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Zeynab Abib, artiste musicienne béninoise : « L’homme idéal est celui avec lequel je partage ma vie »

Publié le mardi 6 janvier 2015 à 01h13min

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Zeynab Abib, artiste musicienne béninoise : « L’homme idéal est celui avec lequel je partage ma vie »

Femme au grand cœur, cette artiste chanteuse, musicienne auteur et compositeur ne jure que sur le bien-être des enfants. Originaire du Bénin, elle est née et a grandi en Côte-d’Ivoire. Sur la terre de ses aïeux où elle réside actuellement, elle est depuis 2007 l’ambassadeur national pour l’Unicef. Après trois albums sortis en 2002, 2004 et 2011. Elle attend son 4ème « bébé » pour le bonheur de ses fans. Rencontre !

Pourquoi la musique et depuis quand ?
La musique pour moi en premier lieu est une passion et j’y suis arrivée tout naturellement. Aussi, peut-être, parce que dans ma famille il y’a des artistes. Ma grand-mère était la première à l’exercer il y a bien des années. Elle était une célèbre chanteuse de musique traditionnelle du « bolojo » de mon village natal « Sakété ». Puis ce fut le tour d’un de mes oncles et moi de lui emboiter le pas. Certains membres de ma famille chantent parfaitement bien sans pour autant faire carrière ou ont un métier lié à la musique. C’est le cas de ma petite sœur et de mon frère ainé célèbre DJ dans les boîtes de nuit Africaines à Paris. Nous aimons tout simplement la musique.

Quelless sont les thématiques abordées dans vos chansons ?
Je chante les enfants, la femme, l’amour, la haine, Dieu, la vie, etc. Cela dépend de mon état d’esprit du moment.

Qu’est-ce qui vous inspire ?
Ce qui m’inspire, ce sont les choses de la vie qui nous entourent. Le comportement des gens dans la société. Le positif et le négatif, sans oublier Dieu et l’amour que je chante le plus en dépit de tout.

Zeynab est mondialement connue aujourd’hui. Quel est le sentiment qui vous anime ?
Je remercie Dieu tout simplement pour ce qu’il me permet de vivre dans ma vie et ma carrière. Je lui suis profondément reconnaissante.

Qu’est-ce qui vous caractérise ?

C’est ma diversité qui constitue mon style en quelque sorte. Etre de partout et de nulle part à la fois comme libre et pas en cage dans mon mode d’expression. Tout en gardant bien entendu cette touche culturelle indispensable en hommage à mes origines.

Vous paraissez humble et modeste, est-ce une force pour faire face aux difficultés ?
Exactement. Savoir positiver en toute chose aide à garder sérénité pour anticiper et faire meilleur choix dans la vie. Ce qui n’est pas toujours facile ! Aussi l’humilité est l’une des précieuses vertus que je m’échinerai à cultiver pour ne jamais oublier d’où je viens et qui je suis, en hommage aussi à mes parents pour les valeurs qu’ils m’ont inculqué.

Justement, quelles sont les difficultés que vous rencontrez en tant que femme dans la musique ?
Les difficultés sont souvent partout pareilless en générale pour les femmes dans chaque domaine parce qu’il faut s’organiser selon ses responsabilités. Maintenant s’agissant de la musique ou du milieu artistique, cela dépend des conditions dans lesquelles vous évoluez et des objectifs que vous vous fixez. Hormis les difficultés liées à la production et exercice du métier comme partout, Je suis une artiste mais aussi une mère et une femme au foyer. Autour de tout cela, il est forcément question d’organisation.
Je veille scrupuleusement à bien séparer manteau d’artiste et rôle de mère au foyer pour éviter que l’un déstabilise ou agisse négativement sur l’autre et vice-versa. Les deux fonctions doivent se compléter et non se heurter pour refléter un bon équilibre dans l’ensemble, et pour ma part, je m’impose des restrictions fermes sur tout ce que je juge inutile ou nocif à mon bien-être personnel et pouvant rejaillir son mon proche entourage. Je respecte les aspects bénéfiques à la bonne marche de mes activités en essayant de coordonner au mieux les horaires de travail et programmes d’activités parallèles. Il n’y a pas que dans le domaine de la musique que des contraintes et difficultés sont à noter, tout secteur d’activités destiné ou non à une femme quelle qu’elle soit, a des défis. On essaie d’y faire face comme on peut avec l’aide de Dieu et je salue au passage toutes ces braves femmes qui fournissent des efforts pour réaliser leur rêve et valorisent par la même l’honneur de la femme à travers ce qu’elle représente pour l’humanité.

Quel est le regard de la société béninoise sur les femmes en particulier les musiciennes ?

Cela dépend de la façon dont vous vous présentez à elle et des sujets dont vous traitez dans votre activité de femme musicienne. Les fans adhèrent ou non à ce que vous représentez selon la façon dont vous les touchez avec vos œuvres et ce que vous incarnez pour eux. Le regard de la société béninoise sur l’artiste se mesure par le soutien et la valeur qu’elle vous accorde. Et la meilleure façon de l’apprécier entre autres peut être l’engouement suscité lors de vos concerts, les témoignages d’affections des personnes qui vous croisent en ville, ou les messages et encouragements reçus via tout canal de communications, réseaux sociaux, radio, Tv, mail, etc.

Les femmes artistes sont très souvent traitées de tous les noms d’oiseau ? Votre commentaire ?
Parce que qui dit musique dit souvent loisir, détente et tout ce que cela implique. L’activité est à tord ou à raison sujette à des préjugés liés au milieu en général.
La musique avant tout, fait partie de l’expression de nos cultures et il faut bien que des acteurs s’y collent. Puisqu’elle est utile à tous en fin de compte. S’il y a des femmes douées pour la chanson il faudra qu’elles puissent exprimer leur talent et passion en plein droit et liberté sans craindre d’être jugées.
Il y a aussi des hommes qui chantent, mais très souvent, seule la femme est mal vue parce qu’on sait qu’elle est susceptible d’attirer facilement le regard, susciter le désir notamment chez le sexe opposé et pouvoir en jouer.
Mais quand une femme chante, il n’y a pas que des hommes qui l’aiment, il y a des femmes comme elles qui aiment ce qu’elle fait, aussi des enfants, des jeunes et personnes âgées qui apprécient sa personne par son travail, donc elle existe et exerce son art pour tous ses fans sans exception à la base. Après, le choix qu’elle fait de sa façon de vivre n’engage qu’elle.
Maintenant s’il y a des comportements de tiers qui poussent à mauvais jugement, il ne devrait pas être généralisé au risque de se tromper et contribuer aveuglement à distiller des préjugés ou d’idées reçues. Ce sont généralement des jugements totalement erronés la plupart du temps sur la personne de certaines artistes. On juge souvent trop vite et mal par jalousie, ignorance, sur apparence, et supposition ou par habitude de ce qui se fait généralement d’où par la sournoiserie d’une seule personne ou d’un groupe, tout le monde se confond dans la bêtise. Il y a des femmes artistes qui vivent une vie de tout ce qu’il y a de respectable dans l’exercice de leur art, qui sont des leaders d’options et n’ont pas plus que d’autres une vie intime délurée. Il y a un adage qui dit que : « toutes les putes ne font pas le trottoir ». C’est dire qu’aucun métier ne garanti l’intégrité de celui ou celle qui le pratique. Nous avons nos forces et faiblesses et chacun fait de sa vie ce qui lui convient tant qu’il ne nuit à personne. A mon humble avis on peut se tromper ou pas en jugeant, mais sans avoir les paramètres complet pour le faire, le pouvoir de juger son semblable est laissé au bon soins de l’être suprême voilà pourquoi sa parole dit « tu ne jugeras point ». Chaque être humain est libre et égal en dépit de son choix.

Zeynab ambassadrice de l’Unicef, comment cela est arrivé ?
J’ai officiellement été nommée ambassadeur national de bonne volonté d’UNICEF en 2007. Avant cela, j’avais un engagement naturel en faveur des enfants pour la défense et le respect de leurs droits. Chose que j’ai souvent souligné par et dans mon travail en produisant des singles pour accompagner les campagnes de sensibilisations auxquelles j’ai participé depuis 1997 puis dès le début de ma carrière en 2002. Ensuite, je dédiais sur chacun de mes albums une chanson aux enfants.
En effet depuis l’année 1997 j’ai accompagné le ROTARY Club international dans ses campagnes de sensibilisation contre l’éradication de la poliomyélite et continue de le faire encore au jour d’aujourd’hui. J’appuie les campagnes par des spots vidéo, chanson, ou plaidoyer sur le terrain avec le message de sensibilisation.
Cela à peut être motivé leur choix pour moi en tant qu’ambassadeur à leur côté pour les enfants. Je n’ai aucune prétention sachant que beaucoup d’autres âmes sensibles s’impliquent et militent tout autant pour le bien-être de nos enfants. Mais j’avoue être sensible à la cause des tout petits et des femmes et suis heureuse de pouvoir me rendre utile à ma façon en consacrant une partie de mon temps pour la défense et le respect des droits des sans voix et minorités qu’ils représentent encore dans nos sociétés.

