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Salvador Yaméogo prépare la création de son parti

Publié le mercredi 16 mars 2005 à 07h42min

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Lentement mais sûrement, l’on s’achemine vers la création du parti de Salvador Yaméogo, le député démissionnaire de l’UNDD de son frère Hermann Yaméogo.

Dans cet "appel à tous les démocrates, patriotes et libéraux du Burkina Faso", il parle d’une "vision nouvelle" pour notre pays, d’une "nécessaire refondation du paradigme politique", d’une "force d’arbitrage, se positionnant au "centre", à équidistance de tous les extrêmes". Voici ce qui peut être considéré comme le manifeste de cette future formation.

Appel à tous les démocrates, patriotes et libéraux du Burkina Faso

Avant-propos

Le seuil de ce nouvel an marque au Burkina Faso, l’ouverture d’une grande saison : celle des promesses. Bientôt, quelques Burkinabé parmi les plus illustres iront à la rencontre de leurs concitoyens, qui avec son projet de société, qui son chapelet de vœux pieux, qui son catalogue de récriminations, pour conquérir les suffrages des électeurs et le pouvoir suprême, désormais promis pour cinq ans, à un seul d’entre eux.

A huit mois de cette élection présidentielle qui va constituer le moment fort de notre vie politique et l’évènement de l’année et après être déjà sorti d’une réserve volontaire observée depuis quelques mois, nous voulons, au regard de l’importance de cette échéance, communiquer plus avant et au fond, avec nos concitoyens et ceux en particulier, dont la confiance et les suffrages ont fait de nous, un élu de la nation.

Notre ambition, dans la présente adresse est de contribuer, de partager avec nos compatriotes, une vision nouvelle pour notre pays et notre espérance propre pour 2005, afin que, notamment, la seule promesse qui vaille, pour chaque burkinabé et la nation toute entière, celle d’œuvrer à la réalisation d’un scrutin libre et démocratique soit faite et effectivement tenue.

I De la paix sociale, de la stabilité politique et de l’unité nationale

Ce prochain scrutin sera le troisième du genre, consécutif, depuis le retour en 1991, à l’Etat de droit. Autant dire que nous aurons atteint, fin 2005, à cette stabilité sans laquelle le développement demeure une chimère et l’unité nationale un leurre.

Pourtant, l’exemple de la Côte d’Ivoire et celui plus récent du Togo aidant, nous devons, plus que jamais, nous interroger sur l’irréversibilité de cette paix sociale, garante de la stabilité de nos Institutions et de notre unité nationale.

Cette paix sociale, qui à l’évidence, reste la première des conditions du développement. Les ressources, de plus en plus importantes, nécessaires aux investissements et à la croissance, avant partage (même contestable et/ou contesté) des fruits de celle-ci, en dépendent d’abord.

Ce postulat inattaquable, après 45 ans d’existence de nos Etats et autant d’expériences de développement en tout genre, l’est d’autant moins pour un pays comme le nôtre, en proie à tous les maux qui caractérisent l’état de sous-éveloppement, dont il ambitionne légitimement et courageusement de se soustraire.

Bien que pris dans l’étau, même desserré, des conditionnalités de ses bailleurs de Fonds (F.M.I., Banque Mondiale), ce depuis la remise en cause, par la Banque elle-même, de leur pertinence et confronté à la rigueur d’une nature toujours hostile, le Burkina Faso peut et doit faire le pari de l’émergence politique et économique. Il n’y parviendra, selon nous, qu’à la condition expresse, de prioriser le maintien de cette paix sociale, qui détermine l’accomplissement de toutes les autres conditions du développement.

Tel est notre credo et l’intime conviction qui guide nos choix et notre projet.

Il en découle que nous devons puiser dans nos ressources les plus cachées, pour veiller, scrupuleusement et constamment, à ne pas alimenter le débat et la pratique politique, involontairement ou sciemment, de tout ce qui pourrait contribuer à saper, irrémédiablement les bases de cette paix sociale, si chèrement acquise, ni les fondements de la République, patiemment reconstruite.

L’enjeu est de taille. Il y va, en effet, de la fragilisation possible de nos acquis démocratiques, pire de l’inversion même du laborieux processus qui les a promu.

Ayant hérité des pères fondateurs, une République, une et indivisible, notre génération a l’impérieux devoir et la lourde charge de transmettre à celles montantes, un Burkina Faso renforcé, dans tous les domaines.

