La protection de l’enfant contre la violence, l’exploitation, les abus, la maltraitance, c’est le combat au quotidien de l’ONG Terre des hommes et ses partenaires. Cette activité, la formation, qui s’inscrit dans le cadre du projet de lutte contre les violences faites aux enfants au Burkina Faso, est menée en consortium avec l’ONG Handicap international et les associations « TIE », « KEOOGO » et le Centre d’étude et d’appui en travail social (CEATS) et est (le projet) soutenu par l’Union européenne. Il s’agit, par cette initiative, d’outiller les agents de protection de l’enfance, des services étatiques ou des associations nationales, afin qu’ils soient capables de répondre à des besoins spécifiques des enfants en situation de handicap. Participent à cette formation, vingt-sept (27) acteurs étatiques (le ministère de l’action sociale et de la solidarité nationale représenté par ses directions provinciales du Ganzourgou, Séno, Houet et du Kadiogo), les travailleurs sociaux appelés agents de protection, des ONG et associations nationales qui sont parties prenantes de ce projet et enfin, des membres du GTPE (groupe de travail pour la protection de l’enfance). La formation dure cinq (5) jours et se veut la traduction de la mobilisation de tous les acteurs de la protection de l’enfance pour une prise en compte de tous les enfants, y compris ceux qui ont des besoins spécifiques notamment, ceux en situation de handicap.

Scruter les concepts pour mieux répondre aux besoins

L’attente principale est que ces intervenants sur le terrain soient en capacité d’offrir une réponse de qualité à leur intervention, notamment aux enfants en situation de handicap. « On parle du handicap, de la protection de l’enfance. Il s’agit aujourd’hui de faire vraiment le lien entre les deux. L’ONG travaille dans une gestion très individualisée, c’est-à-dire qu’on prend en compte l’enfant, sa situation mais aussi son environnement. Au cours des trois premiers jours, il s’agira pour les participants de maîtriser ce qu’est le handicap, comment il se traduit, quelle est son ampleur, quelles sont ses conséquences, de faire aussi les différences et d’avancer avec eux sur la perception du handicap. Ce, d’autant qu’on peut être handicapé physiquement mais avoir une participation sociale pleine et entière, c’est-à-dire avoir accès aux mêmes services, aux mêmes espaces de participation que tout un chacun. D’où la différence entre une ‘’personne handicapée’’ et une ‘’personne en situation de handicap’’ », a expliqué Frédérique Boursin Balkouma, responsable du projet de lutte contre les violences faites aux enfants de l’ONG Tdh.

La « crise politique » et la situation des enfants vulnérables

Faisant un rapport entre la « crise politique » que « traverse » le Burkina et la situation actuelle des enfants vulnérables, Frédérique Boursin Balkouma explique : « Un tour a été fait pour voir si les enfants n’ont pas été un tout petit inquiétés par cette situation. D’une manière générale, on s’aperçoit qu’il n’y a pas eu de problème majeur dans nos différentes zones d’intervention. On a même eu des expériences très intéressantes où des enfants en situation dans la rue ont été accueillis par des familles, justement, pour les protéger. Tout ceci sont des signes qui nous réconfortent dans la prise en compte et la solidarité envers les plus vulnérables ». A l’en croire, la vision n’est plus de travailler sur une catégorie d’enfants très vulnérables, c’est-à-dire mettre l’accent sur les enfants travailleurs, les enfants dans la rue ou sur les enfants victimes de violences mais plutôt d’essayer de renforcer le système de protection de l’enfance. En clair, il s’agit d’agir sur l’ensemble des acteurs qui ont pour mandat, la protection de l’enfance. Pour Frédérique Boursin Balkouma, protéger un enfant, c’est répondre à un ensemble de besoins. C’est agir sur l’ensemble des acteurs mais également sur les mécanismes qui permettent d’offrir une réponse de qualité à ces enfants en besoin de protection.

Des actions qui ne laissent pas indifférente la directrice des Placements des Adoptions et des Parrainages du ministère de l’action sociale, Bernadette Bonkoungou pour qui, si les enfants, d’une manière générale, constituent un groupe vulnérable, les enfants handicapés le sont encore plus, parce que non seulement exposés à beaucoup de facteurs mais aussi victimes de rejet, du fait de leur handicap. D’où la nécessité de telles initiatives pour permettre aux acteurs sur le terrain de répondre efficacement aux besoins de ces enfants.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net