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Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

Publié le mardi 1er juillet 2014 à 01h59min

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Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

Oumarou Savadogo, Professeur titulaire de l’Ecole Polytechnique de Montréal, est un grand avocat de la cause des énergies renouvelables, notamment l’énergie solaire sur laquelle il a mené plusieurs travaux de recherche. Dans l’entretien qu’il a bien voulu nous accordé lors son récent passage à Ouaga, le Pr Savadogo n’est pas passé par quatre chemins pour démontrer l’importance de l’énergie en général et solaire en particulier pour les pays en développement comme le nôtre. Avec lui, il a également été question de projets et programmes destinés à former une masse critique suffisante de techniciens et ingénieurs en énergie solaire en vue de booster le développement du secteur et partant, celui de la région, de l’Afrique. Car, le Professeur Savadogo a une certitude : « A l’origine était l’énergie et l’énergie dans le cas de l’Afrique est indispensable parce que beaucoup de choses sont à construire et les investissements ne peuvent pas avoir d’effets positifs quand il n’y a pas d’énergie. On ne peut pas avoir une industrie digne de ce nom qui va respecter l’aspect du développement durable si les questions énergétique ne sont pas résolues de façon concertée, de façon responsable et efficace ». Grande interview exclusive.

Lefaso.net : Peut-on savoir l’objet de votre présence au pays ?

Oumarou Savadogo : Je suis là dans le cadre de l’institut de formation en technologie solaire appliquée, qu’on essaie de mettre au Burkina Faso pour les pays de l’UEMOA (ndlr : Union économique et monétaire ouest-africaine). Donc c’est un institut qui sera créé au Burkina pour les pays de l’UEMOA. C’est un projet qui est financé par le gouvernement du Canada et mis en œuvre par l’école polytechnique du Canada avec les partenaires africains à savoir le Mali et le Sénégal et les autres pays de l’UEMOA

Lefaso.net : Où en êtes-vous au juste avec ce projet ?

Oumarou Savadogo : On en est au démarrage parce que c’est un projet qui découle de projet précédent où on a installé à l’université de Ouagadougou des programmes de techniciens supérieurs et de licence professionnelle de 2006 à 2011. Et suite à ce succès, on a soumis donc un deuxième projet pour créer un institut de formation en technologie solaire appliquée pour les pays de l’UEMOA.

Lefaso.net : Qu’est- ce qui est prévu dans le cadre de ce deuxième projet ?

Oumarou Savadogo : Ce qui est prévu dans ce deuxième projet, c’est développer des programmes, ensuite faire le recrutement d’étudiants dans les différents pays de l’UEMOA qui viendront faire la formation à Ouagadougou et d’autre part c’est avoir la mobilité des enseignants des différents pays pour qu’ils viennent dispenser les cours à Ouagadougou. En outre, on a des projets pilotes, en particulier au Burkina Faso, au Mali et puis au Sénégal qui sont les pays partenaires durant l’accompagnement et la réalisation de ce projet-là.

Lefaso.net : Quel est le budget et la durée du projet ?

Oumarou Savadogo : Le projet sera mis en œuvre jusqu’en 2018. C’est un projet de cinq ans qu’on a commencé l’année dernière. C’est un projet de trois millions de dollars avec la contribution de l’école polytechnique et puis le financement qui vient du gouvernement du Canada par l’agence canadienne de développement internationale (l’ACDI).

Lefaso.net : Les Etats de l’UEMOA ne participent-ils pas au projet ?

Oumarou Savadogo : En fait, c’est l’UEMOA qui est notre partenaire principal, en particulier le département de l’enseignement supérieur et le département de l’énergie qui sont d’ailleurs nos premiers partenaires dans le sens où ils ont accepté parrainer ce projet-là qui les intéresse beaucoup parce que cela soutient aussi leur projet qui est l’Initiative Régionale en Energie Durable (IRED) qui est relativement ambitieux pour installer des quantités énormes d’énergie dans les pays de la sous-région dont près 55% seront d’origine solaire.

Lefaso.net : Combien d’étudiants comptez-vous former au cours de ces cinq ans ?

Oumarou Savadogo : On commence avec une cinquantaine d’étudiants la première année pour atteindre ensuite cent étudiants par année à la fin du projet. Ces étudiants seront formés au niveau D.U.T (ndlr : Diplôme Universitaire de Technologie) et au niveau Licence professionnelle. Après on prendra 20% de ces étudiants, c’est-à-dire les meilleurs pour les amener au niveau Master I et Master II pour avoir des ingénieurs en technologie solaire appliquée.

Lefaso.net : Ces programmes sont-ils accessibles aux étudiants démunis ?

Oumarou Savadogo : Oui, le programme est accessible aux étudiants démunis parce qu’en fait ce sont les mêmes frais d’inscriptions à l’université de Ouagadougou. Les étudiants s’inscrivent comme à l’université de Ouagadougou. Sauf qu’à notre niveau, c’est sur sélection de dossiers que nous retenons les étudiants. Par exemple cette année il y a eu environ une soixantaine de candidature et on a finalement retenu 25 étudiants.

Lefaso.net : Y -a-t-il des étudiants qui viennent d’autres pays de la région parmi les 25 que vous avez retenus ?

Oumarou Savadogo : Non. Présentement, nos sessions ne concernent que les étudiants Burkinabè. C’est à la rentrée prochaine qu’on va commencer justement à recruter les étudiants d’autres pays.

Lefaso.net : Pour revenir aux autres projets que vous avez menés, quels sont les résultats que vous avez obtenus ?

Oumarou Savadogo : Actuellement, on a plus de deux cent étudiants qui sont sur le marché au Burkina Faso. Il y en a qui sont dans d’autres pays. Certains ont été formés en tant que techniciens supérieurs et d’autres en tant licenciés professionnels. Ils évoluent dans les secteurs privés, les secteurs paragouvernementaux, dans les organismes internationaux et certains ont également créé leur propre entreprise.

Lefaso.net : Cela a donc été un projet porteur….

Oumarou Savadogo : Oui, ç’a été un projet porteur au vu du succès qu’on a eu. Cela n’a pas été facile au départ, dans le sens où quand on commençait les démarches en 2004, le solaire n’était pas très bien vu. Le solaire n’était pas la priorité au niveau du développement. Mais, à l’époque nous avions dit qu’il n’était pas raisonnable d’envisager le développement des pays africains en général et du Burkina en particulier, sans avoir de compétences au niveau de l’énergie solaire parce que l’énergie solaire, à mon sens, est une source d’énergie incontournable pour le développement de nos Etats. Je ne dis pas que l’énergie solaire ferra tout, mais compte tenu de l’importance du gisement solaire important que regorgent ces pays je ne vois comment on peut résoudre les problèmes énergétiques sans l’intégrer dans les politiques.

Lefaso.net : Mais, qu’est ce qui expliquait au juste cette réticence vis-à-vis du solaire ?

Oumarou Savadogo : Ça correspondait en fait à l’attitude un peu partout en Afrique aussi et pratiquement dans le monde où le solaire était perçu comme une source d’énergie marginale, se coût était très élevé. Et les énergies classiques ne lui faisaient pas également une part belle parce que c’était une sorte de concurrence par rapport aux énergies renouvelables. Donc, tous les maux étaient dirigés vers l’énergie solaire mais on voit maintenant que c’est l’une des sources qui en termes de développement et en terme d’accroissement est la plus importante et dont le coût baisse de façon importante. Pour vous donner une idée, dans les années 1980 le watt coûtait environ 20 dollars et actuellement on est en dessous de 1 dollar le watt. Donc, il y a un effort important qui a été fait au niveau de la technologie et qui a contribué à diminuer de façon importante le coût et la baisse du coût continue encore et on pense que dans quelques années le solaire sera très compétitif par rapport aux sources d’énergies classiques. Et même actuellement quand on prend un pays comme le Burkina Faso, en fonction du type d’installation, le solaire est nettement plus compétitif que les énergies issues des sources classiques. En plus on a une certaine autonomie comparativement aux sources d’énergies classiques.

Lefaso.net : Notre pays rencontre des difficultés énergétiques et cette année a été particulièrement difficile avec de beaucoup de délestages. Comment comprenez-vous cela ?

Oumarou Savadogo : Il faut être conscient de l’impact de la forte demande sur la situation. J’ai cru comprendre en fait que la demande augmente de 17% par année. C’est une pression très énorme au niveau de l’infrastructure. Pour subvenir à de tels besoins il faut évidemment que l’infrastructure suive, alors qu’il est très difficile que l’infrastructure suive au même niveau que les besoins. Et c’est cela qui explique le décalage entre les besoins et les délestages que vous observez. Ce n’est pas seulement un problème du Burkina. Beaucoup de pays en Afrique connaissent des problèmes de délestage parce que c’est une des régions du monde ou vous avez la demande énergétique la plus importante.

Lefaso.net : Parlant de diversification des énergies pour des pays comme le Burkina, quelle source d’énergie faut-il prioriser ?

Oumarou Savadogo : Si on prend de façon générale les pays africains très ensoleillés comme le Burkina, je pense qu’une priorité sur l’énergie solaire ne serait pas une mauvaise chose parce que le gisement est là. Il y a certes des défis technologiques liés à l’énergie solaire, mais ces défis peuvent être résolus. Il y a beaucoup de recherche et développement qui amènent à des situations où un pays peut avoir dans son assiette énergétique une contribution solaire très importante. L’énergie solaire présente une certaine sécurité, compte tenu de sa disponibilité. Personnellement, je pense que les pays africains doivent prioriser l’énergie solaire. Parce que quand on regarde l’évolution des demandes énergétiques et les besoins de consommation, l’on se rend aisément compte que les produits pétroliers vont devenir de plus en plus inaccessibles en termes de coût d’abord. A partir de ce moment-là, ce n’est pas un bon choix de baser son approvisionnement énergétique sur les énergies fossiles. Dans ce contexte, l’énergie solaire devrait donc jouer un rôle important dans un pays comme le Burkina et de façon générale dans les pays de l’UEMOA. Et l’UEMOA a bien compris cet enjeu en développant l’idée de l’IRED (l’initiative régionale en énergie durable).