Celui ci doit donc être, individuellement et collectivement défendu, en tout lieu, en tout temps et par tous ses fils.

Il sera d’autant plus impérieux de respecter cet engagement collectif, que le débat politique va immanquablement et naturellement se radicaliser avec l’affrontement qui s’annonce entre les différents protagonistes de la scène politique nationale.

Enfin, c’est le lieu, de relever un décalage, pour nous, assez singulier, parce que grandissant, entre d’une part, cette radicalisation du débat déjà évoquée, qui du reste n’est pas systématiquement synonyme d’un réel approfondissement de la démocratie et la perception que le peuple, bénéficiaire présumé du produit de ces joutes, a de la consistance, voire de l’utilité ou de la pertinence même d’un tel débat, tant il est partisan et politicien. Toutes choses qui dénotent, d’autre part, avec la liberté d’expression des organes de presse qui portent ce débat dans notre pays et le crédit non négligeable, dont bénéficie apparemment le Burkina, de la part de ses Partenaires Techniques et Financiers, tout au moins, sous l’angle de son éligibilité aux différents guichets offerts, pour le financement de son développement.

II Du processus démocratique et des consultations électorales

L’un des motifs, qui selon nous, milite réellement en faveur de ce sursaut citoyen, de ce pacte à sceller de nouveau, se trouve dans la sclérose actuelle du débat partisan et dans la prise de conscience d’une nécessaire re-fondation du paradigme politique, dans notre pays.

Pourquoi cela ?

Un bref arrêt sur l’évolution récente de notre processus démocratique et la réponse à une seule question (Qu’avons-nous, réellement, retenu des élections législatives de 2002 ?) devrait suffire à illustrer notre propos et convaincre les plus sceptiques d’entre nous.

En la matière et s’agissant du Parlement, qui constitue la clé de voûte de notre système démocratique, nous devons avoir l’intelligence (au sens propre du terme), l’honnêteté et le courage politique d’analyser, de nous interroger, pour partager, le plus équitablement possible, les mérites respectifs de l’opposition et du pouvoir, dans la modification remarquable et soulignée en son temps par l’ensemble de la communauté, de la composition de notre Assemblée Nationale.

La révision du mode de scrutin et le passage, pour les législatives, de la plus forte moyenne au plus fort reste, faut-il le rappeler, a permis l’arrivée des petits partis à l’Assemblée Nationale, dont notamment certains de l’opposition.

Cette réforme doit donc, d’abord, être portée à l’actif de ceux qui l’ont proposé et voté (en l’occurrence le parti majoritaire, qui anticipait alors des retombées de cette loi en termes de crédibilité du processus démocratique, mais sous-évaluait peut-être ses effets co-latéraux, en termes de perte de sièges).

Chacun se souvient, que la pilule fut dure à avaler, pour le CDP, mais aussi que toute l’opposition n’avait pas, d’emblée, souscrit à ce projet.

Mais ce faisant, il faut, tout autant, contrebalancer ce constat, par le rappel de la part importante prise par une frange de l’opposition dans la lutte mémorable, depuis 1998, pour un approfondissement de la démocratie et sa traduction concrète dans la représentation nationale, comme en atteste sa configuration actuelle.

Au total, il s’est agi, très certainement, de canaliser le débat politique et de le ramener de la rue, dans le cadre policé du Parlement, mais cela, au bénéfice nous semble-t-il, de toutes les parties.

III De la majorité et de l’opposition

Le principe d’une majorité qui gouverne, sur la base d’un projet de société ayant obtenu, dans le cadre d’un scrutin libre, équitable et transparent, les faveurs des électeurs et d’une opposition qui s’oppose, portant la nécessaire contradiction dans le débat et la critique objective au programme politique en cours d’exécution, est admis de tous et constitue la base même de ce système démocratique accompli, que nous appelons tous de nos voeux.

Pourtant, il faut selon nous et pour diverses raisons, dont le caractère inachevé de notre modèle démocratique en constitue une, oser aller au-delà de cette conception, certes fondamentale, mais duale, voire manichéenne du politique dans notre pays, si nous voulons réellement nous donner toutes les chances d’accéder dans les meilleures conditions et délais à une démocratie véritable et surtout apaisée.

