C’était bien un grand jour, car de mémoire d’homme, ce service n’a jamais connu une telle animation depuis sa construction en 1974. C’est un imposant bâtiment qui s’installera au plus dans six mois sur les bordures immédiates du marigot Houet, pour accueillir les journalistes, l’administration et l’ensemble des agents des Editions Sidwaya.

Cela devrait mieux répondre de l’envergure régionale et des obligations de la représentation ouest qui a depuis longtemps été une réalité hésitante et en mal de mieux être. Les locaux étaient devenus exigus et les bureaux insuffisants. Les installations et autres commodités répondaient d’une autre époque. La toiture s’effritait avec tous les dangers que cela représente. Les murs de clôture n’existaient plus. Désormais tous les espoirs sont permis, avec la pose de la première pierre qui signifie "modernisation et adaptation" comme l’a souligné dans son discours le maire de la commune de Bobo-Dioulasso Célestin Koussoubé, premier à prendre la parole.

Pour lui, c’est bien un joyau qui saura offrir aux journalistes le confort nécessaire à un rendement efficient. Il est bon de rappeler qu’au-delà de la décentralisation et de la démocratisation en cours à l’heure actuelle, qui trouvent en la presse et aux Editions Sidwaya un accompagnateur de premier plan, la commune de Bobo est celle-là qui dans les années 1970, a été le sponsor du Bulletin quotidien de Bobo-Dioulasso.

Le secrétaire général du ministère de l’Information, Amado Ouangraoua qui devait prendre la parole en second lieu, dira que la présence massive des invités et de la population à la cérémonie ne pouvait être que le témoignage de l’intérêt porté par ceux-ci à l’information, dans la conscience de cette nécessité pour la région des Hauts-Bassins et pour le Houet. C’est un investissement important a-t-il souligné, qui devra permettre de traiter l’information en fonction du contexte et des circonstances.

La cérémonie de ce 14 février a connu la présence de l’ensemble des autorités, y compris du gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Mathieu Bebrigda Ouédraogo. Les anciens du "Centre d’information" ont eux aussi tenu à être de la fête pour témoigner de leur solidarité et de leur satisfaction face au nouveau chantier.

Jean-Luc BONKIAN

Michel Ouédraogo, directeur général des Editions Sidwaya donne son point de vue

Je voudrais avant de parler, dire merci aux différentes autorités qui ont accepté de nous accompagner dans la modernisation techniquement et matériellement.

Le bâtiment, était initialement à plusieurs niveaux. Mais le financement acquis permettra d’aménager un niveau R+1 avec un rez-de-chaussée qui permettra de recevoir tout ce qui est administration, avec des espaces et logements pour les journalistes des Editions Sidwaya, et en fonction des dispositions, un cadre confortable pour l’ensemble des journalistes des media burkinabè.

Le projet est en gestation depuis deux ans. Le ministre a bien voulu nous accompagner en faisant du projet une priorité dans le cadre du PPTE, avec une première tranche de 100 millions. Nous espérons qu’avec ce qui sera réalisé, les plus hautes autorités nous accompagneront...

Le délai d’exécution est de six mois. Mais nous espérons qu’avant les six mois, l’architecte en relation avec l’entrepreneur pourront s’entendre pour que la livraison se fasse dans des délais contractuels.

En tant que "bénéficiaire" d’un tel projet, il ne peut y avoir que des sentiments de satisfaction qui ne sera totale que lorsque les journalistes réintégreront les nouveaux locaux. Nous souhaitons, malgré l’angoisse, la crainte et la diligence qu’il faut".

J.L.B.

Le témoignage des anciens

Sanou Mamadou, ronéotyper à la retraite (né en 1938) : Nous sommes tout à fait d’accord avec les travaux de réhabilitation. La toiture suintait, et si vous montez vous verrez qu’on a déjà essayé de racoler... Le bâtiment de l’information a été construit en 1974 par l’entreprise Yankini Moussa. Le Bulletin quotidien était édité par la Chambre de commerce. Après l’indépendance, nos dirigeants ont dit non au fait que l’information soit aux mains des privés. D’où le transfert aux mains du gouvernement. Le BQ devenait sa propriété. La loterie nationale Burkinabè (Ex LONAVO) a été donc sollicitée pour financer la construction du bâtiment actuel. Nous y avons déménagé en 1974. C’est de là qu’est venue l’idée de créer un grand quotidien national, avec René Sissao, le premier directeur...Nous avons travaillé avec des moyens rudimentaires. Je me rappelle que je collais des stencils pour travailler. Si ceux qui viennent après nous font toujours mieux, c’est une bonne chose.

Zakaria Sanou, agent de liaison à la retraite (né en 1938) : J’ai le souvenir de la bonne collaboration qui existait entre tous les collègues de service, jusqu’à mon départ à la retraite en 1992. J’ai travaillé à l’information de 1978 à 1992, en tant qu’agent de liaison. C’est de très bons sentiments qui m’animent par rapport à l’évènement de ce matin. Habitant du secteur 6 voisin, je serais heureux de voir au passage mon ancien service rénové.

El hadji Zakaria Sanou : Je n’ai pas travaillé à l’information, mais avec les autres collègues, on a ensemble travaillé un moment à la Chambre de commerce. Quand les dirigeants ont décidé de transférer le Bulletin au service de l’Information, en 1961, moi je suis resté à la Chambre de commerce.

Quelques aspects techniques du nouveau bâtiment

Dans quatre mois, c’est un bâtiment ultra-moderne qui supplantera la vieille bâtisse actuelle de la direction régionale des Editions Sidwaya de l’Ouest. Tout sera revue afin d’offrir au personnel des commodités qui seyent à l’image du groupe des Editions Sidwaya qui a décidé de tracer ses sillons dans l’histoire du Burkina.

D’abord de l’extérieur, le mur de clôture sera entièrement reconstruit sur environ 200 mètres, suivie de l’érection d’un parking intérieur digne de ce nom. Parlant des travaux intérieurs, il s’agira d’une véritable refonte des bureaux et la construction d’une salle de rédaction. Dans le même ordre la dalle de surface qui a subi des intempéries pour avoir vécu pendant 30 ans, la charpente et les ouvertures sont également concernées par la reprise. A cela il faut ajouter l’ensemble du câblage électrique et le téléphone.

L’Entreprise Doris construction bâtiment, travaux publics et commerce général à charge des travaux est à pied d’œuvre depuis deux semaines avec la pose des agrégats et de la logistique. Elle se dit confiante pour le respect du délai. "Financièrement nous sommes prêts, côté personnel également il n’y a pas de crainte" , a rassuré M. Dieudonné Sawadogo technicien supérieur de l’entreprise.

F.O

Sidwaya