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FESPACO 2015 : Cheick Oumar Sissoko présente « Rapt à Bamako »

Publié le mardi 3 mars 2015 à 19h52min

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FESPACO 2015 : Cheick Oumar Sissoko présente « Rapt à Bamako »

Pour cette 24e édition du FESPACO, le malien Cheich Oumar Sissoko est venu avec son film « Rapt à Bamako ». Un film en compétition officielle, un film qui lève un coin de voile sur ce que le réalisateur appelle les entraves au développement de l’Afrique : l’enlèvement d’êtres humains aux fins de sacrifices rituels. La projection de presse a eu lieu ce mardi 3 mars 2015.

Le synopsis le résume à merveilles, « Rapt à Bamako » est une histoire qui se déroule dans l’entre deux tours d’une élection présidentielle opposant Moustapha Traoré à Kali Fofana. C’est alors que le second reçoit le soutien de frères et sœurs venus d’un peu partout. Bien malheureusement, une observatrice française des élections venue lui rendre visite une nuit est enlevée. Chaque camp soupçonne l’autre. La campagne prend alors une autre tournure. Commence alors le choc des cultures à forte dose de conflit de générations. La mère de Malick, mère à l’affection maladive qui prend mal que son beau frère ait giflé son fils « insolent », au point d’en pleurer ; Moustapha, candidat aux élections dont l’obsession pour le pouvoir efface toute autre chose. Le tissu familial s’effrite davantage lorsque Malick, très affecté par l’enlèvement de la française Dominique fait une fugue et se met à sa recherche. Il sera d’un très grand apport pour le commissaire de Police Franky dont l’équipe était chargée de l’enquête.

« A défaut de l’albinos, on fait avec la blanche »

Les jours s’enchaînent, l’inquiétude grandit au fil du temps et l’espoir de retrouver l’otage se réduit comme peau de chagrin… Jusqu’au jour où, par une filière de mendiants qu’il avait fini par intégrer, Malick découvre la vérité. Une information invraisemblable, ont pensé certains d’un premier abord, mais une réalité plus vraie que vrai. Et pour cause, les proches du candidat Moustapha découvrent sans équivoque que leur frère n’est pas étranger à l’enlèvement de la « blanche ». Le rapt visait plutôt sa nièce albinos Rokia venue du Sénégal avec sa maman pour les élections, mais la française ayant été au mauvais endroit au mauvais moment, c’est plutôt elle qui est tombée dans le filet. Puisque pour le sacrifice rituel, « A défaut de l’albinos on fait avec la blanche ». C’est elle qui devait donc passer sur l’autel, et n’a dû son salut qu’au caractère bien trempé de Malick, en très beau et constant tandem avec sa cousine Sara. 14 ans pour le premier, 11 pour la seconde, ils auront tout le long des 1h50 minutes que dure le film bousculé certaines habitudes. Malgré leur jeune âge, ils ont pu tenir leur partition dans tout le filet d’intrigues de ce film. Plus d’une fois, ils ont mis hors de leurs gongs ces adultes dont ils se sont interrogés sur le système de valeurs. Des adultes qui, pendant qu’ils ont perdu les traces d’un être humain parlent toujours d’élections. Les frères du candidat ont beau finir par l’inviter à se retirer de l’élection sous peine de dénonciation, les enfants eux ont tiré leurs conclusion : « Ils sont fous, ces adultes ».

Et ce leitmotiv du réalisateur Cheick Oumar Sissoko, Etalon d’or 1995 avec son film Guimba, « Je pense beaucoup au problème d’enlèvement des otages, d’enlèvement des enfants, mais surtout des sacrifices rituels parce que même l’environnement des otages c’est un sacrifice rituel des terroristes bien entendu ! Plus ou moins c’est des entraves à nos sociétés, et c’est cela qui m’amène à faire des films. Parce que moi c’est la liberté, les droits humains et le progrès social. C’est pour ça que je me bats. »

Samuel Somda
Lefaso.net

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