Qu’est ce à dire ?

Dans les démocraties, dites avancées, (occidentales ou américaines) et contrairement à nos Etats où celle-ci reste en devenir, disposer du pouvoir, de l’appareil d’Etat et de toutes les « facilités » que peut offrir ce dernier, ne prémunit nullement contre l’alternance voire le « spoil- system ». L’opposition, dans ces pays, en raison de l’enracinement des traditions démocratiques, de la garantie de transparence des scrutins, de la disponibilité de ressources et du bénéfice d’une expérience de la pratique du pouvoir, parvient à se doter des moyens de sa politique et d’une stratégie de conquête ou reconquête du pouvoir.

Chaque consultation électorale donne lieu, à un véritable débat de fonds, contradictoire, sur les politiques passées, en cours ou proposées par les différents acteurs, en somme à un processus permanent de validation par le peuple, des projets de société proposés (voir le débat actuel sur le projet de constitution européenne).

Celles-ci ne se réduisent pas, comme c’est souvent le cas chez nous, à la seule critique, même constructive, de la politique du pouvoir en place.

Si nous ambitionnons, légitimement d’atteindre un jour à ce stade, force est de constater que cet horizon semble parfois s’éloigner, à mesure que nous pensons l’atteindre.

A cela, il convient d’ajouter la résurgence d’un débat, relativement ancien, sur la pertinence même de la conception occidentale, importée de la démocratie, et celui connexe sur la réelle opportunité, pour les africains que nous sommes, de revisiter les formes et pratiques traditionnelles de dialogue, sinon de démocratie, ayant existé dans l’Afrique ancestrale et précoloniale.

En clair, il n’est intellectuellement plus contesté, au regard du bilan contrasté des expériences démocratiques dans nos pays, de s’interroger sur les voies et moyens d’atteindre, non à une forme « tropicalisée » de la démocratie, mais à la Démocratie tout court, en ne reniant plus notre cosmogonie et nos valeurs, mais en tenant compte de nos ressources et surtout des impératifs de notre développement.

Le décollage économique de la plupart des pays du Sud Est asiatique, qu’on le veuille ou non, ne s’est pas opéré sous des régimes particulièrement démocratiques. A charge donc, pour chacun de faire son bénéfice de ce constat, en trouvant le dosage approprié entre les exigences d’avancées démocratiques et les contraintes d’un réel développement, même solidaire ou humain et durable.

En vérité, avec la dose de réalisme et d’humour nécessaire aussi, en politique, il faut définitivement admettre, en démocrates convaincus que nous restons néanmoins et pour paraphraser Sir Winston Churchill, que la démocratie est le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres.

Pour autant, devons nous ignorer ou feindre de ne pas nous interroger sur le silence dérangeant des occidentaux, nos « Maîtres » en démocratie, devant l’évidente absence de démocratie dans certaines monarchies du Golfe, pour ne citer que ces pays ?

En conclusion sur ce point, si le débat sur la pertinence de la démocratie, en tant que système idéal n’a plus lieu d’être, celui en revanche, sur les moyens de la réaliser est permanent et nous y sommes constamment conviés.

IV Des projets de société, options politiques et modèles économiques de développement

La procédure d’adoption du projet de loi de finances ou de vote du budget de l’Etat, pour en finir avec le Parlement, constitue un acte politique majeur. Celui par excellence qui matérialise le rôle et la fonction de l’Assemblée Nationale.

Elle est aussi le moment privilégié de confrontation entre l’Exécutif et le Parlement, la majorité et l’opposition, sur la politique mise en œuvre par le gouvernement en place, au moyen du budget de l’Etat qui en constitue l’expression chiffrée.

Sous cet angle, l’examen du projet de la loi de finances, comme c’est le cas sous d’autres latitudes, devrait fournir le lieu idéal de confrontation des options politiques concurrentes, relatives non seulement à la gestion la plus optimale possible des finances publiques, mais également et surtout aux choix de société auxquels celles-ci renvoient nécessairement.

Pour l’expérience récente, il est vrai que nous avons de ce débat budgétaire qu’observons-nous ?

Lors des sessions consacrées au budget, l’examen et le vote de la loi de finances, donnent lieu, invariablement au même scénario et à un constat, assez révélateur.

D’un côté, on observe des députés, toutes tendances confondues, de plus en plus pointus et aguerris (voir le nombre d’anciens ministres, membres du Parlement ou de députés, à leur deuxième ou troisième mandat), solidaires dans l’examen en commission, voire en plénière du projet de loi de finances, parfois même, unanimement critiques sur certains de ses chapitres (ce fut particulièrement le cas pour le budget, gestion 2005).

De l’autre, que constate-t-on ? Au final, des déclarations ou explications de vote convenues ou enflammées des Présidents de groupes parlementaires, représentant ces mêmes députés, dans lesquelles ne transparaissent aucunement, ni l’état d’esprit, pourtant à saluer, qui a prévalu dans les débats, ni les éventuelles convergences de vue relevées à ce même stade.

Ainsi, à un moment ou à un autre, la politique politicienne reprend ses droits et chacun vote en fonction de sa chapelle.

Au demeurant, cet exercice (vote article par article) donne parfois lieu à des situations assez surréalistes, en termes même de cohérence des suffrages exprimés au sein des différents groupes parlementaires, particulièrement de l’opposition.

Cela aussi, il faut avoir l’honnêteté de le relever, non pour jeter un quelconque discrédit sur les députés, ce qui ne saurait être le propos d’un des leurs, mais pour inciter à cultiver et approfondir ce qui objectivement rapproche, au détriment de ce qui, subjectivement, trop souvent divise.

Cela est essentiel vis-à-vis de notre électorat et du peuple qui, nonobstant les subtilités des procédures parlementaires, nous observe, comprend et juge.

Pour conclure, l’évaluation concurrente de la pertinence de nos projets de sociétés, de nos modèles économiques alternatifs et de la cohérence de nos politiques, relativement à nos options idéologiques affirmées, laquelle n’est pas toujours vérifiée, devrait également s’opérer hors des périodes électorales, dans le calme et la sérénité du débat au Parlement et hors de celui-ci, avec la société civile.

V. De la bonne gouvernance politique et économique

En tout état de cause, le débat budgétaire, in fine, se trouve réduit à sa plus simple expression, à savoir un débat certes essentiel, mais quasi exclusif sur la bonne gouvernance (politique et économique) et non sur des politiques alternatives où concurrentes.

Cet état de fait ne tient pas seulement à l’ordre du jour, qui est imposé, ni à la spécificité de cette loi qui revient chaque année. Il résulte également de ce que, dans sa grande majorité, l’opposition actuelle, à son corps défendant ne dispose pas, loin s’en faut, d’une expérience conséquente de l’exercice du pouvoir d’Etat, hors période d’exception cela s’entend, ni d’une expérimentation avérée de politiques alternatives démocratiquement adoptées. Sa marge de manœuvre, et quelque part, celle d’appréciation critique et objective des faits, s’en trouvent naturellement plus réduite, que celle de partis d’opposition, fonctionnant au sein de parlements ayant, à plusieurs reprises, vécu des changements de majorité.
Ce constat est d’une évidence criante.

L’opposition républicaine se doit d’autant, de l’intégrer dans sa pratique quotidienne et surtout dans sa stratégie de conquête du pouvoir, tout comme le pouvoir dans son appréciation, parfois condescendante, des propositions et actions de l’opposition.

A défaut, l’opposition court un risque certain : celui de ne se définir que par défaut et non par l’alternative, tandis que le pouvoir s’expose quant à lui à un enfermement inévitable, propice à la sclérose et à l’usure.

VI Des contraintes extérieures

A l’instar des autres pays de la sous-région, le Burkina est engagé dans un processus complexe de positionnement politique, économique et stratégique au sein des sous-ensembles, concentriques constitués par l’UEMOA, la CEDEAO, l’UA, et l’ONU.

Pour promouvoir un développement équilibré et autoentretenu, réaliser son insertion dans l’économie mondiale (laquelle va traduire ce développement et l’impulser à la fois), notre pays reste tributaire de son environnement, des conditionnalités, même rénovées de ses Partenaires Techniques et Financiers traditionnels, que sont la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International.

Autant dire que la capacité des politiques que nous sommes, de réaliser nos projets de société, est largement tributaire des engagements déjà souscrits par notre appartenance à ces organisations et envers nos bailleurs de fonds.

A moins d’être, effectivement, partisan d’une nouvelle expérience de totale rupture par rapport au système politique, économique, financier et monétaire international, ce qui est moins aisé depuis la chute du Mur de Berlin, il est téméraire pour un responsable politique conscient et un tant soit peu honnête d’occulter toutes les contraintes précitées, qui sont autant de quasi-hypothèses de départ. Reste peut être à explorer les pistes de recherche offertes par le mouvement alter mondialiste et non plus anti-mondialiste (ce qui en soit, est déjà un changement révélateur) ; lequel à notre sens, reste encore au stade de l’expérimentation de politiques si ce n’est d’idées. Bien que généreux, ce mouvement se définit davantage par ce qu’il rejette, que par les modalités concrètes proposées aux pays africains pour réaliser, sans rupture préjudiciable la transition vers cet « autre monde » toujours globalisé, mais plus équitable.

En définitive, se pose la question suivante : pourquoi et comment ne pas admettre que ce qui vaut pour les contraintes extérieures, vaille également pour nos choix intérieurs, dans la mesure où ces derniers restent encore et cela est très certainement à déplorer, étroitement corrélés aux premières ?

Ceci pour dire qu’au moment de porter leur choix sur un projet de société et le candidat pour le conduire, nos compatriotes devront avoir une claire et nette appréhension de tout ce qui a précédé.

VII Du rassemblement de tous les démocrates, patriotes et libéraux du Faso

Pour ce qui nous concerne, toutes prétentions et démagogie mises à part, nous ressentons l’impérieuse nécessité, en tant que citoyen, de lancer, le plus clairement possible et de la façon la plus solennelle qui soit, un appel franc et sincère à l’union de tous les dignes fils de ce pays, de quelque bord politique qu’ils proviennent, autour de la préférence nationale.

Un appel à tous les burkinabé, qui sans se renier dans leurs convictions premières, mais après avoir « voyagé politiquement » et sans doute évolué, osent dire non à la seule politique politicienne, non à la démagogie, non à l’aventurisme politique, quelle qu’en soit la forme et la provenance, non à l’unanimisme béat ou de façade, non à la compromission, oui au nécessaire compromis, passé devant l’Histoire, avec loyauté, dans la dignité et l’honneur.

Nous affirmons, haut et fort, que nous ne parviendrons à inscrire notre pays dans le cercle vertueux du développement, à viser ensemble au meilleur positionnement possible du Burkina Faso, dans le concert des nations, qu’à la condition de prôner et défendre les valeurs et principes énoncés dans cette adresse à nos compatriotes.

Pour cela, nous demandons instamment à ceux qui liront ce message et surtout le recevrons en leur fort intérieur, de se déterminer, ici et maintenant, pour s’engager, avec nous, à traduire en actes concrets, cette nouvelle volonté commune de ne plus poser le débat politique, en seuls termes d’idéologie ou de famille politique, bref, en termes partisans, mais prioritairement dans les termes de cette bonne gouvernance politique et économique, dont il nous faut d’abord épuiser les limites, le tout en préservant les intérêts supérieurs de notre pays.

Pour se donner toutes les chances de relever un tel défi, osons refuser la fatalité de la sclérose de notre débat politique, osons travailler sans complexes, ni arrogance, avec détermination et persévérance, à la refondation du politique dans notre pays.

Osons rejeter sa conception actuelle, dans ce que le diptyque pouvoir/opposition, par son manichéisme, peut avoir de stérilisant pour l’affirmation de notre pensée et l’épanouissement de nos idées.

Seul un puissant mouvement de démocrates, de libéraux, plongeant ses racines, tel un baobab, dans les profondeurs de l’âme de notre peuple, peut relever ce défi. Seule un force d’arbitrage, se positionnant au « centre », à équidistance de tous les extrêmes de notre échiquier politique, mais toujours inscrite dans la mouvance de la République, et dans celle la seule, peut mener un tel combat et contribuer, un jour, les circonstances s’y prêtant, à réaliser l’alternance démocratique dont notre pays a besoin et qu’il mérite de connaître.

A compter de ce jour, pour nous béni de tous, ce mouvement est en marche, pour le bonheur de tous les burkinabé et la grandeur du Faso. Cette marche sera longue, difficile, mais victorieuse, car rien, ni personne, ne pourra l’arrêter, si ensemble nous le décidons.

Rejoignez-la !

Lundi 14 mars 2005

Député Salvador Maurice YAMEOGO

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