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Privatisations en Afrique : Définir les nouveaux rôles de l’Etat

Publié le jeudi 4 décembre 2003 à 11h18min

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L’Ecole nationale de l’administration et de la magistrature (ENAM) et les universités de Perpignan et de Toulouse en France organisent les 3 et 4 décembre 2003 à Ouagadougou un colloque sur "Les nouveaux rôles de l’Etat et les privatisations". Les participants s’attelleront à définir les nouvelles fonctions de l’Etat dans les opérations de privatisation en Afrique.

A l’instar de nombreux pays africains, le Burkina Faso a entamé dès 1990 un processus de privatisation de certaines entreprises publiques. Cette nouvelle donne a entraîné des changements fondamentaux tant au niveau de la gestion de la société que dans la conduite de l’économie nationale. Toujours est-il que les privatisations n’ont pas rencontré l’assentiment de toutes les composantes de la société. Elles sont applaudies d’un côté tandis que de l’autre elles sont fortement décriées.

Ainsi, selon Lassané Sawadogo, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, l’on a longtemps cru que "privatisation" signifiait "désengagement de l’Etat". Or, poursuit le ministre Sawadogo, des textes majeurs ont été adoptés en vue de garantir la prééminence de l’Etat dans certains secteurs vitaux. On peut citer entre autres, la Réforme globale de l’Administration publique (RGAP), les Textes d’orientation de la décentralisation (TOD) et le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP).

Cependant, à la faveur des mutations, un problème de fond reste posé. Il s’agit, dira le ministre de la Fonction publique, pour l’Etat d’adopter des postures nouvelles permettant à chaque acteur de développement d’apporter sa contribution à la Nation.

Trouver une ligne idéale pour l’Etat

Deux jours durant, les participants venus de France et d’Algérie vont définir avec des universitaires burkinabè un "axe idéal" pour l’Etat dans les opérations de privatisations. Ceux-ci vont s’inspirer des expériences burkinabè et algériennes en matière de privatisation. Comme l’a souligné André Cabanis de l’Université de Toulouse, les privatisations en Afrique s’accompagnent de problèmes sociaux. Car, il n’est pas rare d’assister à des compressions ou débauchages.

Il appartient donc au colloque de Ouagadougou de voir quelle ligne sociale devrait suivre les privatisations. Pour le professeur Cabanis, il faut aborder la question des privatisations avec beaucoup "d’empirisme". Une chose, a-t-il ajouté, est de ne pas abandonner les citoyens à la merci de l’offre et de la demande. Toutefois, André Cabanis soutient qu’il ne faut pas perdre de vue que le secteur privé n’est pas prêt à répondre à toutes les sollicitudes.

Mieux, l’Etat ne peut en aucun cas se départir des domaines aussi primordiaux pour sa souveraineté comme le maintien de l’ordre, les relations internationales et l’aspect monétaire. Seulement, conclut le professeur Cabanis, chaque Etat doit choisir en toute responsabilité sa ligne de conduite des opérations de privatisations en vue d’éviter les situations dramatiques.

Jolivet Emmaüs Sidibé
PAGBELEGUEM
Sidwaya

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