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Stratégie de partenariat pays du Burkina : La Banque mondiale pour un réajustement après l’insurrection populaire

Publié le dimanche 15 février 2015 à 22h40min

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Stratégie de partenariat pays du Burkina : La Banque mondiale pour un réajustement après l’insurrection populaire

Le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina était face à la presse dans l’après-midi du 13 février à Ouagadougou. Ousmane Diagana a fait le point des échanges qu’il a eus avec les autorités gouvernementales et différents groupes sur le réajustement de la stratégie de partenariat pays du Burkina, nécessaire après l’insurrection populaire. Le gouvernement devra dans les prochaines semaines achever deux réformes afin de bénéficier d’environ 75 milliards de FCFA pour participer au renforcement de l’économie et répondre aux demandes sociales des populations.

La Stratégie de partenariat pays (SPP) est comme la feuille de route de l’intervention de la Banque mondiale dans un pays sur une période déterminée. La SPP avec le Burkina a été endossée par le conseil d’administration de la Banque mondiale en septembre 2013. A l’époque, le Burkina connaissait une stabilité macroéconomique, même si de l’avis du directeur des opérations de la banque mondiale pour le Burkina, « il y avait un problème d’efficacité et d’efficience dans l’utilisation des ressources publiques ».

Entre temps, il y a eu l’insurrection populaire qui a mis à nu les besoins de la population. Pour Ousmane Diagana, il était de bon aloi qu’il vienne prendre langue avec les nouvelles autorités et rencontrer différents groupes pour un réajustement de la SPP en vue d’intégrer les facteurs qui ont déclenché la crise et prendre en considération les désirs forts exprimés.
Des discussions menées, la nouvelle conjoncture nécessite des réajustements aux niveaux :
-  Du secteur de la gouvernance. Permettre aux citoyens et aux structures de la société civile de contrôler mieux l’action publique et exiger que les gouvernants rendent compte aux populations de façon régulière. Ce domaine n’a pas suffisamment été en charge dans les stratégies antérieures.
-  Du secteur particulier des petites et moyennes entreprises, fortement touchées par la crise, rendant difficile la promotion de l’auto-emploi. Un réajustement est nécessaire pour permettre aux PME de jouer le rôle de création d’emplois et de participation à la création de la richesse nationale.
-  Du secteur de l’éducation pour prendre en compte l’enseignement secondaire. Pendant longtemps, l’accent a été mis sur l’enseignement primaire et moins sur l’enseignement secondaire.

Les différents groupes, se seraient accordés sur la pertinence des objectifs et des programmes. La Banque mondiale attend donc que le Burkina valide ces ajustements dans les prochains jours.

75 milliards de f CFA sur la table

Le directeur des opérations de la banque mondiale a également évoqué le bouclage de deux appuis budgétaires. Un appui budgétaire national qui était en préparation depuis quelques mois et une opération d’appui budgétaire régional depuis plus d’un an.
« Les opérations d’appui budgétaire visent à décaisser rapidement, des ressources en faveur du trésor public afin que l’Etat réponde aux besoins de son économie, et puisse prendre en charge les financements de toutes les activités dont il a la charge, y compris les dépenses souveraines » a précisé l’animateur du point de presse.

Mais ces décaissements se feront contre la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes que le Burkina n’avait pas honoré dans les échéances prévues ; d’où leur mise en veilleuse.

Il s’agit de la loi anti-corruption et l’adoption d’un code minier qui garantisse une très bonne gouvernance dans le secteur, une redistribution équitable les revenus générés par ce secteur et une prise en charge de l’impact environnemental que l’exploitation de ce secteur pourrait avoir. « Nous avons fait des progrès significatifs et nous sommes fondés à poursuivre les échanges avec le gouvernement afin de boucler l’instruction de ces deux opérations dans les meilleurs délais possible » a rassuré Ousmane Diagana qui a insisté que ces réformes ne sont nullement une imposition de son institution, mais décidées par le gouvernement Burkinabè.

Si ces reformes voient le jour, c’est environs 75 milliards de FCFA, que la BM va décaisser en faveur du trésor publique pour permettre au gouvernement de participer au renforcement de l’économie et à la prise en charge des demandes sociales diverses que les populations expriment.
Au regard de l’importance du programme et au vu de l’urgence d’avoir des ressources, la Banque mondiale au lieu de l’annuler les a reporté, et le directeur des opérations de la banque mondiale pour espère que très prochainement, les conditions seront enfin réunies pour les décaissements.

Tiga Cheick Sawadogo
Photos : Lawasselea Bonaventure Paré
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