LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

ASFA-Y # TP Mazembé : Un sursaut d’orgueil pour se qualifier

Publié le vendredi 11 février 2005 à 09h03min

PARTAGER :                          

L’ASFA-Y, le triple champion du Burkina devra faire tomber lourdement (au moins 3-0) le Tout-Puissant Mazembé au 4 -Août, samedi prochain pour espérer poursuivre sa route en Ligue africaine des champions. Ce n’est pas de la tarte mais la résignation n’est pas "Jaune et vert".

Depuis le lundi dernier, John Eshun, le coach de l’ASFA-Y et ses poulains se sont installés au stade du 4-Août pour leurs séances de répétition en attendant d’accueillir le TP Mazembé. A chaque session on s’essaie à trouver les chemins des buts. Car dans la tête de Eshun il n’y a pas de doute : "mon équipe se doit de présenter un visage résolument offensif". D’ailleurs, il espère bien que les visiteurs vont lui faciliter la tâche. "Pour ce match retour, les rôles seront, je le crois, inversés. A Lubumbashi, nous avions joué un peu plus à la défensive. A Ouaga, ce sera au tour du TP Mazembé de se défendre", a-t-il prédit.

Et comment le technicien de l’ASFA-Y compte-t-il organiser les siens pour une sortie gagnante ? John Eshun préfère jouer à la discrétion. "Je ne vous livrerai pas mon plan de bataille. L’adversaire arrive jeudi (l’interview a eu lieu mercredi) il va sans doute vous lire" , nous a-t-il chuchoté d’un ton plaisantin. Puis il devient plus sérieux avant de nous dire : "Nous avions corrigé nos erreurs commises là-bas".

Le mercredi soir l’ASFA-Y a joué un match interne opposant une équipe A à une équipe B. A la fin de la séance, le staff technique a imposé l’épreuve de tir au but aux joueurs. La qualification de l’ASFA-Y peut passer par là. Si le match venait à se solder par un score de 2-0 pour le club burkinabè, on passera aux tirs au but. Voyant que ses protégés s’exercent à cela le président de la section football de l’ASFA-Y Issa Nana a lâché : "Pourquoi les joueurs se fatiguent-ils ? On ne va pas en arriver là. L’ASFA-Y se qualifiera bien évidemment". Un optimisme qui se doit d’être dilué au vu de certaines réalités.

Ce qui fait peur

L’ASFA-Y est une équipe réputée à l’aise quand elle évolue sur un terrain adverse. Elle se doit de jouer sa qualification devant son public. La pression est double. Il y a d’abord le poids des deux buts mais aussi le public qui manque souvent de la patience. Fort heureusement le président central de l’ASFA-Y, Simon Kafando a affirmé que les dirigeants se sont gardés, à leur niveau d’en rajouter à la pression. Mais personne n’est dupe. Les dirigeants sont les premiers à vouloir de la victoire et les joueurs le savent.

L’autre handicap de l’ASFA-Y et non des moindres, c’est cette stérilité sur le front offensif. Mais le coach John Eshun avoue : ses attaquants ne sont le plus souvent que des pétards mouillés. Comment donc remonter deux buts dans ces conditions ? Et mieux le mercredi soir l’ASFA-Y, supporters, dirigeants, staff technique ont eu de grosses frayeurs pendant la séance d’entraînement. Suite à un choc, son attaquant craint par les Congolais, Moussa Mohamed est touché à la cheville. Séance tenante, "le doc", Hamadé Ouermi est dépêché en pharmacie pour trouver de quoi requinquer le joueur rapidement. Il ne faut surtout pas que le doute s’installe.

Car à l’infirmerie du club, on sait que Issouf Sanou revient de deux jours de repos médical et que Djibril Compaoré est loin d’être rétabli à 100%. Et avec trois cas sur les bras, les esprits auraient pu être marqués. L’ASFA-Y, pour ce match n’a pas un moral de rêve . Le nul blanc que l’équipe a ramené, dimanche dernier de Koudougou lors de son match en retard comptant pour la 7e journée du championnat face à la très modeste formation de l’ASEC-K y est pour quelque chose.

Les atouts de l’ASFA-Y

Le Tout-Puissant Mazembé va arriver à Ouagadougou après avoir accumulé la même fatigue liée au voyage que l’ASFA-Y à l’aller. De Lubumbashi, les Congolais remonteront à Kinshasha pour prendre un vol à destination de l’Afrique du Sud. Puis de là, ils rallieront une des capitales des pays voisins du Burkina, Abidjan ou Cotonou avant d’arriver à Ouaga. A coup sûr, ils seront diminués. Déjà le président Simon Kafando disait : "au vu du match livré à Lubumbashi, nous pensons que l’adversaire est à notre portée". Et si en plus le TPM accuse la fatigue avant le match, imaginez les chances de l’ASFA-Y.

Mieux, les Congolais étaient poussés par 30 000 supporters qui savent jouer le rôle de 12e homme. A preuve, après le match-aller certains joueurs de l’ASFA-Y, une fois dans leur chambre, se sont mis à répéter les chants des supporters congolais. "TP...Mazembé" T...Mazembé ! "TP....Mazembé !" les entendait-on fredonner. Autant dire que les supporters marquent même l’adversaire.

Malheureusement pour le TPM, elle sera orpheline à Ouaga. Elle ne sentira pas cette poussée de son public et forcément il lui manquera quelque chose. L’ASFA-Y a peut-être des ennuis en attaque mais en défense, elle aborde le match avec sérénité. En effet, elle récupère son élément pion, le Nigerien Alhassane Ismaël. Ce dernier, on se rappelle avait été écarté du groupe pour défaut de qualification.

A présent tout est entré dans l’ordre. Ismaël Alhassane retrouvera sa place. Il sait que beaucoup d’espoirs reposent sur lui. Et pour être à la hauteur, il a travaillé seul en plus des séances collectives pour être en pleine possession de ses moyens. Et cela rassure. Car, la plus grosse erreur de l’ASFA-Y sera de prendre un but.

Jérémie NION
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique