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SCADD : le comité national de pilotage note un bilan global mitigé

Publié le mardi 3 février 2015 à 22h28min

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SCADD : le comité national de pilotage note un bilan global mitigé

Le Comité national de pilotage de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (CNP/SCADD) s’est réuni en session extraordinaire ce mardi 3 février 2015, dans la salle de conférences du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale sous la présidence effective du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, président dudit comité. Objectif : réaliser le bilan de la mise en œuvre de la Stratégie sur la période 2011-2013, afin de mesurer les performances, dégager les contraintes et procéder à des ajustements éventuels pour les années à venir.

Conformément aux dispositions réglementaires, le CNP/SCADD se réunit en session ordinaire, une fois l’an, dans le but d’approuver principalement, le bilan de la mise en œuvre au cours de l’année écoulée et de valider les actions à mener au cours des trois années à venir.
C’est lors de la revue annuelle 2014 tenue en avril 2014, qu’il a été programmé qu’une session extraordinaire du Comité national de pilotage se tienne en vue de convenir d’une approche d’élaboration d’un deuxième cycle de la SCADD.

La présente session extraordinaire, à en croire le président du Comité national de pilotage, Yacouba Isaac Zida, a permis d’échanger sur les résultats de l’évaluation d’impact 2011-2013 de la SCADD et sur l’Enquête multisectorielle continue (EMC) sur les conditions de vie des ménages. Selon M. Zida, ces sujets ont interpellé sur l’impérieuse nécessité, pour le Burkina, d’asseoir du système statistique national performant qui favorise la production régulière de données fiables indispensables à une bonne évaluation et une projection pertinente des actions de développement.
Les résultats de l’évaluation se sont axés sur les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement) à savoir, « Eliminer l’extrême pauvreté et la faim », « assurer l’éducation primaire pour tous », « promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », « réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans », « améliorer la santé maternelle », « combattre le VIH, le SIDA, le paludisme et les autres maladies et poursuivre l’inversion de la tendance » et « assurer un environnement durable ».

Au terme du diagnostic de la situation, il ressort qu’il est peu probable que le Burkina puisse globalement parvenir à réaliser l’ensemble des OMD d’ici à 2015, au regard de la lenteur des avancées obtenues au niveau de certains objectifs, notamment dans « l’éducation primaire pour tous » et de celui d’ « assurer un environnement durable » et de l’état actuel des tendances de certains indicateurs.
Pour le président du comité national de pilotage, le bilan à mi-parcours de la mise en œuvre de la SCADD laisse transparaître trois considérations. Primo, l’état de mise en œuvre des mesures de la matrice de performance indique que six mesures sur dix ont été réalisées, tandis que 58,7% des indicateurs ont atteint leur cible. Secundo, en termes d’efficience, l’évaluation précise que le financement de la stratégie est essentiellement assuré par le budget national (45,54%). Au cours de la période, l’exécution du budget indique que la hausse des dépenses est totalement financée à partir des ressources propres. Tertio, pour ce qui est de la durabilité des résultats au cours des trois années, il apparaît que le niveau d’appropriation des résultats atteints est globalement mitigé. L’engagement des premiers responsables est un facteur de durabilité des acquis.

Observations et recommandations

Toujours selon Yacouba Isaac Zida, d’autres facteurs menacent la pérennisation des résultats atteints. Il s’agit entre autres de la stabilité politique, des mutations institutionnelles et la dépendance financière pour le financement des projets et programmes de développement.
La session a donc permis de recueillir des observations, des suggestions et contributions parmi lesquelles, on retient l’accélération de la mise en œuvre des pôles de croissance, l’implication plus forte des collectivités territoriales et du secteur privé, une meilleure analyse des goulots d’étranglement notamment à l’industrialisation. Bref, des recommandations ont été adressées au gouvernement de la transition, à la société civile, partenaires techniques et financiers, collectivités locales, secteur privé.

« Le futur du Burkina Faso, nous l’envisageons à travers le processus d’élaboration du deuxième cycle de la SCADD dont la finalité est de nous doter d’un cadre d’orientation du développement économique et social sur la période 2016-2020 », a annoncé Yacouba Isaac Zida, invitant les participants à ne ménager aucun effort pour proposer les meilleures voies de planification susceptibles d’améliorer les conditions de vie des « laborieuses et vaillantes populations burkinabè ».
En attendant la revue annuelle 2015, en avril, le président du comité a lancé un appel aux membres du gouvernement, aux gouverneurs, présidents des cadres sectoriels et régionaux de dialogue à veiller à ce que les revues sectorielles et régionales se tiennent avant la fin de ce mois de février 2015.

Les difficultés dans la mise en œuvre et perspectives

Selon le ministre de l’économie et des finances, Jean Gustave Sanon, les principales difficultés dans la mise en œuvre de la SCADD réside dans la mobilisation des ressources. Une autre difficulté est l’appropriation même de la stratégie par les populations et certains acteurs. Pour cela, et fort de ces insuffisances, il est proposé aux acteurs de travailler à faire comprendre aux bénéficiaires (les populations), le bien-fondé de la SCADD. Il s’agit également de ne pas se contenter de transférer uniquement les compétences aux collectivités locales mais surtout de les appuyer en matière de ressources humaines et financières.
Les partenaires techniques, dont la contribution annuelle s’élève à des centaines de milliards, « tiennent » également à honorer leurs engagements à travers des appuis budgétaires globaux et des appuis budgétaires sectoriels à la Stratégie.
En clair, le deuxième cycle de la SCADD doit prendre en compte les insuffisances de la première phase.
Le premier cycle de la SCADD arrive à échéance cette année et la réflexion est désormais projetée sur la formulation d’un deuxième cycle devant porter sur la période 2016-2020.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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