Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
La rentrée des classes au Burkina Faso, c’était le 1er octobre dernier. Comme à chaque année scolaire, les organisations syndicales n’ont pas manqué de rappeler les préoccupations du corps enseignant et plus globalement du personnel de l’enseignement. Cette année, c’est la date du 08 octobre qui a été retenue pour la remise de la plateforme aux ministres en charge de l’éducation. Une plateforme revendicative qui dénonce les réformes engagées par les autorités depuis quelques années. « Des remèdes pires que le mal », s’insurge Mamadou Barro de la Fédération des Syndicats Nationaux des travailleurs de l’Education et de la Recherche (F- SYNTER). Nous l’avons rencontré pour un échange autour des principales préoccupations des enseignants en cette rentrée 2014- 2015.
Lefaso.net : Bonjour monsieur Barro, dans quel état d’esprit vous abordez cette rentrée scolaire 2014- 2015 ?
Mamadou Barro : Nous sommes véritablement sous pression. Sous pression en tant que syndicat, en tant qu’enseignant et en tant que parent d’élève. La pression s’exerce comme les autres années, mais certainement cette année plus que les autres années. Les problèmes que nous connaissions qui sont en réalité des problèmes générés par une certaine politique de l’éducation telle que nous l’avons vécue depuis le début des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS) dans les années 90 ; eh bien, le système étant entré dans une crise structurelle, ces problèmes c’est la privatisation de l’Ecole qui est la conséquence justement du désengagement de l’Etat des dépenses d’éducation ; c’est toutes les conséquences qui découlent de cette politique- là, c’est à dire insuffisance d’infrastructures, insuffisance d’enseignants et de personnels de l’éducation de façon générale. A tous ces problèmes structurels du système éducatif, problème d’orientation même de l’école, ce sont ajoutés les problèmes liés à la réforme du éducatif engagé depuis 2007, dont certains volets produisent leurs effets à l’heure actuelle. Sinon, au lancement de la réforme avec l’adoption de la loi d’orientation en juillet 2007, les aspects qui avaient été mis en avant c’étaient les aspects comme la gratuité et l’obligation scolaire de 06 à 16 ans.
Lefaso.net : Sans vous interrompre, faut- il comprendre que votre principale préoccupation en cette rentrée scolaire c’est la réforme du système éducatif ?
Mamadou Barro : C’est la préoccupation qui vient s’ajouter aux autres préoccupations de fond liées justement à la crise structurelle du système éducatif. Les réformes sont venues en fait comme des remèdes, mais finalement des remèdes qui semblent se présenter pires que le mal. Finalement, quand vous faites des réformes, c’est pour faire mieux. Mais ce qu’on constate avec l’introduction du système LMD (système Licence Master Doctorat, ndlr) à l’enseignement supérieur, la situation s’est considérablement dégradée là- bas. Les gens ne le savent peut- être pas, le système LMD fait partie de la réforme du système éducatif pour le volet enseignement supérieur. Et l’introduction de ce système LMD depuis 2009 et sa généralisation depuis 02 ou 03 ans, a conduit l’Université dans une situation de blocage. L’autre volet de la réforme concerne l’éducation de base, ce que le gouvernement appelle le continuum éducatif. Les problèmes que nous avons avec ces réformes, c’est qu’elles ont été engagées sans réunir les conditions. Nous nous savons que ce sont des réformes dictées de l’extérieur. Mais encore faut- il remplir les conditions en l’appliquant dans le pays. Et malheureusement ces conditions- là ne sont pas réunies. Donc c’est ce qui a ajouté aux problèmes anciens si je puis parler ainsi. Ce qui vraiment nous remonte à cette rentrée- là contre la politique du gouvernement.
Lefaso.net : Que reprochez- vous concrètement à ces réformes ?
Mamadou Barro : Il faut que les choses soient claires. Le gouvernement en tant que gouvernement a une politique à mettre en œuvre. Cette politique peut être soumise au diktat des puissances extérieures comme nous le voyons avec l’orientation donnée à l’école depuis maintenant plus de deux décennies. Depuis les PAS, l’école est orientée, organisée dans une certaine vision dictée par la Banque mondiale et le FMI (Fonds Monétaire International, ndlr). C’est une option du gouvernement. Et ça produit les effets qu’on voit.
