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Ministère de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire : la campagne sèche 2013-2014 en chiffres

Publié le lundi 23 juin 2014 à 03h00min

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Ministère de l’Agriculture et de la sécurité alimentaire : la campagne sèche 2013-2014 en chiffres

C’est le ministre de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, Mahama Zoungrana qui a été à « l’honneur » au point de presse du gouvernement ce jeudi, 19 juin 2014. Outre le bilan provisoire de la campagne agricole de saison sèche 2013-2014 et la situation de la campagne agricole 2014-2015, le ministre a également décliné les perspectives de son département.

40.000 tonnes de céréales, 51.000 tonnes de tubercules et 850.000 tonnes de produits maraîchers. Ce sont-là, les « résultats provisoires » annoncés par le chef du département de l’agriculture, Mahama Zoungrana, abordant le bilan provisoire de la campagne agricole sèche. Le bilan définitif des grandes plaines que sont entre autres, la vallée du Sourou, Bagré, la vallée du Kou, Banzon sera fait d’ici à la fin juin 2014, a annoncé M. Zoungrana. Lancée le 29 novembre 2013 à Komsilga dans la région du centre, la campagne agricole de saison sèche vise à accroître les productions agricoles et à renforcer les capacités d’adaptation des acteurs face aux changements climatiques en mettant l’accent sur l’agriculture irriguée. « Cette campagne sèche prévoyait une production supplémentaire de 70.000 tonnes de céréales, 88.500 tonnes de tubercules et 1.200.000 tonnes de cultures maraîchères », a rappelé le ministre Mahama Zoungrana. Pour atteindre les objectifs, l’Etat a mis à la disposition des producteurs, des intrants, des équipements et bien d’autres appuis estimés, selon le ministre, à environ 2 milliards 100 millions de francs CFA.

La campagne agricole 2014-2015 jugée « disparate »

Lancée le 16 mai dernier à Koukouldi dans la région du Centre-ouest, la campagne agricole de saison humide 2014-2015 est qualifiée de « disparate » par le ministre Mahama Zoungrana. Cinq millions sept cent mille tonnes de céréales sont attendues. Pour cela, indique le ministre, le gouvernement a consenti des efforts, via son département, en mettant à la disposition des producteurs, et à coût « fortement » subventionné, 183 tonnes de semences de base, 12. 000 tonnes de semences de variétés améliorées toutes spéculations confondues, 27.900 tonnes d’engrais minéraux, 24.700 équipements et 11.700 animaux de trait pour un coût estimé à 25 milliards de francs CFA. A en croire M. Zoungrana, à la date du 10 juin 2014, on pouvait noter que les opérations de préparation des sols, d’épandage de la fumure organique et de labour se poursuivaient dans l’ensemble des régions, principalement dans la Boucle du Mouhoun, du Centre-est et de l’Est. « Le taux de réalisation des semis allait jusqu’à 25% mais il restait relativement faible dans le Sahel, le Nord et le Centre-nord », a souligné le ministre, ajoutant qu’à ce jour (en référence à la date du 10 juin), il y a une intensification des semis avec les dernières pluies, estimant à environ 60% le taux de réalisation des semis.

La place des « boutiques témoins »

Le bilan a montré l’efficacité des « boutiques témoins » sur le plan alimentaire. Ce qui a conduit le gouvernement non seulement à décider de leur maintien mais aussi d’augmenter le nombre qui passe de 158 à 182, depuis 31 mai dernier. Le coût estimé de cette opération jusqu’au 31 décembre 2014 (échéance en principe) est de 14 milliards, a indiqué le ministre avant d’ajouter que ces « boutiques témoins » dans les quartiers de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso ainsi que dans les chefs-lieux de province ont montré leur efficacité en terme de contribution à la stabilité des coûts des produits. Toute chose qui est, conclu-t-il, importante pour le renforcement de la capacité de la sécurité alimentaire.

Une « Brigade mobile d’irrigation » pour d’éventuelles poches de sécheresse

Pour parer à d’éventuelles poches de sécheresse au cours de la campagne agricole, le ministère de l’agriculture et de la sécurité alimentaire mettra, selon Mahama Zoungrana, 45 « brigades mobiles d’irrigation de complément » et 17. 000 tubes PVC. Selon les explications, la brigade mobile d’irrigation est un tricycle muni d’une motopompe qui peut se déplacer de commune en commune pour être déployé sur les champs qui pourraient souffrir de sécheresse. « C’est une technologie innovante qui marche déjà dans les régions du plateau central, du centre-nord et du Sahel », a déclaré le ministre.

