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Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

Publié le mardi 28 octobre 2014 à 02h06min

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Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

La circulation a été coupée sur l’avenue Charles de Gaulle en début de matinée, ce lundi, 27 octobre 2104, pour protester contre le projet de referendum. Plusieurs étudiants, sous la « houlette » de la section du mouvement « Balai Citoyen », ont manifesté leur hostilité au referendum.

« Face à une jeunesse qui est en train de vieillir sous ce régime, nous disons que nous avons aussi droit à un autre visage, nous avons aussi droit de dire au bon Dieu, pour ceux qui sont morts, que nous avons eu la chance d’être du pays des hommes intègres et qu’après Sankara (le Président Thomas Sankara, ndlr) on a vu Blaise (Blaise Compaoré, ndlr) et qu’après Blaise, on a vu quelqu’un d’autre. Nous le disons, pas parce que nous sommes des va-t-en-guerre. Nous le disons parce que nous sommes convaincus que s’il y a du changement, les choses vont progresser. Nous sommes convaincus que pour un seul homme, on a décidé de freiner tout le système éducatif, de faire carte blanche sur l’éducation nationale. Est-ce qu’avec ça, on peut construire l’avenir d’une nation quand on sait que l’avenir passe par une éducation ? Tous les fils dignes de ce pays doivent se joindre à la lutte pour l’alternance ; l’alternance pour tous, l’alternance avec tous ». C’est en ces termes que Serges Bayala, répondant du mouvement « Balai Citoyen au niveau universitaire », a résumé le sentiment de ces manifestants qui ont décidé de s’exprimer, en obstruant le boulevard Charles de Gaulle au niveau de l’entrée principale de l’UFR/SJP (Droit), en face de « l’espace Or ». Pour M. Bayala, la détermination est clairement affichée de leur côté pour faire échec à cette initiative de révision de la constitution pour sauter le verrou de l’article 37. « Nous avons estimé qu’il fallait que les fils de ce pays se lèvent pour commencer à interpeller Blaise Compaoré pour qu’il puisse se ressaisir à temps, et les actions que nous menons sont des actions citoyennes, des actions pacifiques comme vous aurez pu le constater tout au long de nos activités de tous les jours. Le message que nous adressons au Président Blaise Compaoré, c’est de dire : tu as fait pour le pays, mais, tu ne peux pas être le seul qui puisse faire pour ce pays. Si tu as fait 27 ans de pouvoir, c’est parce que le peuple burkinabè est un peuple de paix, sinon, ce n’est pas à cause de son leader. Si ça ne tenait qu’à son leader, le fait des 27 ans sont un argument suffisant pour déclencher une crise. Mais comme le peuple, dans toute sa composante ethnique, est un peuple de paix, il a fait tolérance jusqu’à attendre en 2015 et nous ne pensons pas faire un nouveau cadeau », a-t-il dit avant de lancer un appel à la mobilisation le 28 octobre pour protester contre le referendum. « Aujourd’hui, beaucoup de personnes se baladent avec les citations de Sankara, nous disons que le combat ne consiste pas en cela. Une chose est d’avoir et de maîtriser les citations de Sankara mais une autre est de les vivre et de se les approprier. Il faut cesser de ‘’sloguer’’ Sankara, si nous nous réclamons être des sankaristes. Et c’est à ce titre qu’on dit, parce que Sankara ne s’est pas assis pour barrer la route à l’impérialisme, il est allé sur le terrain, et ce qu’il nous faut, c’est de nous mettre absolument sur le terrain si nous sommes véritablement pour la cause. Les révolutionnaires bourgeois, les révolutionnaires de placards doivent descendre de leur placard ou quitter leur bourgeoisie pour rejoindre le peuple parce que la révolution vraie et sincère, c’est celle de terrain ; c’est celle où on se bat réellement et non celle où on est camouflé derrière un ordinateur pour passer des messages ; c’est une lâcheté révolutionnaire. Et il faut que ça cesse car, nous pensons que la vraie révolution, c’est celle du terrain », a lancé Serges Bayala.

