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UEMOA : l’avenir de l’enseignement supérieur scruté par des experts

Publié le mercredi 15 octobre 2014 à 00h20min

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UEMOA : l’avenir de l’enseignement supérieur scruté par des experts

L’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) jette son dévolu sur l’enseignement supérieur et la recherche dans les pays de son espace via le bilan du Projet d’appui à l’Enseignement supérieur (PAES) lancé en 2007 et qui prend fin le 15 décembre prochain. L’institution sous régionale réunit, dans cette dynamique, du 14 au 16 octobre 2104 à Ouagadougou, des experts venus de l’espace communautaire et d’ailleurs pour, d’une part identifier les défis majeurs auxquels les systèmes d’enseignement supérieur de l’Union auront à faire face les années à venir et, d’autre part repérer les initiatives de portée régionale à même de les aider à les relever.

Les journées des 14 et 15 octobre 2014 seront donc consacrées à une réunion des experts et de la société civile. Cette réunion fera la synthèse des diagnostics et des stratégies de réponses nationales pour en dégager des actions nationales et des actions structurantes régionales en vue de la relance de l’enseignement supérieur et de la recherche. Les travaux seront soumis, le 16 octobre, aux ministres en charge de l’enseignement supérieur pour décision à travers une déclaration dite « Déclaration de Ouagadougou sur l’Enseignement supérieur et la recherche dans les pays de l’UEMOA ». Initiée conjointement par la Commission de l’UEMOA et la Banque africaine de développement (BAD) dans le cadre du projet d’appui à l’enseignement supérieur (PAES), la concertation régionale permettra, en outre, de proposer un dispositif d’appropriation des atouts du PAES, réaliser le bilan des concertations nationales réalisées sur l’enseignement dans le cadre du projet et d’établir les tendances générales, les convergences et les spécificités dégagées à l’échelle de l’Union aussi bien en matière de diagnostic, de vision et de stratégie de relance de l’enseignement supérieur dans l’espace communautaire.

En effet, l’UEMOA, jaugeant le rôle de l’enseignement supérieur dans le développement de ses pays membres et dans l’intégration, a initié des projets parmi lesquels, le PAES (Projet d’appui à l’Enseignement supérieur) dont l’objectif majeur est d’accompagner ses Etats dans le cadre de la réforme, « système LMD ». « En 2007, le Conseil des ministres de l’UEMOA a pris une directive qui instaurait le système LMD (Licence-Master-Doctorat) dans l’enseignement supérieur au niveau de l’espace. Mais, une chose était de prendre une directive instaurant le système, une autre était de se donner les moyens pour accompagner les Etats », a rappelé le commissaire chargé du département du développement humain, Seydou Sisssouma. Une reforme lourde et importante qui, de son avis, nécessite un projet régional qui aide d’abord à sensibiliser les acteurs : les apprenants, les professeurs, tous les acteurs de l’école sur cette réforme.


Ne pas céder au pessimisme et au désespoir, malgré les difficultés

« A deux mois de la fin du projet (PAES), le 15 décembre 2014, la rencontre de Ouagadougou va donner l’occasion aux acteurs de faire un diagnostic, dresser un bilan global de la santé de l’enseignement supérieur qui, on le sait, n’est pas très reluisant mais, il n’y a pas lieu de céder au pessimisme et au désespoir. L’enjeu pour nous, c’est de nous mobiliser afin que l’enseignement supérieur dans notre espace soit ce que nous voulons », a galvanisé M. Sissouma. Avant cet atelier régional, des assises nationales ont eu lieu dans chaque pays pour faire le point du processus. Il s’agit aussi à travers cette concertation régionale, de voir dans quelle mesure les défis qui ont été identifiés peuvent être pris en charge par les pays et la commission de l’UEMOA, de sorte que la grande réforme entamée au niveau des universités concernant le système LMD puisse être durablement installée, et dans de meilleures conditions, à la fois pour les apprenants que pour les professeurs. Pour le commissaire chargé du département du développement humain, Seydou Sisssouma, à quelques jours de la clôture du PAES, le souhait est de continuer le partenariat avec la BAD dans ce secteur important pour le développement. Selon lui, le chemin reste encore long pour parvenir aux attentes de tous ; c’est pourquoi l’UEMOA se réjouit-elle des conclusions issues de toutes les concertations nationales.

