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Lutte contre le terrorisme au Burkina : le Projet conjoint CTITF-UNESCO en croisade auprès des populations

Publié le samedi 27 septembre 2014 à 02h44min

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Lutte contre le terrorisme au Burkina : le Projet conjoint CTITF-UNESCO en croisade auprès des populations

L’équipe spéciale de lutte contre le terrorisme des Nations-Unies (CTITF) et l’UNESCO, ont lancé, le vendredi 26 septembre 2014 à Ouagadougou, le projet pour la promotion de la culture de la paix, la gestion des conflits, la citoyenneté, la démocratie et la bonne gouvernance au Burkina. L’objectif principal de l’initiative est de promouvoir l’éducation de la paix et l’inclusion sociale des groupes sensibles en vue d’endiguer les appels au terrorisme et à l’extrémisme violent dans le nord du Burkina. La cérémonie de lancement a été présidée par le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Koumba Boly et a connu la présence des ministres en charge de la sécurité, Jérôme Bougouma et de la promotion des droits humains, Judith Prudence Nigna.

Le projet qui est prévu pour durer neuf (9) mois a été formulé en 2013 à la demande du gouvernement burkinabè. Il s’incarnera à travers des activités de traduction de manuel de référence de la CEDEAO en trois langues supplémentaires (fulfuldé, tamachek et sonraï), sa reproduction et redistribution aux partenaires ; la reproduction du manuel traduit mooré et dioula et distribution aux partenaires ; l’organisation de deux sessions (à Ouagadougou et dans le nord) de formation de formateurs à l’endroit de 10 personnes ressources de la localité de l’administration centrale et locale, 10 membres d’associations de défense de droits humains et de développement local et 10 animateurs d’émissions radio et télévision. Les activités consisteront aussi en la réalisation de 10 émissions radios en 5 langues locales et en français et 10 émissions télévisions en 5 langues locales et en français ainsi que l’organisation de tables rondes, causeries et conférences dans les villes, villages et banlieues des villes. A terme, 60 formateurs seront outillés à l’utilisation du manuel de référence de la CEDEAO et 50 mille personnes vivant dans le nord du Burkina et à Ouagadougou seront sensibilisées par les communautés et les médias à la culture de la paix et la gestion des conflits, aux droits humains, au civisme et à la citoyenneté. Lancé en marge de la célébration de la Journée internationale de la Paix (célébrée chaque 21 septembre), le projet vise, de façon spécifique, à promouvoir le dialogue interethnique, interreligieux, la compréhension mutuelle et à prévenir toute forme de radicalisation pouvant conduire à l’extrémisme et au terrorisme.
Il s’inscrit dans le cadre des mandats respectifs de ces deux entités notamment la Stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme des Nations-Unies et le programme de promotion de la culture de la paix et la décennie pour le rapprochement des cultures (2013-2022) de l’UNESCO.

Une cohabitation exemplaire entre réfugiés maliens et populations locales

Ce projet arrive dans un contexte marqué, depuis avril 2012, par l’irruption de groupes de rebelles armés dans la partie nord du Mali, entraînant un exode massif des populations de cette zone dans les pays limitrophes dont le Burkina où vivent environs 35 mille maliens réfugiés dans la partie nord. Une situation qui n’est pas sans poser des problèmes de cohabitation aux plans social, culturel et religieux et créer un climat de méfiance de la part des populations locales en raison du fait que des djihadistes pourraient s’infiltrer au sein des populations et instaurer des cellules dormantes de terroriste. « Cette situation mérite que des actions de sensibilisation et d’éducation soient menées auprès des populations autochtones du Sahel dans l’objectif d’améliorer les relations entre les émigrés et les résidents locaux et favoriser ainsi une cohabitation pacifique », a justifié le ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, Koumba Boly, présidant la cérémonie de lancement du projet. Scrutant l’importance du projet pour le Burkina, Mme le ministre a souligné que l’éducation est à la base du développement économique, de la promotion sociale et de l’épanouissement de l’être dans sa globalité.

Selon la directrice du bureau régional multisectoriel de l’UNESCO pour l’Afrique de l’Ouest à Dakar, Ann Thérèse Jatta, ce projet est aussi le fruit de la coopération entre le Centre des Nations-Unies pour la lutte contre le terrorisme et l’UNESCO. A travers ce projet, financé à 285 000 dollars américains, les domaines de compétence de l’UNESCO seront mis à profit pour promouvoir l’éducation à la paix et l’inclusion sociale des communautés vulnérables, conditions préalables à un développement durable et condition essentielle pour endiguer la montée du terrorisme et de l’extrémisme dans la région de l’Afrique de l’Ouest, et au Burkina en particulier. « L’objectif est de favoriser le dialogue interreligieux et inter-ethnique, ainsi qu’une meilleure compréhension interculturelle, avec une attention particulière au rôle que doit jouer la jeunesse et les conditions d’une participation plus active des jeunes comme acteurs contre la radicalisation, l’extrémisme et le terrorisme. Pour y parvenir, la formation et la communication, notamment par les radios communautaires et en langues locales seront privilégiées », a précisé Ann Thérèse Jatta.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

Encadré :

En 2006, tous les Etats membres de l’ONU sont convenus qu’il fallait envisager de créer un centre international antiterroriste dans le cadre des efforts engagés à l’échelle internationale pour lutter contre le terrorisme, comme stipulé dans la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU (A/RES/60/288).

En 2011, grâce à une contribution volontaire du gouvernement saoudien, le Secrétariat de l’ONU a créé le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme. La même année, l’Assemblée générale adoptait la Résolution 66/10, dans laquelle elle prenait note avec satisfaction de l’accord conclu avec le Royaume d’Arabie Saoudite, se félicitait de la création du Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme au sein du Bureau de l’Equipe spéciale de lutte contre le terrorisme et encourageait les Etats membres à collaborer avec lui. Placé sous l’autorité du Secrétaire général de l’ONU et sous la houlette du Département des affaires politiques, le Centre contribue à la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU.

Le Centre, dont les bureaux se trouvent au Siège de l’ONU à New York, collabore avec la trentaine d’entités qui relèvent de l’Equipe spéciale et qui sont composées de spécialistes de toute une série de questions se rapportant à la lutte contre le terrorisme. Il s’appuie donc sur leur savoir-faire pour renforcer les mesures de lutte antiterroriste actuellement appliquées par l’ONU et pour trouver de nouvelles idées afin d’éviter tout chevauchement d’activités. Il mène régulièrement des consultations avec les différents groupes de travail de l’Equipe spéciale de façon à identifier les projets particulièrement intéressants qui cadrent avec ses priorités stratégiques et à suivre leur exécution.

Le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme bénéficie de l’appui politique et des conseils que lui prodiguent 22 des plus importants acteurs de la lutte antiterroriste à l’échelle mondiale, qui ont accepté d’être membres de son conseil consultatif.

Trois objectifs sont poursuivis par le Centre :
1-application concrète, globale et intégrée de l’ensemble des quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale, à travers le développement de plans d’action nationaux et régionaux,
2-proposition des initiatives visant à favoriser la lutte internationale contre le terrorisme et la coopération entre les organisations et les centres nationaux, régionaux et internationaux contre le terrorisme,
3-renforcement, dans un rôle crucial, et en collaboration avec les groupes de travail du CTITF, des capacités des Etats membres à améliorer leur lutte contre le terrorisme.

Source : Documentation des Organisateurs

Oumar L. OUEDRAOGO
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