Lefaso.net : Qu’est-ce qui explique votre engagement pour cette question des énergies, notamment renouvelables et en particulier le solaire ?

Oumarou Savadogo : Ces questions énergétiques sont une passion pour moi, j’ai toujours cru que l’énergie solaire en Afrique est une composante indispensable, même au temps où le solaire était complètement marginalisé. C’est la première raison. La deuxième raison, on se rend compte actuellement que la plupart des grands problèmes environnementaux du monde sont liés aux questions énergétiques. Actuellement nous fonctionnons essentiellement sur la base du pétrole qui a été découvert dans les années 60-70. Or, quand on regarde bien, l’on se rend compte que la consommation dépasse les réserves de pétrole. Et c’est là que se pose la question du coût de la facture énergétique. Cela pose aussi la question de l’efficacité énergétique. Parce que la question énergétique, ce n’est pas seulement de produire, d’augmenter le nombre des centrales, mais c’est aussi une question d’efficacité énergétique. C’est la troisième raison qui m’amène à penser que l’énergie solaire est incontournable si on veut avoir un développement durable coordonné et assurer le bien-être de tout un chacun. Et dans ce contexte, quand on parle de développer des centrales solaires, de développer de nouvelles centrales sans intégrer l’efficacité énergétique, cela risque d’être un échec. Il faut donc responsabiliser les utilisateurs de telle façon qu’ils sachent que quand on laisse une ampoule allumée sans raison valable, c’est un gaspillage d’énergie. Un jour j’ai posé en classe la question à mes étudiants à Montréal pour savoir qui avait laissé une ampoule allumée chez lui. Il y a un étudiant qui m’a dit qu’il avait effectivement oublié d’éteindre une ampoule dans sa cuisine. Je lui ai demandé quelle était la puissance de sa lampe et m’a dit qu’elle faisait cent watts. « Mais combien de temps restes-tu à l’école ? », lui ai-je encore demandé. Il me répond « généralement dix heures ». Alors Je dis à mes étudiants : si vous prenez ces cent watt vous multipliez par dix, ça fait mille watt/h par jour, cela fait 1kwh par jour. Supposons que dans la région de Montréal il y ait un million de personnes qui aient oublié une ampoule de cette puissance pendant la même durée. Ça fait donc 1kwh multiplié par 1 million et cela donne 1million de kwh. Alors que si les gens avaient éteint, on économiserait donc 1million de Kwh d’énergie. Et si on étale cela sur toute l’année, peut-être qu’on n’aurait pas besoin d’avoir une centrale supplémentaire, même si c’est une petite centrale. Et en ce moment, l’on parle d’efficacité énergétique qui est liée au comportement du consommateur. Il s’agit pour le consommateur de faire attention à sa consommation d’énergie et de ne pas l’utiliser quand il n’en a pas besoin. Ainsi, chaque fois que l’on sort d’une chambre, on éteint la lumière. De même quand on part d’un bureau, on éteint la lumière. Et quand on fait la somme de toutes ces attentions, ce sont des économies d’énergie énormes. Par ricochet, l’on évite au pays d’avoir toujours à courir pour l’installation de centrales qui n’est pas la solution en soi. C’est simplement de trouver d’autres sources d’énergie pour pouvoir satisfaire à nos besoins parce que quand on regarde dans l’histoire, les sources d’énergies s’ajoutent : le gaz naturel n’est pas venu chasser le pétrole et l’énergie solaire ne viendra pas pour chasser d’autres sources d’énergie mais va compenser un peu. Mais, si nous ne faisons pas attention au niveau de la consommation de l’énergie, au niveau de l’efficacité énergétique, on ne pourra pas résoudre le problème énergétique. Donc l’efficacité énergétique est au centre de toute cette diversification parce que l’énergie solaire amène justement à prendre conscience. Quand quelqu’un veut faire une installation solaire chez lui, on lui demande d’abord ses besoins. Et quand on demande ses besoins de consommation et c’est justement pour pouvoir faire l’installation en fonction de son utilisation courante. C’est une forme de responsabilisation, d’efficacité énergétique qu’on demande aux utilisateurs.

A-t-on vraiment plus d’efficacité énergétique avec les énergies renouvelables que les énergies classiques ?

