La télévision n’est-elle plus, sous la transition, un instrument de développement local ? Si dans la pratique, des erreurs ont pu être commises, ne faudrait-il pas travailler à les corriger plutôt que de reconcentrer ? N’est-ce pas un recul que de fermer la RTB2-Cascades qui est devenu un outil dont les populations n’entendent point se séparer ? Pourquoi fermer ? C’est les questions que la plupart de ceux que nous avons approchés se posent. Dans les états-majors des associations, une marche de protestation se préparerait pour exprimer l’opposition des populations à ce projet au Gouverneur de la région.

-SANOU Daouda, agent de liaison  : Il ne faut même pas envisager la fermeture de la RTB2-Cascades et la rattacher à Bobo-Dioulasso. La télé à Banfora pour couvrir les activités des populations dans la région est une aubaine et c’est un recul que de vouloir nous l’enlever. C’est comme si le Gouvernement de la transition a une dent contre cette région et décide de lui enlever cet outil indispensable. Déjà que nous crions que notre région marche à reculons, si le Gouvernement vient encore lui enlever l’instrument qui lui donne de la visibilité, que veut-il de nous alors ? Pour ma part, c’est vrai que je ne connais pas les raison de cette décision, mais quelle qu’elle soit, elle ne pourra nous convaincre.

-HEMA Maxime, informaticien  : Effectivement, nous avons appris cette nouvelle qui nous empêche de dormir depuis lors. Déjà que nous pensons que la région semble abandonnée, la RTB2 c’était une aubaine pour nous parce qu’étant sur place, elle permettait une visibilité de la région à faible coût. Si on doit fermer cet outil, il va sans dire que c’est un recul. Les filles et fils de la Région des Cascades, où qu’ils soient et quel que soit ce qu’ils font, doivent se lever et dans une synergie d’action, faire abandonner ce projet funeste. Je crois qu’il faut éviter de provoquer les populations qui n’ont que trop souffert.

-SIRIMA Issouf, juriste  : Si la RTB2-Cascades n’a pas sa raison d’être dans la région, il faut bien la fermer. Mais si considère la télévision comme un instrument de publicité, une vitrine qui permet de voir les potentialités d’une région, un instrument de développement à la base, je pense qu’au lieu de fermer la RTB2-Cascades, il faudra plutôt la renforcer, lui permettre même de faire de la diffusion en plus de la production. Si on pense que la télévision permet de connaître les potentialités de la Région des Cascades aux quatre coins du monde, je ne crois pas qu’il faille la fermer, pour quelque raison que ce soit. Depuis longtemps on parle de déconcentration pour accompagner la décentralisation. Si on arrive jusqu’à ce stade et qu’il faut encore ramener et déconcentrer, je crois que ça n’a pas de sens. Nous tenons à la RTB2-Cascades comme à la prunelle de nos yeux.

-Mme OUIT née KONE Assita, présidente du Collectif des Femmes des Cascades, et aussi présidente du Conseil des Femmes Burkinabé : Compte tenu de la proximité de la RTB2 avec les populations de la Région des Cascades dont la majorité est composée des femmes, et de l’accompagnement de notre télé dans notre visibilité, la fermer serait très grave pour nous. Je vous assure que si je donne cette information aux femmes, leur réaction pourra être très violente. La RTB2 fait notre fierté car elle nous permet de mieux faire connaître nos activités de formation, de sensibilisation, bref, depuis que la RTB2 est dans notre région, elle s’est montrée comme un instrument pour l’épanouissement de la femme. Ce projet de fermeture n’est pas bien accueilli ici car c’est en défaveur des femmes. S’il ya des problèmes, que monsieur le ministre de la Communication trouve des solutions ailleurs que dans la fermeture de notre télé. Une activité peut vous brusquer, si vous appelez le Directeur Régional de la RTB2-Cascades, dans les minutes qui suivent, une équipe est à votre disposition, et à un prix abordable et quelques-fois même gratuitement. C’est parce qu’ils sont sur place. Au nom des femmes de la Région des Cascades, je demande l’indulgence de monsieur le ministre afin qu’il ne nous prive pas de cet outil dont la présence est plus qu’indispensable dans notre région.

Propos recueillis par Golleau Isidore TRAORE
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