« Permettre, ensuite, aux citoyens de vaquer à leurs occupations »

Pour les manifestants, « aujourd’hui », les populations sont mises à défi « parce que Blaise Compaoré pense être le garant de la paix mais, en même temps, met le peuple entier dans le défi de dire que chacun est garant de la paix ». Pour eux, il s’agit, à travers ces manifestations pacifiques, d’interpeller l’opinion nationale et internationale sur le fait que les citoyens sont des citoyens de paix. « Les mouvements que nous organisons sont des mouvements dont nous nous donnons les moyens de contrôler. Comme vous l’avez constaté tout de suite, quand on a dit aux gens de lever les barrières, ils ont compris et l’ont fait. Et quand nous venons, ce n’est pas pour faire 24 heures ; nous venons avec des mots d’ordre de 2 h ou 1 h de barrage pour permettre à la suite aux citoyens, pour qui nous militons et pour qui nous voulons un mieux vivre, de continuer à vaquer à leurs occupations parce que le mécanicien doit nourrir sa femme le soir, le jardinier doit scolariser son enfant et si nous les empêchons d’avoir accès à leur lieu de service, dans un environnement de misère globale, je pense que nous participons à leur misère. Donc, pour ne pas être des acteurs de leur misère, nous faisons des mouvements spontanés dans un temps bien précis », a confié Serges Bayala avant de soutenir : « Nous contrôlons hautement ces mouvements et vous constaterez que depuis qu’on a commencé, il n’y a eu aucun débordement. Et nous donnons le garant, le pari, que tant que c’est nous qui sommes à l’initiative de ces manifestations, il n’y aura aucun débordement ».

La décision de suspension des cours : une « détresse profonde, une décision regrettable »

Sur la décision de suspension des cours sur toute l’étendue du territoire, les manifestants marquent leurs sentiments de déception et de révolte. Pour eux, l’éducation est la clé de développement de tout pays et ne doit, de ce fait, être « sacrifiée selon les humeurs personnelles ». « Je pense qu’il ne faut pas, à cause d’un seul homme, bloquer l’avenir de toute une nation. Nous qui sommes étudiants sur ce campus (Université de Ouagadougou, ndlr), déjà enchaînés par le système LMD (Licence-Master-Doctorat, ndlr) qui nous met en retard, si on vient ajouter de telles décisions, c’est une catastrophe générale. Je pense que cette mesure est très désapprouvable. Et en même temps, je lance un appel au ministre : l’éducation nationale, ce n’est pas le fait d’un citoyen ; elle doit se départir des humeurs des citoyens. Décider de suspendre les cours parce que les élèves et étudiants pourraient être des partenaires à la lutte est une mesure regrettable pour l’avenir de la nation », a déploré Serges Bayala.

La manifestation qui s’est pacifiquement déroulée, et sans incendie de pneus et autres, a pris fin à 8 h 30 pour permettre la reprise normale de la circulation. Et ce, après avoir chanté ensemble l’hymne national : le Ditanyè.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 28 octobre 2014 à 07:20, par Digbeu En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    Je me permet de commenter même si n’étant pas du Faso mais je me considère avant tous comme africain et soutien la revendication de mes frères burkinabé à savoir la non modification de l’article 37. Ne baissez surtout pas les bras car la victoire se fait sentir et aussi la fin de ce régime qui dure depuis 27 ans. Je suis ici en France et je vous rassure que les occidentaux l’ont lâché et vous soutiennent dans vos démarches.
    Vive le Faso des hommes integres et vive la démocratie.
    Que le tout puissant dans sa miséricorde vous assiste et vous fortifie

  • Le 28 octobre 2014 à 07:45, par Adolph Hitler En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    Mes frères, courage !!! Je suis en province mais je rejoindrai la capitale rien que pour apporter ma modeste contribution à cette noble lutte !!! La patrie ou la mort, nous vaincrons !!!