Oumarou Savadogo : Avec les énergies renouvelables, on a la responsabilité d’inclure l’efficacité énergétique, sinon on risque d’avoir une consommation qui va être relativement plus élevée. Parce que quand vous prenez le solaire, l’idéal c’est d’avoir une utilisation décentralisée, c’est-à-dire qu’une famille par exemple a son installation, son système de stockage, et on la responsabilise au niveau de la maintenance et au niveau de l’utilisation. C’est le cœur même de l’efficacité énergétique. Si on fait des centrales et qu’on n’informe pas, on ne sensibilise pas la population au niveau de l’efficacité énergétique, cela risque de ne pas résoudre fondamentalement le problème. Parce que là, on ajoute de l’énergie et les gens la gaspille. Alors que dans la logique du développement durable, ce n’est pas du tout cela qu’il faut faire. Il faut plutôt responsabiliser les utilisateurs pour parvenir à une efficacité énergétique. Donc, le développement des énergies renouvelable mène à cette efficacité énergétique parce qu’elle conduit à une forme de responsabilisation des utilisateurs, des consommateurs. Ce qui n’est pas le cas avec les sources d’énergies classiques où quand on utilise de l’énergie l’on ne se demande même pas d’où elle vient. On l’utilise de façon incontrôlée parce que tout simplement on a l’énergie qui est devant nous et on ne se pose pas la question de sa source. Généralement, c’est quand elle ne marche pas que l’on indexe le producteur comme étant responsable. Ce qui n’est pas du tout le cas des énergies renouvelable parce que les utilisateurs sont intégrés dans l’installation des systèmes. Cela responsabilise plus les utilisateurs et assure une certaine efficacité énergétique.


Lefaso.net : Parlez-nous un peu des potentialités énergétiques de l’Afrique ?

Oumarou Savadogo : Les potentialités énergétiques de l’Afrique sont énormes et très diversifiées. Vous avez par exemple à l’est, en Ethiopie ou au Kenya, la géothermie. La géothermie est l’utilisation de la chaleur. Généralement la géothermie se trouve dans des régions où on a des activités sismiques relativement importantes. Vous allez avoir des zones sous le sol où vous avez des gisements de chaleur relativement important. A partir du moment où on a ce qu’on appelle la géo-thermo-température où on peut avoir des centaines de degrés il est possible d’utiliser ces températures élevées soit pour faire de la vapeur et ensuite faire la transformation en électricité comme les centrales classiques. Ensuite vous avez aussi l’énergie éolienne dans les régions côtières ou dans les régions ballonnées. Par exemple au Kenya il existe beaucoup de champs éoliens qui sont en train de se développer. Il ne faut pas aussi oublier la côte ouest africaine où des pays qui sont côtiers peuvent avoir un champ éolien relativement important. Puis, vous avez évidemment le solaire. Pour vous en donner une idée il y a un projet qui a été mis en place au départ par le club de Rome pour faire des installations de systèmes hybrides, solaire, géothermique, éolien et photovoltaïque avec l’hydroélectricité pour alimenter aussi bien les pays nord africains à savoir le Maroc, la Tunisie, l’Algérie et le Proche-Orient à savoir Israël, la Jordanie et la Palestine et dont l’excédent va être exporté en Europe pour les besoins des Européens. C’est un projet d’envergure qui montre bien l’importance du gisement solaire en Afrique. Et en ce moment, selon certaines régions africaines, vous allez voir la possibilité de faire ce qu’on appelle le solaire thermodynamique, c’est-à-dire construire des centrales thermiques parce que le gisement solaire dépasse les 1950 ou 2000 kwh par km2 par jour. Et le Sahara est bien indiqué pour cela. Si vous allez au nord du Burkina, du Niger ou du Mali, il y a des possibilités d’installer des centrales thermodynamiques. Vous avez aussi la biomasse, vous savez que c’est la première source qui a été utilisée depuis que l’humanité existe et encore en Afrique c’est la première source d’énergie. L’on a le bois de chauffe, le charbon de bois à partir de la biomasse. Evidemment, cette biomasse cause des dommages irréversibles en Afrique avec la désertification et peut-être il y a des possibilités d‘utiliser et de domestiquer cette biomasse par plusieurs approches en allant par l’utilisation de la biomasse qui est la façon la plus économique, la partie effective parce que le rendement est plus important, ou bien en passant par le biocarburant dont j’espère que pour l’instant il faut vraiment faire des recherches relativement bien adaptées pour pouvoir identifier les sources les plus importantes. Vous avez également au niveau de cette biomasse la possibilité d’essayer ce qu’on appelle la quatrième génération de valoriser la biomasse pour soit directement avoir des biocarburants ou bien une symétrie à partir des sucres de canne pour obtenir du carburant qu’on va utiliser directement dans les véhicules. Il y a évidemment des débats qui se font entre la rentabilité de ces biocarburants par rapport aux rendements et les impacts environnementaux, mais il est quand même moins possible de façon locale en analysant bien évidemment les différentes composantes, de pouvoir identifier la façon la plus approprier de rendre efficace aussi bien au niveau environnemental qu’au niveau purement rendement, conversion en énergie utilisable. Dans le cadre de la biomasse il y a deux filières. Il y a la filière qui utilise par exemple les sucres tels que la canne à sucre qui est la voie la plus développée et vous avez la voie qui utilise les oléagineux tels que l’huile de colza qui est beaucoup plus développée en Europe. Je pense que présentement celle qui est la plus développée c’est la voie canne à sucre. Quand on voit par exemple au Brésil, compte tenu de l’histoire de ce pays, où les populations utilisent directement le biocarburant qui vient de la canne à sucre pour les véhicules. Et suite à des mesures indépendantes de certains organismes, on s’est rendu compte que la pollution a diminué de façon importante en utilisant ce type de biocarburant. Donc il y a quand même des aspects positifs qui se dessinent à moyen et à long terme. Mais ce qui serait important, c’est d’avoir une politique intégrée, une stratégie de développement intégrée qui tient compte de ces différents points, des différents aspects énergétiques dont l’Afrique dispose. Ce qui serait dommage c’est de prendre des décisions dans la précipitation parce que l’Afrique a la chance et peut-être la malchance de n’avoir pas des infrastructures encore bien installées. Ce qui lui donne la chance de pouvoir développer ces infrastructures de façon coordonnée et d’avoir un site énergétique bien complémentaire et très efficace, aussi bien en termes de besoin qu’en termes d’impact environnemental. Parce que compte tenu de l’augmentation des populations en Afrique et de l’effet de la pollution à l’échelle mondiale, l’on ne doit pas négliger l’aspect environnemental, sinon cela risque d’être un perpétuel recommencement parce qu’on se rendra compte des accidents environnementaux et des dégâts irréversibles.

Lefaso.net : Avez-vous observé au niveau des Etats des convergences en termes d’actions pour développer au mieux toutes ces potentialités ?

Oumarou Savadogo : Oui, il y a des actions de convergence mais ces actions sont peu perceptibles. On a l’impression les actions sont ponctuelles au niveau de chaque pays. Il faut avoir des actions consensuelles au niveau sous régional. Dans le cadre par exemple de l’Afrique de l’ouest, il y a l’UEMOA et puis la CEDEAO. Dans ces cadres, l’on peut avoir des résultats immédiats, mais les pays ont tendance à croire que ce sont des organismes qui sont lourds en termes d’opération. Donc, les pays ont tendance à vouloir agir seuls. Mais, compte tenu des besoins énormes et des ressources qu’il faut pour satisfaire ces besoins et pour aussi avoir des impacts positifs au niveau régional, je pense que passer par l’intermédiaire de ces organismes régionaux est souhaitable et nécessaire. Parce qu’au niveau des pays, je pense personnellement que les ressources sont limitées et les actions qu’on va prendre au niveau d’un pays sans concertation avec les autres pays peuvent ne pas avoir un effet positif. En Afrique de l’ouest on a justement la chance d’avoir ces organismes, on en a aussi l’équivalent en Afrique de l’Est et en Afrique centrale. On pourrait commencer justement par ces organismes régionaux et ensuite avoir une concertation au niveau africain pour avoir des effets positifs. La question de l’énergie est primordiale. Pas parce que je suis dans le domaine mais on ne peut pas penser un développement sans énergie. A l’origine était l’énergie et l’énergie dans le cas de l’Afrique est indispensable parce que beaucoup de chose sont à construire et les investissements ne peuvent pas avoir d’effets positifs quand il n’y a pas d’énergie. On ne peut pas avoir une industrie digne de ce nom qui va respecter l’aspect du développement durable si les questions énergétique ne sont pas résolues de façon concertée, de façon responsable et efficace.

Lefaso.net : Toujours dans le cadre de la promotion des énergies, notamment renouvelables en Afrique, pensez-vous que des initiatives privées comme le Salon international des énergies renouvelables de Ouagadougou (SIERO) peuvent-elles apporter quelque chose ?

Oumarou Savadogo : Dans le souci de la sensibilisation des populations, des forums comme le SIERO sont indispensables à la responsabilisation et à la diversification de l’utilisation des sources énergétiques, en particulier celles renouvelables. Parce que les énergies renouvelables sont jusqu’à présent des énergies un peu exotiques. Il faudrait justement qu’elles sortent de ce carcan là pour devenir des énergies de type populaire parce que par définition ce sont des énergies populaires. On peut faire des centrales, mais la vocation même des énergies renouvelables, c’est d’être des énergies populaires, c’est-à-dire que chaque utilisateur peut avoir son installation. Et on a besoin d’un forum pour sensibiliser les populations de l’efficacité de ces choses, de nos besoins, des virages pour aller vers l’utilisation de ces ressources. Cela nous amène une fois encore, non seulement à notre responsabilisation devant l’utilisation de ces énergies mais aussi à la diversification de ces sources pour ne pas compter que sur les systèmes centralisés de production et de distribution d’énergie comme dans le schéma classique. Et cela amène à ce qu’on appelle le (…) où par le schéma classique on a un producteur qui distribuer aux utilisateurs et les utilisateurs se posent pas la question d’où vient l’énergie à la limite. C’est le producteur et le distributeur qui s’occupent de ce volet-là. Avec la philosophie de ce que l’on appelle le (…), on intègre l’utilisateur qui est aussi potentiellement un producteur. Par exemple quelqu’un qui a une installation solaire chez lui, ou bien une éolienne qu’il installe à domicile, ou bien un digesteur, ou bien qui produit du biogaz et il se trouve que dans le cas de l’énergie solaire photovoltaïque il peut avoir un compteur réversible ou pendant le jour il donne de l’énergie à la compagnie qui fait la distribution et il distribue au réseau et pendant la nuit il va prendre du réseau. Et à la fin du mois, le compteur réversible va faire le bilan entre ce qu’il a fourni au réseau et ce que le réseau lui a fourni. Et aussi souvent quand on regarde par exemple le cas de l’Allemagne, on se rend compte que les utilisateurs avaient ce qu’on appelle un bilan positif. C’est-à-dire que c’est la compagnie d’électricité qui leur donne en retour un chèque lié à l’énergie qu’ils ont fournie aux citoyens. Là la compagnie d’électricité peut penser qu’elle perd. Mais, au fond ce n’est pas une perte parce cela évite à la compagnie d’électricité de faire des délestages. Ce qui est une bonne chose pour les utilisateurs et pour l’image même de la compagnie productrice et distributrice d’électricité. Deuxième avantage, cela évite à la compagnie de courir toujours à la recherche de nouvelles centrales pour satisfaire les besoins. Parce que si vous avez une installation en moyenne de 2 kwh par habitation et que vous avez un million d’utilisateurs, vous avez deux mégawatts. Si vous étendez cela sur l’ensemble d’un pays on peut avoir simplement vingt mégawatts. Donc vous allez éviter de construire une centrale de vingt mégawatts parce que les utilisateurs potentiels ont déjà des installations qui compensent justement ces vingt mégawatts.

Lefaso.net : Dans le cadre de la dynamisation du SIERO, il est prévu la mise en place d’un conseil d’administration et vous êtes pressenti pour être le président de ce Conseil...

Oumarou Savadogo : C’est un honneur pour moi d’être pressenti président du conseil d’administration parce que j’ai vu la première édition du SIERO et j’ai été très surpris agréablement par le dynamisme des membres du comité d’organisation et du président en particulier qui ont permis d’avoir un forum de cette envergure en Afrique. Et je suis convaincu de la pertinence de ce type de forum, pour non seulement réunir différents partenaires ou producteurs des énergies renouvelables mais aussi pour sensibiliser le public. Cette interaction entre acteurs et la sensibilisation du public sont, à mon sens, incontournables, si l’on veut réussir le virage énergétique au XXIe siècle. Et je souhaite que ce genre de forum soit soutenu par les autorités du pays, et en Afrique et même à travers le monde pour qu’il devienne un forum incontournable pour la question des énergies renouvelables.

Lefaso.net : Vous étiez attendu à la dernière édition et finalement on ne vous a pas vu. Que s’est-il passé ?

Oumarou Savadogo : Je ne suis pas venu parce que j’ai eu des contraintes de mon emploi du temps académique parce j’avais un certain nombre de cours à dispenser, des examens et je ne pouvais pas m’absenter. Et en plus, il me fallait préparer la session d’été où je devais donner des cours sur la technologie solaire appliquée. Tout cela a fait que je n’ai pas pu honorer le rendez-vous de Ouagadougou. Je m’en excuse sérieusement parce que j’ai manqué un grand évènement auquel je crois profondément. Je suis prêt à m’investir pour le rayonnement international de ce forum, même s’il est actuellement demandé aux autorités de s’impliquer parce que cela fait une bonne visibilité, une bonne vitrine pour le Burkina Faso et pour la sous-région.

Lefaso.net : Au-delà de cette disponibilité à soutenir le SIERO, nourrissez-vous d’autres projets pour le Burkina ou pour l’Afrique ?

Oumarou Savadogo : Mon investissement se situe dans le cadre des technologies solaires appliquées avec l’installation de programmes à l’université de Ouagadougou qui fonctionnent bien. Il y a maintenant l’institut que nous sommes en train de mettre en place. En plus des occupations à l’école polytechnique, c’est un défi majeur. Il s’agit de faire en sorte que cet institut devienne une référence au niveau africain et international. Au niveau pratique, je fais beaucoup de promotion de telle façon que les jeunes puissent avoir la capacité de s’investir dans le domaine de l’énergie solaire. Personnellement, j’ai une installation solaire à Ouagadougou où je m’affranchis d’avoir à utiliser de façon permanente l’électricité de la SONABEL. Cette installation existe depuis quelques années et fonctionne très bien. J’encourage les gens individuellement parce que même si les coûts d’investissement au départ sont un relativement élevés, cela se révèle avantageux à la longue. Comme vous le savez, les panneaux solaires ont une durée de vie minimale de 25 ans. Les autres composantes d’une installation solaire comme les batteries sont plus sensibles. Mais, si vous avez des équipes compétentes qui vous font les choses dans les normes avec un bon dimensionnement, c’est vraiment un investissement qui vaut la peine. Parce que l’utilisation des énergies renouvelables comme le solaire nécessite une discussion entre la personne spécialiste et l’utilisateur pour pouvoir faire une installation adaptée aux besoins. Et c’est en cela que la formation d’étudiants au Burkina Faso sur le solaire est capital.

Lefaso.net : Les énergies renouvelables, à vous entendre, sont donc incontournables pour le développement des Etats africains…

Oumarou Savadogo : Je crois profondément aux énergies renouvelables et à l’énergie solaire en particulier. L’énergie solaire est incontournable dans le développement de l’Afrique qui est en marche. La question de l’énergie est vraiment une question importante dans ce développement. Je suis toujours optimiste en ce qui concerne l’Afrique. Aux jeunes africains, je demande d’avoir confiance en l’avenir car, l’Afrique est l’un des continents qui ont beaucoup de marges de progrès, au regard notamment des potentialités dont ils regorgent. La jeunesse africaine a le devoir d’avoir une vision à moyen et long terme du devenir du continent parce qu’ils ont l’âge avec eux. Et s’ils croient en l’avenir, l’Afrique sera le continent du futur.

Entretien réalisé par Grégoire B. BAZIE

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Vos commentaires

  • Le 1er juillet 2014 à 05:25 En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

    Merci Professeur. Mais tant que nos projets de développements seront conçus par les bailleurs de fonds et en particuliers les français pour l’Afrique francophone comme le Burkina, il sera très difficile que les projets voient le jours sauf si la France y a son compte.cela presque 20 ans qu’on répétait à longueur de journée qu’ on nous répétait tous les jours que l’énergie solaire n’etait pas rentable, patati patata.
    J’ai honte pour ces pauvres dirigeants qui se disent décideurs et n’agissent pas pour l’intérêt de leur peuple. Ils se remplissent les poches pour des projets bidons qui n’enrichissent que les industriels du nord . Comme ceux qui osent le contraire sont assassinés alors on préfère la misère de son propre peuple ai celui du maître . Pourquoi seuls les dirigeants africains ont cette mauvaise idée de ne penser qu’à leur intérêt personnel d’abord ? L’intérêt du peuple "on s’en tampis"

  • Le 1er juillet 2014 à 07:00, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

    - Professeur OUMAROU SAVADOGO, c’est ce qu’on appelle cultiver un champ déjà semé en pensant que rien n’est semé. Je vous félicite et je profite vous donner un exemple : il y a l’IGEDD à l’UFR/SEA de l’Université de Ouaga qui forme dans ce sens. Les enseignants sont constamment absents à leurs cours et vous venez superposer une autre structure de même nature au lieu de chercher à ce que celle déjà existante soit plutôt fonctionnelle. On a l’impression que chacun cherche à construire son petit empire de sorte qu’on aura à faire à une multitude de petits empires dispersés partout, toutes concurretielles les unes les autres. Allez-y voir le Professeur KOULDIATY qui est à la base de la création de l’IGEDD et aujourd’hui il ne se préoccupe pas de savoir que les enseignants dispensent leurs cours ou pas. Je ne parle même du Ministre OUATTARA qui, pour moi doit être relevé !

    NB : IGEDD = Institut du Génie de l’Environnement et du Développement Durable

    Par Kôrô Yamyélé

    • Le 1er juillet 2014 à 09:58, par Le Baobab En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

      Merci Professeur pour la passion que vous avez pour les énergies renouvelables en particulier l’énergie solaire.Je vous informe que l’Etat et la SONABEL sont sur un chantier de construction d’une centrale solaire photovoltaique d’une puissance de 20 à 30 MW à Zagtouli,côté ouest de la ville de ouagadougou.C’est une première en Afrique et j’estime que vos conseils et votre experience seront utiles pour la reussite du projet.Cette puissance sera injectée sur le reseau national interconnecté .Dès que cette centrale sera operationnelle,les étudiants de votre institut pourront y faire des stages et l’énergie solaire connaitra son expansion aussi bien au Burkina que dans toute l’Afrique. (Les Africains aiment voir avant de s’engager)

    • Le 1er juillet 2014 à 12:34, par Omer En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

      Quand les prof adopte la politique comme première activité et deviennent des hommes d’affaire, quel temps peuvent-il avoir pour l’enseignement ? Ils ont 1000 activité à la fois et l’enseignement publique et leur dernière urgence puis qu’il n’y a aucun contrôle.

    • Le 22 juillet 2014 à 15:06, par Énergie Solaire pour tous En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

      Un projet précédent dénommé Technologies solaires appliquées au Burkina Faso (TSA-Burkina) avait été financé par le gouvernement du Canada et Polytechnique Montréal et mis en œuvre par Polytechnique Montréal et ces partenaires Burkinabès (UdeO et IRSAT) à l’UdeO de 2005 à 2011. Ceci a permis de développer des programmes de formations techniques et former à ce jour plus de 200 professionnels praticiens de niveaux universitaires (License professionnelle) au Burkina dans le domaine des Technologies Solaires Appliquées. Le recrutement s’effectue sur dossier d’étudiants détenteurs des Bacc scientifiques et techniques. Les programmes développés sont devenus des programmes permanents de l’UFR -SEA (Unité de Formation et Recherche en Sciences Exactes et Appliquées) de l’UdeO). Ceci s’est fait bien avant que certains instituts qui sont dans d’autres domaines de formations se mettent à considérer certains aspects du solaire dans leur formation. Le nouveau projet que les jeunes bacheliers en sciences et techniques des papys de l’UÉMOA pourront bénéficier est une suite logique de ce qui a été fait de 2005 à 2011. En plus ce projet permet l’installation d’un programme de Master professionnel (Diplôme d’ingénieurs en Technologies Solaires Appliquées ) pour les meilleurs étudiants qui auront réussi leur License professionnelle.

  • Le 1er juillet 2014 à 08:38 En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

    Merci professeur. J’ajoute que le solaire est notre petrole. on peut faire l’agriculture, nous eclairer,faire la cuisine,la medecine
    etc avec le solaire.

  • Le 1er juillet 2014 à 09:40, par somé placide En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

    Merci professeur pour tout ce que vous faite pour soutenir le développement de l’Afrique en général et celui du Burkina Faso en particulier. Merci aussi d’avoir éclairé la lanterne du public sur la thématique

  • Le 1er juillet 2014 à 09:47, par Mohamed En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

    Merci à vous pour cet article. Je suis intéressé de rentrer en contact avec le Professeur et aimerais avoir son contact svp.

  • Le 1er juillet 2014 à 11:34, par KANAZOE En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

    l’IGEDD est un institut qui a de très bon projet de formations ; mais depuis un certain temps j’ai l’impression que les gens (corps professoral) s’est endormi. très peu de rigueur depuis un certain temps. les plus f=grands absent sont d’ailleurs les enseignants membres de l’administration de l’institut. mon appel va donc au Directeur de l’institut, lui demandant de taper sur la table et d’avoir un regard sur les activités de son ecoles. il y ’a trop d’espoir qui son noyer a cause des t=retards. merci chers à vous je suis de la promotion 2011 de l’IGEDD

  • Le 1er juillet 2014 à 12:54, par verité vérité En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

    selon mes informations le véritable problème de l’énergie au Burkina et de toutes ces initiatives c’est l’ami du frère de l’autre. Sans le changement vous prêchez dans le désert. Vivement le changement !

  • Le 1er juillet 2014 à 14:38, par Rasta ya clairement En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

    Nous avons un gisement solaire important au Burkina mais je pense que le probleme du solaire se trouve au niveau de l’accessibilte des equipements de qualite (surtout les batteries). J’ai eu a investir une forte somme (4,6 millions CFA pour etre exacte) pour le solaire a domicile mais a l’heure ou je vous parles je continue a payer la SONABEL (consommation de la nuit). Mon probleme ne se trouve pas au niveau des plaques solaire mais plutot au niveau du stockage d’energie (bank de batterie) pour alimente la maison pendant la nuit. J’ai exige des batteries de qualite au promoteur et en contre partie j’ai acepte payer le prix. Au bout du compte j’ai eu des batteries qui ont lache apres deux mois de fonctionnement (j’utilise la marque esteca comme controleur de batterie et la marque Victron comme convertisseur/chargeur de batterie). Je ne cherche pas a decourager les gens a investir dans le solaire, je veux juste que les promoteurs du solaire sachent que si les gens ne veulent pas se lancer c’est pas parcequ’ils ne veulent pas investir, c’est plutot parcequ’il ya un risque eleve qu’on vous installe un faut systeme solaire au prix d’un bon systeme solaire. Bon nombre d’equipement solaires au Burkina sont des immitations des originaux. La seule facon d’etre sure d’avoir un bon equipement solaire est de faire votre achat directement en europe ou en chine (en exigeant la first quality). Malheureusement peu de gens dispose des moyens pour le faire. Mes collegues qui ont voulu faire comme moi ont vite refuge l’offre du promoteur au vu de mon echec. Je reconnais neanmoins avec prof Savadogo que l’energie solaire est a promouvoir dans un pays comme le notre (ou l’energie est une denree rare) mais a condition que tous les intervenants jouent pleinement leur role sans tricherie ou recherche de gain maximal. Webmaster, laisse passe car c’est un appelle aux promoteurs de l’energie solaire a mieux faire.

    • Le 22 juillet 2014 à 14:21, par Énergie Solaire pour tous En réponse à : Professeur Oumarou Savadogo : « Les énergies renouvelables, en particulier le solaire, sont incontournables pour le développement des Etats comme le Burkina »

      Bonjour,
      Au stade actuel de la technologie des batteries solaires, il n’est pas pensable qu’un système de stockage solaire ne dure pas au moins deux ans si le système est bien dimensionné, bien installé avec un bon choix du type de batteries. Je vous suggère de me faire parvenir les informations sur votre installation (puissance installée en kW, type de panneaux, de régulateurs, d’onduleurs, ect. et leur puissance unitaire) ; vos besoins d’utilisation de l’énergie par jour (nombre de lampes, frigo, ventilateurs, télévision et tout autre appareil électrique incluant leur puissance individuelle, leur nombre, la durée d’utilisation de chaque composant, etc.). Merci aussi de m’indiquer la ville ou localité de votre installation pour me permettre d’évaluer le gisement solaire. Je ferai votre dimensionnement et vous indiquera si votre installation peut répondre correctement à vos besoins incluant les périodes sans soleil où vos besoins de stockage. Je vous suggérerai un nouveau système de stockage(type de batteries à acheter, avec au moins deux ans de garantie). Il faudrait ensuite que vous prenez contact avec un opérateur de votre choix qui pourra respecter les conditions d’installation avec les coûts qu’il vous proposera.
      Merci de croire au solaire.

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