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Réformes au Faso : I. Des droits fondamentaux !

Publié le lundi 19 janvier 2015 à 18h23min

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Réformes au Faso : I. Des droits fondamentaux !

Apres avoir renversé le régime népotique et kleptocratique de Blaise Compaoré, notre pays s’est engagé dans une transition qui débouchera en Octobre prochain à des élections générales. Nous nous sommes donné ce temps afin de procéder à des reformes. Mais de quelles réformes s’agit-il ? D’où viennent-elles ? Attendons-nous que le gouvernent de Zida nous en propose ?

En tant que citoyen, je me propose de partager avec vous, ma vision pour le Burkina Faso de Novembre 2015. Dans ce blog, je vous propose de réfléchir ensemble sur les droits fondamentaux que chacun de nous citoyens, devront avoir à l’issue de ces réformes.

Ma prétention n’est pas de dicter ce qu’il faut faire, mais plutôt d’ouvrir le débat sur certains de nos manquements actuels, de nos problèmes et aussi de proposer des débuts de solution avec les moyens pour les mettre en œuvre.

Le droit à l’éducation

L’analphabétisme est à mon avis le défi le plus grand que doit relever notre peuple. Il a été démontré dans plusieurs pays que l’école permet de hausser le niveau de vie ! Les exemples de pays qui sont passés par la avant nous sont légions : la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, le Brésil, etc.

Combien sommes-nous, nous qui lisons ses pages, qui connaissons des gens des mêmes âges, qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école et qui sont soit déjà morts ou sont dans des conditions de vie les plus difficiles ?

Combien sont-ils dans le monde rural qui meurt aujourd’hui pour des causes que la médecine moderne a vaincu ? Des morts « évitables » comme cela se dit !
Oui, une grosse partie de notre pays rame à contre-courant du développement national !

Pour ces raisons donc, le droit à l’éducation doit non seulement être constitutionnellement reconnu, mais aussi rendu obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans ! Les parents sont responsables devant la loi pour que leur progéniture aille à l’école. La loi fixera les sanctions pour les contrevenants. L’enseignement publique est entièrement gratuit (livres et fournitures scolaire y compris).

Il faut développer les écoles de métiers : maçonnerie, électricité, plomberie, mécanique, etc. Pensez que tous les enfants après le BEPC suivront le cycle classique pour aller à l’université est une simple aberration. Très peu de pays au monde ont un taux d’éducation tertiaire élevé. Du reste, lorsque l’on analyse les recettes des pays développés, l’on s’aperçoit que les métiers contribuent énormément au budget de l’état. C’est la TVA collectée par les PME qui renfloue les caisses. Quand est-ce la dernière fois que vous avez payé la TVA sur les services du plombier ou de l’électricien qui est venu ‘bricoler’ chez vous ?

Une façon de financer la gratuité de l’école est de baliser les revenues obtenus du boom minier (circa 200 milliard/an) pour l’éducation nationale. Pour réduire les couts, des initiatives pourrait être développées pour permettre le partage des ressources : livres électronique, tablettes, laboratoires mobiles, et. Il appartient aux partis politiques de trouver les idées nécessaires pour respecter les droits fondamentaux des enfants burkinabè à l’éducation.

L’autre façon de financer la gratuite de l’école et surtout la création des instituts de métier est de lever un certain pourcentage de TVA sur des services jusque-là classés dans l’informelle : maçonnerie, boulangerie, pâtisserie, mécanique, plomberie, électricité, agriculture etc.

Tout le monde ne peut pas être fonctionnaire ! Résorber le problème d’emploi des jeunes, passe par la disponibilité d’une offre de formation qui permet et facilite l’auto-emploi.

Le droit à la santé

Le pays ne pourra se développé non-plus sans une population saine. Le paludisme est la principale cause de maladie en Afrique. L’impact économique du palu est considérable.

A l’échelle du continent, on évalue que le manque à gagner dans l’économie du fait du paludisme peut aller jusqu’à 12,2 milliards USD/ an. A cela s’ajoute presque 1 million de morts, soit 1/5 des totaux planétaire.

Certaines estimations montrent que dans certaines régions d’Afrique, le palu peut couter jusqu’à ¾ des revenus d’un ménage ! Si l’on applique ceci au PIB/habitant de notre cher pays, cela fait jusqu’à 20250 CFA pour se soigner du palu et juste 6750 CFA pour vivre le reste du mois ! Vous conviendrez avec moi qu’une famille qui subit un tel coup dur, tombera très rapidement dans un cercle vicieux de pauvreté. Au même moment, nous payons 4 fois cette valeur à nos vaillants députés pour qu’ils contribuent 0 (zéro) F. CFA dans les caisses de l’Etat ! En plus, nous leur garantissons l’évacuation sanitaire au compte de l’Etat ! Pourtant les burkinabè naissent égaux en droit nous dit la constitution !

