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Le cinéma numérique présent au dix-neuvième FESPACO

Publié le jeudi 3 mars 2005 à 18h00min

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La salle de Presse du FESPACO a abrité le mardi 1er mars, une conférence sur les nouvelles technologies du cinéma dans les domaines du tournage et de la post-production.

Philippe Lecomte et Bernard Lefèvre de Tatou, une société française de location du matériel vidéo de tournage, de post-production et de diffusion, et le réalisateur burkinabè Dani Kouyaté ont expliqué les avantages qu’offrent les nouvelles technologies du cinéma.

Electro-technicien, Bernard Lefèvre a rappelé les évolutions subies par l’image électronique depuis son avènement en 1930 à nos jours tout en indiquant les performances technologiques générées par cette évolution. Il a déclaré dans son propos que l’image haute définition vidéo a fait son entrée dans le monde du cinéma en 1990 et depuis lors la qualité de cette image ne cesse de s’améliorer au point qu’à nos jours il y a « une convergence » entre l’image vidéo (numérique) et celle du cinéma dont le support est la pellicule.

Expliquant l’évolution subie par les caméras de tournage, le technicien français a déclaré que les nouvelles technologies vidéo présentent les mêmes avantages que celles classiques du cinéma avec en plus un avantage d’être moins encombrantes et d’offrir une possibilité de tournage plus long et avec moins de frais.

Relayant l’électrotechnicien de Tatou, son coéquipier directeur photo a pour sa part déclaré que la nouvelle caméra vidéo haute définition offre la possibilité de tourner 40 minutes d’images sans interruption tandis qu’avec la caméra classique le temps de tournage avec la pellicule n’excède pas 10 minutes. Le directeur photo de Tatou a d’autre part dit que la nouvelle technologie que cette société met en location permet au réalisateur de vérifier pendant le tournage la qualité de ses images ainsi que d’enregistrer le son sur la même bande. Comme insuffisance de cette nouvelle technologie, il a déploré une moindre performance au niveau de la profondeur de champs des images filmées, défaillance qui peut être corrigée avec la maîtrise de la nouvelle caméra, a-t-il expliqué.

Réalisateur burkinabè ayant expérimenté le nouveau matériel promu par Tatou, Dani Kouyaté a livré à l’assistance son opinion sur la nouvelle technologie. « L’utilisation du « numérique haute définition » dans mon dernier film « Ouaga Saga » m’a permis de me décomplexer par rapport à la vidéo », a déclaré Dani Kouyaté. Jugeant cet outillage « léger », le réalisateur burkinabè a ajouté que le recours à cette nouvelle technologie lui a offert la possibilité de transformer son écriture filmique. « Je ne me souciais plus de la gestion de la pellicule au moment du tournage et du montage », a-t-il révélé alors qu’avec la pellicule ces phases de réalisations sont handicapées par le coût exorbitant de celle-ci. Avec le numérique « la coupe est virtuelle et vous agissez avant de réfléchir alors qu’avec le système classique votre marge de manœuvre est limitée ».

Dani Kouyaté a, d’autre part, révélé avoir utilisé deux caméras numériques pour son long métrage et avoir filmé plusieurs fois certaines scènes, recours suicidaire avec la pellicule. De même il dit avoir employé la technique du trucage dans son film grâce aux atouts qu’offre cette nouvelle technologie. Le réalisateur burkinabè, prenant exemple sur l’emploi courant de la vidéo dans les productions filmiques des pays anglophones d’Afrique, Ghana et Nigeria, a affirmé que « produire dorénavant des films sur support pellicule, relèverait d’un vrai privilège du fait de son coût comparativement au recours au matériel de production haute définition numérique.

Les communications et témoignages sur l’introduction du numérique haute définition dans le cinéma africain se sont achevés par la projection de séquences de film donnant à voir les performances de ces nouvelles technologies.

Oumarou Saïdou Camara(Sy_oumarou@yahoo.fr)
Sidwaya

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