’Ivoire n’est pas indemne de la grippe aviaire, le Burkina Faso avait tout de même autorisé l’importation des oeufs et des poussins provenant de la Côte d’Ivoire, à cause certainement de nos relations diplomatiques. Soyons vigilants.

Ce que les consommateurs doivent véritablement comprendre c’est qu’il y a une sur-médiatisation, et ne pas tomber dans le piège.

Je profite souhaiter une agréable fête de Pâques et que le Seigneur tout Puissant bénisse notre cher pays le Burkina Faso et protège ses enfants.

Moussa Koné
Chevalier de l’ordre national
Président de l’interprofession de la filière volaille locale du Burkina Faso

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Vos commentaires

  • Le 7 avril 2015 à 01:39, par Kanzim En réponse à : Foyer de grippe aviaire au Burkina : Attention à la sur-médiatisation et à la psychose

    M Koné. Je reste sur ma soif à la lecture de votre texte. Vous vous situez plus sous une perspective de mémoire en défense qu’en bon producteur de volaille conscient que sa production n’est valable que s’il existe une demande solvable, des consommateurs vivants et non des cadavres. Qu’est-ce qui vous donne la légitimité d’aller contre les ministères de la santé et de l’élevage, même si leur action contre la grippe aviaire relève de la bureaucratie que de la rationalité technique et scientifique d’agents de santé humaine et animale payés par les contribuables. C’est la presse qui demeure contrairement à ce que vous dites, le seul tocsin et le seul moyen de conscientisation et de sensibilisation des citoyens. Prenons le cas de l’Ebola : c’est la presse à travers une radio de la place, qui est la seule à attirer l’attention des citoyens, face aux démarches contradictoires de l’Etat : le ministère de l’Environnement caquète que la chasse au gibier est génératrice de ressources et de devises, tandis que celui de la santé, toujours égale à sa médiocrité, se contente de maugréer de pâles informations sur la dangerosité de la viande de brousse. Si je n’avais pas peur d’être accusé de faire de la publicité gratuite, je dirai que cette radio salvatrice est Ouaga FM. Arrêtez donc de divertir le peuple et de diluer sa nécessaire vigilance face à la grippe aviaire, au profit de la soif d’argent d’un aviculteur qui devrait plutôt réfléchir à des solutions palliatives face aux conséquences de la grippe aviaire. Parce que en contexte de grippe aviaire, un aviculteur qui trompe le peuple sur la dangerosité des poulets est aussi mauvais que Obouf qui boit dans le sang du peule, en le faisant boire ses poisons en cannettes.

  • Le 7 avril 2015 à 08:31, par Tanga En réponse à : Foyer de grippe aviaire au Burkina : Attention à la sur-médiatisation et à la psychose

    Hé président, laisse les spécialistes parler qu’est-ce que tu en sais. Ne nous tue pas ici.

  • Le 7 avril 2015 à 19:29, par kienferme En réponse à : Foyer de grippe aviaire au Burkina : Attention à la sur-médiatisation et à la psychose

    je pense que nous avons la chance car la maladie est bien localisée dans une grande ferme a Koubri et dans le Sanguié. Le ministère a déjà pris les mesures réglementaires pour détruire ces foyers. S’il plait a Dieu on en sera débarrassé en un mois. Cependant il est nécessaire d’observer les précautions suivantes :
    1) Ne pas consommer les volailles mortes
    2) Pour les volailles vivantes après les avoir saigné se laver les mains , puis bien cuire ou bien griller les poulets les virus ne résistent pas a la température.
    Notons que cette maladie concerne aussi bien les volailles locales que les poules de race

  • Le 9 avril 2015 à 17:38, par Mme KEBE En réponse à : Foyer de grippe aviaire au Burkina : Attention à la sur-médiatisation et à la psychose

    J’ai vraiment peur car je suis une jeune fermière qui se lance à peine dans ce métier. En effet, je viens de terminer tout juste la construction de mon bâtiment. Alors je me demande s’il faut attendre la fin de l’épidémie ou non avant d’y mettre mes poussins ? J’ai besoin de plus amples informations. Aidez-moi !

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