Il convient donc de s’attaquer aux causes d’une maladie aussi dangereuse pour l’économie et les hommes. Je suggère donc d’inscrire dans la constitution, le droit de chaque citoyen burkinabè de vivre dans un environnement sain du paludisme !
Ambitieux, mais possible et réalisable. Des pays comme la Chine et bien d’autre étaient infestés de paludisme dans les années 50. Aujourd’hui, le palu y est éradiqué !
Côté financier, il existe d’importantes ressources internationales pour appuyer les gouvernements dans la lutte contre le paludisme : l’OMS, la fondation Bill et Melinda Gates, etc.

Sur le plan national, on pourrait envisager la levée de quelques taxes pour contribuer à l’effort d’éradication et à l’assainissement du cadre de vie. Quelques exemples :
-  La suppression des évacuations sanitaires pour les politiciens
-  Une taxe sur les ventes de cigarette et d’alcool,
-  Une taxe sur l’utilisation des emballages plastique (N Francs sur chaque emballage plastique produit ou importé)
-  La taxe d’assainissement sur les factures d’eau (forfaitaire ou par mètre cube)

Le droit à la sante va de pair avec l’accès à des structures de santé dignes du nom. Pour encourager les futurs dirigeants du pays à investir dans ce sens, il conviendrait aussi d’inscrire dans la constitution une interdiction formelle d’évacuer au compte de l’Etat, tout citoyen burkinabè exerçant une fonction politique quelconque.

En terme clair, pour des raisons d’éthique et de souveraineté nationale, tout citoyen exerçant une fonction politique : Président du Faso, ministre, député, maire, conseiller municipale, etc .. ne peut bénéficier d’une évacuation sanitaire au compte de l’Etat ! Qu’ils travaillent à bâtir ici, les structures de santé pour nous soigner tous ! Mandela n’est pas allez mourir en France ou au Maroc ! Certains pourtant, allaient se vautrer au Val-de-Grace pendant que d’autres se faisaient aveugler ici pour les mêmes procédures. Il faut en finir avec ce système de tiers !

Conclusion :

En inscrivant dans la constitution le droit à l’éducation et le droit à un environnement sain du paludisme, et l’impossibilité pour les hommes politiques de bénéficier des évacuations sanitaires, nous permettrons à notre constitution d’assurer un avenir radieux pour notre pays.

Ceci veut dire que chaque citoyen qui n’a pas accès à une école, un CEG, à l’eau potable ou à un environnement qui minimise le risque du palu , a le droit de poursuivre l’Etat devant les cours pour violation de ses droits constitutionnelles et d’obtenir la réparation de ses conditions de vie.

Ainsi donc, même si l’incompétence elle-même venait à nouveau à s’asseoir au pouvoir dans notre pays, elle n’aurait qu’à respecter la constitution pour que le pays continue à aller de l’avant en attendant de se trouver une équipe compétente.
Bien sûr on peut en faire des lois et non des articles de la constitution ! Mais nous pensons qu’il s’agit ici de droits si fondamentaux qu’il faille plutôt les inscrire dans la constitution.

Koudraogo Ouedraogo
Email : koudraogo.ouedraogo@gmail.com
Blog : https://burkinafache2015.wordpress.com/

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Vos commentaires

  • Le 19 janvier 2015 à 19:35, par 24heures En réponse à : Réformes au Faso : I. Des droits fondamentaux !

    Rien n’a dire ! je vous tire mon chapeau pour votre analyse si pertinente des deux problèmes fondamentaux auxquels nos dirigeants doivent résoudre pour un avenir radieux de notre chère patrie.

  • Le 19 janvier 2015 à 21:27, par SAMANDOULOUGOU En réponse à : Réformes au Faso : I. Des droits fondamentaux !

    MAGNIFIQUE ; RESTE A APPROFONDIR

  • Le 20 janvier 2015 à 10:13, par Pathe Diallo En réponse à : Réformes au Faso : I. Des droits fondamentaux !

    FELICITATIONS ! vivement que les ftuture autorités élues adoptent cette belle et audacieuse proposition. La transition pourrait commencer à y réfléchir et même voir comment commencer à appliquer.

  • Le 20 janvier 2015 à 23:32, par kayal En réponse à : Réformes au Faso : I. Des droits fondamentaux !

    C’est avec admiration et enthousiasme que j’ai scruté vos analyses. Et je dis "voici un intellectuel qui en vaut vraiment la peine".
    Vous avez su bien peigné les problèmes fondamentaux de notre chère Nation.
    Vivement, qu’ensemble avec les leaders politiques et communautaires, nous renforçons la réflexion pour un avenir radieux de tout le Peuple.

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