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Hippolyte Domboué, Secrétaire Exécutif National du CADRe : « Sans se rendre compte ou par duperie, l’ensemble de la classe politique est rentrée dans une campagne pour un référendum injuste et injustifié »

Publié le dimanche 20 juillet 2014 à 23h29min

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Hippolyte Domboué, Secrétaire Exécutif National du CADRe : « Sans se rendre compte ou par duperie, l’ensemble de la classe politique est rentrée dans une campagne pour un référendum injuste et injustifié »

Le CADRe, organisation politique burkinabè, dispose maintenant d’un siège, sis au quartier Wemtenga, secteur 23 et ex-secteur 29 de Ouagadougou. L’inauguration du local ce 19 juillet 2014 a été l’occasion pour le Secrétaire Exécutif National du mouvement, Hippolyte Domboué, de passer en revue la situation socio-politique nationale et internationale.

Avec le siège inauguré ce samedi 19 juillet 2014 au quartier wemtenga de Ouagadougou, les militants et sympathisants du CADRe ont maintenant un droit où ils peuvent se rencontrer pour mener sereinement leurs activités. Outre une pièce principale, les locaux acquis comportent un bureau pour le Secrétariat Exécutif National, un bureau pour la section universitaire, un bureau pour la section communale et bien d’autres commodités dont des équipements (chaises, ordinateurs).

Pour le Secrétaire Exécutif National du CADRe, Hippolyte Domboué, l’acquisition était plus qu’une nécessité pour son organisation qui mise sur la formation de ses membres. Disposer d’un siège est un élément indispensable pour toutes les organisations qui se veulent sérieuses et le CADRe en est une, assure encore M. Domboué. Qui a saisi l’occasion de la présente cérémonie d’inauguration pour livrer sa lecture de la situation socio-politique au niveau nationale et internationale.

« Tous les ingrédients réunis pour une crise jamais égalée au Faso »

Sur la situation nationale, le S.E.N du CADRe pense que le Burkina Faso aujourd’hui « réunit tous les ingrédients de l’éclatement d’une crise jamais égalée et chaque Burkinabè de se demander quel sort lui sera réservé à la fin du mandat constitutionnel du régime autocratique instauré par Blaise Compaoré depuis 27 ans ».

Concernant le débat sur le référendum, M. Domboué note : « D’un côté les partisans du Oui au référendum et de l’autre les partisans du non au référendum. Au lieu de la lutte vraie et organisée sur les plates-formes revendicatives sérieuses, la classe politique dans son ensemble, sans se rendre compte ou par duperie, est rentrée dans une campagne électorale référendaire faisant ainsi l’option de conduire notre pays à un referendum injuste et injustifié pour déstabiliser profondément notre pays, le conduire dans la violences et maintenir ainsi le même système en place au-delà de 2015 et renforçant ainsi la main-mise de l’armée au pouvoir à la tête de notre pays depuis 1966 » Et d’ajouter à propos de l’alternance dans le pays : « Si l’alternance prônée par la classe politique est aussi possible en 2015, il n’en demeure pas moins que la lutte pour un changement vrai et qualitatif reste une illusion ».

« Mauvaise redistribution des revenus, facteur commun des nombreuses crises dans le monde »

Au niveau international, le Secrétaire Exécutif du CADRe fait ce constat : « C’est sur fond de la faillite du capitalisme mondial dont les effets contraignent les travailleurs et les peuples à se révolter, à s’organiser et à se battre ; des crises éclatent dans tous les pays du monde, en témoigne la guerre en Syrie, en Ukraine, en Centrafrique, en Libye, la reprise de la guerre en Irak, etc. Toutes ces crises ont un facteur commun, la mauvaise redistribution des revenus, la privation des libertés démocratiques, la mal gouvernance, la confiscation du pouvoir par une petite minorité, l’accaparement des richesses et des terres des petits paysans par des clans mafieux ».

La présenta inauguration du siège du CADRe, qui a donné l’opportunité à son Secrétaire Exécutif National de s’exprimer sur la situation nationale et internationale, a été par ailleurs suivie d’une session de formation des membres. A ce jour le CADRe, à en croire son S.E.N Domboué, compte plus de 400 militants.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net


Encadré : Discours inaugural du siège du CADRe

Sa Majesté le représentant du Naba de Wemtenga,
Honorable Invités ,
Chers Journalistes,
Camarades Militants et militantes,

C’est sur fond de la faillite du capitalisme mondial dont les effets contraignent les travailleurs et les peuples à se revolter, à s’organiser et à se battre ; des crises éclatent dans tous les pays du monde en témoigne la guerre en Syrie, en Ukraine, en Centrafrique, en Libye, la reprise de la guerre en IRAK etc…

Toutes ces crises ont un facteur commun, la mauvaise redistribution des revenus, la privation des libertés démocratiques, la mal gouvernance, la confiscation du pouvoir par une petite miniorité, l’accaparement des richesses et des terres des petits paysans par des clans mafieux.

Le détonateur de ces crises a toujours été des élections de façade mal organisées et truquées dont les résultats connus en avance.

En Afrique et particulièrement dans les pays limitrophes du Burkian Faso, des crises ont éclaté et les peuples des ces pays sont à la recherche de solutions….
C’est dans ce contexte que le Burkina Faso reunit tous les ingrédients de l’éclatement d’une crise jamais égalée et chaque Burkinabé de se demander quel sort lui sera réservé à la fin du mandat constitutionnel du régime autocratique instauré par Blaise Compaoré depuis 27 ans.

En effet, depuis quelques mois, notre pays se trouve diviser en deux camps antagonistes par la même classe politique qui a dirigé ensemble ce pays pendant un quart de siècle.

