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Lassina Gondé, secrétaire général par intérim de l’ADF/RDA dans le Houet : « Actuellement, il n’y a pas de grand ni de petit parti »

Publié le vendredi 20 mars 2015 à 23h39min

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Lassina Gondé, secrétaire général par intérim de l’ADF/RDA dans le Houet : « Actuellement, il n’y a pas de grand ni de petit parti »

Maire de la commune de Bama avant l’insurrection populaire et devenu par la force des choses un contrepoids à l’hégémonie de Célestin Koussoubé au niveau de la section Houet de l’ADF-RDA, Lassina Gondé vient de remporter une bataille. En se hissant au poste de Secrétaire général (SG) de son parti dans le Houet, en remplacement du même Célestin Koussoubé. Les raisons du départ de son ex-challenger au MPP, les priorités du nouveau SG de l’ADF-RDA sont entre autres les questions que nous avons abordées avec ce politique qui monte en puissance.

Lefaso.net : Vous êtes le secrétaire général par intérim de l’ADF-RDA dans la province du Houet, en remplacement de l’ex-député Celesin Koussoubé. Quelles sont vos priorités ?

Lassina Gondé : Merci beaucoup. C’est vrai, je viens d’être porté au poste de secrétaire général par intérim dans la section Houet de l’ADF-RDA. C’est une lourde tâche parce qu’au niveau de notre parti, nous cherchons d’abord à recoller les morceaux. Vous savez, la tâche est difficile pour nous en ce moment. Et c’est pour cela que notre président a entamé une tournée nationale pour demander pardon à tous les fils et filles du pays. Demander pardon et essayer de recoller les morceaux seront également notre tâche au niveau de la province du Houet. Je vais mettre le paquet pour que l’ADF-RDA regagne sa notoriété, dans la cohésion et dans le respect de la mémoire collective. Nous avons le devoir de maintenir le flambeau de ce grand parti.

Quels messages lancez-vous à vos militants et aux Burkinabè au cours de vos rencontres de demande de pardon ?

Nous faisons comprendre aux militants que nul n’est infaillible dans la vie. A un moment ou à un autre, nous sommes amenés à nous tromper. Même dans la cellule familiale, on peut se tromper. Combien de chefs de familles ont fait de mauvais choix au cours de leur vie ? Quoi qu’on dise, notre président est un humain, il peut se tromper comme les autres. Maintenant, nous reconnaissons qu’on ne peut pas demander pardon tout en ayant la même fougue, la même hargne comme avant. Nous disons aux militants et aux Burkinabè qu’il n’est pas évident de résister au parti au pouvoir et que l’ADF-RDA a des militants qui n’ont pas commis de fautes. En temps normal, un parti politique n’a pas à exposer ses problèmes, les pressions qu’on lui exerce pour telle ou telle cause. Mais avec nos militants, nous tenons un langage de vérité et cela nous a permis de récupérer des personnes qui avaient démissionné.
Parlant des démissions, on sait que l’ex-député Célestin Koussoubé a quitté vos rangs pour le MPP. D’aucuns disent que son départ a été provoqué par des querelles de leadership entre lui et vous. Des commentaires…

Célestin Koussoubé est un grand homme, mûr politiquement. Je lui tire mon chapeau pour l’ensemble de son parcours et j’ai beaucoup de respect pour lui. Je ne sais pas s’il est parti pour une question de leadership ou s’il est parti pour des raisons de divergences politiques. Mais je sais qu’il a des amis au MPP. Vous savez, c’est un grand monsieur qui a dirigé pas mal d’entreprises, qui a eu sous sa coupe des responsables politiques, qui a eu à travailler avec des cadres du MPP qui ont été des patrons de banque. Je sais qu’il a beaucoup de raisons d’aller au MPP. On pourrait penser aussi qu’il est parti au MPP pour se reposer car son âge ne lui permet plus d’être sur tous les fronts. Le MPP étant un grand parti, il aura forcément des camarades qui feront le boulot à sa place. En ce qui nous concerne, nous on travaillera toujours à maintenir le flambeau de l’ADF-RDA. Nous avons le devoir de maintenir ce grand parti dynamique.

Avec tout ce qui s’est passé au niveau national, êtes-vous sûr de maintenir vos militants ?

Aucun parti n’est sûr de maintenir ses militants aujourd’hui. Il y a des partis qui viennent de naitre et qui sont déjà forts sur le papier. Actuellement, ça bouge partout et seul le jour j situera les uns et les autres sur les capacités de leur formation politique. Néanmoins, chacun a ses réseaux, ses sphères d’influence et sur ces points nous sommes confiants. Actuellement, il n’y a pas de grand parti ni de petit parti. Seules les élections pourront nous situer sur notre force actuelle.

Etes-vous confiant pour les échéances électorales à venir, sur le plan local ?

Nous attendons les orientations du congrès. C’est au congrès de décider si nous allons aller aux élections ou pas. Actuellement, nous demandons pardon au peuple. Si la demande de pardon est acceptée, nous allons repartir sur de nouvelle base. A partir de là, on pourra envisager l’avenir avec sérénité. Mais nous pensons être en mesure de maintenir nos militants dans le Houet.

Avant l’insurrection populaire, vous étiez maire de la commune de Bama. On vous prêtait une certaine complicité avec vos administrés. Quel était votre secret ?
Au niveau de Bama, et partout dans le monde, il faut être humble avec les gens. Une fois que tu respectes les gens, ils vont te respecter. Le politicien ne doit pas être hautain, il doit être à la disposition des administrés. C’est un principe universel de bonne conduite. Il faut aussi écouter les autres sans pour autant réagir aux ragots.

Entretien réalisé par Ousséni Bancé
Lefaso.net

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