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Coalition contre la vie chère : une marche-meeting d’interpellation le 29 octobre prochain

Publié le jeudi 9 octobre 2014 à 06h12min

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Coalition contre la vie chère : une marche-meeting d’interpellation le 29 octobre prochain

La Coalition Contre la Vie Chère (CCVC) a décidé de prendre à bras-le-corps, la question de l’éducation au Burkina qu’elle juge « catastrophique ». Elle a, de ce fait, procédé ce mercredi 8 octobre 2014 au Centre national de presse-Norbert Zongo, au lancement d’une « vaste campagne pour une école démocratique et populaire accessible aux enfants du peuple ».

« Il n’y a pas plus de sujet d’intérêt national aujourd’hui que l’éducation », a campé le vice-président de la CCVC, Chrysogone Zougmoré. Et face à ce qu’il a qualifié de « situation catastrophique », la Coalition lance une « vaste campagne pour une école démocratique et populaire accessible aux enfants du peuple ». Cette bataille va durer tout le mois d’octobre et vise à tirer, à nouveau, la sonnette d’alarme sur la question de l’éducation au Burkina en cette rentrée scolaire et universitaire 2014-2015. En clair, la Coalition entend par cette campagne, « dénoncer la démission des autorités de la gestion de l’école burkinabè », interpeller les autorités à se pencher diligemment sur les problèmes de l’éducation, appeler les populations à s’organiser et à se battre pour une école accessible « aux enfants du peuple ». Pour Chrysogone Zougmoré, chaque rentrée scolaire et universitaire constitue pour les parents d’élèves et les acteurs de l’éducation, un véritable cauchemar avec son lot de problèmes au regard de la cherté croissante de la vie. La rentrée 2014-205, constate-t-il, s’effectue dans un contexte de crise profonde caractérisée par un éveil de conscience des populations des villes et campagnes qui ont engagé des luttes pour de meilleures conditions de vie et un changement fondamental en leur faveur. « L’école burkinabè, qui n’échappe pas à cette crise, constitue une des causes des angoisses des parents d’élèves, des élèves, des étudiants, des enseignants et du personnel chargé de sa gestion », a déclaré le vice-président de la Coalition pour justifier la place de choix de la question de l’éducation dans la plateforme d’action de l’organisation. Scrutant les différentes reformes de l’éducation au Burkina et les résultats engrangés par celles-ci ainsi que les différentes politiques en la matière, la CCVC a conclu à la démission de l’Etat, surtout dans le préscolaire.

Un chapelet de difficultés égrenées

A en croire Chrysogone Zougmoré et ses « camarades », les acteurs de l’éducation sont confrontés à des conditions de travail, d’études et de vie désastreuses qui s’incarnent entre autres par la quasi-inexistence de mécanismes de soutien aux enfants, la disparition des bourses et internats au secondaire. Au supérieur, la CCVC a noté constater que cinq (5) ans après l’application, sur injonction de la Banque mondiale, un blocage du système LMD (Licence –Master-Doctorat) avec en sus, un « blanchiment technique », des résultats catastrophiques, des retards considérables dans les calendriers universitaires, des difficultés sociales liées au système, des taux considérables d’échec. « Les niveaux inférieurs du système éducatif, notamment le préscolaire, le primaire et le premier cycle du secondaire, fusionnés en un cycle unique d’éducation de base appelé Complexe intégré d’Education (de base (CIEB), sont plongés dans un désordre indescriptible au plan institutionnel, administratif, pédagogique, infrastructurel dans lequel les responsables administratifs et les personnels de ces ordres d’enseignement ne se retrouvent pas », a développé M. Zougmoré. Pour la rentrée 2014-2015, indique-t-il, le transfert du premier cycle du secondaire a été généralisé avec 350 collèges d’enseignement généraux (CEG) placés sous la tutelle du ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation avec un déficit infrastructurel estimé à 4.028 salles de classe pour la 6ème des CEG (et un déficit d’enseignants estimé à 3. 269 professeurs), amenant le gouvernement à envisager le recours à des locaux de fortune et autres abris précaires. « On nous apprend qu’on a attribué aux différents maires d’arrondissement de Ouagadougou, un certain nombre d’élèves en leur disant de trouver des salles pour caser ces élèves. C’est le summum de la démission, l’irresponsabilité totale », s’est insurgé M. Zougmoré.

Une série d’activités animeront le mois de campagne

Selon les responsables de la Coalition, la campagne va se décliner en un certain nombre d’actions et d’activités dont les principales sont une déclaration de lancement de la campagne sous forme d’interpellation de l’opinion publique nationale et internationale avec à l’appui, une plateforme sur la question spécifique et unique de l’éducation (plateforme élaborée en 16 points qui sera officiellement adressée au Premier ministre et autour de laquelle la CCVC va se mobiliser). Il est également prévu trois (3) conférences publiques qui seront animées sous forme de panels (le 11 octobre à l’Université de Ouagadougou sur le thème « la réforme du système éducatif : contenu, conséquences et perspectives » ; le 18 octobre sur la question de la privatisation de l’école burkinabè et les préoccupations majeures des populations et des acteurs du système éducatif ; le 25 octobre à la Maison du peuple sous forme d’un forum avec des témoignages de parents d’élèves, d’élèves, d’étudiants, d’enseignants autour du thème : « Quel changement pour une école démocratique et populaire en faveur des enfants du peuple ? »).

Enfin, le 29 octobre, une journée nationale d’action en faveur de l’éducation au Burkina au bénéfice des « enfants du peuple ». Cette journée nationale d’action sera marquée, à en croire les organisateurs, à Ouagadougou particulièrement, par une marche-meeting. « Nous voulons par cette marche-meeting, faire en sorte que les autorités commencent à se réveiller et à prendre au sérieux cette question de l’éducation ».
Le lancement de la campagne a lieu au moment où les syndicats de l’éducation du Burkina organisent, du 8 au 10 octobre 2014, de 7h à 12h, des sit-in et des assemblées générales sur toute l’étendue du territoire national.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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