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Droits sociaux, économiques et culturels au Burkina : social Alert-Burkina interpelle l’Etat

Publié le mercredi 16 mars 2005 à 07h27min

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La coordination nationale de Social Alert- Burkina a organisé une tribune d’expression "contre la vie chère et pour l’effectivité des droits sociaux, économiques et culturels au Burkina Faso". Cadre d’expression et d’échange, cette tribune vise à promouvoir, défendre et à protéger les droits économiques, sociaux et culturels des Burkinabè.

Social Alert-Burkina est un réseau de dix sept (17) organisations de la société civile burkinabè qui s’est donné pour objectif, la promotion, la protection et la défense des droits sociaux, économiques et culturels au Burkina Faso. En organisant la tribune, la coordination nationale de Social Alert entend contribuer à une prise de conscience aussi bien de l’Etat que de la société civile de la situation de pauvreté que vit une grande partie de la population burkinabè et de la nécessité de rendre effectifs les droits économiques, sociaux et culturels.

Selon des enquêtes menées en 2003 sur la pauvreté au Burkina Faso par l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), 46,4% de la population burkinabè est concernée par la pauvreté. Les victimes de ce phénomène se dénombrent majoritairement au sein des agriculteurs, des chômeurs, des familles nombreuses, des analphabètes, des personnes âgées. Parmi les victimes, les femmes sont plus nombreuses. En 1994, la population concernée par la pauvreté était estimée à 44,5%. Ce chiffre est passé à 45,5% en 1998 puis à 46,3% en 2003.

Phénomène essentiellement rural, la pauvreté frappe 52,3% de la population rurale. 19,9% de la population urbaine en sont victimes lorsqu’on estime les dépenses journalières par personnes à 371 F CFA. "Si la pauvreté s’est étendue au Burkina Faso, relève la coordination nationale, elle épargne certaines franges de la population : la bourgeoisie industrielle et commerciale, les détenteurs du pouvoir politique". Pour ce qui est de l’accès à l’instruction et du recours aux soins, Social Alert-Burkina note que seulement 21,8% des Burkinabè de plus de 15 ans savent lire et écrire dans une langue quelconque du pays.

Le taux d’alphabétisation pourra atteindre 40% en 2030 au regard de son évolution actuelle. Ce taux est 4 fois plus faible (11,2%) pour les "plus pauvres" que pour les "plus riches" (42,1%). Quant à l’accès aux soins, Social Alert-Burkina signale également que des difficultés existent. Face à cette situation marquée par la pauvreté aggravée par la pandémie du VIH/SIDA, " ceux qui détiennent le pouvoir public doivent mener des politiques qui rendent populaires et accessibles, aux personnes démunies, les services publics essentiels (santé, éducation ... )", soutient social Alert-Burkina.

Appel à l’équité

Dans le domaine des droits sociaux, économiques et culturels, Social Alert-Burkina invite l’Etat burkinabè à prendre ses responsabilités. Cela devrait, selon elle se manifester par la résolution d’un certain nombre de problèmes, à savoir la corruption, l’utilisation abusive et le détournement des ressources financières, la privatisation des services essentiels, le sous-développement des équipements sociaux, la distribution équitable des revenus tirés des ressources naturelles, l’absence de planification et la non-affectation des ressources suffisantes à la mise en œuvre des droits économiques, sociaux et culturels etc ..

Sur les droits à la santé et à l’éducation, Social Alert-Burkina interpelle l’Etat sur l’intérêt à rendre accessibles les soins de santé, à former le personnel de santé, à vacciner contre les principales maladies infectieuses, à rendre gratuits les antirétroviraux, à réduire les coûts d’accès à une éducation de base gratuite et obligatoire ... Les membres de Social Alert-Burkina se fondent sur la constitution burkinabè, de 1991, la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, la Charte africaine des droits de l’homme et même sur le Pacte de 1966 qui garantissent les droits économiques, sociaux et culturels pour attirer l’attention des autorités sur la dégradation des conditions de vie.

Enok KINDO
Sidwaya

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