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Situation Nationale : Eric Ido demande aux pays qui « thésaurisent l’argent volé et expatrié de le remettre au Burkina Faso »

Publié le lundi 17 novembre 2014 à 19h01min

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Secrétaire général adjoint de la section MPP des Pays-Bas, Eric Ido, dans cette lettre « réflexion », appelle les nouvelles autorités à faire la justice sur les crimes économiques et de sang commis sur l’ancien régime. Il demande, par ailleurs, aux pays qui garderaient actuellement « l’argent volé et expatrié » par les barons de l’ancien régime à le remettre au Burkina pour financer des projets de développement commun.

Je voudrais bien avant tout préliminaire, saluer l’acte héroïque des martyrs du soulèvement populaire du 30 et 31 octobre 2014, que la terre du Pays des Hommes Intègres leur soit légère et je souhaite un prompt rétablissement aux nombreux blesses qui se battent encore soit dans les hôpitaux ou à la maison pour le recouvrement de leur santé.

Il faut souligner que depuis les velléités du président Blaise Compaoré et de ses sbires de modifier la constitution de notre pays beaucoup se sont opposés à cette forfaiture qui se préparait au Burkina. Des actions collectivises ont été menées (CFOP) mais aussi de façon individuelle à travers les écrits de dénonciation d’un pouvoir autocratique et des risques qu’encourt le pays par d’éminents professeurs (Touorizou Hervé Somé, Debrsèoyir Kwesi Christophe DABIRE ). Mais rien n’a pu ébranler la volonté de Blaise Compaoré de poursuivre son projet. Depuis les Pays-Bas, les Burkinabè suivent avec beaucoup d’attention la situation politique au Burkina Faso. Une majorité écrasante de nos compatriotes vivant ici aux Pays-Bas se sont engagés à travers le MPP afin de soutenir activement les aspirations du peuple burkinabè qui sont celle de la liberté, de la démocratie et du progrès.
Nous avons donc voulu contribuer à mettre fin aux tentatives de modification de l’article 37, et de mettre fin aux dérives très graves du régime de Blaise Compaoré qui maintenait des millions de Burkinabè dans la misère totale.
Malheureusement comme d’habitude, le président restait froid à cet appel de son peuple, sans doute préoccupé par son sommeil légendaire (événement du 15 octobre 1987) et quand il avait envie de s’adresser à son peuple, il poussait le ridicule à le faire à l’extérieur par des formules dénudées d’analyses pertinentes tel que « les marches n’ont jamais changé une loi » ou soit en se vantant d’être un homme fort et indispensable pour la stabilité du Burkina en particulier et de la sous-région ouest-africaine en général.

Il faut noter que cette forte assurance a été entretenue par la France qui faisait de Blaise un président incontournable quant à la gestion des crises dans les pays voisins en se profilant comme un médiateur international des crises en Afrique. Cela a eu pour conséquences d’ôter au président tout esprit critique quant aux réalités de son propre pays, perdant de vue les vraies aspirations de son peuple. Il en apprendra à ses dépens le 30 octobre 2014, car on ne coupe pas la branche sur laquelle on est assis.

Un autre aspect qui a consolidé le régime de notre homme dit fort est une partie de l’armée notamment Le Régiment de Sécurité Présidentielle (RSP) bien entrainé et équipé au service du Président et de son petit frère et qui s’est illustré pendant 27 ans par sa barbarie en éliminant tous ceux qui s’opposaient au pouvoir sanguinaire de Blaise Compaoré.

Il faut dire qu’en professionnel dormeur, Blaise s’adonnait depuis la révolution du 4 août 1983 à ce sport favori. Cela ne lui a pas permis de comprendre les idées de son fidèle ami. Car s’il avait pris en compte ces phrases historiques de son ami Thomas Sankara qu’il a trahi et assassiné, à savoir : « malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple » ou encore « quand le peuple se lève l’impérialisme tremble », il aurait épargné à son peuple les événements d’octobre passé. Tant les signaux du déclin étaient évidents pour le monde, sauf pour Blaise qui a voulu même franchir le Rubicon en se payant la conscience de nos députés dont les intestins fragiles n’ont pas résisté à des promesses alléchantes (CDP, ADF/RDA,…), sans honneur et sans dignité et prêt à sacrifier l’avenir de tout un peuple pour le plaisir d’un individu.

Par cette insurrection populaire, le peuple burkinabè a attesté de sa grandeur et a démontré aux yeux de tout le monde que patience ne signifie pas faiblesse. Et comme un proverbe de notre pays le dit : « on ne piétine pas deux fois les testicules d’un aveugle ». Blaise en a appris a ses dépens.
Le peuple burkinabè a repris ce qui lui avait été volé un certain 15 octobre 1987, à savoir la dignité et la fierté d’être Burkinabè et aussi envoyé un signal fort au monde entier que pauvreté n’est pas synonyme de mendicité et de prostitution intellectuelle et que le pays des hommes intègre mérite bien son nom en chassant un dictateur qui se prenait pour un homme fort.

Avec l’adoption de la charte de transition, le Burkina à une fois de plus démontré qu’il est un grand pays dont les différentes couches sociales sont capables de s’ entendre sur les questions importantes de la patrie au grand dame des mauvais prédicateurs qui prévoyaient un chaos total après Compaoré et que dorénavant rien ne se fera sans le consentement du peuple. Le processus pour une vraie démocratie est enclenché et rien ne pourra arrêter cette belle randonnée, quoique difficile mais qui augure de lendemains très radieux. Certes la bataille pour une vraie démocratie sera longue mais j’ai foi en ce peuple patient mais très déterminé.

Pour une réelle stabilité du pays, le RSP doit purement et simplement disparaitre et faire place à la gendarmerie et à la police pour assurer la sécurité des citoyens dans les villes et villages tandis que l’armée doit avoir un rôle républicain pour sécuriser l’intégrité du territoire. Car l’existence encore de ce RSP nous donne toujours un gout amère de la victoire, car le système et les hommes de Blaise restent toujours en place. Vivement que ce fameux régiment soit démantelé et que ceux qui sont coupables de crimes soient poursuivis et jugés. La vigilance demeure donc d’actualité afin que le sacrifice ne soit pas vain.

Je voudrais par la présente saluer tous ceux qui ont participé de près ou de loin à cette victoire et aussi lancer un appel à la justice afin que les différents crimes de sang et économiques du régime déchu soit puni à sa juste valeur et que les responsables soient partout traqués et que l’on ne tombe pas dans la tentation de pardonner seulement sans que justice soit faite. Aussi je lance un appel aux pays étrangers qui thésaurisent les capitaux volés et expatriés de prendre les dispositions nécessaires afin que le Burkina puisse disposer de ces fonds pour des projets de développement commun.

Eric Ido
Géographe
Secrétaire General Adjoint section MPP Pays-BAS
Aux Pays-Bas

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