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Eau et assainissement en milieu rural : Pour un accès du plus grand nombre

Publié le mercredi 16 février 2005 à 07h40min

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L’atelier sur l’extension de la gestion communautaire de l’eau et l’assainissement en milieu rural s’est ouvert à Ouagadougou lundi 14 février 2005. Cet atelier vise à accompagner les communautés rurales dans la mise en œuvre pour une durabilité à long terme des systèmes d’approvisionnement en eau, en vue d’assurer l’accès à l’eau potable au plus grand nombre de personnes.

Favoriser la pérennisation des systèmes d’approvisionnement en eau et assurer son accès au plus grand nombre de personnes dans les communautés, tel est l’objectif global visé par l’atelier sur l’extension de la gestion communautaire de l’eau et l’assainissement en milieu rural.

Pour y arriver, les organisateurs comptent mettre l’accent sur la participation communautaire et institutionnelle (partenaires au développement, ONG, organisations internationales travaillant dans le domaine de l’eau) en vue d’une synergie d’actions sur de terrain. Durant 4 jours (du 14 au 18 février) environ, 80 participants venus d’Afrique et d’Europe réfléchiront sur la problématique de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement des populations rurales.

La cérémonie d’ouverture de l’atelier était présidée par le secrétaire général du ministère en charge de l’Agriculture Ibrahim Kaboré. Cet atelier, coorganisé par Plan Burkina vise deux principaux objectifs. Entre autres, s’assurer que les projets communautaire sont durables dans le long terme. Et en outre, trouver les voies et moyens pour accroître la couverture à partir des îlots de succès actuels vers des régions plus étendues en vue d’atteindre des populations entières.

Pour le représentant résident de Plan Burkina James Fritz Foster, l’extension de la gestion communautaire de l’approvisionnement en eau se situe dans le contexte des objectifs du millénaire définis par les gouvernements au sommet mondial sur le développement durable, tenu à Johannesburg (Afrique du Sud) en 2002. L’objectif était alors de réduire de moitié le nombre de personnes n’ayant pas un accès durable à l’eau potable et l’assainissement d’ici 2015. Pour M. Foster, Plan Burkina œuvre inlassablement à trouver des sites d’eau, faire des forages et les équiper pour que les communautés aient de l’eau potable.

Cependant, constate-t-il la bataille n’est pas encore gagnée. Pour lui, il faut toujours chercher les solutions à même de permettre de rendre durable et efficace les forages et autres réalisations dans le domaine de l’eau et l’assainissement. Ainsi, les participants mettront l’accent sur un programme de recherche action en privilégiant le renforcement institutionnel qui constitue la clef pour une durabilité et une couverture accrues des services gérés par les communautés.

Une province pilote

A quoi devra ressembler cet appui institutionnel, qui devra en faire partie ? Comment seront réparties les rôles et les responsabilités ? Quels niveaux doivent être pris en compte ? Comment devront se faire les liens entre communautés, les districts ou le gouvernement, et quelles capacités sont nécessaires ? Telles sont les préoccupations auxquelles s’attaqueront les participants. La recherche-action se déroulera dans une province pilote du Burkina afin d’apprendre la manière requise pour renforcer les structures institutionnelles afin d’apporter un appui aux systèmes gérés par les communautés dans un cadre spécifique et représentatif.

Un groupe de pilotage national sera crée au Burkina qui actuellement enregistre un taux d’accès à l’eau de 61% de la population soit 7,2 millions d’individus, tandis que 29% ont accès à un dispositif d’assainissement soit 3,4 millions de personnes. Pour le représentant du ministre en charge de l’agriculture, Ibrahim Kaboré, le thème de l’atelier est non seulement d’actualité, mais aussi représente un enjeu majeur pour le développement du Burkina.

Après avoir relevé qu’aujourd’hui l’accès à l’eau des populations africaines ne cesse de se détériorer en raison d’une forte croissance démographique et d’une régression notable de l’aide publique au développement, M. Kaboré a affirmé qu’au Burkina la mobilisation des eaux de surface par la construction de 1500 petites et moyennes retenues d’eau ont permis d’atteindre un taux de couverture en eau potable de près de 90%. Malgré ces acquis, le SG du MAHRH a relevé le fait que beaucoup reste à faire particulièrement dans les domaines de la maîtrise et de la gestion durable des ressources en eau.

C’est dans cette dynamique que s’inscrivent l’élaboration du plan d’action de gestion intégrée des ressources en eau (PAGIRE) et la biennale-eau lancée le 22 mars 2004. Ainsi, pour atteindre les objectifs du millénaire quant à l’accès à l’eau potable, M. Kaboré préconise la mobilisation des acteurs. "Seule la mobilisation de tous les acteurs (l’Etat, les bailleurs de fonds, les collectivités locales, les ONG et associations, le secteur privé dans un élan de partenariat et d’engagement peuvent contribuer à trouver des solutions durables à la maîtrise de l’eau".

Il a rassuré les participants de l’appui constant et de la disponibilité du ministère de l’agriculture pour faciliter et accélérer la mise en œuvre de cette démarche qui constitue selon lui, un espoir pour les populations bénéficiaires des infrastructures hydrauliques en milieu rural. Rappelons que le programme sur l’extension de la gestion communautaire de l’eau et l’assainissement a commencé en Philippines, ensuite s’est étendu à l’Ethiopie pour venir cette année au Burkina.

Daouda Emile OUEDRAOGO (ouedro1@yahoo.fr)
Sidwaya

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