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« Et si la victime devenait juge ! » : le nouveau recueil de nouvelles de Régis Kévin Bakyono

Publié le jeudi 12 février 2015 à 20h45min

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« Et si la victime devenait juge ! » : le nouveau recueil de nouvelles de Régis Kévin Bakyono

Le diplomate Régis Kévin Bakyono signe son entrée dans l’arène littéraire avec « Et si la victime devenait juge ! », le titre éponyme d’un recueil de nouvelles. La dédicace a été faite dans la soirée du mardi 11 février 2015 au Ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale. Parrainée par Léonce Diarra, la cérémonie a connu la présence d’éminents professeurs et personnalités venus soutenir le jeune écrivain.

Le paysage culturel burkinabè s’est enrichi avec la parution de l’œuvre « Et si la victime devenait juge ! » paru en décembre 2014 aux éditions Afrolivres. Ce recueil de sept nouvelles de Régis Bakyono narrées sur 168 pages et préfacé par le Dr Dramane Konaté, Président de la societé des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES) « redonne la parole aux personnages opprimés, les rend maîtres et juges des événements, et de ceux qui leur avaient causé du tort ». Et lors de la dédicace ce 11 février 2015, l’honneur est revenu au Pr Yves Dakyo de présenter le livre aux invités.

L’œuvre qui pose des questions existentielles

« Et si la victime devenait juge ! ». Au premier contact, le lecteur fera sans doute le lien avec les évènements d’octobre 2014. Eh bien ! Même si l’œuvre peut être qualifiée de prémonitoire, en ce sens qu’elle a été écrite et déposée trois ans plutôt au BBDA, Régis Bakyono soutient que son livre n’a rien de politique même si le titre peut être rattaché à toutes les situations de la vie. Pour le Pr Yves Dakyo, l’œuvre pose trois questions existentielles à savoir le procès du mariage, l’intégration et la figure du pardon.

Dans son analyse, il fait remarquer qu’il y a comme une impossibilité de construire une relation affective stable et durable puisque les sept nouvelles évoquent la constitution d’une dizaine de couples qui se soldent tous ou presque par des échecs même si les formes d’échecs sont variables et que les causes sont liées à l’éloignement, le divorce, l’infidélité, la maladie ou le décès.

L’œuvre interroge donc le principe sacré de la fidélité conjugale. Et « sans imposer des solutions, l’auteur invite à une réflexion sur l’élaboration d’un nouveau contrat affectif qui puisse prendre en compte les aspirations légitimes de liberté de chaque partenaire », dixit le Pr Dakyo. Ensuite, le thème de l’intégration, rappelle l’ouverture de l’œuvre sur l’international car « les personnages sont des citoyens du monde ». Et leur aventure tempère quelque peu cet enthousiasme de la mondialisation comme facteur d’épanouissement. Enfin, selon le Pr Dakyo, ce sont les figures du pardon qui donnent le titre au recueil. Ce titre explique la tension entre le pardon et la vengeance. « Si le plus faible devient fort, va-t-il se venger du plus fort devenu faible ? » Cette question d’ordre éthique, il laisse le soin au lecteur d’y répondre
Somme toutes, à travers les thématiques développées dans « Et si la victime devenait juge ! », le Professeur reconnait que l’auteur apporte une touche de fraicheur dans le champ littéraire burkinabè en se positionnant comme un écrivain de la mondialité ».

Une œuvre à trois dimensions

Pour le préfacier du recueil, le Dr Dramane Konaté, le lecteur prend de la hauteur lorsqu’il entre en contact avec l’œuvre car celle-ci est tridimensionnelle. « Intellectuellement, c’est une œuvre de très belle facture avec une thématique très variée ; culturellement c’est une œuvre qui s’inscrit dans la diversité, avec une ouverture sur la mondialité ; spirituellement, c’est une œuvre qui donne des enseignements ». Selon lui, ces trois dimensions font que « l’auteur inscrit son œuvre durablement dans les annales de la littérature burkinabè ».

Au commencement était la passion

Prenant à témoin la célèbre citation du philosophe Hegel « Rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion », Régis Bakyono affirme être guidé par la passion, ce qui sans doute, lui a permis de concilier sa fonction de diplomate et d’écrivain. Certes, il faut de la passion, mais le soutien des proches est un facteur incontournable dans le métier d’écrivain. Et le jeune auteur n’a pas manqué de remercier tous ceux qui de près ou de loin ont participé à la concrétisation de ce rêve influencé par son parcours depuis le petit séminaire Saint Jean de Katiola jusqu’à l’Ambassade du Burkina Faso à Vienne, en Autriche où il est conseiller diplomatique. Il a eu une pensée particulière à Wilfried Somda, concepteur de la couverture du recueil, décédé en Juillet 2014 dans le crash d’air Alger.

Pour finir, l’écrivain a appelé les lecteurs en quête de suspens, à se procurer le livre pour la somme de 3500f. Rappelons que lors de la dédicace, le Colonel Sita Sangaré, présent à la cérémonie, a pris 20 livres pour le compte de la Fédération burkinabè de football.
Les sept nouvelles du recueil :
-  Femme de labeur
-  Je le jure !
-  Retour de manivelle
-  Et si la victime devenait juge
-  Le nectar au goût amer
-  La suppliciée
-  L’erreur

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net

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