Lefaso.net : Ce sont justement ces effets que nous aimerions mieux cerner.
Mamadou Barro : Nous ne disons pas au gouvernement de ne pas dérouler sa politique. Mais ce qu’on lui demande, c’est que pour entreprendre un certain nombre de mesures pour changer l’école, il y a des dispositions, il y a des principes à respecter, il y a des éléments à réunir. Pour être plus précis, pour le système LMD. Le système LMD dit que la part de l’enseignant dans la formation de l’étudiant monte à 40% tandis que l’étudiant lui-même doit développer sa recherche, ses informations, ses connaissances sur les 60%. C’est ça le principe du système LMD. Si on fait une telle option, ça veut dire qu’on a créé les conditions pour que l’étudiant ait accès aux sources de connaissance que sont la bibliothèque et aujourd’hui les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication, ndlr). Quelle est la situation à l’Université ? Les bibliothèques sont vétustes, leurs contenus je veux dire ; les TIC ne sont pas accessibles. Combien d’étudiants peuvent se procurer un ordinateur et quelles sont les disponibilités publiques d’accès sur le campus ? Sur la contribution de l’étudiant à la formation il y a un problème. L’autre problème c’est que le système LMD est construit à partir d’un système de crédits. L’étudiant quand il réussit en composant les épreuves, il y a comme s’il capitalisait des crédits. Alors, vous prenez les dizaines de milliers d’étudiants du campus. S’il faut pouvoir gérer ces crédits- là, il faut mettre en place un système de gestion administrative et peut- être pédagogique à d’autres niveaux de ces résultats- là. Ce système n’existe pas. L’Université n’a pas une administration formée en nombre suffisant et en niveau suffisant pour faire face à ces défis- là. Résultat, vous avez des situations où les étudiants composent à la deuxième session sans avoir clarifié leurs notes de la première session… Donc tous ces facteurs combinés, il faut y ajouter le niveau de formation. C’est une nouvelle vision de l’enseignement supérieur. La sensibilisation, la prise en charge, l’appropriation par les acteurs, les étudiants et les enseignants s’imposaient. Beaucoup d’enseignants avouent qu’ils ne comprennent pas le système LMD. Toutes ces questions auraient dû être réglées en amont avant qu’on y entre. Malheureusement ce n’est pas ce qui s’est passé et les résultats c’est ce qu’on voit. Et le blocage de l’Université qu’un premier blanchiment a tenté de régler, mais aujourd’hui on ne le dit pas officiellement mais peut- être qu’ils pensent déjà à un autre blanchiment. La situation est bloquée aux Universités publiques, notamment à l’Université de Ouagadougou.
« Il faudra autant de laboratoires, de bibliothèques… »
Si nous parlons maintenant de la mise en œuvre du continuum, c’est la même chose. Ca correspond à quelque chose, la création du Complexe intégré d’éducation de base. Ca correspond maintenant au premier cycle de notre système éducatif qui fond dans un même cycle le cycle préscolaire, le cycle primaire et le cycle post primaire, le premier cycle de l’enseignement secondaire. Une telle transformation a des implications institutionnelles, c’est-à-dire la structuration même de l’école, sa mission, ses objectifs à ce niveau- là. Des implications pédagogique parce que dans la réforme il est prévu une révision des curricula, donc des contenus des enseignements. Il est prévu également l’introduction des langues nationales. Ca ne semble pas être à l’ordre du jour mais ça fait partie du paquet de réformes. Les implications c’est aussi les questions d’infrastructures. L’enseignement préscolaire public comme privé confondu est à un niveau de scolarisation de 03%. Si on veut inclure ça dans une scolarisation obligatoire, ça veut dire qu’il faut qu’on crée les conditions pour avoir au moins le même niveau que le primaire au niveau du préscolaire. Le post primaire est selon les chiffres officiels autour de 30% de taux de scolarisation. Taux brut. Le taux net devrait être autour de 20%. Cette réorganisation implique des mesures à prendre au niveau infrastructurel pour pouvoir gérer ce continuum justement. Si les élèves doivent quitter le préscolaire pour aller au primaire et ensuite au post primaire, il faut qu’il y ait des infrastructures au même niveau. Ce que nous n’avons pas vu se développer puisque le primaire scolarise à l’entrée autour de 80%, et le taux d’achèvement doit être, je crois autour de 50% vers le CM2. Donc ça veut dire que entre le préscolaire, le primaire et le post primaire il y a un hiatus énorme. Donc si on pose ça en termes d’infrastructures vous voyez qu’il y a comme un manque à gagner. Les niveaux qui sont bas. Vous prenez la question des enseignants, c’est le même problème. Vous prenez la question des équipements, chaotique. Quand on va développer l’enseignement post primaire ça veut dire qu’il faudra autant de laboratoires, de bibliothèques pour ne se limiter qu’à ça.
« On est entrain de faire un sabotage de la formation des jeunes. »
Toutes ces implications demandaient que des mesures soient prises en amont. Et nous l’avons dit depuis juillet 2012 au gouvernement, dans un document où les syndicats ont véritablement fait une analyse de fond sur la question de l’opérationnalisation du transfert et que l’on a transmis au gouvernement. Le gouvernement a promis nous rencontrer là- dessus, donner des réponses par rapport à ça. A ce jour il y a eu des balbutiements de réponses mais en réalité, les vrais problèmes que nous avons soulevés sont toujours là. Et à cette rentrée, on décide d’absorber 100% des admis au Certificat, et voyant que c’était démesuré comme ambition, on a réduit ça à 75%. Et ces 75%, je vous dis qu’à l’heure actuelle, ce matin même (l’interview a été réalisée le jeudi 09 octobre 2014, ndlr), avant que vous ne veniez, j’ai été accosté par un parent d’élève dans la cour qui m’a expliqué son problème. Il dit que l’enfant est admis à l’entrée en sixième mais on ne sait pas où il est. Donc il se promène, si on peut l’aider. Et ils sont nombreux comme ça. Pour le Centre (la région du Centre, ndlr), à ma connaissance, je crois qu’il y a plus de 1 000 élèves qui sont censés être admis à l’entrée en sixième mais que, on ne sait pas où mettre. Et selon certaines informations, à l‘heure actuelle, les Mairies d’Arrondissements sont entrain de chercher des salles pour pouvoir mettre des élèves. Ca c’est quelle politique ça ? Nous en tant qu’enseignants, nous ne pouvons pas assister à des situations comme ça où on sent que véritablement ce n’est pas un travail sérieux. Nous nous croyons que le travail que nous faisons est un travail sérieux. Il n’y a pas quelqu’un qui peut progresser dans le monde moderne sans les acquis de l’école. Ca n’existe pas. Même ceux qui s’enrichissent autrement avec le commerce sont obligés de prendre des comptables et autres pour pouvoir gérer leurs entreprises. Donc la question de l’école est une question sérieuse si on veut le développement. Donc il faut qu’on prenne les questions au sérieux.
Lefaso.net : Justement qu’est- ce que vous proposez comme alternative ?
Mamadou Barro : Ce que nous proposons c’est ce que nous avons dit depuis 2012. Sur le continuum, il fat réunir les conditions avant de s’engager dans cette affaire- là. Conditions que j’ai évoquées tantôt au plan de la clarification institutionnelle, pédagogique, au plan de la dotation en infrastructures suffisantes, en équipements divers, en ressources humaines…C’est ça qu’il faut régler avant. Sinon ce qui se passe c’est qu’on est entrain de faire un sabotage de la formation des jeunes.
Lefaso.net : Autre chose que certains croient noter de votre plateforme revendicative, c’est que les organisations syndicales s’opposent au tandem Gratuité/ Obligation de l’éducation.
