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Biennale eau : Situation inquiétante à Dori

Publié le lundi 14 février 2005 à 07h46min

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Une équipe du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques a effectué du 8 au 10 février 2005, une tournée dans le Sahel (Dori, Yakouta et Sebba) et au Plateau central (Zakin). L’objectif était de mesurer l’état d’avancement des chantiers de forage et du Proget AEP de Dori.

Cette visite est la deuxième étape d’une série que ledit ministère a entamé en janvier dernier, dans le cadre de la biennale eau 2004-2005.

Une équipe constituée du conseiller technique du MAHRH, Ignace Somé, du DG de l’approvisionnement en eau potable, Daouda Maïga, du directeur de l’hydraulique villageoise et d’Ingénieurs a entamé la deuxième étape des visites de chantiers du ministère en charge de l’Hydraulique. Cette visite a permis de faire le point de deux grands projets financés par la République de Chine et qui entre tous dans le cadre de la Biennale eau. Il s’agit du Projet "Appui à la construction de 1000 forages" et du projet "Approvisionnement en eau potable" (AEP) de Dori.

C’est à Bangaba, 15 km de Sebba, dans la province de Yagha (région du Sahel), que la mission s’est rendu en premier. Ce village va bénéficier de l’un des 100 forages qui seront construits au Sahel, grâce au projet 1 000 forages. L’équipe d’inspection a trouvé sur place, les ouvriers de l’entreprise Georfar, chargée de la foration. Selon Edgar Yaméogo, chef de chantier, les travaux se déroulent normalement. Trois mois après le démarrage des travaux, l’entreprise a réalisé 14 forages (dans la région). Pour le DG de l’approvisionnement en eau potable, Daouda Maïga, "le rythme d’exécution est acceptable par rapport a la période. Si cette tendance se maintient au niveau des entreprises, les travaux pourront être réalisés dans le délai prescrit" .

La construction de ce forage aura un impact sur la vie des habitants de Bangaba qui, pour avoir de l’eau, sont obligés de parcourir des kilomètres. "Et ce n’est même pas de la bonne eau", nous a confié le délégué du village qui a tenu à nous faire constater la mauvaise qualité de l’eau qu’une femme venait de puiser d’un puits.

Après avoir encouragé les ouvriers, et prodigué des conseils aux habitants quant à l’entretien du forage, la mission a quitté le village de Bangaba sur une note de satisfaction. Le même sentiment a animé la délégation après la visite d’un autre chantier de forage à Zakin, village situé à quelques kilomètres de Ziniaré (Oubritenga). Pour le chef de la délégation, Ignace Somé : "il n’y a pas d’inquiétude en ce qui concerne l’état d’exécution des forages".

En effet, à cinq mois effectifs des travaux sur le terrain, le taux global d’exécution du projet 1 000 forages est de 83 % par rapport à la période concernée et à 20 % de l’ensemble du programme. Quant aux travaux de construction de margelles et de poses de pompes, de construction des superstructures, le planning général les prévoit pour juin 2005. D’un coût global de 5 milliards de francs CFA, le projet doit s’achever en août 2007. Il permettra d’améliorer l’accès à l’eau potable des populations et de contribuer à la lutte contre la pauvreté dans près de 800 villages du Burkina.

Toutefois, le bilan de la tournée reste assez mitigé. Le projet Approvisionnement en eau potable (AEP) de Dori, contrairement à la situation prometteuse que présentent les chantiers de forage, suscite des inquiétudes.

Incendie du château de Dori

La construction du château-d’eau, des stations de pompage et de traitement qui devait permettre d’alimenter en eau potable la ville de Dori à partir du barrage de Yakouta (15 km de Dori) accuse un grand retard. Le taux d’exécution de la station de pompage et de la station de traitement tourne autour de 40 % alors que le délai contractuel est largement dépassé. Quant au château, les travaux de construction sont arrêtés. La capacité de production des forages de l’ONEA s’amenuise de jour en jour et crée un important déficit en eau de boisson dans la ville. M. Sabil Sabil, évoque entre autres raisons des difficultés techniques et surtout l’incendie survenu sur le château, le 14 janvier dernier. "Il ne restait plus que trois semaines de travaux pour terminer le château quand cet accident est survenu. C’est pas de notre faute. L’entreprise Fadoul Technibois (attributaire des trois marchés) a toujours œuvré à la construction du Burkina. Notre plus grand souci est que ces travaux finissent le plus rapidement possible afin d’améliorer le niveau de desserte en eau potable de la population à partir du barrage de Yakouta que nous avons nous même construit".

Une expertise ivoirienne a été chargée d’analyser les effets de l’incendie sur la qualité du travail. "Les résultats de l’analyse nous parviendront au plus tard dans deux semaines. Même s’il le faut, nous reprendrons le château afin d’offrir un travail de meilleure qualité qui va servir pour toute la vie", a ajouté M. Sabil. Pour le chef du projet AEP de Dori, Patrice Kaboré, il faut rester optimiste car le rythme de travail permet d’espérer la fin des travaux d’ici à fin mai. C’est d’ailleurs ce délai-défi qui a été retenu par l’ensemble des acteurs. Quant au conseiller technique, Ignace Somé, il a recommandé "d’aller avec précaution tout en assurant un suivi rapproché des travaux afin d’éviter un abandon du chantier".

D’un montant global de 225 millions de F CFA, le château-d’eau de Dori devra assurer la moitié des besoins en eau potable de la population jusqu’en 2015 à partir du barrage de Yakouta. D’une capacité de stockage de 26,5 millions de m3, ce barrage est opérationnel depuis juin 2004. Le coût du projet s’élevait à plus de 2 milliards 500 millions de F CFA. Fruit de la coopération entre le Burkina et la République de Chine, ce barrage va permettre la mise en valeur des terres en aval et autour de la retenue. Il permettra également d’assurer une source permanente pour l’abreuvage de l’important cheptel dont regorge la zone.

Fatouma Sophie OUATTARA (sofifa 2@yahoo.fr)
Sidwaya

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