Lancé en 1989 sous l’égide des Nations Unies, la JIPC est célébrée le 13 octobre de chaque année. Plusieurs pays de la communauté internationale prennent part à cette action concertée dont l’objectif est de prévenir les pertes en vies humaines, les dégâts matériels et les perturbations sociales et économiques provoqués par diverses catastrophes naturelles. L’organisation de cette journée répond à un objectif global qui est de valoriser les actions préventives contre les catastrophes réalisées à travers les projets et programmes dans une dynamique de partage d’expérience et de communication pour le changement de comportement. Cette année, c’est le réseau MARP/Burkina partenaire opérationnel de l’ONG Christian Aid qui a été chargé de l’organisation de cette journée à Niésséga, village dont une partie de la population a été victime d’inondation au cours de cette saison hivernale.

Les catastrophes en augmentation constante depuis un siècle

C’est une situation qui est susceptible, selon les spécialistes de la question, de s’accroitre avec le changement climatique qui pourrait augmenter la fréquence et la gravité des évènements extrêmes surtout avec l’intensification des activités humaines couplées à l’accroissement démographique. Pour pallier à cette situation, dans le cadre de la stratégie internationale de prévention des catastrophes, il a été mis en place la campagne « Step up » qui est une initiative destinée à donner la parole à différents groupes de population afin de les sensibiliser sur la réduction des risques de catastrophes. Cette année, la JIPC est dédiée aux personnes âgées qui représenteraient selon les projections démographiques 2 milliards d’individus en 2050. Cette journée placée sous le thème « La Résilience pour la vie » veut mettre en évidence la nécessité d’une approche plus inclusive pour les personnes âgées dans la réduction des risques et connaitre le rôle essentiel qu’elles peuvent jouer dans la construction de la résilience grâce à leur expérience et leur connaissance.

L’expérience de la vie des personnes âgées sollicitée

Au cours de la cérémonie, après les mots de bienvenue de Naaba Saga chef coutumier de Niésséga, de Karim Konkobo, premier adjoint au maire de Gourcy, de El Hadj Harouna Ouédraogo, représentant des bénéficiaires des actions du réseau MARP dans le Zondoma, l’honneur est revenu à Mathieu Ouédraogo, président du réseau MARP/Burkina. Ce dernier a exprimé la reconnaissance de sa structure pour le choix porté sur elle pour organiser cette journée. En lien avec le thème, M. Ouédraogo a suggéré qu’une résolution soit prise pour que les personnes âgées puissent jouir de la plus grande sécurité afin de contribuer au développement de la société.

Pour Nugteren Henk, représentant de Christian Aid, son ONG intervient au Burkina depuis 1974 et a placé les personnes les plus vulnérables au centre de ses actions. Il n’a pas manqué au cours de son intervention de poser quelques problématiques en rapport avec les personnes âgées à savoir quelles mesures leur permettent de se protéger d’une catastrophe ? Quelle est la meilleure façon pour eux de recevoir des informations d’alertes précoces ? Comment leur expérience de la vie et leurs atouts pourraient aider leur communauté à se préparer à une catastrophe ? M. Henk a félicité en fin de propos le gouvernement burkinabè pour l’adoption cette année de la loi sur la prévention des catastrophes.

Un appel au partage des expériences pour accélérer la résilience communautaire
Boukari Khalil Bara, gouverneur de la région, au nom du Ministre de l’Action Sociale et de la Solidarité Nationale a remercié les structures étatiques comme le CONASUR, les ONG partenaires de Christian Aid pour leur accompagnement des populations dans la résolution de leurs préoccupations. Au regard de l’importance de la JIPC, « je vous exhorte, populations bénéficiaires des interventions de Christian Aid en partenariat avec le réseau MARP à partager vos savoir-faire locaux, vos méthodes et expériences avec les acteurs de mise en œuvre des projets et programmes en vue d’accélérer le processus de résilience communautaire dans notre région dont les catastrophes naturelles sont récurrentes », a souhaité le représentant du gouvernement.

Des prestations d’artistes de la chanson traditionnelle, des témoignages de personnes du troisième âge sur des situations de catastrophes vécues et l’organisation des différentes communautés pour y faire face ont été des moments d’attention particulière au cours de la cérémonie. Une remise de kits (savon, sceaux, couvertures, etc.) par l’UNFPA et des vivres par Christian Aid aux sinistrés de Niésséga a mis fin à la cérémonie.

Yann NIKIEMA
Lefaso.net