LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

Secteur de l’énergie au Faso : Retour sur les grands moments de 2014

Publié le mardi 6 janvier 2015 à 01h31min

PARTAGER :                          
Secteur de l’énergie au Faso : Retour sur les grands moments de 2014

Plus que de par le passé, la question de l’énergie, notamment l’accès des populations à l’électricité, a polarisé le débat au Burkina Faso au cours de l’année écoulée. Le pic sera atteint le 29 avril avec le sit-in du Balai Citoyen devant les locaux de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso pour protester contre les délestages intempestifs et exiger la continuité du service de l’électricité.

Depuis plus d’une décennie, la question de l’accès à l’électricité s’est souvent posée au Burkina Faso, notamment pendant la période de pointe entre février et mai, lorsque la demande d’énergie surpasse l’offre, en particulier dans la capitale où des programmes de délestages sont généralement mis en branle pour s’adapter à la situation. Mais, jamais cette question de l’accès à l’électricité n’avait atteint un tel degré de paroxysme dans le débat public comme au cours de l’année 2014. Et comme l’expliquait à juste titre la présidente de l’Autorité de régulation du sous-secteur de l’électricité, Mariam Nikièma, « l’électricité est un bien élémentaire comme l’eau et les autres aliments et nos populations en réclament de plus en plus ». Ainsi, le nombre de personnes ayant accès à l’électricité n’a cessé d’évoluer en crescendo, passant par exemple de 85 092 abonnés en 1993 à 472 441 abonnés en 2013, soit une augmentation de 387 349 abonnés sur la période ; ce qui donne une croissance annuelle moyenne de 9%. Et à cette période de pointe sans précédent de 2014, la demande au mois d’avril culminait à 225MW ; alors que la capacité moyenne du réseau interconnecté de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) se situait à 177 MW pour une demande moyenne de 197 MW en temps normal et de 217MW en période de pointe. Les délestages et leurs cortèges de souffrances furent alors inévitables pour les populations qui ont dû attendre jusqu’à la fin du mois de mai 2014 pour sortir plus ou moins de la zone d’obscurité. Mais, au temps fort de cette crise énergétique, le Balai Citoyen, sans attendre, va organiser le 29 avril 2014 un sit-in devant les locaux de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso pour protester contre ces délestages et exiger de la société d’assurer la continuité du service d’électricité aux consommateurs. L’initiative est un succès tant elle a mobilisé, aussi bien à Ouaga et qu’à Bobo.

Réaction du gouvernement

Devant ce mouvement qui a réuni de milliers de personnes issues de différentes couches sociales dont des politiques, à l’image de l’ex- Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré, l’ancien gouvernement réagit en remettant au goût du jour sa stratégie pour le développement du secteur de l’énergie. Le gouvernement fera cas dans sa chronique datée du 13 mai 2014 d’un schéma directeur d’électrification du pays d’ici à l’horizon 2030 et de schémas d’investissement de la SONABEL. Ainsi, des études de prévision de l’évolution de la demande d’énergie électrique et des investissements nécessaires pour y faire face, il en ressortait un besoin de renforcement des capacités de production nationale pour une puissance cumulée de 750 MW, la réalisation d’interconnexions électriques avec les pays de la sous-région pour importer environ 400 MW sur la période 2015 – 2030 et l’ajustement des tarifs de vente pour que la SONABEL puisse maintenir sa santé financière. Suivant les recommandations du schéma directeur d’électrification du Burkina, il avait été retenu de créer de nouvelles centrales thermiques (le pays en compte 29 aujourd’hui), de recruter des producteurs indépendants d’énergie et de construire des centrales solaires.

Autres événements de l’année 2014

La SONABEL de son côté n’est pas restée inactive pendant la grogne sociale. Tout en travaillant à maintenir ses groupes électrogènes en état de fonctionnement, la société va annoncer à la veille de la manifestation du Balai Citoyen la suspension pour un mois du paiement des pénalités de retard. Malgré tout, des coupures d’électricité étaient constatées. Ce qui obligeait la société avec l’appui du ministère de l’énergie à concentrer ses efforts sur l’achèvement de la centrale de Bobo. La fin des travaux attendue initialement pour fin décembre 2014 devrait apporter un plus énergétique de l’ordre de 65 MW dans le réseau interconnecté de la société ; mais avec les ralentissements du chantier dû à la situation qu’a connu le pays en fin octobre l’objectif n’est pas encore atteint.