C’est sans doute un mérite. Et faites-vous faites concrètement pour remplir cette mission humanitaire ?
Nous battons des campagnes avec UNICEF parce que ce n’est pas que de moi qu’il s’agit ici. Ce ne sont pas des activités personnelles mais en collaboration avec eux et des partenaires au développement. Je milite avec toutes ces structures pour une prise de conscience des populations sur l’importance du respect des droits de nos enfants.
Leur prise en charge en matière de santé, d’éducation, scolarisation des filles et des garçon, leur maintien à l’école , la réinsertion pour ceux qui ont très tôt abandonné les cours, la prise en charge des adolescents, protection, nutrition et vaccination, etc. pour leur garantir épanouissement dans leur milieu de vie et leur assurer un meilleur avenir. Tous les enfants sans exceptions bénéficient de tous les programmes et ceux-ci adaptés selon leur besoin spécifique qu’ils soient handicapés ou non.
Grâce aux efforts et actions mis en œuvre pour leur bien-être des résultats satisfaisants sont enregistrés au quotidien mais il restera toujours et encore beaucoup à faire tant qu’il s’agira de leurs droits.
Je mets ma voix, ma notoriété et mon statut dans la société au service du droit des enfants pour arriver à sensibiliser le maximum de personnes sur différents sujets inhérent à ceux-ci.

Quelle est la situation de la femme au Bénin ?
La situation des femmes est Bénin n’est pas très différente de celles de chaque Africaine sur le continent. Nous subissons les mêmes réalités, espoirs et difficultés vu que politiquement et économiquement nos pays fonctionnent ou presque de la même façon. Le reste est culturel et peut faire la différence. Du reste, la femme Beninoise est brave et battante. Elle est commerçante, intellectuelle, sportive, artiste, politicienne, étudiant, pilote, ouvrière, entrepreneuse, médecins etc, chef ou employée, moderne ou vivant en milieu rural, elle se bat pour sa famille et participe activement au développement de son pays.

On entend souvent que ce sont les femmes au Bénin qui s’occupent de tout dans le foyer ? Est-ce vrai ?
Dire cela serait réduire les hommes à un rôle totalement inexistant ce qui serait injuste. Je pense que, homme et femme se complètent dans le ménage. Ils unissent leur force pour l’épanouissement de leurs enfants et aide communément au bonheur du foyer. S’il arrive que des femmes s’occupent de tout dans le foyer c’est peut-être par rapport à leur rôle de maitresse de maison et de coordonnatrice du bien-être de la famille mais je ne pense pas que l’homme ne serve à rien dans le foyer, non ce n’est pas possible il a son rôle important, complémentaire et inaliénable.

Qu’est-ce qui fait justement la femme ?
Je crois que la femme est l’épouse auprès de son mari, sa deuxième moitié dans les responsabilités droits et devoirs du foyer et une maman pour son ou ses enfants si elle a eu la chance d’en avoir.

Qu’est-ce que vous pensez du mariage ?
Le mariage engage ceux ou celles qui décident de s’y engager ou pas, le choix doit être libre et strictement personnel.

Quelle est votre occupation quotidienne quand vous n’êtes pas en concert ?

Je me consacre souvent à la famille. Ou que je travaille sur des productions personnelles ou celles sur commande, étudie les activités en cours des occupations parallèles que j’ai, entre autre comme mon engagement social et profite pour me détendre aussi.

Zeynab suit-elle un régime pour être svelte ?

Je fais juste attention. J’adopte des gestes bénéfiques à ma ligne et ma santé : la diète et le sport.

Quel est votre homme idéal ?

L’homme idéal est celui avec lequel je partage ma vie

Un conseil aux jeunes-filles ?

Mon conseil aux jeunes filles est l’exhortation à la prudence en toute chose. Prendre le temps de se construire pour espérer pouvoir se prendre en charge à l’âge adulte et assumer pleinement et avec dignité son rôle de femme en société. Elles gagneront d’avantages le respect des hommes et de tous si elles ne constituent pas un fardeau mais plutôt un facteur incontournable et rassurant de développement pour sa famille et son pays.
La jeunesse est unique il ne faut pas la gâcher. C’est la phase de construction, donc la plus importante mais aussi celle de toutes les tentations. Il faut se protéger ou mieux s’abstenir pour éviter des grossesses non désirées, les MST, avortement à répétions qui entrainent stérilité ou conséquences irréversibles. Tout ce qui vous entoure n’est pas bon à prendre à croire ni à faire, surtout ne vous laissez pas détourner de votre objectif pour subir ensuite une pénible, tardive ou impossible réinsertion dans la société. L’avenir de la femme dans notre société d’aujourd’hui et de demain repose un peu aussi sur vos épaules parce que vous devez dignement assurer la relève.

Propos recueillis par Bassératou KINDO
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