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Sud-Ouest : la paroisse de Kampti a soufflé ses 75 bougies

Publié le mercredi 9 février 2005 à 07h36min

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Débutées le 4 janvier 2004, les activités commémoratives du jubilé de diamant de la paroisse de Kampti ont pris fin dimanche 30 janvier 2005 par une grande messe célébrée par l’évêque du diocèse de Diébougou Mgr Jean-Baptiste Somé.

Cette célébration solennelle a connu la présence du gouverneur de la région du Sud-Ouest, du haut-commissaire du Poni, du maire de Gaoua et d’honorables députés à l’Assemblée nationale.

A l’occasion de ce jubilé de diamant, les fils et filles de Kampti se sont fortement mobilisés pour louer et glorifier le Seigneur pour ces 75 années de grâces. Ils sont venus des quatre coins du Burkina et de la Côte d’Ivoire pour participer pleinement à cette fête jubilaire. Avant le début de la célébration eucharistique, le curé de la paroisse de Kampti l’Abbé Antoine de Padoue Pooda a fait un bref historique de sa paroisse.

Selon lui, l’histoire de la paroisse Ste Thérèse de l’Enfant Jésus de Kampti a commencé le 9 novembre 1929 à Bomoï, village lobi situé à 59 km de Kampti. En effet, c’est là que s’installèrent tout d’abord Mgr Esquerre et les Pères Ferrage et Galland après une prospection jusqu’à Nako et Malba. Mais la tension qui régnait à l’époque entre les habitants de Bomoï a fait dire à l’administration coloniale de Gaoua que ce lieu n’était pas propice pour un début d’évangélisation. C’est ainsi que ces prêtres se sont retrouvés à Kampti le 18 janvier 1930 après une autre prospection."Et depuis, la paroisse a connu, certes des difficultés, mais surtout beaucoup de grâces comme en témoignent les 4000 chrétiens et 350 catéchumènes que compte la paroisse" dira l’abbé Antoine de Padoue Pooda. Il a donc invité l’Eglise-famille de Dieu de Kampti à rendre grâce et à marcher dans le renouveau. Tel était d’ailleurs le thème de l’année jubilaire.

De nombreux prêtres venus des diocèses de Diébougou, Koudougou et Ouagadougou ont concélébré la messe avec l’évêque. La liturgie du jour invitait à l’humilité, à l ’allégresse et à la joie. Dans son homélie, Mgr Jean-Baptiste Somé a exhorté les fidèles de la paroisse à louer Dieu de tout leur cœur "car depuis 75 ans déclara-t-il, sans se lasser, Dieu notre Père appelle chaque habitant de la région à venir partager son bonheur" .

Toujours selon l’évêque, avec une patience admirable, Dieu a voulu que la population de la région prenne le chemin qui conduit à Jésus notre salut et notre bonheur. Et ce bonheur, ajoutera l’Evêque, l’homme ne le trouve que dans le don de soi-même, un don a priori sans condition, sans retour aux prochains et surtout aux pauvres et aux démunis. Le bonheur exigé par Jésus-Christ exige donc un grand renoncement, c’est pourquoi beaucoup hésitent à s’engager. Et, selon l’Evêque, les 4000 fidèles de la paroisse en 75 ans d’évangélisation n’est pas peu. Ce petit peuple pauvre qui a pour refuge le nom du Seigneur fera sûrement tout pour étendre l’Eglise de Dieu. Il a aussi rappelé que la paroisse de Kampti du haut de ces 75 ans et 1ère du diocèse a vu le couronnement de l’action missionnaire dans la région : création de plusieurs paroisses, ordination de 5 prêtres et vœux de 2 sœurs tous originaires de la paroisse, formation de plusieurs catéchistes etc, "tout cela, c’est l’œuvre du Seigneur qui a mis la main sur Kampti." Pour terminer, l’Evêque a rendu hommage à tous les missionnaires, religieuses et agents pastoraux qui ont œuvré et continuent d’œuvrer pour la paroisse. Et plusieurs de ces missionnaires blancs et religieuses des premières heures de la paroisse ont fait le déplacement pour l’occasion.

Il faut noter, que des chorales venues de Ouagadougou, Gaoua et Bouna ont tenu à apporter une touche particulière à la célébration. Mais avant le bouquet final, la cité de Kampti a vibré pendant une semaine au rythme d’activités culturelles et sportives.

Une série de conférences sur" le phénomène de grossesse en milieu scolaire et sensibilisation sur le VIH/Sida" , "l’évangélisation du pays lobi, rétrospectives, prospectives et perspectives" et "les défis du développement socio-économique du pays lobi dans un contexte de mondialisation et de globalisation" a été donnée les 23, 27 et 28 janvier 2005. Un concours d’art culinaire, une compétition en danse traditionnelle lobi, la finale de la coupe du renouveau et la pose de la première pierre de la nouvelle église le samedi 29 janvier étaient également au programme ainsi qu’un concert de chorales et une soirée culturelle.

Après la messe le 30 janvier, des troupes venues de Nako, Dimbolo et Gaoua ont assuré les réjouissances populaires dans la soirée. C’était une grande occasion pour nos "Indiens" de faire sortir leurs arcs, carquois et plumes pour faire travailler leurs muscles après avoir ingurgité des calebassées de dolo, ce breuvage dont ils raffolent tant.

Pour emprunter les termes de l’Evêque, la fête était "magnifique" et "fantastique".

Clarisse HEMA
Sidwaya

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