LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

Publié le mardi 9 décembre 2014 à 00h53min

PARTAGER :                          
Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

Après environ trois semaines d’exercice de la transition, le Président Michel Kafando a rencontré les représentants des pays et institutions partenaires du Burkina Faso. Pas avec sa casquette de Président mais en sa qualité de Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale. Objectif de cette « rencontre de prise de contact » : Remercier chacun pour les efforts déjà faits, et appeler à un accompagnement dans le cadre de la transition. C’était ce lundi 08 décembre 2014.

La cérémonie était prévue pour 10 heures, mais c’est une dizaine de minutes après que le Président du Faso, par ailleurs Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale a fait son entrée dans la salle où l’attendaient les invités. Les affaires de l’Etat y ont certainement été pour quelque chose. Un rapide tour de table pour de chaleureuses poignées de main, et c’est le présentateur qui annonce les deux séquences au programme de cette « rencontre de prise de contact » avec les diplomates et autres institutions partenaires du Burkina Faso : l’allocution du Président et les éventuels commentaires ou questions des diplomates. Non sans faire comprendre au passage que les choses iront vite, « le Président n’a pas beaucoup de temps », a- t- il lâché.

Merci pour ce que vous avez fait et merci pour ce que vous ferez…

Un peu plus de huit minutes, c’est le temps qu’a pris le Président Michel Kafando pour son speech de « séduction ». Au nom du peuple du Burkina Faso, il a réitéré les remerciements à tous ceux qui ont soutenu le pays depuis les événements du 30 octobre 2014. Tout en insistant sur l’exception burkinabè, porteuse du message selon lequel plus rien ne sera comme avant, il a rappelé que « le peuple est sorti pour dire non à la façon de gouverner ce pays, notamment pour faire comprendre que le moment est venu de pouvoir bâtir un Etat basé sur la justice sociale- ce qui n’y était pas-, basé sur la vraie fraternité, basé sur l’unité, la cohésion nationale. Le message a été clair. Message qui est celui des jeunes, des enfants, des femmes, tout le monde a été clair à l’issue de cette insurrection populaire ». Il a, à ce titre, remercié chacun des diplomates et représentants pour avoir servi de relai d’information en disant à leurs pays ou institutions ce qu’il s’est réellement passé au Burkina Faso. Et sans verser dans le diplomatiquement incorrect, il a aussi rappelé que ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au pays n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation. Ces incompréhensions passées, il faut envisager la reconstruction du pays. Ensemble. « Fort de l’appui de vos pays, fort de l’appui des organisations que vous représentez, fort de l’appui de tous nos amis, le Burkina Faso devient comme une référence essentielle en matière de démocratie. Mais le travail n’est pas fini, nous ne faisons que commencer. Tout le monde nous a à l’œil comme on dit. Mais je peux vous donner la certitude qu’avec la compréhension dont nous jouissons auprès de vous, avec votre appui, votre soutien, le gouvernement de transition est vraiment décidé à aller de l’avant. Et nous sommes sûrs, de par notre conviction et de par notre patriotisme, que l’objectif que nous nous sommes donné dans le délai qui nous a été imparti sera atteint et que nous relèverons le défi », a- t- il ajouté. Cet objectif, il le contient dans cette phrase : « L’organisation d’élections transparentes pour doter notre pays de nouvelles institutions fiables et véritablement démocratiques ».

Les partenaires prêts à accompagner la transition

A l’issue de son allocution, l’on annonce les commentaires et questions des invités que la presse ne pourra pas suivre. Il est tout gentiment demandé aux hommes de média de se retirer. Le huis clos a duré environ un quart d’heure et quand ils ressortent de la salle, on comprend que entre autres sujets, celui d’un après 2015 effectivement civil a été abordé. C’est du moins ce que laisse croire ce propos de Dr Tulinabo S. Mushingi, Ambassadeur des Etats- Unis d’Amérique dans notre pays : « Je crois, le Président du Faso et Ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale a bien répondu. Nous nous attendons d’ici janvier pour voir effectivement ce qu’ils vont décider. On a déjà fait quelques étapes très positives comme vous l’avez remarqué ; la levée de la suspension de la Constitution, la passation de pouvoir au Président civil, la formation du gouvernement, la formation du CNT (conseil national de transition, organe législatif de la transition, ndlr), maintenant il faut qu’on commence à parler des élections dans le discours public. Je dois le dire et je vais le répéter aussi, vous savez, la patience de la communauté internationale c’est comme pour le peuple. Pour le moment ça va et on souhaite que ça continue. Avec toutes les étapes qu’il y a à l’intérieur, il faut qu’on voie du progrès chaque fois qu’on approche l’année 2015. » Entre deux foulées pour rejoindre sa voiture, l’Ambassadeur Gilles Thibault de la France au Burkina Faso a pour sa part exprimé ce souhait : « Que la transition conduise à l’organisation d’élections libres et transparentes dans les délais fixés. ». Les Etats- Unis ont annoncé les couleurs tout récemment en augmentant leur financement inscrit dans ce cadre, et certains partenaires financiers comme le Programme de nations unies pour le développement (PNUD) se disent disposés à accompagner la transition. Reste donc à définir une feuille route claire qui implique les différents acteurs.

Samuel Somda
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 9 décembre 2014 à 01:20, par minimzanga En réponse à : Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

    j’aime l’ambassadeur des EU pour son franc parler. C’est vrai il est temps qu’on parle d’élection car c’est la raison principale de ce gouvernement de transition. Pour les autres domaines il n’est pas tenu aux résultats sont que accessoires.

  • Le 9 décembre 2014 à 03:52 En réponse à : Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

    Excellence Mr. Le President, eux qui ont menace de suspendre leur aide avaient ete clair : Si, si si, si...etc. Qui peut dire que peut- etre sans ces Si,si, si...etc., le pouvoir ne serait pas reste militaire. Tout le monde sait que le militaire aime le pouvoir. Quand il y accede, meme quand c’ est le peuple reel qui a mouille le maillot, il s’ y accroche comme un akpani la chauve- souris. Donc merci la societe civile et la communaute inernationale qui n’ ont pas relache leur pression.Ainsi, les militaires ont lache le pouvoir aux cicils. On n’ en demandait pas mieux.

  • Le 9 décembre 2014 à 06:54 En réponse à : Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

    Faisons foi et donnons le bénéfice du doute aux militaires qui pour une fois dans notre histoire, a accepté remettre immédiatement (2-3 semaines après l’insurrection) le Pouvoir aux civils. Quant à leur présence aux cotés de S.E.M. le P.F., elle se justifie bien d’autant plus qu’il y a et il doit y avoir dans l’Exécutif, des Postes Techniques et Spécifiques leur revenant de droit tels que la Défense et la Sécurité, des Postes de Souveraineté qui, de par la situation de Chao que l’on a vécue ou que l’on vivait avec le Régime déchu, nécessitaient des présences fermes et dissuasives à même de d’arrêter et décourager les garnements restés dans le système. C’est le cas du Ministère des Finances p.e. par lequel se dissipaient les fonds détournés et la disparition probable des justificatifs des sorties éhontées et à tort d’ailleurs des détournements qui y ont pu être faits pour ne pas laisser de traces. Pour étayer mieux les besoins de Technicité dans l’Exécutif, on retiendra la conservation du Ministère des Affaires Etrangères par le P.F. qui était utile, nécessaire et impérative surtout quand on sait ce qui se passait autour de nous. En effet, à tort ou à raison, l’International avait par expérience ou si vous voulez, par les déjà vécus dans les comportements de nos anciens dirigeants en Afrique, eu une très mauvaise lecture des évènements et surtout les causes profondes de la réaction du peuple des 30 et 31 Octobre. Aussi, des réactions de méfiance, sinon de rejet avaient commencé à poindre à l’horizon. Alors, ne fallait-il pas à ce poste un spécialiste du milieu, nouveau si vous voulez, pour rassurer les uns et les autres desquels, notre pays ne pouvait se départir pour redécoller ? Alors, ayons confiance et aidons par notre confiance et compréhension à avancer. Nous aurons le temps de suivre, de constater et d’analyser.

  • Le 9 décembre 2014 à 07:26, par Alexio En réponse à : Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

    Un militaire qui veut faire de la politique doit demissioner de l Armee comme partout ailleur dans un monde democratique et de droit. Le role primordiale de l Armee c est la defense du territoire et son peuple. Hormis ce Mandat il y a effraction a loi republicaine. Malgre notre contexte actuel, apres 2015 notre n aplus le droit de se meler dans la politique ou soit uliliser par les politiciens comme nous l avons sous le regime regime de Blaise. Les regimes militaires sont revolus. Pourquoi en France ou ailleur chez nos bailleurs de fonds le Ministre de la defense est un civil sans aucun lien auparavant avec l Armee. Les Pays scandinaves ou on a des femmes nommees Ministre de la Defense.

  • Le 9 décembre 2014 à 08:00, par Mega vision En réponse à : Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

    A l’internaute 3. Les militaires n’avaient pas le choix que de reculer par rapport à leurs désirs de s’approprier une situation à laquelle ils n’ont pas fait grand chose. La pression extérieur était forte. C’est cette pression là même qui a permis au pays de ne pas sombrer.

    Mais nous ne sommes qu’au début avec un président très peu serein et un premier ministre que le peuple suit de près et canalise lorsqu’il déborde.

    Le peuple veille sur son butin qui est civil et apolitique.

  • Le 9 décembre 2014 à 08:11, par Jamanatigui En réponse à : Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

    Peut être qu’ils n’avaient pas fait une bonne appréciation mais ils avaient la juste mesure de la situation. Pensez vous sincèrement que ZIDA allait reculer s’il n’y avait pas de menaces ? Malgré les menaces quelle est l’atitude adopté par l’armée qui est actuellement entraine de gerer le pouvoir d’Etat. Mais inquiètudes ne concerne pas cette période de transition mais l’après transition. Ceuix qui ont troqué le treilli contre la veste accepteront ils de refiler le treilli. Je pense surtout au premier ministre -commando en premier lieu. ZIDA n’a pas cedé le pouvoir parce qu’il n’est pas interessé mais à cause du feu qu’il avait aux trousses.

  • Le 9 décembre 2014 à 09:10, par yeriblo En réponse à : Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

    monsieur internaute 3 , je ne crois pas qu’il doit avoir des postes spécifiques pour les militaires dans un gouvernement. Tout est questions de volonté politique. si les textes de lois sont respectés , tout marche sans besoin d’avoir un policier , un gendarme ou militaire pour mettre de l’ordre. les chefs d’états majors et les directeurs généraux servent d’intermédiaires et interviennent en cas besoin sur appel de leur ministère dans les pays démocratiques et civilisés.
    Travaillons à ne pas être dépendants de l’aide étrangère. si nous travaillons à nous auto suffire le peuple ne demande que cela.

  • Le 9 décembre 2014 à 09:19, par zwadus En réponse à : Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

    Comme d’habitude, message clair et limpide de SEM Tulinabo. Mais j’irai plus loin. Pour ma part comme l’a indiqué le Prof SOMA, le problème du BF c’est la Constitution du 02/06/91 qui a été taillée sur mesure pour une personne qui a tous les pouvoirs tout en étant irresponsable suivant l’expression du Prof BADO. Pour ce faire, il me semble qu’avant tout, il faut retoucher cette loi fondamentale pour passer à une 5ème république qui répartit de manière équilibrée le pouvoir entre l’exécutif, le judiciaire et le législatif tout en donnant les instruments au citoyen de réclamer justice s’il se sent brimer. Il faut qu’on parvienne à ce que disait le Président Rawlings avoir des textes suffisamment bétonnée pour que même si le diable venait à prendre le pouvoir qu’il ne puisse pas faire ce qu’il veut. Après quoi le Gouvernement pourra organiser des élections et partir tranquille sans craindre que l’œuvre construite soit remise en cause par un éventuel pouvoir partisan. Car un parti politique par définition cherche à conquérir et à conserver le pouvoir par tous les moyens, même illégaux, pour peu qu’il en ait la possibilité, ce qui est humain. En effet, quoique l’on dise, les hommes de la carrure de Mandela capables de mettre en avant l’intérêt national ne courent pas la rue. d’où la nécessité de textes solides. A mon humble avis ce sont de telles qui constituent la lutte véritable contre la corruption et l’impunité : poser les fondations d’une justice indépendante. Sinon les éventuels dossiers soumis à la justice pourraient être remis en cause par le pouvoir d’après transition si les investigations de la justice menace ses partisans. Or justement on note que sur le terrain politique la majorité des acteurs ont à un moment ou à un autre collaboré avec le régime précédent et pourraient ne pas avoir intérêt à ce que justice se fasse. Mais en revanche s’il est créé les conditions pour une indépendance totale de la justice, même si aucun dossier n’est enrôlé au cours de la transition nul doute que les citoyens pourront ester en justice et justice sera rendu par une administration judiciaire à la confiance retrouvée.

    Par ailleurs, je voudrais souligner que la démocratie Burkinabè ne s’édifiera véritablement que si le Président qui prendra le pouvoir en 2015 a l’élégance de se retirer en 2020 après un mandat pour consacrer l’alternance effectivement au pouvoir.

  • Le 9 décembre 2014 à 09:26, par garikoi En réponse à : Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

    Bonjour Mr le Premier Ministre. Je ne sais pas pourquoi quand le Canada a suspendu son aide au Burkina Faso, vous n’avez pas suspendu les permis d’exploitation de l’or des companies canadiennes ?. C’est l’un des pays occidentaux qui tirent beaucoup de nos ressources minieres , par contre le pays lui meme ne donne pas grand chose au BF. Donc reciprocite, la prochaine fois

  • Le 9 décembre 2014 à 09:29, par somé placide En réponse à : Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

    le président de la transition n’a pas le ton diplomatique des diplomates. les quelques années passées déjà au Burkina Faso lui ont fait permettre les repères. Vivement que la transition s’en aille vite. On veut un président légitime pour mettre le pays sur les rails du développement

  • Le 9 décembre 2014 à 11:44, par Mega vision En réponse à : Le Président du Faso aux Diplomates : « ceux qui menaçaient de suspendre leur aide au Burkina n’avaient pas fait une bonne appréciation de la situation »

    Que vos vœux soient exhaussés Mr l’internaute 10

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Transition : Le discours-bilan de Michel Kafando
Michel Kafando reçu par Ban Ki-moon
Michel Kafando a échangé avec ses compatriotes à New-York