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Séparation du groupe musical Cisby et Eldji : « Nous demandons aux mélomanes d’arrêter de polémiquer parce qu’il n’y a rien… »

Publié le vendredi 27 février 2015 à 22h17min

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Séparation du groupe musical Cisby et Eldji : « Nous demandons aux mélomanes d’arrêter de polémiquer parce qu’il n’y a rien… »

A Bobo, dame rumeur s’est chargée d’annoncer avec persistance la dislocation de leur groupe. Depuis, les artistes musiciens Cisby et Eldji sont sous le feu des projecteurs. Et comme pour alimenter la hantise des fans, Eldji, était absent à la dédicace du premier album solo de Cisby, son « frère ». C’est d’ailleurs ce dernier que Lefaso.net a rencontré pour en savoir d’avantage. Dans l’interview qu’il nous a accordée, l’artiste s’est prononcé sur la situation de son groupe et sur son actualité personnelle, dominée par la sortie de son album solo « Hommage aux griots ».

Lefaso.net : Vous avez dédicacé le 19 février dernier votre premier album solo baptisé « Hommage aux griots ». Quel message véhicule cet album ?

Cisby : Il faut le dire, je ne suis pas un griot. Chez moi au village, je n’ai pas le droit de chanter. Et pourtant, c’est ce qui me permet de m’exprimer en ville. En quelque sorte, c’est comme si les griots m’avaient légué une partie de leur pouvoir, et cela mérite bien des hommages. « Hommages aux griots » est composé de douze dont « Tounga », qui veut dire l’aventure. J’aborde les péripéties des jeunes qui vont à l’aventure pour un meilleur devenir et qui rencontrent malheureusement d’autres difficultés. On a aussi des titres comme « Tounkâlôn » qui veut dire « si je savais ». « Si je savais » exhorte les gens à ne pas commettre des choses qu’ils regretteront plus tard. Dans le même album, on a « Djâhalâma serey » qui signifie le témoin du diable. Ça parle des difficultés actuelles, notamment les difficultés économiques, les difficultés dans les foyers... Voici quelques titres de mon album

Lefaso.net : Dans quelles conditions « Hommages aux griots » a été produit ?

Cisby :J’ai travaillé dans des conditions adéquates. Quoiqu’on dise, je ne suis pas un novice à la matière, j’ai déjà un passé sur la scène et dans le domaine de la musique. J’ai voulu que l’album ait tous les traits d’un album normal qui doit pouvoir concourir à l’international. Je l’ai donc enregistré entièrement en live, des instruments jusqu’à la voix. On a commencé l’enregistrement à Bobo dans le « Studio A nous ». Je m’y rendais après mes cours. On travaillait de 23 heures à 5 heures du matin. C’est là-bas que nous avons fait les mises aux points. Ensuite, je suis allé à Ségou, au Mali. On a refait des prises de voix à Bamako et également à Ouagadougou. Ces différents déplacements étaient liés à ceux de l’arrangeur final. C’est un monsieur qui bouge beaucoup. Pour cet album, j’ai travaillé avec Kas kD, un arrangeur résidant à Bobo, avec l’Ivoirien Paul Mari Bolou et avec l’ingénieur de son burkinabè, Eliezer Oubda.

Lefaso.net : La sortie de ton album solo a alimenté des rumeurs de dislocation du duo Cisby et Eldji. Des commentaires…

Cisby : Entre Eldji et moi, il n’y a jamais eu de dislocation. Pour moi, c’est un frère. Dans un groupe, il y a toujours des petites choses qui se passent. Ce n’est pas pour autant qu’on va parler de dislocation. Cisby et Eldji savent d’où ils viennent. Nous avons décidé ensemble de faire des albums solos et de maintenir le groupe. J’aurais préféré que l’album d’Eldji aussi soit prêt et que nous sortions avec deux solos, cela allait limiter les polémiques et les débats autour de notre groupe. J’insiste, Il n’y a aucun problème entre nous. Nous étions ensembles à la chambre de commerce lors de la présentation du logiciel Sidonia (ndlr jeudi 27 février 2015). Il n’y a pas de dislocation ni de contentieux entre nous.

Lefaso.net : Pourquoi donc Eldji était absent à la dédicace de votre album ?

Cisby : Dix jours avant la présentation officielle d’« Hommage aux griots », Eldji n’était pas à Bobo. A une semaine de la dédicace, je l’ai eu au téléphone mais il était toujours en déplacement. Malheureusement, son téléphone ne passait pas à deux jours de la conférence de presse. Il en était de même le jour j. Mais, vous le savez, Eldji est un être humain et on ne décide jamais à la place de Dieu. Il a été empêché par les péripéties de la vie. Cisby et Eldji continuent de prester ensemble. L’aventure continue et nous demandons aux mélomanes de nous soutenir, d’arrêter de polémiquer parce qu’il n’y a rien…

Lefaso.net : Pouvez-vous revenir sur l’histoire du groupe Cisby et Eldji ?

Cisby : A l’ origine, Cisby et Eldji étaient deux leaders vocaux de deux groupes différents. Nous avons décidé de travailler ensemble en 2006. C’est en 2006 que nous avons opté de faire un tube pour concourir à « Sida Kaata ». Malheureusement, Sida Kaata 2006 n’a pas eu lieu. Et comme à quelque chose malheur est bon, nous avons continué à prester ensemble, en jouant notre morceau qu’on avait composé pour Sida Kaata. Les gens nous appréciaient après chaque prestation. C’est là que l’idée de cheminer ensemble a germé. On a commencé à enregistrer des titres. En gardant toujours nos noms, les noms Cisby et Eldji. Connaissant notre histoire, notre premier producteur a également décidé de maintenir Cisby et Eldji. C’était prémonitoire, parce que pour lui, cela allait nous permettre d’entamer facilement des carrières solos. Et c’est ensemble que nous avons décidé d’envisager des carrières solos, pour permettre à chacun de booster ses propres capacités. Mon album est déjà sur le marché mais Eldji aussi est en train de travailler, d’ici là il bouclera son album solo. Nous espérons avoir l’assentiment du public comme depuis notre premier album.

Lefaso.net : Justement, avez-vous été surpris par le succès du premier album de Cisby et Eldji ?

Cisby : Ça surprend toujours même si on sait qu’il y a eu un gros travail qu’on a abattu, nous ne sommes pas les seuls artistes du pays. Chaque jour que Dieu fait, des artistes enregistrent au Burkina Faso. Chacun espère conquérir le public. Nous, nous avons eu la chance, nous avons été bien accueillis. Nous avons connu beaucoup de succès, nous avons eu un Kundé et nous avons parcouru les quatre coins du Burkina. Le public nous a beaucoup soutenus. Nous continuons à demander son soutien.

Interview réalisée par Ousséni BANCE
Lefaso.net

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