  • Le 28 octobre 2014 à 08:08, par samba don don En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    Il est bon et doux d’être le garant des bandits qui ont semé le trouble et qui continuent d’en faire partout dans la sous région pour des raisons fallacieuses dites "humanitaires" pendant que votre propre peuple se voit en pleine journée ses droit arrachés et piétinés sous la coupe de cette France qui a toujours fini par abandonné ses hommes de main quant il ne font plus leurs affaires. Un proverbe manding dit :"quant le cheval est sur le point de te terrasser, tu ne peux pas apercevoir ses oreilles" ou encore "lorsque le son du tam tam augmente, cela signifie que la danse est sur le point de terminer ou sa peau finira par se fendre"les sages comprendront la teneur de ces deux adages. A bon entendeur salut !!!!!!!!!!

  • Le 28 octobre 2014 à 08:43, par Ka En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    Si vous voulez que vos vieux pères qui vous utilisent depuis 27 ans vous écoute, sortez tous le 28.10.14 et manifestez silencieusement, même tout un mois ils finiront par acceptez l’alternance. Le printemps burkinabé a pris son chemin, sauf la rue fera partir un caméléon et un menteur qui veut s’éterniser au pouvoir. Lors d’une manifestation scolaire, Blaise Compaoré le meneur nous disait à l’époque que la rue était l’endroit où on obtient ses revendications car le gouvernement ne tuera pas tout le monde. Blaise a peur de la rue. Tous les soulèvements populaires au Burkina ont eu des bons résultats à commencer par le père d’Hermann Yameogo Chasser du pouvoir. Peuple Burkinabé, rappelez-vous de ce 15 Décembre 1998 après l’assassinat de Norbert Zongo, les élèves les étudiants par milliers dans la rue, s’en prennent au régime Compaoré, la société civile, les syndicats, pendant un mois ont pris un bras de fer contre le régime sanguinaire, des manifestations, des grèves, au bout d’un mois et un jour, Blaise Compaoré accepte avec la solution finale des conseils des sages de quitter le pouvoir après ses deux mandats, et de respecter la lettre et l’esprit de l’article 37 qui interdisent tout président de Faso de briguer 3 mandats présidentiels consécutifs rendu obligatoire par la constitution de 1991. Le peuple ne peut pas avoir confiance a un président qui ment comme il respire, sortons et chassons celui qui nous trahi a tout moment.

  • Le 28 octobre 2014 à 08:53, par Ulerich Diallo En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    Manifestation d’accord mais Halte à la violence. La violence n’arrange personne, ni l’opposition ni la majorité ni le peuple.

  • Le 28 octobre 2014 à 09:14, par TS En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    M. Serges, je comprends votre douleur, mais sachez que tout le monde ne peut pas être dans la rue et en même temps, car une lutte doit être stratégique et progressive(orientation, finance, plan défini, etc, doivent être pris en compte). être devant un ordinateur ne veut pas dire qu’on ne veut pas le changement.

  • Le 28 octobre 2014 à 09:33, par SY En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    PAUVRES PARENTS D’ÉLEVÉS, VOUS SOUFFREZ POUR ASSURE L’AVENIR DE VOS ENFANTS EN LES INSCRIVANT A L’ÉCOLE ET APRÈS ILS VONT PASSER DES MOIS SANS ALLER EN CLASSE. SI JE PARLE, IL Y A DES GENS QUI VONT ME QUALIFIER JE NE SAIS QUOI SINON JE DIRAIS A NOS FRÈRES, SŒURS, FILS ET FILLES DE FAIRE TRÈS ATTENTION AVEC CES JEUX DES HOMMES POLITIQUES. NE VOUS MÊLEZ PAS CAR CELA VA EMPIRER VOS SITUATIONS. VOUS ÊTES DÉJÀ EN RETARD POUR LES ANNÉES ACADÉMIQUES DONC IL NE FAUT AGGRAVER LA SITUATION. RESTEZ CALME CHEZ VOUS. EN PLUS DITES MOI COMBIEN SONT CES LEADERS POLITICIENS QUI ONT LEURS ENFANTS QUI FRÉQUENTENT AU BURKINA ? ILS VONT VOUS SACRIFIEZ ET CONSTRUIRE L’AVENIR DE LEURS ENFANTS QUI VONT VENIR NOUS COMMANDER ICI.
    VOICI CE QUE J’AI A VOUS DIRE QUE SE SOIT LES ÉTUDIANTS DU CDP OU OPPOSITIONS VOUS ETES TOUS CONCERNER A CE QUE JE DIS.

