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Crash du vol AH 5017 d’Air Algérie : Les familles des victimes reçues par le président du Faso

Publié le lundi 28 juillet 2014 à 00h24min

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Crash du vol AH 5017 d’Air Algérie : Les familles des victimes reçues par le président du Faso

Le président du Faso, Blaise Compaoré, a reçu les représentants des familles des victimes du crash survenu le 24 juillet dernier pour, dit-il, leur « traduire une fois de plus la compassion » et les « condoléances les plus attristées » de la « Nation entière ». C’était en fin de soirée du samedi 26 juillet 2014 au Palais de Kossyam, en présence des membres du Comité de crise, et de diplomates dont l’Ambassadeur de France dans notre pays.

C’est visiblement consterné, que le président du Faso a rappelé les péripéties de la gestion de cette crise consécutive au crash qui a endeuillé plus d’une nationalité. « Dès que l’aviation civile du Burkina Faso a été informée de la disparition de l’aéronef, plusieurs actions ont été entreprises ».

En effet, dès le 24 juillet, jour de la survenue de l’accident, « le gouvernement a activé son équipe de gestion de crise basée à l’aéroport international de Ouagadougou, compétente pour prendre en charge ces types de situation ». Cette équipe de crise a, précise Blaise Compaoré, reçu « à 13h08 », « la première information faisant état du crash de l’aéronef à Boulekessi en territoire malien le 24 juillet à 1h50 ».

Une information qui a été, à 16h44 de la même journée du 24 juillet, portée – accompagnée de soutien moral - à la connaissance des familles de victimes par une équipe de psychologues. Et cette même information, combinée avec « des données fournies par le radar de l’aéroport de Ouagadougou », ont permis à « une mission de l’armée de l’air burkinabè dépêchée sur les lieux à 18h23 », de repérer l’épave de l’aéronef. Des prises de vue s’en sont suivies.

Il s’agit, à ce stade, précise le président du Faso, d’une « information importante » qui a été « retransmise à nos partenaires français et maliens ». Ce qui, selon lui, « a permis d’orienter les recherches vers la bonne direction ».

Pour la manifestation de la vérité

Dans la foulée, « le procureur du Faso de Ouagadougou a, confie le président du Faso, ouvert une enquête judiciaire le jeudi 24 juillet dans la soirée pour la recherche des causes du crash. L’enquête a été confiée à la gendarmerie, compagnie de sécurité aéroportuaire qui a dépêché des officiers de police judiciaire sur les lieux du crash ». Et pour la suite de cette procédure judiciaire, « le procureur du Faso travaillera en étroite collaboration avec ses homologues du Mali et de la France ». C’est du moins, ce qu’a annoncé Blaise Compaoré, avec la précision que notre pays dispose à cet effet, d’accords de coopération avec ces pays.

Et le président du Faso de poursuivre, « Le 25 juillet à 8h, une seconde mission s’y est rendue pour de meilleures prises de vue ». Le même jour à 10h, le Premier ministre, les membres du gouvernement et la Secrétaire d’Etat française chargée du commerce extérieur et des Français de l’extérieur, ont rencontré les familles des victimes à l’aéroport. « Le 25 juillet toujours, à 13h30, rappelle le Chef de l’Etat, je me suis rendu personnellement sur les lieux pour constater l’ampleur de la catastrophe, et marquer concrètement la solidarité du Burkina Faso avec toutes les victimes du crash et réaffirmer notre disponibilité à participer aux enquêtes pour la pleine manifestation de la vérité ».

En attendant, relève le président du Faso, « Le 26 juillet à 8h20, une délégation des familles et la presse internationale se sont rendues sur les lieux du crash » pour constater de visu la catastrophe.

Après tous ces rappels des faits, la suite de l’entrevue s’est déroulée hors la présence de la presse. Néanmoins, l’on saura avec Mgr Der Raphaël Dabiré, évêque du diocèse de Diébougou - qui dit être venu au nom de sa foi, de ses responsabilités et de sa solidarité avec toutes les familles humaines de la région du Sud-ouest, mais aussi avec toutes les familles qui ont été touchées dans ce crash - que l’entrevue a pris fin « par la prière, sur invitation même du Chef de l’Etat, une ouverture vers Dieu, seul à qui nous pouvons remettre une si grande peine ».

La rencontre du jour a également été l’occasion de savoir avec le Gal Gilbert Diendiéré, président du Comité de crise, que les boîtes noires de l’avion ont été retrouvées. Des boîtes se trouvant entre les « mains des enquêteurs qui vont certainement les exploiter, et donner les résultats afin de pouvoir élucider les mobiles du crash », a ajouté le Gal Diendiéré.

Le Gal Diendéré a par ailleurs annoncé qu’une « équipe de techniciens français viendra demain (ce dimanche 27 juillet 2014 NDLR) pour prélever les ADN des familles françaises qui sont touchées par ce crash afin de pouvoir comparer avec les ADN qu’on pourrait retrouver sur les morceaux de corps sur le terrain ». Et de poursuivre, « Cette équipe, nous a promis de nous aider à le faire également pour les proches parents des autres victimes ». Ce qui, espère-t-on, permettra de restituer des corps.

En tout cas, promet le Gal Diendiéré, « Nous allons faire l’effort de retrouver le maximum que l’on puisse avoir » ; car, dit-il, « pas sûr qu’on puisse reconstituer certains corps ».

Fulbert Paré
Lefaso.net

Des parents de victimes confient…

Somda Der Augustin :

Au fur et à mesure, nos préoccupations sont davantage comprises par les autorités. Mais il faut qu’on s’organise mieux. Pour le moment, nous sommes encore sous le choc, si bien qu’on n’arrive même pas à s’exprimer.
Je me dis que c’est une longue période que nous entamons. On aura le temps de faire le point à chaque fois.

Me Halidou Ouédraogo :

Vous savez, ce n’est pas facile pour l’homme de relever le défi de ce que Dieu a fait. Nous confions tout à Dieu.
Nos attentes, c’est la recherche de la vérité sur cet accident, et également la restitution des restes des corps susceptibles d’être trouvés sur l’emplacement, pour nous permettre de faire nos deuils.
Que les disparus reposent en paix !

Alima Déborah Traoré, Médiateur du Faso :

Aujourd’hui, ce qui compte pour les parents des victimes, c’est de pouvoir avoir les restes et commencer à faire le deuil. Ma sœur a 78 ans, elle vient de perdre son enfant, sa belle-fille et cinq petits-fils. Je vous avoue que ce n’est pas facile. Notre force aujourd’hui, c’est de nous remettre à la volonté du Seigneur.

Mais nous pensons que cette rencontre permet de nous réconforter ; parce que nous avons senti une préoccupation constante du président, de la cellule de crise, de tout le gouvernement, pour que nous puissions connaître la vérité.

Propos recueillis par Fulbert Paré
Lefaso.net

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