Pour la représentante-résidente de la BAD, Ginette Nzau-Muteta, le développement du capital humain constitue pour son institution, une priorité manifeste. Aussi, est-elle convaincue que le secteur privé a un rôle primordial à jouer dans la prestation de services éducatifs. « La nouvelle Stratégie en la matière souligne la dimension « capital humain » dans tous les domaines opérationnels essentiels de la Stratégie décennale de la Banque pour la période 2013-2022, en mettant l’accent sur les compétences et la technologie comme pivots d’une main-d’œuvre productive et d’économies compétitives, dans le cadre d’un programme de croissance inclusive et verte », a confié Ginette Nzau-Muteta avant de déclarer que l’avenir de l’enseignement supérieur en Afrique (de l’Ouest, particulièrement) constitue une préoccupation. « Dans un monde toujours interdépendant et globalisé, les pays qui sont en mesure de compétir et de participer efficacement à l’économie mondiale sont ceux qui ont rassemblé des stocks importants de qualité et en expansion rapide du capital humain », a-t-elle souligné avant de relever que le stock de capital humain dans l’enseignement supérieur en Afrique continue d’être très faible en quantité et en qualité par rapport à d’autres régions du monde. Elle a par ailleurs invité les Etats à allouer des ressources importantes à l’enseignement supérieur, tout en œuvrant à améliorer l’efficience dans l’allocation de ces ressources.

La BAD, à travers son nouveau modèle éducatif pour l’Afrique (NMEA) propose donc de mettre l’accent entre autres, sur l’utilisation des TIC, le lien avec le marché du travail, les partenariats public-privé, le développement de la créativité et de la pensée critique, la participation et l’utilisation de bases factuelles.

Ouverte dans la matinée du mardi, 14 octobre 2014, la concertation régionale sera essentiellement focalisée sur des séances plénières et ateliers réalisés sous formes de panels. Le clou sera le forum des ministres de l’enseignement supérieur de l’UEMOA le jeudi, 16 octobre 2014 avec la « Déclaration de Ouagadougou sur l’Enseignement supérieur et la recherche dans les pays de l’UEMOA ».

Oumar L. OUEDRAOGO

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Vos commentaires

  • Le 15 octobre 2014 à 11:45, par Kanzim En réponse à : UEMOA : l’avenir de l’enseignement supérieur scruté par des experts

    J’ai apprécié très positivement Madame Ginette Nzau-Muteta, représentante résidente de la BAD au Burkina, lorsque prononçant un discours sur l’emploi des jeunes au Burkina, elle a dit en substance et face au Premier Ministre et aux ministres concernés que les ateliers et colloques ne créent pas l’emploi. Il est ainsi des représentantes d’organisations interafricaines, qui ont le courage politique de dire haut ce que moult organisations plus mondiales n’oseraient pas dénoncer. Est-ce que le CAMES peut revenir aux choses plus "terrestres", immédiatement rentables et conditionnant la qualité du capital humain par le biais de l’enseignement supérieur ? Au lieu de proclamer sa bonne foi à travers colloques, ateliers, réunions de groupes thématiques et autres rencontres foraines, ce CAMES pourrait arrêter la frénésie des créateurs de structures d’enseignement supérieur, en ne permettant pas que l’on utilise frauduleusement et/ou abusivement son label pour créer des structures jouventocides, qui tuent la jeunesse dans sa quête et sa route vers la performances de ses compétences essentielles au développement de l’Afrique. Il s’en trouve des "kiosques", des domiciles, dans plusieurs patelins qui proclament abriter des universités. Comment un non universitaire peut-il générer des idées créatrices dans le domaine de l’enseignement supérieur, au seul motif qu’il veut amasser de l’argent ? Le CAMES devrait y veiller, et sévir s’il le faut.

  • Le 16 octobre 2014 à 11:16 En réponse à : UEMOA : l’avenir de l’enseignement supérieur scruté par des experts

    Bon vent aux travaux et que les nombreuses anomalies servent vraiment !

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