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Plaidoyer en faveur de la planification familiale : L’UNFPA- Burkina s’engage

Publié le vendredi 23 mai 2014 à 02h30min

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Plaidoyer en faveur de la planification familiale : L’UNFPA- Burkina s’engage

Dans le cadre de la semaine nationale de la planification familiale, le Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA) a eu une séance de plaidoyer auprès des populations dont des leaders communautaires, dans le District sanitaire de Kombissiri. C’était le 21 mai 2014, où des communications et sketchs éminemment interpellateurs ont été servis.

Cette semaine nationale de la planification familiale allant du 19 au 25 mai 2014 dans toutes les régions sanitaires de notre pays, intervient dans le cadre du 7è programme de coopération entre l’UNFPA et le gouvernement burkinabè. Une semaine marquée par des services sans frais en matière de planification familiale. Durant la semaine en effet, les produits contraceptifs dont des implants, des injectables, des pilules, sont gratuits. Il s’agit de produits dont l’utilisation permet d’éviter les grossesses non désirées et de planifier ainsi par l’espacement d’au moins deux ans, les naissances d’enfants.

Mais ces produits ne sont assez pas connus. Et quand ils le sont, leur utilisation peine à être effective et répandue. D’où la nécessité de mener une sensibilisation, un plaidoyer. Toute chose à même de faire connaître au mieux les bienfaits de ces produits, et de favoriser leur acceptation.
C’est du moins, dans cette dynamique que s’inscrit l’action de l’UNFPA qui accompagne le gouvernement burkinabè pour la mise en œuvre du programme national de santé de la reproduction. Un accompagnement assis notamment sur la fourniture de produits contraceptifs, le renforcement de la qualité de l’offre de soins au niveau des formations sanitaires et sur la déconcentration des services au niveau communautaire.

Attirer l’attention des populations sur les quatre ‘’trop’’

Pour cette semaine particulièrement, précise Dr Olga Sankara, Représentante assistante de l’UNFPA au Burkina Faso, il est question d’attirer l’attention des communautés et sur les problèmes qui sont liés à la santé de la reproduction (grossesses trop précoces, trop rapprochées, trop nombreuses, trop tardives), et sur les opportunités qu’offre la planification familiale. C’est du moins, à cet effet qu’est intervenu le plaidoyer du jour auprès « des leaders communautaires qui, selon Dr Olga Sankara, sont très écoutés ». Et ceci, « afin que le message soit relayé, que les hommes comprennent l’intérêt et les avantages de la planification familiale, et qu’ils adhèrent à cette stratégie et autorisent leurs femmes à venir dans les formations sanitaires pour les utiliser », a-t-elle précisé. L’objectif à terme, étant l’instauration de la pratique de la planification familiale. Une planification qui, selon elle, « permet de lutter de façon drastique contre la mortalité maternelle ».

En effet, confie Dr Isabelle Bicaba, Directrice de la santé de la famille, 40% des décès maternels surviennent du fait d’avortements clandestins de grossesses non désirées. Il y a donc lieu, précise-t-elle, « de prendre toutes les dispositions pour que les femmes qui ne veulent pas d’enfants n’aient pas de grossesse ». Dans ce sens, un accent particulier doit être mis sur l’approche avec les hommes afin de les convaincre quant aux multiples bienfaits des méthodes contraceptives. Pour ce qui est du cas de Kombissiri, « Les hommes constituent vraiment l’obstacle en ce qui concerne l’offre de méthodes contraceptives » dit déplorer Dr Jean Ouédraogo, Médecin-chef (MDC) du District sanitaire de Kombissiri. Et à cette séance du 21 mai, ils - mis à part les quelques leaders communautaires – n’ont vraiment as répondu présents dans la salle qui a été prise d’assaut par les femmes venue très nombreuses.

Des effets secondaires, oui ; mais des exagérations aussi

Mais l’autre réalité, c’est que certaines des femmes qui utilisent ces méthodes contraceptives s’en plaignent. Il est notamment reproché à ces méthodes d’obstruer la survenue de grossesse voulue après leur utilisation. Ce que conteste la Directrice de la santé de la famille. En effet, précise-t-elle, « tous les produits que nous donnons sont réversibles, sauf la ligature des trompes et la vasectomie ».

Malheureusement, dit avoir remarqué Dr Jean Ouédraogo, « quand les femmes mettent les méthodes contraceptives, même un petit mal qui n’a rien à voir avec le produit, elles vont mettre cela sous le coup de l’utilisation de ces méthodes ». Pour lui, « les femmes gonflent de façon disproportionnée les effets secondaires des méthodes contraceptives ». Toutefois, précise le MDC, « Nous ne nions pas les effets secondaires, mais comparés aux avantages, ils sont largement dépassés ». En effet, il est démontré que l’utilisation des méthodes contraceptives instaure la planification familiale qui donne d’avoir une famille plus épanouie où maman et enfants se portent bien. En tout cas, Bintou Compaoré confie avoir pu espacer la naissance de ses enfants, « le premier à cinq ans, le 2è à sept ans et le troisième à huit ans ». « Je me sens bien avec le planning familial avec ma famille », a-t-elle ajouté.

Les prix des produits contraceptifs réduits

A ce jour, il convient, selon le MDC du District de Kombissiri, d’étendre les méthodes de longue durée à l’ensemble des CSPS. Actuellement, c’est seulement dans les CSPS ayant en leur sein des sages-femmes que ces méthodes de longue durée sont administrées. Il s’agit de méthodes qui durent cinq ou 10 ans, en l’occurrence le dispositif intra-utérin, dont le conseil requiert de l’agent de santé, des compétences plus poussées.

En attendant, les prix de ces produits contraceptifs sont considérablement réduits pour faciliter leur accessibilité financière. C’est du moins, ce qu’a confié la Directrice de la famille, avec la précision que « l’implant qui était à 1 000 FCFA, est maintenant accessible à 500 FCFA ».

Signalons que la position de l’Eglise catholique – celle de la retenue - par rapport aux méthodes contraceptives, s’est invitée aux débats du jour. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les échanges auront permis de clarifier certains aspects de la planification familiale et d’aplanir certaines divergences y relatives.

Fulbert Paré

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