D’un côté les partisans du Oui au référendum et de l’autre les partisans du non au référendum. Au lieu de la lutte vraie et organisée sur des plateformes revendicatives sérieuses, la classe politique dans son ensemble , sans se rendre compte ou par duperie , est rentrée dans une campagne électorale référendaire faisant ainsi l’option de conduire notre peuple à un referendum injuste et injustifié pour déstabiliser profondément notre pays, le conduire dans la violence et maintenir ainsi le même système en place au-delà de 2015 et renforçant ainsi la main mise de l’armée au pouvoir à la tête de notre pays depuis 1966. Chaque camp démontrant désormais ses capacités de mobilisations électorales dans des stades , appelant d’une certaine manière à voter pour le oui ou le non une fois que le référendum sera programmé. C’est fort de ce constat que certaine chancellerie de s’interroger et d’ironiser sur notre classe politique à savoir s’il ya un changement sans risque. Personne ne veut en réalité lutter pour le changement. Un pouvoir ne se donne pas, il se retire et le changement se mérite au prix de hauts sacrifices.

Camarades

Notre peuple est en train d’être berné et abandonné une fois de plus, et le plus grand perdant sera certainement sa jeunesse qui encore aujourd’hui, instrumentalisée par des billets de banques distribuer par les deux camps de notre classe politique, créent des mouvements suscités de tous genres, de toutes les couleurs et de toutes les formes. Les mouvements poussent anarchiquement comme des champignons, chacun croyant que le régime est déjà au bout du souffle. D’aucun dira que c’est un signe de vitalité de notre démocratie. Mais en réalité, cette naissance anarchique de mouvement est savamment orchestrée pour maintenir le système en place par la désorganisation totale d’une partie importante de notre jeunesse qui veut réellement se battre pour un changement qualitatif en semant la calomnie, le mensonge , la delation ,la corruption dans ses rangs afin qu’elle ne puisse pas rentrer dans l’histoire. Comme le disait Lénine, les anarchistes font le jeu de la bourgeoisie.

Notre jeunesse, qui jadis, est incapable de nos jours de se structurer véritablement autour de plateformes de luttes sérieuses pour répondre véritablement aux aspirations de notre peuple car mal formée politiquement, le militantisme ayant foutu le camp au profit du servilisme, du clientélisme et du lesbotisme . Notre jeunesse n’est plus le fer le lance qu’on connaissait dans les années 80 à cause de sa prostitution avérée dans tous les milieux politiques et de l’administration publique.

En conséquence, aucun de ses multiples mouvements n’a pu réellement faire un travail d’éveils de conscience réel de nos populations en témoigne le faible taux des inscriptions sur les listes électorales récemment opérées par la CENI.

La lutte qu’il faut mener içi et maintenant, c’est de liquider le système mafieux instaurer depuis plus de vingt ans par Blaise Compaoré et ses compagnons.

Camarades,

Si l’alternance prônée par la classe politique est aussi possible en 2015, il n’en demeure pas moins que la lutte pour un changement vrai et qualitatif reste une illusion.

Face à la volonté manifeste du président COMPAORE de maintenir son système au-de-là 2015 avec ou sans lui au pouvoir, il est plus que jamais urgent pour notre peuple de s’organiser au mieux et de prendre ses responsalités afin de faire echec à ses veilleités de caporalisation de notre peuple.

Il est impératif que la classe politique dans son ensemble recadre le débat politique afin d’éviter à notre peuple un bain de sang inutile, par l’élaboration d’une plateforme de lutte vraie qui prend en compte les aspirations des travailleurs, des syndicats , des paysans et de la société civile dans son ensemble ; pour que nous puissions nous asseoir tous ensemble et ouvrir la voie à un Burkina nouveau.

C’est dans ce contexte que notre mouvement , le Cadre de réflexion et D’actions démocratiques (CADRe) qui a vu le jour officiellement en 2008, inaugure son siège national afin de mieux se structurer et répondre plus efficacement aux aspirations profondes et réelles de notre peuple et de la jeunesse en particulier. Ce lieu sera pour elle, un lieu de rencontre, de réflexion, de formation politique surtout. Les portes de ce siège sont ouvertes à tout jeune et toute personne sans distinction aucune de partis politiques, race et de religion d’ethnie, désirant élever ses capacités de réflexions idéologie et politique.

Camarades,

Le Changement tant prôner par les marchands politiques qui s’agitent de partout, doit s’opérer dans la mentalité d’abord de nos jeunes par une sensibilisation réelle et de formation politique adéquate et notre mouvement est prêt à vous l’offrir gratuitement ici. Les partis politiques ayant abandonné la formation de leurs militants au profit de l’achat des consciences et le gain facile.

Je puis vous dire, que certains de nos ainés et pas les moindre qui estiment léguer quelque savoir pour notre génération sont disposés à venir échanger ici sur des thèmes de formation que nous aurons élaborés.

Ce lieu de formation est financé sur la base des cotisations et de contributions spéciales de nos membres, c’est pour dire l’engagement réel de nos militants qui préfèrent sacrifier une partie de leur temps , de leur argent pour apporter un plus à notre jeunesse afin de contribuer qualitativement et manière efficiente au développement de notre cher pays : le Burkina Faso .

Enfin, je tiens à remercier nos invités qui nous ont honoré de leur présence effective içi, nos camarades militants et militantes de nos sections des communes de Dédougou, Tenkodogo, Toma , YABA , Gossina , Ye , Bobo Dioulasso , Koudougou et OUAGADOUOU et la présence remarquée de certaines organisations sœurs notamment la Ligue des Jeunes venu de Bobo –Dioulasso ..

S’engager et agir pour le developpement

Je vous remercie

Ouagadougou le 19 juillet 2014.

Le Sécrétaire Exécutif National

Hippolyte DOMBOUE

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