  • Le 28 octobre 2014 à 09:45, par Peter van Peter En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    Bravo les gars. Ici à ouaga vous êtes bien vus. Il faut accentuer la lutte car le pouvoir de Blaise est entrain de vaciller. Il ne survivra pas aux manifestations programmées. La mobilisation doit être générale et la violence est à éviter. Le pouvoir a prévu des casseurs et des étrangers non burkinabè pour discréditer les manifestations. Il faudra extirper ces casseurs de nos rangs. La victoire est proche et certains bonzes du régime ont commencé à faire leur valise et recherche l’itinéraire le plus court pour rejoindre une frontière. Nous devons les en empêcher. ’La patrie ou la mort, nous vaincrons’.

  • Le 28 octobre 2014 à 13:31, par CALAMITE En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    MERCI CAMARADE ! SOS A TOUS CHANTONS ENSEMBLE HAUT ET FORT LE DITANYE
    ET INSISTONS SUR " LA PATRIE OU LA MORT, NOUS VAINCRONS"

  • Le 28 octobre 2014 à 14:10, par SOUNDJA Avit Innocent En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    Chers Etudiants, merci. Nous sommes convaincus que vous êtes déjà la relève et que rien sera plus comme avant. Quelque soit le système qui sera en place. Quand on vous chasse des Cités pour quelque raisons que ce soit ; quand on laisse nos filles Étudiantes dans la rue, pour des raisons imaginaires. On les obligent à la prostitution ; car elles doivent vivre.
    Ensemble, nous gagnerons. Détruisons le virus compaoré
    La lutte continue. Tous ensemble devant l’ Assemblée Nationale ce 30 Octobre

  • Le 28 octobre 2014 à 16:39, par tamba kissi tolno En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    je vis en guinée Conakry. c’est avec indignation que je suis l’évènement politique au faso, la jeunesse guinéenne par ma voie soutienne avec la dernière énergie les actes nobles que posent l’opposition burkinabé, ceci en protestant farouchement contre la révision de l’article 37 qui pourrait en ma foi préparer une nouvelle dictature au pays des hommes intégrés. chers burkinabé la jeunesse guinéenne reste derrière cette opposition responsable en demandant des compte a Blaise. qu’en est-il de la mort de Thomas sankara, de zongo etc...
    peuple burkinabé prenez votre destin en main en mettant au dehors ce prédateur de Blaise qui est devenu une menace pour le Faso mais aussi pour toute l’Afrique, c’est ce message que la jeunesse guinéenne lance a l’endroit du peuple bourkinabé.
    la patrie ou la mort nous vaincrons

  • Le 28 octobre 2014 à 17:18, par general visionnaire En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    force est à la loi et elle le demeurera toujours Dieu marçi ! la seule chose qui compte actuellement c’est toujours le calme et la retenue de nos autorités façe aux agissements des étudiants vendable et manipulable ! épuis quand on parle d’étudiants, c’est ceux qui prennent cours dans les amphis et non les voyous qui pilulent dans le canal de l’université !

  • Le 28 octobre 2014 à 17:42, par general visionnaire En réponse à : Manifestations anti-referendum : des étudiants bloquent la circulation sur l’avenue Charles de Gaulle

    force est à la loi et elle le demeurera toujours Dieu marçi ! la seule chose qui compte actuellement c’est toujours le calme et la retenue de nos autorités façe aux agissements des étudiants vendable et manipulable ! épuis quand on parle d’étudiants, c’est ceux qui prennent cours dans les amphis et non les voyous qui pilulent dans le canal de l’université !

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