Pour l’occasion, Jacques du Puy, président de Canal+ Overseas était entouré de plusieurs personnalités politiques, mais aussi des acteurs du monde du cinéma ce mercredi 4 mars dans la soirée. Autour d’une collation, ces derniers ont passé en revue les projets innovants pour le renouveau du cinéma africain. L’on apprend avec Jacques du Puy que l’engagement de Canal+ dans le cinéma est quelque chose de très fort. C’est d’ailleurs ce qui a été à l’origine de sa création il y a une trentaine d’années en France. « Cela fait partie de notre ADN », dit-il, avant d’ajouter que : « cette ADN, nous voudrons la cultiver et/ou la développer sur tous les territoires où existe Canal+ ». Une initiative qui vient à point nommé en ce sens que de plus en plus en Afrique, Canal+ constate une demande plus forte de contenu en qualité. Il s’agit d’une quête d’un renouveau du cinéma africain avec les réalités africaines. Une exigence que salue l’entreprise française, pour qui, il est aussi important de participer à cette création de l’industrie cinématographique. « Nous voudrons bien participer à cet effort de construction pour que l’image de la culture africaine soit meilleure. Ce qui permettra de donner un contenu de qualité au public », note le président. Il a par ailleurs félicité tous les réalisateurs qui compétissent avec des formats de qualité à cette biennale du cinéma à laquelle elle est associée avec 7 prix de récompenses.

Ciné Guimbi, symbole de résistance

Cheick Oumar Sissoko, ancien lauréat de l’étalon de Yennega, par ailleurs secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci) ne s’étonne pas de l’accompagnement de Canal+ au cinéma africain. L’un des exemples fort émouvant est celui du ciné Guimbi qui vient de recevoir une enveloppe de 5 millions de FCFA pour sa réhabilitation. Et M. Sissoko de laisser entendre que « le ciné Guimbi est le symbole de la résistance pour la renaissance des salles de cinéma sur le continent ». Une salle mythique qui dispose déjà des fauteuils en vente à l’ordre de 200 000FCFA. Aussi, remarque le réalisateur malien, Canal + est l’une des chaines les plus regardées de nos jours. Les films africains qui y passent sont certes achetés, mais l’homme du 7ème art a souhaité que dans l’avenir, la chaine mondiale ait le même regard sur les productions africaines qu’européennes. La contribution de Canal+ est d’ores et déjà éloquente, selon le ministre de la Culture et du tourisme Jean-Claude Dioma. Qui confie, qu’elle a préfinancé et coproduit 42 films depuis 2006 dont 12 sont diffusés. Jean-Claude Dioma ne s’empêche donc pas de louer cette initiative qui met en lumière et offre une opportunité aux cinéastes africains d’améliorer leurs revenus issus du fruit de leur diffusion. Ardjouma Soma, délégué général du Fespaco n’a que les mots de remerciement à l’endroit de Canal+ pour son engagement aux côtés du Fespaco depuis des années. Un accompagnement qui se traduit par l’octroi des prix représentant une bonne partie du palmarès officiel. En effet, dit-il : « Canal+ soutient le prix du documentaire, des séries, etc. ». Ce sont sans doute des actions qui suscitent le développement de l’industrie du cinéma et de l’audiovisuel africain.

Bassératou KINDO
Lefaso.net