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Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

Publié le vendredi 6 février 2015 à 02h16min

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Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

Le Réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC) a organisé ce jeudi 5 février 2015 à Ouagadougou un atelier d’échanges autour des résultats de son étude qui a porté sur les présomptions et perceptions de la corruption dans le secteur minier burkinabè.

La corruption, un phénomène réel dans le secteur minier burkinabè, selon les résultats de l’étude du Réseau national de lutte anticorruption (REN-LAC) présentés ce 5 février 2015 à Ouagadougou au cours d’un atelier. « La corruption peut intervenir au moment de l’attribution des titres de recherche minière, pendant l’exploitation ou pendant l’exportation », indique le secrétaire exécutif du REN-LAC, Claude Wetta, fort des résultats de l’étude qui s’est intéressé aux présomptions et perceptions du phénomène dans les mines, perçues comme « un secteur fermé où la transparence n’est pas la chose la mieux partagée ». « Il ressort des enquêtes, que l’attribution des contrats de recherches se fait de façon mafieuse au profit d’un régime politique plutôt qu’à la nation entière. Ainsi, on observe l’existence des sociétés prête-nom et qui s’octroient la plupart des marchés relatifs aux mines. A cet effet, un enquêté confie que « le régime en place vend des contrats de recherche à ses amis et à ceux qui peuvent lui trouver beaucoup d’argent. C’est vraiment un système car ceux-là mêmes qui s’occupent de l’octroi des contrats sont les amis sûrs du régime », relève Sagado Nacanabo, secrétaire exécutif adjoint du REN-LAC dans sa présentation de l’étude.

Et « les acteurs perçus comme les plus corrompus dans la filière sont entre autres, les responsables locaux des sites miniers, les cadres supérieurs des sociétés minières, les autorités délivrant des permis d’exploitation ou d’achat des minerais et les ministres, les directeurs et agents ». Ainsi, les acteurs perçus comme les bénéficiaires de la corruption dans le secteur minier sont les hommes politiques. Ils sont 38,13% des enquêtés à l’affirmer. Viennent ensuite les cadres supérieurs et dirigeants, à la fois du privé et du public, qui représentent 32, 49% des avis des enquêtés. Les cadres moyens sont également identifiés comme étant d’autres grands bénéficiaires de la corruption dans les mines (16,15%). L’étude révèle aussi une quasi-absence du contrôle de l’administration sur les sites miniers, ce qui favoriserait le non-respect de la règlementation et la corruption.

Etude diversement appréciée

Les résultats de l’étude sont diversement appréciés par les participants à l’atelier (représentants des mines, représentants de l’administration et des organisations de la société civile). Certains l’ont applaudie parce qu’elle met le doigt sur des faits réels tels l’absence de contrôle de l’Etat sur les sites miniers, ce qui laisse penser à une sorte de « complicité avec les sociétés minières dans le pillage des ressources du pays ». Cela d’autant plus que la majorité des populations riveraines estiment, dit-il, que les promesses qui leur ont été faites par les sociétés minières n’ont pas été tenues. D’autres, par contre, l’ont trouvée légère parce qu’elle s’est appuyée sur des présomptions et des perceptions. Mais, pour le secrétaire exécutif du REN-LAC, le but à travers cette étude, n’est pas seulement de dénoncer. Le but, c’est de voir comment avancer ensemble sur cette question de la corruption. D’où tout l’intérêt, assure-t-il, du présent atelier qui permet aux uns et aux autres de se parler dans un esprit constructif.

Les enquêtes de la présente du REN-LAC ont été menées en 2013 et complétées par d’autres enquêtes de consultants destinées à donner plus de substance à l’étude. Elle a concerné au total 300 travailleurs (cadres et ouvriers) des 8 sites miniers suivants : Société d’Exportation Minière d’Afrique de l’Ouest (SEMAFO) ; Société de mines de Belahouro (SMB SA) ; Burkina Mining Company (BMC) ; Youga ; Bissa Gold, Kalsaka Mining SA ; Essakane SA ; Nantou Mining Perkoa ; Société des mines de Taparko (SOMITA SA).

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 5 février 2015 à 23:10, par la vrai vérité En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    Merci au REN-LAC pour cette étude qui ne présente qu’une partie de l’iceberg, la mine de bisa gold par exemple a mis les populations du village de Bissa et de la commune de Sabsé dans le désarroi total ( tout le village a été déplace et vie dans la misère : mal logé, terre confisqué)et cela en complicité avec le maire et les dignitaires de l’ancien régime.

    Si rien n’est fait je suis sûre qu’il aura un soulèvement dans cette commune. Vivement que les autorités agissent.

  • Le 6 février 2015 à 09:37 En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    Il faut que le REN-LAC quitte dans la médiocrité. Quand j’ai vu le titre j’ai été accroché mais en lisant le contenu, j’ai l’impression qu’il s’agit plutôt de statistiques sur une enquête d’opinion qui ne nous avance en rien que de révélations soutenues. Merdes alors !

  • Le 6 février 2015 à 09:59, par Le maître En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    Et que dire de la mine de Inata ! Pas de forage pour le village qui accueille la mine.Dans la mine le népotisme est le mondre mal. La gabegie le laxisme se consomme sans modération. SURFACTURATION des pièces qui souvent non livrées.Et quand vous estez l employeur en justice les rapports vont vous décourager. Là SMB a les moyens pour ça 20 rapports . heureusement que la transition a arrêté l’hémorragie. Je m’arrête là

  • Le 6 février 2015 à 10:43, par Batang Biiga En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    Bonjour,je suis très déçu des résultats de cette enquête du ren-lac ! Un peu plus d’efforts,messieurs ! Je m’attendais à une confirmation et propositions de solutions des cas de corruption avérée à Bissa gold ou pour être embauchés certains ont dû céder plusieurs mois de salaire ou la moitié du salaire plusieurs mois au recruteur. Vous nous avez plutôt présenter de vagues statistiques.Cependant,bon courage !