L’autre événement à retenir dans le secteur de l’énergie, c’est évidemment la pénurie du gaz butane qui sévit depuis quelques semaines, obligeant les ménages à recourir au bois-énergie, ce qui n’est pas sans risque pour la préservation de l’environnement.
Le secteur de l’énergie au Burkina Faso a été aussi marqué au cours de cette année 2014 par des changements à la tête du ministère de l’Energie et des deux plus grandes entreprises publiques que sont la SONABEL et la Société Nationale Burkinabè d’Hydrocarbures (SONABHY). Au ministère des Mines et de l’Energie, c’est Aboubacar Ba qui succédera à Salif Lamoussa Kaboré. A la SONABEL, le 18 juillet 2014, c’est Jean-Christophe Ilboudo qui a remplacé Apollinaire Siengui Ki à la direction générale de la SONABEL. Ilboudo sera à son tour remplacé le 17 novembre par François de Salle Ouédraogo, nouveau directeur général de la SONABEL. Ç’a été le même scenario à la SONABHY où l’actuel directeur général, Gambetta Aboubacar Nacro, a succédé à Boukary Jean-Baptiste de la Salle Béréhoundougou qui avait lui aussi succédé en juillet à Paul Marie Compaoré, admis à la retraite.
Par ailleurs, il convient de retenir comme événement de l’année, la première édition des Journées des acteurs de la communication sur les énergies (JACE) tenues les 4, 5 et 6 décembre 2014 sous le thème : « Energies et Développement durable au Burkina Faso : quelle contribution des hommes de média ? ».

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 6 janvier 2015 à 05:15, par SAM En réponse à : Secteur de l’énergie au Faso : Retour sur les grands moments de 2014

    Est-ce qu’il n’est pas opportun aujourd’hui de ramener la question de la privatisation de la SONABEL sur la table ? Pour moi la reponse est oui, car cela semble être naturel :

    1) La Sonabel est deficitaire sur depuis au moins 5 exercices consécutifs ; deficit dû en grande partie par le fait que d’une part l’état n’arrive plus à subventionner convenablement le prix du carburant servi à la Sonabel pour faire fonctionner ses machines afin de maintenir le prix du kilowattheure stable aux consommateur et d’autre part le gouvernement refuse que la Sonabel procède à une augmentation du prix du kilowattheure. Du coup la société n’arrive plus à faire des investissements conséquents (par exemple : plus d’extension du reseau electrique afin de deservir de de nouveaux quartiers, manque récurant de materiel et d’outillage de travail, incapacité même de doter ses travailleurs en tenue de travail et de logistique... )

    2) Actuellement une grande partie de l’energie consommée au Burkina vient de la Cote-d’Ivoire ; or c’est une société privée qui gère la distribution d’énergie dans ce pays, alors pourquoi ne pas céder par exemple la distribution du Burkina à cette société afin (peut-être ) de faire bénéficier au moins des tarifs avantaeux en C.I au consommateur burkinabè ? Cela permettrait aussi de mutualiser les moyens logistiques et de soulager l’état burkinabè en matière de subvention des hydrocarbures servies à la Sonabel.

  • Le 6 janvier 2015 à 08:38 En réponse à : Secteur de l’énergie au Faso : Retour sur les grands moments de 2014

    La SONABEL doit faire un effort car on loti des quartiers dans les arrondissements de Ouaga et la sonabel ne se manifeste pas. Par exemple, le quartier MARCOUSSI dans l’arrondissement No 09 de la commune de Ouagadougou a été loti en 2003-2004 (plus de 12 ans) et la sonabel n’est toujours pas présente.
    Cependant l’électricité est distillée dans certains villages où il y a à peine 30 abonnés.

    Courage à la sonabel car des efforts restent à faire

  • Le 6 janvier 2015 à 20:50, par sh En réponse à : Secteur de l’énergie au Faso : Retour sur les grands moments de 2014

    SONABEL à beaucoup à faire et la politique du gouvernement doit changer. il y aussi la SONABHY qil fau fustiger afin qu’elle diminue le prix du GAZ.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique