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Grève du 4 février à Ouahigouya : La touche PCRV

Publié le jeudi 17 février 2005 à 07h24min

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Le 4 février dernier les centrales syndicales et syndicats autonomes, les travailleurs de l’administration publique et parapublique ainsi que du privé étaient dans la rue pour répondre au mot d’ordre de grève générale unitaire.

Le PCRV, Parti communiste révolutionnaire voltaïque n’a pas trouvé d’autres occasions que celle de la grève du 4 février pour inviter le peuple à lutter avec lui pour une Révolution nationale démocratique et populaire (RNDP). Incroyable mais vrai.

Le salaire est la rémunération de l’activité d’un travailleur lié à l’employeur par un contrat de travail. Il constitue un coût pour l’employeur, il doit donc être suivi pour des raisons de compétitivité. Il est une source de revenus pour les travailleurs ; c’est donc un instrument de motivation du personnel. La rémunération doit tenir compte de la capacité de l’employeur. L’Etat burkinabè est le principal pourvoyeur d’emplois. Il compte plus de 30 mille travailleurs.

En ces temps difficiles des conditions de vies... La grogne des syndicats ne peut pas ne pas être acceptée ou on ne peut pas ne pas reconnaître le bien-fondé des revendications surtout salariales, qui, satisfaites, profitent à tous. C’est donc une donnée naturelle mais le tout est de savoir garder la mesure en restant dans les limites de l’acceptable et de l’objectivité. Une augmentation aussi insignifiante soit-elle coûte une fortune à l’Etat.

Mais depuis un certain temps, le gouvernement s’efforce à sa manière à motiver ses travailleurs qui ne cessent de réclamer de meilleures conditions de vie. Chaque année, le gouvernement essaie de répondre favorablement à leurs doléances. Cette année encore il ne s’est pas dérobé à la règle, et mieux il a franchi le pas en faisant un effort. Même si pour l’heure, cette augmentation n’est pas à la hauteur des revendications, sa bonne volonté est manifeste. C’est pourquoi le chef du gouvernement paramanga Ernest YONLI a reçu le 7 février les syndicats dans le but de trouver ensemble les réponses aux préoccupations des travailleurs.

L’Etat accorde depuis un certain temps une subvention aux organisations syndicales. Au cours de cette rencontre il a été aussi question des difficultés pour les syndicalistes d’obtenir des badges d’accès à l’aéroport ou des passeports. Paramanga Ernest YONLI leur a donné sa vision sur les revendications soumises en prenant la peine d’expliquer les difficultés que le gouvernement avait à satisfaire la doléance d’augmentation de 25 % des salaires. La réhabilitation de Rood Woko également est une préoccupation pour le gouvernement, même si des difficultés subsistent.

Le PCRV appelle à la révolution

Dans une déclaration le Parti communiste révolutionnaire voltaïque appelle la classe ouvrière, les travailleurs, la jeunesse et la paysannerie au changement par la Révolution nationale démocratique et populaire. Pour l’instauration d’une république démocratique et moderne. Incroyable, mais vrai ! En ces temps de stabilité et de progrès démocratique du Burkina, il était impensable de croire qu’il existe un parti désireux de tout mettre en cause.

La non-satisfaction des différentes revendications des travailleurs ne confère pas le droit au (PCRV) d’emprisonner le peuple avec de tel désir. Ce type de parti prôné pour faire tomber le pays dans des Etats d’exceptions est dépassé. La revendication sociale ne peut se concevoir sous l’angle de la remise en cause du fragile équilibre d’une économie proche de l’auto survie. Mais pour une Opposition qui peine à exister par elle-même, la tentation est forte de s’appuyer sur les mouvements sociaux. Les appels sans nuance lancés à un syndicalisme de combat en attestent.

La grève du 4 février 2005 s’est transformée en caisse de résonance électorale. Syndicats et Opposants s’appuient sur ce prisme déformant pour mettre le régime en difficulté. Les faiseurs d’évènements veulent mettre le feu à la case commune et après jouer aux pompiers. C’est pourquoi ils croient que cette grève pourra être le commencement d’un véritable cataclysme à venir.

Le désordre qu’ils s’évertuent à vouloir instituer en cette année électorale compromet avant tout les ambitions de la classe politique. Au-delà de ces spéculations partisanes ou de positionnement en cette année électorale importante, ne faut-il pas surtout considérer les efforts faits par le gouvernement ?

Les efforts du gouvernement

Une augmentation des salaires au profit de l’ensemble des agents de l’Etat et de ceux des établissements para-publics est toujours un plus. Les propositions d’augmentation prennent en compte la capacité des caisses de l’Etat à pouvoir supporter l’assiette salariale. C’est pourquoi au cours de la rencontre avec le Premier ministre, Paramanga Ernest YONLI a expliqué aux syndicats les difficultés que le gouvernement avait à satisfaire la doléance d’augmentation de 25 % des salaires.

Cette vision exprimée par le chef de gouvernement montre à quel point le gouvernement attache un intérêt particulier pour une augmentation à la hauteur des satisfactions de travailleurs. Mais, l’arbre ne peut pas cacher la forêt. Les réalités de notre économie ne sont pas favorables. Il est évident que du comportement des syndicats dépendra de la réussite du dialogue social.

De ce fait, il est important que la CGTB, si elle lutte vraiment pour les travailleurs, se mette au sérieux. En effet, comment interpréter la lecture à Ouahigouya d’une déclaration du PCRV à une marche de la CGTB ?

Doit-on conclure que le PCRV, c’est la CGTB ? Si la CGTB veut que le Gouvernement la prenne au sérieux, il faut qu’elle évite de « mélanger » les choses. Que vient faire le PCRV dans une marche des travailleurs ? Tolé SAGNON doit ouvrir l’œil. A moins que ...

par SY Amélie
L’Opinion

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