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Transition politique au Burkina Faso : le CAR satisfait mais appelle à la vigilance

Publié le dimanche 28 décembre 2014 à 05h23min

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Transition politique au Burkina Faso : le CAR satisfait mais appelle à la vigilance

Le Collectif Anti- Référendum au Faso (CAR) a organisé une conférence ce samedi 27 décembre 2014. Objectif : Faire le point de la participation de ses militants à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre derniers- laquelle insurrection a emporté l’ex- président Blaise Compaoré-, et envisager la suite du combat pour plus de démocratie dans notre pays.

Plutôt qu’une conférence de presse comme préalablement annoncé, il s’est agi d’un échange avec les militants et sympathisants du CAR dans cette salle de réunion de l’Autorité du Liptako Gourma. Un public avoisinant la centaine confortablement installé, le présidium de quatre membres dont le président Hervé Ouattara en face, le dernier cité aura été le principal animateur de la conférence.

« …Même s’il fallait passer par les armes »

La minute de silence observée pour toutes les victimes décédées dans cette insurrection, Hervé Ouattara fera d’abord la genèse de la création de son organisation. L’annonce en décembre 2013 à Dori du président d’alors Blaise Compaoré n’excluant pas le recoure au référendum pour modifier l’Article 37 pour se présenter au terme de son dernier mandat aura été l’élément précurseur de la naissance de son organisation. Il fallait, précise- t- il, empêcher par tous les moyens la modification de l’article contesté. Lui et certains de ses amis qui ont la même position sur le sujet jettent alors les bases du CAR, et la naissance officielle intervient au cours d’une Assemblée générale regroupant, foi du président du CAR, 360 associations. Commence alors le périple pour la conscientisation de la jeunesse à travers des Assemblées générales et une caravane moto dans les secteurs et arrondissements, mais aussi une implication de certaines autorités. C’est ainsi que Hervé Ouattara et son équipe ont rencontré des institutions comme l’Assemblée nationale, le Moogho Naaba, l’Union européenne, l’Ambassade des Etats- Unis d’Amérique,…et auraient tout fait pour rencontrer l’Ambassade de France, mais en vain. Qu’à cela ne tienne, ils auraient fait avec ceux qui étaient disposés à les écouter, sans jamais se démarquer de cette conduite que le président du CAR a très souvent rappelée au cours de la conférence : « Il ne fallait pas que le président du Faso défie encore le peuple comme il l’a toujours fait. Même s’il fallait passer par les armes. »

« Restons sur nos gardes parce que si cette transition échoue… »

Après son engagement pour la prise du pouvoir et Blaise Compaoré parti, le CAR s’est fortement impliqué dans la mise en place des organes de la transition. Il se satisfait de la conduite de la transition mais son président prévient : « Restons sur nos gardes parce que si cette transition échoue, c’est nous qui aurons échoué et c’est terminé pour la jeunesse ». La dissolution de la chambre de commerce, la dissolution des conseils régionaux, la dissolution de l’association et des partis politiques récemment prononcées ; la réouverture du dossier Norbert Zongo et l’intention affichée de rouvrir le dossier Thomas Sankara ont valu aux autorités de la transition les félicitations et encouragements du CAR. Le CAR qui souhaite par ailleurs entre autres la dissolution du conseil national de la jeunesse, un conseil qu’il trouve inféodé par le défunt régime, la relecture des textes portant réforme agraire et foncière, un audit pour sanctionner les cas avérés de détournements de deniers publics, l’assainissement du secteur minier et le réexamen de la situation des militaires et policiers injustement radiés consécutivement à la mutinerie de juillet 2011.

Des propositions à la place des injures

Au moment où la polémique n’est pas encore retombée sur l’opportunité ou non de la participation des organisations de la société civile au Conseil national de transition (CNT), Hervé Ouattara a rappelé que son association y prend part avec la mission principale de débarrasser la loi fondamentale des dispositions à polémique, et proposer des textes qui disposent pour un vrai Etat démocratique. « Il va falloir que nous fassions des propositions concrètes aux autorités de transition pour faire avancer les choses au lieu des injures et autres critiques inutiles », a- t- il lancé à ceux qu’il accuse de ne pas jouer franc jeu dans le processus.

Reste, en attendant, la récurrente question de la raison d’exister du CAR. Aussi bien dans sa dénomination que dans son slogan, le CAR (Collectif Anti- référendum) est né pour faire barrage à la modification de la constitution par voie référendaire comme l’avait envisagé le président d’alors. Blaise Compaoré parti et le projet enterré, « le CAR va changer d’habillement », lâche Hervé Ouattara. La structure serait en contact avec d’autres organisations de la société du Burkina Faso et de la diaspora en vue d’un élargissement de la base. Une conférence nationale qui sera incessamment organisée en décidera, en attendant le congrès de février pour entériner les différentes décisions de la conférence nationale. Le premier anniversaire du CAR c’est le 03 février prochain et déjà Hervé Ouattara et ses camarades ont de la matière pour leur programme d’activités 2015 : des conférences pour partager leur vision de la transition, du Burkina Faso et de la jeunesse burkinabè dans les 13 régions du Burkina et les 55 arrondissements de Ouagadougou.

Samuel Somda
Lefaso.net

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