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Programmes obscènes de télévisions : La signalétique désormais obligatoire pour protéger les mineurs

Publié le lundi 4 août 2014 à 23h55min

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Programmes obscènes de télévisions : La signalétique désormais obligatoire pour protéger les mineurs

Le Conseil supérieur de la communication (CSC), soucieux de la protection de l’enfant dans les médias, a adopté lors de sa 120e session une décision sur la signalétique, laquelle a été signée le 15 mai 2014. Elle est assortie d’un délai transitoire de six mois pour permettre aux responsables des télévisions de prendre les dispositions idoines en vue de sa mise en œuvre effective. Le CSC a organisé une rencontre d’échanges avec lesdits responsables ce 04 aout 2014 au siège de l’institution afin de recevoir leurs suggestions et autres préoccupations sur la question.

La protection de l’enfant contre les effets néfastes des programmes des médias est plus qu’une nécessité. Au niveau international, l’article 17 de la convention relative aux droits de l’enfant adoptée le 20 novembre 1989 et ratifiée par le Burkina le 23 juillet 1990 pose les bases de cette protection. Il en est de même pour l’article 9 de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples.

Au plan national, outre la constitution, les cahiers des charges des médias burkinabè édictés par le Conseil supérieur de la communication (CSC) depuis 1998 précisent que « les programmes doivent répondre à une éthique qui respecte la personne humaine et sa dignité, qui protège l’enfance et l’adolescence et d’une manière générale le public jeune ; les émissions destinées aux enfants et aux adolescents doivent s’attacher à faciliter leur entrée dans la vie active et à cultiver en eux un esprit civique ».

Au plus tard le 15 novembre 2014 pour se conformer

Dans le même ordre, le CSC a adopté le 9 avril 2014, lors de sa 120e session ordinaire, le système de la signalétique au Burkina. Et, une décision portant protection des mineurs contre les programmes de télévisions pouvant nuire à leur épanouissement, a été signée le 15 mai 2014. Ladite décision est assortie d’une période transitoire de six mois devant permettre aux responsables de télévisions de prendre les dispositions idoines en vue de sa mise en œuvre effective. Et, la rencontre d’échanges de ce 04 aout 2014 a permis aux premiers concernés de s’informer et de discuter sur la questions et des modalités d’applications. « L’adoption de la décision participe du renforcement des textes juridiques sur la protection de l’enfance. Elle se veut un texte spécifique dans la mesure où l’objet principal porte sur la signalétique », a précisé la présidente du CSC, Béatrice Damiba.

Depuis 2006, le régulateur des médias burkinabè avait entrepris des actions visant le renforcement de la protection de l’enfant. Pourtant, jusque-là, des films de terreur et de mysticisme, des films impudiques et obscènes sont diffusés sur certaines chaines de télévisions burkinabè, sans aucune mention, souvent en pleine journée. C’est pour mettre fin à de telles pratiques néfastes à un développement harmonieux des enfants que le CSC, en collaboration avec le ministère des droits humains et de la promotion civique, a décidé de concrétiser par un acte l’obligation de la signalétique.

Une mission qui s’inscrit dans la durée

Cette décision du conseil supérieur de la communication est composée de 12 articles. Les programmes sont classés en cinq catégories : pour tous publics (1), déconseillés aux mineurs de moins de 10 ans (2), déconseillés aux mineurs de moins de 12 ans (3), déconseillés aux mineurs de moins de 16 ans (4), déconseillés aux mineurs de moins de 18 ans (5). Les programmes de catégorie 2 ; 3 ; 4 ou 5 sont identifiés par l’éditeur à l’aide d’un cryptogramme accompagnés de la mention « déconseillé aux moins de… ». Les cryptogrammes au Burkina ont été adaptés au contexte national dominé par l’analphabétisme.

Pour plus d’efficacité, les différentes télévisions devront mettre en place des comités de visionnage en vue de la classification des programmes suivant les catégories définies par le texte. Les programmes devront également se conformer aux heures de diffusion précisées par le texte.

La protection de l’enfant dans les médias est une mission qui s’inscrit dans la durée. Donc, la mise en œuvre de la signalétique par les télévisions, à elle seule, ne saurait garantir la protection des enfants. Il est nécessaire que les parents, les éducateurs sociaux soient sensibilisés. Dans ce cadre, des spots publicitaires seront diffusés dans les médias audiovisuels dans les jours et mois à venir.

Moussa Diallo

Faso-tic.net

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