  • Le 6 février 2015 à 11:04, par Relw. En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    la vrai Vérité a parfaitement raison. Faites un tour dans le village de Bissa et vous verrez la misère que ces populations vivent. Il faut revoir les contrats miniers et les cahiers de charge de sorte que lorsqu’une société minière s’implante dans une localité, obligation lui est faite de travailler de sorte à rendre économiquement autonomes les populations dont les terres (servant d’habitation et d’exploitation agricole) ont été expropriées. Le cas de Bissa gold illustre à bien des égards l’inopportunité de l’implantation des sociétés minières dans les différentes localités de notre Faso
    Si les populations qui sont les premières à subir les effets pervers de l’exploitation minière ne sont sont pas en mesure d’en bénéficier les retombées, A QUOI BON ?

  • Le 6 février 2015 à 11:59, par jaimemapatrie En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    merci a vou

  • Le 6 février 2015 à 12:17, par Ibrahim En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    Je suis désolé, mais c’est pas une étude au vrai sens du terme. le REN-LAC doit approfondir ses investigations. et ne pas se limiter au recueil des avis des uns et des autres qui sont subjectifs.

  • Le 6 février 2015 à 17:33, par shakkuyamuni En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    tout est perfectible. nous invitons ce reseau a faire de reelle etude sur la corruption.en lieu et place des statistiques qui n’obeissent meme pas aux regles scientifiques en la matiere.

  • Le 6 février 2015 à 20:23, par YEMPOAKBIIGA En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    Je suis d’avis avec ibrahim, c’est très léger et superficiel comme enquête !! pour lutter contre la corruption, il faut un travail plus approfondi, des preuves. bref, un dossier bien monté !!

  • Le 7 février 2015 à 09:36 En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    Personnellement je croyais naïvement que Le Pr Luc Marius IBRIGA avait déjà commencé les enquêtes au sein de ces sociétés minières pour démasquer toutes les fraudes et traduire les auteurs devant les Tribunaux. Quelle déception ? Le Citoyen.

  • Le 7 février 2015 à 12:53, par koundou En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    Sa ce pa les resultats d une etude serieux k d afirmations gratruites ou etiez vous depuis fo pa distraire les honnetes personnes

  • Le 8 février 2015 à 00:16, par l’imperturbable En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude par l’imperturbable :
    Que ceux qui ont des résultats plus sérieux les exposent pour le plus grand bien des honnêtes burkinabè au lieu d’exposer leur haine vis à vis du REN-LAC comme 8 et 2. Le présentateur lui même n’a t’il pas évoqué les insatisfactions de la structure par rapport auxdits résultats eu égard à l’opacité du milieu ? c’est plus facile de critiquer que de construire. Au lieu donc de mépriser montrez pour vous,et ensemble on percera le voile noir de l’hideux monstre. Tout le reste n’est que gesticulations et peut-être complicité avec ceux qui s’engraissent de l’or au B F. A ce propos, j’invite les hommes impartiaux à comparer les maigres résultats du REN-LAC aux terme élogieux d’un spot du petit écran qui annonce en ce moment une grande rencontre sur les mines au mois de mai à venir. Non messieurs laissons les mesquineries de bas étages et que chacun apporte ce qu’il peut pour faire avancer ensemble ce pays. Sans rancune.

  • Le 16 mars 2015 à 22:59, par Burkina En réponse à : Corruption dans le secteur minier au Faso : Le REN-LAC présente les résultats de son étude

    Avant tout propos, j’aimerais remercier tous les intervenants et REN-LAC de ses efforts. Mais cependant je pense que nous devons arrêter de nous voiler la face. Arrêtons de nous jouer au médecin après la mort. Le problème c’est nous même l’exploitant n’a rien a foutre de nous. Est-que des gens conscients et soucieux de l’avenir de leur nation peuvent cochonner ce qui se passe au Burkina. Notre code minier a été rédiger par des égoïstes, profanes du secteur minier qui n’en avaient rien à foutre avec les intérêts du Burkina Faso.Il faut que les autorités comprennent qu’avant le Boom minier le burkinabé vivait et qu’après cela le burkinabé doit vivre. Ça ne sert à rien, aujourd’hui de dilapider nos ressources minières pour se contenter uniquement des miettes.
    Dans un pays ou les étrangers sont libres de recruter des nationaux ou pas, il ne peut qu’y avoir de pillage. De nos jours combien d’ingénieurs miniers burkinabés sont au chaumage pendant que pour des étrangers payés 4 à 5 fois plus chers, le Burkina est la destination à ne pas manquer. Ce pillage ne pourra être évité que si les burkinabés occupent des postes clés notamment dans les usines de traitement et que l’Etat recrute également des agents chargés de la surveillance des sites miniers comme dans les autres pays. Je ne veux pas être très long mais je voudrais tout simplement dire que pour que le secteur minier profite au burkinabé et joue réellement son rôle moteur de développement économique nous devons prendre des décisions très dures allant même à la suspension des exploitations minières jusqu’à ce que l’on ait les compétences et les moyens nécessaires pour exploiter nos ressources.

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