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Boureima Nabaloum, réalisateur en compétition officielle au FESPACO : « Je pars confiant »

Publié le samedi 28 février 2015 à 23h10min

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Boureima  Nabaloum, réalisateur en compétition officielle au FESPACO : « Je pars confiant »

Boureima Naboulum est l’un des représentants du Burkina Faso à ce 24e FESPACO dans la catégorie court-métrage. A 30 ans, il vient en novice dans ce prestigieux festival, mais il n’en est pas moins ambitieux. « Malika et la sorcière », ce film d’animation de 15 minutes, sert pour cet auteur en bande dessinée, peintre et maintenant réalisateur, de baptême de feu à ce festival. Il espère que ce coup d’essai se transformera en coup de maitre. « Je pars confiant et sans complexe », clame-t-il.

Il est bien connu dans le milieu du dessin aussi bien au Burkina qu’à l’extérieur. L’artiste-peintre, bédéiste, réalisateur et illustrateur, Boureima Nabaloum, a en effet remporté le trophée de bronze du VIe concours international de la bande dessinée Manga organisé par le gouvernement japonais en 2013. « C’était le premier prix africain dans le domaine du manga », précise le lauréat qui par modestie remet cet exploit sur le compte de la chance. Il a aussi été lauréat de plusieurs autres concours aux plans national et international.

« J’ai aimé le dessin depuis le bas Age, au préscolaire. C’est là qu’est né le déclic », se souvient-il. Né en 1985 à Bobo-Dioulasso, c’est à Yako dans la région du centre Nord que Boureima Nabaloum ira continuer ses études avec ses grands-parents. Plutôt bon élève, il refusera d’aller composer au BEPC quand il est admis au second tour. « Le côté artistique a pris le pas, et j’ai préféré continuer avec ma passion. Etant donné que j’étais avec les grands parents, la pression n’a pas été aussi forte au point de me contraindre, ils se disaient que j’avais fait mon choix », se rappelle l’artiste.

Un choix qu’il dit ne pas regretter aujourd’hui, mais conseille tout de même aux jeunes qui veulent devenir artistes à poursuivre les études parce que « la paperasse a son utilité dans le domaine artistique ». Il parcourt les festivals, dans la sous-région et en Europe pour des expositions, et anime aussi des ateliers dans les établissements de la capitale burkinabè.

La naissance de « Malika et la sorcière »

De la bande dessinée, Boureima Nabaloum a glissé dans le 7e art. Ce sont deux arts qui se complètent, dira-t-il comme pour dire qu’il n’est pas en terrain inconnu. La bande dessinée et l’animation ont le « même schéma, il y a le scénario qu’il faut écrire, le découpage, faire un story bord, la création de personnage ». Le son et l’animation visuelle viennent en complément.
C’est lors d’un festival, celui de la BD d’Alger qu’il fait la rencontre avec un producteur qui a donné lieu au film qu’il présente au FESPACO. Pour la réalisation du projet, « j’ai été en Alger pour deux mois de travail, j’avais déjà un travail de base avant d’y aller. On a échangé et j’ai fait la création des personnages, le décor. Je tenais à ce que le produit reflète Ouaga, l’accent mooré, l’accoutrement des personnages… ».

La scène se déroule dans un village mossi où chaque année le roi organise une fête des rencontres appelée le ‘’Rassandaga’’. Une occasion pour les jeunes filles mures et les jeunes garçons de se rencontrer. La toute petite Malika qui a insisté pour accompagner ses grandes sœurs à cette fête, est pourtant celle qui les arrachera des griffes de la vieille sorcière. Le film de 15 minutes est un appel à plus d’égards à l’endroit des plus petits.

C’est avec « Une grande émotion que j’ai appris que mon film a été sélectionné pour le FESPACO. Je me suis dit que s’il a été sélectionné, c’est qu’il y a de la matière », se réjouit le jeune réalisateur qui estime que son film, tiré d’un conte, est original. La technique utilisée est la 2D et la 3D. Quid des chances de « Malika et la sorcière » dans ce festival ? Sans le vouloir, comparé avec les autres films, Boureima Nabaloum est convaincu que son film a sa place. Le fait d’être dans la sélection, je me dis qu’à 60-70% c’est une chose acquise. Je pars confiant et sans complexe ».

C’est un film original, il est tiré d’un conte. Il est en 2D et en 3D, le doublage est fait en mooré, la traduction en anglais. « C’est une chance que le Burkina a eu de réaliser un film en Algérie. Je ne peux pas comparer avec les autres, mais je me dis que ce film a sa place », soutient le réalisateur.

Ses attentes du FESPACO et ses projets

« Je souhaite que le film ait un prix. Cela va m’encourager et stimuler d’autres jeunes », fait savoir le réalisateur qui espère par ailleurs, tisser des relations avec les professionnels aguerris qui viendront de partout pour des contacts fructueux.
Le jeune réalisateur tout en regrettant la politique culturelle du pays qui gagnerait à changer pour soutenir davantage les jeunes porteurs de projets innovants, nourrit des projets pour l’avenir. « Avec des amis, nous comptons créer une école de beaux-arts au Burkina. Une école qui va se spécialiser dans le dessin, les TIC (utilisation des logiciels d’animation, et l’architecture par modelage 3D) ». Mais en attendant à travers l’initiative créée par les bédéistes, le Centre atelier racine, Boureima et ses compères s’activent à organiser la 2ème édition du festival de la BD. L’objectif étant de créer un public consommateur, un marché de la bande dessinée burkinabè.

Dans la catégorie court métrage du 24e FESPOACO, « Malika et la sorcière » sera en compétition avec 21 autres films.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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