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Rencontre Gouvernement/ Secteur privé : « Nous faisons du social et attendons des mesures sociales aussi de la part du gouvernement », dixit Souleymane Traoré, Directeur de publication du journal le Quotidien

Publié le mardi 28 avril 2015 à 01h49min

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Rencontre Gouvernement/ Secteur privé : « Nous faisons du social et attendons des mesures sociales aussi de la part du gouvernement », dixit Souleymane Traoré, Directeur de publication du journal le Quotidien

La 14ème édition de la rencontre entre le gouvernement et le secteur privé, c’était ce lundi 27 avril 2015 à Bobo Dioulasso. Comme chaque année, il s’est agi encore de faire le plein de projecteurs sur un secteur d’acticités, échanger avec les acteurs afin de trouver la formule qui permette un meilleur essor du secteur sous l’impulsion de la puissance publique. Cette année, la rencontre se tient sous le thème de la problématique du financement des Petites et moyennes entreprises (PME) et Petites et moyennes industries (P MI). Loin de la ville de Sya où se tient cette réunion d’explication, nous avons rencontré un responsable de PME pour un bref échange à bâtons rompus. Dans l’entretien qui suit, le directeur de publication du journal Le Quotidien Souleymane Traoré nous propose sa lecture.

Lefaso.net : Quelle est votre appréciation de l’initiative de cette rencontre gouvernement/ secteur privé ?
Souleymane Traoré :
Toute initiative est bonne. Tout dépend du contenu. Moi je reste particulièrement optimiste parce que je sais que les changements ont commencé. Beaucoup ont apprécié l’entretien avec les paysans parce qu’il y a eu beaucoup plus de vérité, les gens se sont exprimés librement et ils ont reçu aussi de bonnes réponses à leurs questions. Je pense qu’à Bobo aussi il y aura ces échanges entre les membres du gouvernement et les opérateurs économiques. Et ces derniers vont forcément parler de leurs problèmes et attendre du gouvernement quelques solutions.

La rencontre de cette année porte sur la problématique du financement des PME/ PMI, avez- vous une recette magique ?

Non ! Il n’y a pas de recette magique. Pour parler de la presse, nous faisons du social et attendons des mesures sociales aussi de la part du gouvernement. Je pense que s’il y a des mesures sociales pour accompagner la presse, telles que les parcelles pour les sièges des organes de presse, ce serait bien. L’Etat est un partenaire important pour la presse. Mais le vrai problème c’est qu’au niveau des ministères, pour le règlement d’une seule facture on te demande le même nombre de pièces que quelqu’un qui a exécuté un marché de plusieurs milliards. Je pense qu’il faut alléger cette procédure- là et surtout travailler à accompagner réellement la presse. Je ne vais pas parler des autres entreprises parce que je ne sais pas comment elles fonctionnent, mais du côté de la presse, nous avons quelques petits besoins tels que le coût de l’électricité qui est beaucoup élevé, le téléphone, si nous arrivons à régler ces coûts- là, cela va beaucoup arranger la presse. Sans oublier ce que j’ai cité précédemment, les parcelles pour les sièges parce que le coût du loyer est très élevé. Nous faisons du social, donc je pense que l’Etat aussi doit nous accompagner. L’autre problème aussi comme je le disais tantôt c’est celui des factures. Pour un montant de 100 mille ou 150 mille, on te demande plus de dix pièces à fournir. Pour le règlement d’une seule facture. Parfois toi- même tu es découragé !

Vous dites que vous faites du social, qu’est- ce à dire ?

Nous travaillons pour l’éveil des populations, ça c’est du social. Et généralement quand nous donnons l’information pour que les populations puissent travailler, c’est du social ! En Europe ou ailleurs, les journaux s’achètent. Mais ici, un journal pour 20 personnes. Là- bas c’est un journal pour un habitant. Parfois le mari et la femme, chacun a son journal. Mais ici quand tu va dans un ministère, parfois même les agents font des photocopies. Vous voulez que ça marche comment ? Les ventes sont très faibles et il n’y a pas de publicité. La publicité est faible. Je pense que si quelque part on peut compenser cela, ça va nous arranger. Sinon si les ventes étaient comme en Europe, on n’allait rien demander. Non !
On pourrait vous rétorquer qu’il y a la subvention que l’Etat accorde à la presse chaque année !
La subvention n’est rien. Moi je pense que la subvention ne peut même pas couvrir les charges d’une semaine. C’est un apport oui, mais ça ne règle pas nos problèmes. Une affaire de deux millions. Pour un quotidien deux millions c’est quoi ? Deux millions ce n’est rien ! Mais quelque part aussi on te demande mille papiers pour deux millions.

En tant que PME quel accompagnement vous attendez de l’Etat ?

Présentement nous restons optimistes mais je pense que cela ne sera pas réglé sous la transition. Non ! Je ne le pense pas. Je pense qu’un bon régime démocratique peut se pencher sérieusement sur les questions de la presse et travailler à régler cela. Je vois beaucoup plus un journaliste issu de la presse privée qui connait nos problèmes. Sinon ceux de la presse publique n’ont pas de problème. La- bas c’est l’Etat qui endosse tout. Mais nous du privé nous souffrons. Le marché est faible, il y a trop de difficultés. Honnêtement. Même un moyen de déplacement. Aujourd’hui quel organe de presse a un bon pick up ? Il n’y en a pas ! Quand tu prends même les télévisions privées, laquelle peut recruter un bon réalisateur ? Tout ça c’est quoi ? C’est le manque de moyens ! Donc je pense que si nous avons un ministre issu d’un organe privé véritablement indépendant, je pense que ce dernier va beaucoup travailler pour aider la presse. Sinon ce que vous appelez subvention ce n’est rien au fait.

Samuel Somda
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 avril 2015 à 08:04, par le maître En réponse à : Rencontre Gouvernement/ Secteur privé : « Nous faisons du social et attendons des mesures sociales aussi de la part du gouvernement », dixit Souleymane Traoré, Directeur de publication du journal le Quotidien

    Merci monsieur Traoré pour le social que vous faites. Nous travailleurs de la mine de Belahouro nous sommes témoins du soutien indeffectible que la presse nous a apporté en particulier votre journal depuis le 12 Décembre 2014. Il est vrai que sans votre accompagnement nous serions plus de 700 salariés dans la rue. Je peux dire que votre journal nous a accompagné depuis la cours d’appel de Ouagadougou où nous étions en arbitrage. Monsieur le directeur du quotidien, la sentence est tombée et en faveur des travailleurs. Et nous sommes en attente de payement. Merci de nous accompagner pour le lourd dossier de licenciement qui est présentement au tribunal de travail de Ouagadougou. Nous sommes infiniment reconnaissants envers la presse en particulier celles ecrites.Monsieur Traoré que Dieu vous bénisse car vous êtes sur le chemin de l’intégrité et vous rencontrerez toujours le salut.

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