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Manifestation contre la modification de l’article 37 : « Armées » de spatules, les femmes marchent malgré l’interdiction de Marin Ilbouso

Publié le mardi 28 octobre 2014 à 02h06min

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Manifestation contre la modification de l’article 37 : « Armées » de spatules, les femmes marchent malgré l’interdiction de Marin Ilbouso

Finalement les femmes ont marché pour dire « Non » à la modification de l’article 37. Marin Casimir Ilboudo avait à quelques heures de la marche, précisé qu’elle n’était pas autorisée et appelait de ce fait, les femmes à ne pas sortir. Cela n’a pas entamé la détermination des femmes sorties massivement, spatules en main, « Liuli pendé » (type de foulard local) bien noué sur la tête pour se faire entendre. Les policiers en faction sur le trajet, ont laissé les femmes manifesté jusqu’au rond-point des Nations unies où elles ont livré un message.

Elles avaient dit qu’elles le feraient, elles l’ont fait. Ni l’interdiction des autorités municipales, encore moins la présence des forces de l’ordre n’ont ébranlé la motivation et la détermination des manifestantes. Parties devant la maison du peuple, elles ont marché jusqu’au rond-point des Nations unies. La compagnie républicaine de sécurité était en poste au niveau de la station Total. Simplement avec des boucliers et des matraques, quand les femmes arrivent à leur niveau, elle les observe. Très engagées, le service d’ordre du CFOP a eu du mal à contenir les femmes quand celles-ci s’approchent des CRS. Finalement leur présence ne les pas dissuadées.
Dans un tonnerre de sifflets et de slogans, elles faufilent entre les forces de sécurité qui finissent par battre en retraite. Des cris en synonyme de victoire retentissent dans la foule. C’est sans anicroches qu’elles ont continué la marche. Les slogans ont été les mêmes, « libérez Kossyam », « nous ne voulons pas de la motivation de l’article 37 de la constitution ». L’arme du jour, c’était la spatule. Un symbole fort selon Saran Sara Sérémé. Elle a invité les femmes à sortir très nombreuses demain 28 octobre pour la marche de l’opposition politique pour dire « NON » une fois de plus à la modification de l’article 37. Pour elle, cette marche des spatules est un avertissement.
« Sortez nombreuses demain pour montrer au pouvoir que vous n’avez pas peur des menaces, que vous n’avez pas peur des armes. Celui qui veut tripatouiller la constitution nous aura devant lui. Nous demandons au président du Faso, d’entrer en lui-même, de faire une introspection et de penser à la paix dans son pays et à ne pas penser à ses intérêts personnels », a-t-elle dit avant de terminer par « La patrie ou la mort, nous vaincrons » et des héiiiii !!!

« Prochainement on va se mettre nues et à poil pour pleurer sur la tête de Blaise Compaoré »

Germaine. Cette dame qui en gros sur le cœur, est aussi sortie pour se faire entendre. « L’heure n’est plus au débat. On veut qu’il parte et qu’il nous laisse en paix. Nous les femmes, nous pleurons pour nos enfants, nous pleurons pour la nation, nous pleurons pour le devenir et l’avenir du peuple burkinabè. Nous sommes sorties avec nos spatules pour lui montrer que quand une femme sort avec ça, ça veut tout dire. C’est parce que ça brule à l’intérieur qu’on sort dehors avec nos spatules. Prochainement on se mettre nues et à poil pour pleurer sur la tête de Blaise Compaoré » prévient Germaine.

Le chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré et le président du Faso autrement, Ablassé Ouédraogo ont fait un passage éclair au rond-point des Nations unies, pour soutenir les femmes.

Malgré l’interdiction du maire de la ville de Ouagadougou, Marin casimir Ilboudo, la marche des femmes a eu lieu sans débordement. Elles ont ouvert la route pour l’opposition politique dans son ensemble qui entend demain 28 octobre 2014, battre le macadam, pour espérer encore se faire entendre en attendant que cela ne soit trop tard.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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