La CEDEAO a pour ambition de créer un marché commun. C’est pourquoi, depuis sa création en 1975, elle a entrepris des actions multiformes faisant d’elle la communauté africaine la mieux intégrée des cinq régions du continent africain. Mais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Malgré des acquis notables, le bilan reste largement en deçà des attentes.

Ainsi, en juin 2007, les chefs d’Etat des pays membres de l’institution adoptent une nouvelle approche : la vision 2020. Cette approche vise à passer de la CEDEAO des Etats à une CEDEAO des peuples, en replaçant les populations au centre du processus. De ce fait, il faut impliquer tous les acteurs : institutions, acteurs étatiques et non étatiques, secteur privé, leaders d’opinions…

Mettre la plume au service de l’amour entre les peuples

En tant que leaders d’opinions, les hommes de médias peuvent contribuer grandement à la réussite de l’intégration sous régionale par l’information et la sensibilisation. C’est d’ailleurs, le principal argument qui a prévalu à la création du ReJCI.
« Nous avons l’obligation, en tant que citoyens membres d’un pays de cet espace, de mettre nos plumes au service de la paix, de la fraternité et de l’amour entre les peuples. Ainsi, assumerons-nous davantage notre responsabilité sociale dans cette mission noble d’informer, de sensibiliser », a précisé le Coordonnateur du ReJCI, Abdou Karim Sawadogo. Pour y arriver, les journalistes ont besoin de nous familiariser avec toutes les institutions et commissions techniques de la CEDEAO d’où l’organisation de cette rencontre.

Outiller les vecteurs d’information

L’atelier de Koudougou visait donc à informer et outiller les hommes de médias sur des thématiques variées de l’intégration dans l’espace CEDEAO. Toute chose qui leur permettra d’informer et de sensibiliser les populations sur la vision 2020 de l’institution communautaire. Dans la capitale de la région du Centre-Ouest, la quarantaine de journalistes de la presse audiovisuelle, écrite et en ligne ont eu droit à 13 communications. Elles étaient animées par des diplomates, enseignants d’universités, personnes ressources provenant des institutions d’intégration sous régionale.

Les thématiques abordées sont, entre autres : la libre circulation des personnes au sein de l’espace communautaire, la contribution des communautés étrangères au développement du Burkina, le schéma de libéralisation des échanges, la mise en place de la monnaie unique dans l’espace communautaire, le parlement de la CEDEAO…

Réussir le changement de mentalités

Le ministre délégué chargé de la coopération régionale, Thomas Palé n’a pas manqué de saluer l’engagement du ReJCI à établir un partenariat dynamique avec le Ministère des affaires étrangères et de la coopération régionale dans sa mission de promotion de l’intégration régionale. Car, estime-t-il, « l’un des défis à relever est le changement des mentalités et des comportements de toutes les couches sociales de notre espace communautaire ». D’où la nécessité d’une synergie d’actions de tous les acteurs (étatiques et non étatiques). La sensibilisation semble donc être la meilleure appropriation des politiques et des chantiers de l’intégration régionale par les communautés et les groupes cibles.

Moussa Diallo
Lefaso.net