Mamadou Barro : D’abord le problème c’est que actuellement l’école n’est pas gratuite. La loi d’orientation a décrété la gratuité de 06 à 16 ans. Et la rencontre du CCRP (Comité consultatif sur les réformes politiques, ndlr) je crois a recommandé que au lieu que ce soit de 06 à 16 ans, que ça prenne en compte l’éducation de base qui prend en compte le préscolaire. Donc de 03 à 16 ans. Faites le constat avec nous quel est l’état de la gratuité à l’heure actuelle. Si l’école n’est pas gratuite, l’obligation scolaire encore moins. Puisque on ne peut obliger les gens à envoyer leurs enfants à l’école que quand on est sûr que l’Etat prend toutes les charges. A ce moment on dit aux parents, vous êtes obligés d’envoyer vos enfants à l’école. Comme cela a été au fondement de la République française. Dans les années 1850, il y avait une vraie obligation et une gratuité pour construire les cadres de la République… Ce que nous nous demandons, c’est que si on dit qu’il y a gratuité, il faut que ce soit une gratuité véritable. Nous disons simplement qu’il ne faut pas faire de la démagogie face aux parents qui souffrent chaque année pour payer l’école. Même au primaire où on disait que la gratuité est effective ce n’est pas vrai. Il y a les diverses cotisations. Si l’enfant ne paye pas on le chasse. Parfois pour une simple cotisation pour payer la craie ou le balai. Pour nous autres on peut dire que c’est dérisoire, mais si vous prenez les 43% de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 200 f par jour, évidemment c’est des sommes énormes pour eux. Le gouvernement en réalité veut nous opposer aux parents parce que nous demandons qu’on réunisse les conditions pour une bonne éducation.
Lefaso.net : Que répondez- vous à ceux qui disent que vous vous opposez à la réforme par pure phobie de la nouveauté ?
Mamadou Barro : Ce n’est pas vrai parce que le document d’analyse dont je parle en ce qui concerne le continuum ; le gouvernement lui- même a reçu ça et les ministres chargés de l’éducation ont reconnu que les préoccupations soulevées étaient pertinentes. On ne construit pas l’éducation…, j’allais dire…, au hasard. Il y a des principes. Les éducateurs, les pédagogues, il y a des principes selon lesquels une école doit être construite. Si ces principes ne sont pas respectés, rapidement l’école devient du n’importe quoi. Et malheureusement c’est ce qu’on a vécu un peu dans notre histoire quand on a voulu faire la démocratisation de l’école sous la période des révolutionnaires du CNR (Conseil national de la révolution, ndlr). Le résultat a été quoi ? C’est que c’est à cette période que la qualité de l’éducation a commencé à tirer fortement vers le bas. Et on continue dans cette direction malheureusement. Et en tant que technicien, parce que c’est nous les techniciens de terrain, on n’est pas des techniciens de bureau. Comme les gens que la Banque mondiale paye dans nos pays pour faire les réformes- là. C’est des techniciens de bureau et des techniciens aux ordres. Nous on n’est pas ça, nous on est des techniciens de terrain. Et nous analysons en fonction de la réalité de l’école, de la réalité de l’école vécue sur le terrain et c’est sur cette base que nous émettons les réserves. Si nous avions fait une opposition sans donner notre argumentaire, on pourrait nous accuser de ça. Mais notre argumentaire existe. Sur le système LMD, sur la question du Continuum, notre argumentaire existe.
Lefaso.net : Aussi bien pour le système LMD que pour le continuum, nous sommes passés de la phase pilote à la phase de généralisation, autant dire que le fait est accompli !
Mamadou Barro : Il y a deux options : soit on arrête, soit on décide de continuer. A ce moment on met les moyens pédagogiques, les moyens humains, la question des infrastructures, les équipements,…Il faut régler ces questions- là pour pouvoir aller vers cette massification, parce qu’en réalité c’est un enseignement de masse qu’on est entrain de vouloir entreprendre. Il faut accompagner ça par des mesures fortes. Pour ne prendre que ce qu’on disait quand on a discuté avec les autorités en 2012, on disait que la question des infrastructures ce n’est pas une question compliquée, c’est… On voit que c’est compliqué à cette rentrée. Vous avez dans une classe réglementairement au secondaire que je connais bien, 60 élèves au second cycle, 70 élèves au premier cycle. Au primaire, je crois, ça tourne autour de 50 officiellement, je n’ai pas les chiffres exacts. Ce chiffre déjà est énorme parce que l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’Education, la science et la Culture, ndlr) recommande 25 élèves par classe. Et dans les pays dits développés, certains sont à 10 ou 15 par classe. Dans les pays nordiques comme la Suède. On ne se compare pas à ces pays, c’est pourquoi au niveau du secondaire, nous avons accepté les 70 au premier cycle et 60 au second cycle. Et même ça ! Vous trouvez des classes de 150 élèves, 200 même on nous a dit cette année. Dans ces conditions- là en réalité, on fait tout sauf un travail d’enseignement. C’est pourquoi je dis qu’il est impératif que des mesures soient prises. Maintenant que le gouvernement s’y est engagé, il faut que des mesures soient prises pour que ça ne soit pas visiblement un sabotage. Un aspect que je vais évoquer qui est important, c’est le débat public national sur cette réforme. Il n’a pas lieu ! Et quand les syndicats qui ont un avis de techniciens de terrain veulent s’exprimer, les médias publics empêchent leur expression. Ce n’est pas normal ! C’est une question de la Nation et les supports médiatiques de l’Etat devraient permettre que la réforme- là soit débattue entre les différentes parties prenantes pour que l’opinion se fasse une idée juste de ce qu’elle est. Pourquoi est- ce qu’ils refusent que les syndicats puissent développer leur argumentaire ?
Lefaso.net : Nous sommes presqu’au terme de cet entretien, un sujet ou une préoccupation qui vous tient à cœur ?
Mamadou Barro : Il faut dire que les angoisses de la rentrée son énormes et nous avons décidé de ne pas rester les bras croisés (…) L’analyse que nous nous faisons c’est que l’école est en faillite. Et les solutions en termes de réformes qui sont envisagées semblent être pires que le mal. Dons toute la Nation est interpellée et devrait pouvoir se prononcer là- dessus.
Propos recueillis par Samuel Somda
Vos commentaires
1. Le 14 octobre 2014 à 00:42, par Outspoken En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
L’argent du contribuable est volé chaque jour que Dieu fait pour envoiyer leurs enfants faire des études au Canada,au USA ou en France. Regardez les dignitaires du pouvoir, les DG, DAF des ministères de la république...Leurs rejetons sont loin de tout celà et eux ont droit à de bonnes formations. Ces mêmes enfants reviennent et sont directement placés par papa dans une mine ou dans une banque...On en connait plusieurs et on en voient chaque jours, incompétents mais occupent des postes parce que papa est du régime.Ces gens là se foutent royalement de l’avenir des enfants du peuple...Alors qu’à quelques km de Ouaga, il y a des enfants qui croupissent sous le poids de ma misère de leurs parents et s’ils ont la "chance" d’aller à l’école c’est une école avec toiture en paillote (ou à ciel ouvert) où l’enseignant (pauvre de lui) lui-même fait tout sauf transmettre le savoir. L’état a démissionné de ce secteur clé qui fonde l’avenir d’une nation en préparant la relève. L’université de Ouagadougou fait pitié quand tu vois dans quelles conditions "sont formés" les étudiants.Si Djamila était à l’UO, l’éducation au BF ne connaitrait pas toute cette décadence, cette agonie. Avec ça, on copie bêtement des slogans bidons (Burkina Emergent à l’horizon 2020) sans trop savoir ce que celà veut dire. Même 2040 si c’est comme celà que les choses sont gérées !!! Que Dieu aide le Faso et son vaillant peuple qui est en train d’être spolié par une minorité de prédateurs...Modérateur laisse passer
2. Le 14 octobre 2014 à 08:57, par CHRIS En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Bjr,
On peut ne pas ’’aimer" quelqu’un, mais la pertinence de ses propos appelle au respect.
Respect donc Mr Barro, et bon courage pour la suite. Il faut que les gens sachent qu’il y aura toujours des burkinabè intègres et prêts à mourir pour leurs idées.
Continium , LMD dans un pays dont la vision de l’éducation est ’’floue". Vivement 2015 pour arrêter toute cette mascarade.
LA PROPHETIE EST EN MARCHE
3. Le 14 octobre 2014 à 09:22, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
OUTSPOKEN, si tu connais des cas, pourquoi ne pas donner des noms ? Ainsi ils arrêteront ! Moi ce qui m’énervent, ce sont les enseignants qui s’absentent de leurs cours alors qu’ils les programment ! Vous voyez, il y a une complicité mafieuse pour tuer l’Université. Je donne un exemple :
Un enseignant qui va ouvrir une université privée, ou bien ils est dans un groupe qui ouvre une université privée. Il draînent les autres enseignants là-bas pour des vacations ! C’est du noyautage de l’Université. Naturellement ces gens vont s’absenter des cours de l’UNiversité. Quelle honte pour un enseignant qui sèche un cours !!! On savait que les étudiants séchaient les cours, mais il a fallu à l’Université de Ouagadougou pour voir des enseignants sécher des cours !
Par Kôrô Yamyélé
4. Le 14 octobre 2014 à 09:32, par SOUMZITA En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Oui c’est vrais, on verra tout au faso ;comment voulez vous apportez un changement dans l’éducation sans mener au préalable une étude de faisabilité ? appliquer le fameux continuum sans résoudre le problème en amont et en aval. Je suis d’accord que c’est parce que vos enfants ne sont pas dans cette situation. Malheureusement que les parents d’élèves soit sont ignorants, soit pensent que les décideurs font du bon travail ; c’est à eux de dire non aux assassins de l’avenir des enfants.
5. Le 14 octobre 2014 à 09:47, par M.Houille En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
je suis pas un spécialiste de l’éducation, mais dans ma logique, on devrait d’abord régler les problèmes au primaire avant de passer au secondaire !Ils sont combien d’enfants qui réussissent au CEP et qui ne savent pas écrire leur propre nom ?On va donc généraliser le cancer qui existe au niveau du primaire au niveau du secondaire.Le BEPC sera gravement dévalorisé.L’enseignement est un domaine où le tâtonnement et la navigation à vue se paient au prix le plus fort !
6. Le 14 octobre 2014 à 10:03, par Badra En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Certes des efforts sont faits pour que l’école burkinabè avance mais pour dire vrai, ils sont insuffisants. Pour ce qui est des reformes, tout le monde sait qu’il y a véritablement des problèmes car on a plutôt pensé que tout ce qui est fait avec succès ailleurs est transposable chez nous. Les gouvernants eux même savent que lorsque veut des résultats il faut mettre des moyens qui permettront des résultats. Si nous voulons avoir les résultats que les autres ont pu avoir il faut mettre les mêmes moyens qu’ils ont consenti ou à défaut des moyens qui s’y approchent. Cela est loin d’être la réalité chez nous. Il faut aussi associer les premiers acteurs du système que sont les enseignants sinon ce sera un échec programmé. La suppression du CEP si elle venait à voir le jour serai un véritable échec car beaucoup d’enfants iront en 6 ième sans niveau ce qui serait dommageable pour la suite.
7. Le 14 octobre 2014 à 10:36, par COMPAORE Isaac En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
J’ai presque les larmes aux yeux quand je lis ce article, franchement c’est pitoyable. Avec toutes ses réalités nues, crues on nous parle de referendum, pauvre Burkina
8. Le 14 octobre 2014 à 10:38 En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
je crois sincèrement que l’etat dois prendre en compte les préoccupations des syndicats car le système éducatif va mal et a cette allure on fonce droit a une catastrophe...
9. Le 14 octobre 2014 à 10:43, par Un militant F-SYNTER deçu En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Monsieur BARO, soyez plus sérieux ! De l’atelier de Manga à ceux de Koudougou en passant par celui de Bobo notre structure a participé à l’écriture des curricula. Vous avez des objectifs inavoués en adoptant cette attitude (contre la reforme) !
10. Le 14 octobre 2014 à 11:08, par NELSON En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Merci pour ce interview ! il faut vraiment que les burkinabè s’intéressent à la question de l’éducation sinon on court vers la catastrophe. le fait que la CCVC tire la sonnette d’alarme est déjà un bonne chose mais encore faut-il que les citoyens se mobilisent pour que les activités organisées dans ce sens par la CCVC connaissent un succès notamment la marche meeting du 29 octobre et avant ça le panel du 18 octobre à la CBC et le forum sur l’éducation le 25 octobre à la maison du peuple. Merci encore au faso.net et a Mr BARO pour ces éclaircissements.
11. Le 14 octobre 2014 à 12:22 En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Dommage pour notre système éducatif que l’on navigue à vue. Les différentes reformes engagées nécessitent plus de moyens, ce qui n’est pas le cas. L’entrée en vigueur du système LMD est un véritable échec ds nos universités et si on y prend pas garde jouera bientôt sur la credibilité des diplômes livrés. Comment comprendre l’inexistence d’un système de gestion des inscriptions administratives et surtout pédagogique clair pour le suivi des étudiants à l’UO et l’UK, l’UPB, UO2 ? Quel genre de diplôme veut-on livré dans un contexte LMD avec les crédits. Plus que jamais nos autorités sont devant leur responsabilité pour c qui est de la bonne tenue de l’année 2014-2015 avec le système LMD dans les universités et le continum au primaire sans mesure d’accompagnement !
12. Le 14 octobre 2014 à 12:24, par issilondres En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
. N"est-ce pas cela l’explication de l’existence d’école paillotes au Burkina ? Enfin le président en sa personne a signé en août dernier à Washington un contrat pour les "moderniser". De mon entrée à l’école en 1970 jusqu’à la fac en 1985, jamais entendu.
13. Le 14 octobre 2014 à 12:33, par Gita En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Message qui parle des vrais problèmes, réellement constatés dans la vie de tous les jours, mais texte difficile à lire car langage parlé mal rédigé et manque de relecture, qui entraîne hélas une lecture laborieuse de cette interview pourtant intéressante décidément, ce fait est souvent constaté sur les articles de Lefaso.net, qui gagneraient à être relus et corrigés sérieusement.
14. Le 14 octobre 2014 à 12:35 En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Militant F-Synter decu, pouvez vous nous dire si la reforme telle que appliquee est celle que vous aviez elaboree de Manga a Koudougou en passant par Bobo ? Si c est vraiment le cas vous avez raison d etre decu car vous ne meritez meme pas d etre enseignant. Car comme l a dit Barro un enseignant est un specialiste de terrain et par consequent vous devriez voir ces problemes que genererait cette reforme et proposer des solutions. Ou peut etre, sans le savoir, vous etes aussi une victime (par votre niveau)de ces reformes donc vous n y compreniez riena ce qu on vous demandait comme travail ?
15. Le 14 octobre 2014 à 13:39, par inspoken !!!! En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Non "outspoken"tu es vraima out toi car tu n’a rien dan ton tibia pour comprendre la vrai portée des choses !!!faut-il qu’on claque le bout de ta verge pour que tu realises que ce que tu est une situation presque constater dan les pays du monde !!!tou le monde ne peu pa ètre au mèma nivo de vie tou comm tes sales doigts n’ont pa la mèma longueur !!!!cè parce qu y a des riches qu y a des pauvres,cè ossi parce que y a des intelligent comme moi qu’il y a des ancéphalopathes comme toi et la société cessera de fonctionner si tou es au mème nivo,si ya plus ouvriers et chef d’entreprise,tou se complète,chacun apporte c qu’il sait faire mieu pour donner un tou !!!connards des conards,disparait si tu n’a rien à dire !!!!!!!!!!!
16. Le 14 octobre 2014 à 13:42, par CB En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Ca me fait sourire quand j’entends des professionnels de notre système éducatif crier à tout vent que notre niveau d’enseignement est très bas et voir nul et cela depuis la volonté de sa démocratisation sous la révolution.
C’est quoi la référence ? Les Burkinabé issus de ce système ont-ils des problèmes pour poursuivre leurs études ailleurs ?
C’est quoi cette qualité perdue et qui crée des nostalgies ?
Il y a des évolutions naturelles et dues surtout à la démographie et à notre niveau de développement. Le système éducatif reflète le niveau général de notre société faite de culture de médiocrité.
A quoi nous formons ? A quoi voulons-nous former ? Telles devraient être les questions aujourd’hui.
Nous avons besoin de former aux métiers notamment dans les secteurs agricoles et en soutien à l’artisanat et à la petite industrie.
17. Le 14 octobre 2014 à 13:44, par Jose Gracias Panglos En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Quand est ce que nous allons bien apprendre de notre passé ? Quand on a fait les Enseignants Révolutionnaires (ER) cela (entre autre...) a contribué a baisser de manière dramatique et drastique la qualité de notre éducation (écoutez les jeunes s’exprimer et écrire et vous verrez qu’ils ont été ALPHABÉTISES). Ici encore avec le continuum on va prendre des diplômés sans formation en éducation pour les envoyer dispenser des cours. Mais non, la qualité de l’éducation ne va pas avec cette façon de faire. Ce continuum risque d’être une Alphabétisation Accélérée des masses (AAM) si les conditions de base ne sont pas vites remplies !! Il faut bien impliquer tous les acteurs et surtout les ÉCOUTER et prendre en compte leurs préoccupations. Bonne rentrée et bonne chance aux élèves du continuum !
18. Le 14 octobre 2014 à 13:57, par moustico En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Qu on arrête de chaque fois accusé l’extérieur. Je ne crois pas qu on puisse nous imposer quoi que soit. C est ce que nous présentons qui nous revient. On ne peut pas faire croire aux bailleurs de fonds que tous les projets qu ils ont financé ont été bénéfiques et que tout va bien au burkina et ensuite dire que ca ne va pas. c est la conséquence du mensonge.
L ’école Burkinabé est foutue
19. Le 14 octobre 2014 à 14:00, par alpha En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Moi je dit bonne chance à la reforme ! Je vais créer une association pour soutenir cette initiative salvatrice de l’intelligentsia nationale
20. Le 14 octobre 2014 à 14:43, par CRUZ En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Moi, j’ai toujours dit à mes amis enseignants "techniciens de terrain" comme le dit Mr BARRO qu’ils sont les premiers responsables du sabotage de notre système éducatif. Aucun enseignant même s’il est convaincu de ses idées n’est capable d’aller contre la reforme du système éducatif dans ses conditions là. Les syndicats vont beaux crier mais ils vont suivre parce qu’ils refusent de se sacrifier pour l’avenir des enfants en affrontant le gouvernement jusqu’à dans ses dernières retranchements. Ils iront tous au continuum parce que y a l’argent dedans. Si poulho bat des ails, c’est pas pour rien. Quel avenir pour quel enfant ? Est-ce que ce sont mes enfants ? On s’en fout ! Pourvu que mon salaire tombe chaque mois. Les enseignants et les parents qui sont capables de laisser évoluer leurs élèves ou leurs enfants alors que ces derniers n’ont pas le niveaux requis ; sont des criminels en puissance. Avec des citoyens mal former pourquoi ne pas chercher à modifier l’article 37 de la constitution pour régner à vie.
21. Le 14 octobre 2014 à 16:23, par OM9 En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Voici des questions d’intérêt national qui nécessiteraient un Référendum ! C’est le système "Blaguer tuer" qui est en marche : Blaguer les parents en leur faisant croire que l’école est gratuite, pour pouvoir envoyer leurs enfants à l’abattoir. Eh, pauvres de nous !!!
22. Le 14 octobre 2014 à 18:00, par compaoré Boukaré En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
merci pour cette interview.surtout j’invite tous les citoyens et enseignants a sortir massivement le29octobre pour soutenir cette marche du ccvc .et surtout’que le gouvernement donne un statut particulier aux enseignants.
23. Le 15 octobre 2014 à 13:53, par anta En réponse à : Mamadou Barro de la Fédération des syndicats de l’éducation à propos de la Réforme du système éducatif burkinabè : « Le LMD et le continuum ont été engagés sans réunir les conditions »
Des bruits courent que c’est Moussa Ouattara qui instrumentalise les syndicats, notamment la F.SYNTHER pour torpiller le continuum. Et puis si le continuum est mauvais, ne participez plus aux séminaires organisés par le MENA où on vous paye des perdiem consistants.