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Préparation et réponse aux catastrophes : Le Burkina s’assure de son dispositif

Publié le lundi 14 juillet 2014 à 23h50min

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Préparation et réponse aux catastrophes : Le Burkina s’assure de son dispositif

Le Burkina Faso est confronté, depuis quelque temps, à des catastrophes de plus en plus récurrentes au nombre desquelles les inondations, les invasions acridiennes et les épidémies. Pour faire face à ces catastrophes, l’Etat a mis en place des dispositifs organisationnels. C’est pour tester lesdits plans qu’est initié, du 14 au 18 juillet 2014, un « exercice sur table » à Ouagadougou. Organisé par le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (USAFRICOM) et mis en œuvre par le Centre pour la médecine de catastrophes et d’aide humanitaire (CDHAM), l’exercice regroupe une centaine de participants nationaux et internationaux. La cérémonie d’ouverture, présidée par le ministre Arsène Bongnessan Yé, représentant le Premier ministre, est intervenue ce lundi, 14 juillet à Ouaga 2000.

« L’évolution récente de l’humanité, marquée par les changements climatiques, a engendré des phénomènes nouveaux au nombre desquels les catastrophes et les pandémies d’origines diverses. Ces catastrophes et pandémies qui touchent tous les aspects de la vie économique et sociale et qui n’épargnent aucun pays, requièrent de ce fait une bonne et parfaite compréhension, une implication et une synergie d’action des acteurs concernés dans le processus de leur gestion », a introduit le ministre d’Etat, ministre chargé des relations avec les institutions et des réformes politiques, Dr. Arsène Bongnessan Yé, représentant le Président ministre. Pour le ministre, les catastrophes constituent une problématique pour le développement en ce qu’elles exercent une pression considérable sur celui-ci au point qu’elles risquent de réduire les chances d’atteinte des OMD (Objectifs du millénaire pour le développement). A titre illustratif, au cours des 20 dernières années, plus de 200 millions de personnes, en moyenne, sont touchées, dans le monde, et chaque année, par de multiples catastrophes.

Celles-ci ont pour sources, les sécheresses, les inondations, les séismes et particulièrement les épidémies et autres aléas pandémiques dont l’impact, à en croire Dr. Yé, est aggravé par une densité démographique accrue, la déforestation, le réchauffement de la planète et la pauvreté. Déplorant la situation que vivent la Guinée Conakry, la Sierra-Leone et le Libéria du fait de la présence du virus Ebola avec son cortège de morts, le ministre a fait remarquer que le Burkina qui est un pays sahélien au climat contrasté n’échappe pas à cette triste réalité liée aux catastrophes. Il en veut pour preuve, les inondations du 1er septembre 2009 et celles de 2010 ainsi que les nombreuses angoisses des populations à chaque saison d’hivernage.

A situations particulières, dispositifs particuliers

C’est fort de ce constat que l’Etat burkinabè a mis en place des dispositifs organisationnels de réponse parmi lesquels, les plans d’organisation des secours dénommés « Plans ORSEC ». Dans la même dynamique, trois(3) autres plans (plan de soutien militaire aux autorités civiles en cas de catastrophes, plan national de préparation et d’intervention en cas de pandémie de grippe et plan d’urgence des Forces armées nationales en cas de pandémie) ont été conçus grâce à la coopération américaine, de façon à parfaire le dispositif. C’est donc pour mettre en œuvre tous ces plans qu’est organisé cet « exercice sur table » en partenariat avec les Etats-Unis d’Amérique via le Commandement militaire américain pour l’Afrique (USAFRICOM) et le Centre pour la médecine de catastrophes et d’aide humanitaire (CDHAM). Selon les explications du directeur général de la protection civile, Colonel Lazare Yago, « l’exercice sur table » consiste à mettre en place un dispositif des plans ORSEC et chaque groupe concerné aura devant lui un ordinateur muni d’une connexion internet. Un scénario est déroulé sur l’ordinateur et à chaque étape, chaque groupe doit jouer son rôle, répondre aux questions posées sur le rôle à jouer en situations réelles. Chaque groupe réfléchit, discute et réagit pour trouver des solutions à la catastrophe.

Mis en place pour faire face à toutes situations catastrophiques (pandémies, sécheresses, éboulements, etc.), les plans ORSEC concernent les collectivités territoriales (niveaux communal, provincial, régional et national). « Au cours de la semaine, nous allons jouer le plan ORSEC national », précise le colonel Yago. Deuxième du genre après celui de Bobo-Dioulasso en 2012, l’exercice « permettra » de tester les plans mis en place pour la gestion des catastrophes.

L’appui des Etats-Unis aux efforts du gouvernement burkinabè

« L’effort conjoint de l’USAID et de AFRICOM constitue la base de l’engagement du gouvernement américain à soutenir et à accompagner le Burkina Faso dans sa préparation pour être prêt à faire face à toutes situations pandémiques », a expliqué l’Ambassadeur de Etats-Unis au Burkina, Dr. Tulinabo Mushingi. Pour le diplomate, la propagation du virus Ebola dans la région démontre encore, une fois de plus, l’importance d’avoir des procédures de riposte et d’exercice bien en place et régulièrement conduites afin de réduire l’impact des catastrophes et des pandémies sur les populations et l’économie. La coopération entre les militaires, les civiles, les organisations internationales, les organisations non-gouvernementales et la société civile est primordiale car, de l’avis de l’ambassadeur, chacune de ces organisations joue un rôle très important dans ce domaine.

L’exercice qui va durer du 14 au 18 juillet 2014 sera assorti d’un atelier de validation du plan d’action stratégique et permettra ainsi au Burkina Faso de se doter d’une feuille de route en matière de gestion des catastrophes pour les cinq prochaines années.

Oumar L. OUEDRAOGO

Lefaso.net

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