Comment se fait la répartition des intrants … ?

Une fois les intrants arrivés dans les communes, il y a un comité qui est chargé de les gérer. Ce comité est composé du responsable de l’agriculture de la commune, d’un représentant de la mairie, d’un représentant de la chambre régionale d’agriculture et d’une représentante des femmes. Au niveau de la répartition, c’est aussi le « même » comité sur la base des fiches remplies par le premier comité mais, cette fois-ci, assisté, cette fois-ci, d’un opérateur privé.

Prévention des conflits entre éleveurs et agriculteurs

L’implication du département se « résume » en l’application de la loi foncière, indique le ministre. « Votée en 2009 (la loi sur le foncier, ndlr), son application se pose en termes, d’abord de capacités des communes à pouvoir gérer les transactions foncières ; parce les services fonciers ruraux au niveau des communes ne fonctionnement pas. Il en est de même des commissions foncières villageoises dans les différentes zones », explique le ministre de l’agriculture. Il a indiqué que son département est en train de déployer un dispositif pour soutenir la mise en place de ces services fonciers ruraux, en complément de ce que le projet MCA a déjà fait au niveau d’un certain nombre de communes. En plus de cela, poursuit-il, il y a d’autres actions de concertation ; l’autre défi étant la question de la coordination interministérielle de tout ce qui est relatif à la question foncière (c’est une question transversale). Il a, en outre, souligné qu’il faut renforcer le climat de concertation entre les acteurs professionnels au niveau de la base. Les gouverneurs, a-t-il confié, sont en train d’entreprendre des tournées dans ce sens, pour renforcer le dialogue entre les communautés à la base.

Le département de l’agriculture, en perspectives

Mahama Zoungrana a révélé que dans une perspective, à court terme, de gestion durable de l’accès des producteurs aux facteurs de productions, son département a entrepris l’élaboration d’une stratégie en matière d’intrants et d’équipements agricoles. Cette stratégie, souligne-t-il, est assortie d’un plan opérationnel. « La question de la disponibilité, mais aussi de l’accessibilité des intrants et équipements se pose. Au cours de nos différentes sorties, c’est vraiment cela la principale préoccupation des producteurs ; ce qui nous conduit à élaborer cette stratégie et voir comment on peut prendre des mesures pour assurer la disponibilité en quantité et en qualité des intrants à travers notamment une centrale d’achat pour rendre disponibles les équipements agricoles pour les producteurs » a expliqué M. Zoungrana.

Le programme national de gestion des terroirs (PNGT), dont la 3ème phase a été lancée par le Président du Faso, le 29 mai dernier, est une autre perspective du département en charge de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. Ce projet, dont le coût est estimé à environ 47 milliards 21 millions, couvre toutes les 13 régions. Soutenu par la Banque mondiale, il « va » renforcer les capacités des communes rurales en termes d’investissements socio-économiques, agricoles mais aussi sur d’autres secteurs. C’est un programme qui, à en croire le ministre, est important pour le renforcement des communes .

Toujours dans ce chapitre, on note le projet de développement rural intégré du plateau central (PDRI-PC) d’un coût d’environ 10 milliards francs CFA et accompagné par la Banque islamique de développement (BID) qui vise à renforcer les réalisations en matière d’agrandissement de bas-fonds, de pistes rurales, d’infrastructures de stockage et de conservation dans cette région.
Il est également prévu le lancement d’un projet intitulé « NEERTAMBA », soutenu par le FIDA (Fonds international pour le développement de l’agriculture) d’un coût de 56 milliards qui doit toucher les régions du nord, le centre-nord et l’Est. Ce projet aura pour objectif de renforcer les capacités de ces zones en matière de sécurisation foncière, d’infrastructures de stockage et d’aménagement de bas-fonds etc. Pour le ministre, plusieurs autres projets ont bénéficié des financements additionnels de la part de partenaires du gouvernement comme la Banque mondiale et la coopération taïwanaise.
Selon lui, tous ces projets et programmes visent à renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle et la réduction de la pauvreté à travers différentes réalisations.

Oumar L. OUEDRAOGO

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