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Festival « Nomad Express » : Offrir un canal d’expression aux artistes nationaux

Publié le samedi 31 mai 2014 à 00h32min

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Festival « Nomad Express » : Offrir un canal d’expression aux artistes nationaux

Du 2 au 8 juin 2014 aura lieu à Ouagadougou la 2e édition du Festival Nomad Express. Initié par l’artiste burkinabè résident aux Etats-Unis, Olivier Tarpaga, le festival mettra sur scène plusieurs artistes de domaines différents qui viendront du Japon, de la République de Chine Taiwan, de la Colombie, de l’Ouganda, des Etats-Unis, du Brésil et du Burkina Faso. Des concerts, des conférences et des expositions vont meubler le temps de ce festival. Dans cette interview, Olivier Tarpaga explique davantage le projet du festival.

Lefaso.net : Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je m’appelle Olivier Tarpaga. Je suis compositeur, danseur, chorégraphe, consultant en art du spectacle, professeur au département de danse de l’Université de Colombus aux Etats-Unis. Je suis aussi professeur de musique dans la même université. Je travaille beaucoup dans les universités et dans des régions des Etats-Unis. J’ai une compagnie de danse contemporaine que je dirige avec mon épouse. J’ai aussi deux ensembles musicaux qui s’appellent « Dafra Drum » et « Dafra Kora Band ». Le premier ensemble fait dans la musique burkinabè et l’autre fait de la musique acoustique. J’ai créé ces ensembles afin de montrer une autre face de la musique africaine.

Comment devient-on un professeur de danse ou de musique aux Etats-Unis surtout quand on est Africain ?

J’avais une carrière internationale assez connue. Depuis les années 90 au Burkina, j’ai eu à faire des tournées en Europe, en Amérique du Sud alors que j’appartenais à des troupes burkinabè. En voyant les festivals auxquels j’ai participé et surtout les personnes qui m’ont formé, cela a donné une plus-value à ma carrière. Cela a beaucoup milité à mon embauche à l’Université de Colombus.

Arrivé là-bas, j’ai dû perfectionner mon anglais et travailler dur afin de m’adapter au contexte. Je me suis autocritiqué afin de m’améliorer. J’ai aussi été recommandé par des artistes reconnus et des directeurs de départements qui m’ont vu sur scène et qui ont pu apprécier positivement mes prestations.

Le département de danse de Colombus est le plus influent aux Etats-Unis. Le Campus compte plus de 60 000 étudiants. C’était vraiment un honneur d’avoir du travail dans cette université. Je suis actuellement le responsable de la section « african ensemble ». J’ai remplacé à ce poste un Ghanéen qui avait le grade de docteur.

Vous êtes là pour parler du festival Nomad Express. Pouvez-vous nous parler de votre projet ?

Nomad Express est le festival des arts multiples. Parce que je tiens compte de ma personnalité multiple. Je suis un danseur et chorégraphe. Indépendamment des danses traditionnelles du Burkina que je maîtrise, je vis très bien de la danse contemporaine. Je suis aussi un percussionniste très inspiré par Adama Dramé. Je suis également un homme de théâtre car j’ai été très bien formé dans la troupe les Bourgeons du Burkina. J’ai joué dans des pièces écrites avec Théodore Kafando. J’ai été formé par Issaka Sawadogo, Ildevert Méda et bien d’autres personnes. Malheureusement nous n’aurons pas cette année la plateforme théâtre parce que celui avec nous voulions travailler n’était plus disponible à la dernière minute.

J’aime aussi la cuisine parce que pour moi c’est un art. Je veux amener un élément cuisine. En plus de cela, j’aime aussi le cinéma. J’ai joué dans « Indépendant ». C’est ce qui explique le fait que je parle d’arts multiples. C’est en référence à ma personnalité multiple.

Comment va concrètement se passer le festival ?

Il n’y aura pas de compétitions. Ce sera peut-être pour les éditions à venir. Nous allons juste rester à la plateforme festival. Pour cette année, nous allons mettre l’accent sur le mentorat. Personnellement, je pense que la formation est de qualité au Burkina Faso. Nous allons sélectionner une short liste d’artistes émergents en danse, en musique, en art plastique afin de les mettre ensemble sur scène. Ils vont se former pendant deux semaines par des artistes qui viendront du Japon, des Etats-Unis et d’ici. Parmi les formateurs, nous avons Kanzaï pour la musique, Sahab Koanda, le roi des poubelles, qui va s’occuper de l’art plastique.

L’ouverture du festival aura lieu le 2 juin au Centre national du spectacle et des arts (CENASA) à partir de 16h. Il y aura un concert de kokojazz, qui est l’orchestre de Sahab Koanda, Jacob Salem qui fait du rock en mooré. Il est prévu une conférence sur le thème : « Art et la diplomatie ». Ce sera le 3 juin en partenariat avec le département Art, gestion et administration culturelle (AGAC) de l’Université de Ouagadougou. Nous voulons que les étudiants comprennent qu’il existe une force de la diplomatie culturelle au plan international. Car là où le djembé ou le pied du danseur entre, la cravate de l’ambassadeur n’entre pas forcément là-bas. On voulait forcément parler de la force de la diplomatie et l’art.

Comment sont sélectionnés ceux qui participent aux formations dispensées ?

J’ai fait confiance à des artistes établis ici au Burkina et qui connaissent mieux le terrain que moi pour me proposer des éléments. La formation se passe à l’école de danse contemporaine d’Irène Tassembédo en qui, j’ai d’ailleurs fait confiance pour la danse. Pour le mentorat, nous avons confié deux musiciens à chaque formateur. La sélection était vraiment serrée.

Des artistes vont également se produire. Quels sont les grands noms pour cette édition ?

Il y aura effectivement le grand concert live qui aura lieu le 7 juin au Jardin de la Musique Reemdoogo. La vedette de cette soirée sera Jah Verity, qui s’est fait un nom dans le reggae. Il y aura Maï Lingani, Kanzaï et beaucoup d’autres artistes.

Quelles sont les innovations de cette édition ?

Pour cette année, nous avons introduit le mentorat. Nous avons voulu innover dans le milieu du showbiz. La formation va porter sur l’entreprenariat dans l’art. L’objectif est que les gens comprennent qu’il existe un aspect intellectuel dans l’art et qu’ils arrêtent de penser qu’un danseur est le raté de la famille.

Quels sont les sites sur lesquels vont se dérouler les spectacles ?

Les spectacles vont se dérouler au CENASA, le CDC (Centre de développement chorégraphique), le Reemdogo, l’Ecole de danse Irène Tassembédo (EDIT).

Un mot…

J’invite le public à sortir nombreux pour découvrir les richesses culturelles dont regorge le Burkina Faso surtout dans le domaine de l’art. Le festival est organisé pour permettre aux artistes de s’exprimer car j’ai rencontré de nombreux musiciens burkinabè très talentueux et qui restent cloisonnés au plan national par manque de canal de promotion.

Jacques Théodore Balima

Lefaso.net

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