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Apollinaire Siengui Ki, DG de la SONABEL : « Nous ne cherchons pas à faire du business sur les pénalités de retard mais à dissuader les mauvais payeurs de factures »

Publié le mardi 29 avril 2014 à 00h34min

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Apollinaire Siengui Ki, DG de la SONABEL : 	« Nous ne cherchons pas à faire du business sur les pénalités de retard mais à dissuader les mauvais payeurs de factures »

Le Directeur Général de la Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL), Apollinaire Siengui Ki était l’invité, ce dimanche 27 avril 2014, de l’émission ‘’Point de Vue’’ de la Radiotélévision du Burkina. Le DG Ki s’est prononcé à l’occasion sur plusieurs questions relatives à l’énergie dans le pays en général et à l’l’électricité dont sa société est principale productrice et distributrice en particulier. Actualité oblige, les délestages et la récente mesure de suspension des pénalités de retard pour les règlements des factures ont été naturellement évoqués dans l’entretien.

Sur la question des délestages, l’on retient des explications du directeur général que ce n’est pas de gaieté de cœur qu’ils sont opérés. Les délestages s’expliquent, à ses dires, par les difficultés que la SONABEL éprouve à répondre à la forte demande des consommateurs en cette période de pointe, avec une demande en énergie qui dépasse largement l’offre. Un problème devenu chronique à cause de la faible capacité d’investissement de la société pour satisfaire une demande en consommation sans cesse croissante des clients. Le DG a avancé un taux d’accroissement annuel de la demande de l’ordre de 13%. Ce qui est très difficile à combler à court et moyen terme pour une société aux ressources financières limitées comme la SONABEL. Ainsi, la société a beau faire ses efforts d’investissements estimés à 130 milliards de francs CFA de 2008 à 2013 ; ils restent insuffisants pour suivre le rythme de l’accroissement des besoins en électricité. De facto, les délestages deviennent inévitables. A écouter le patron de la SONABEL, pour que l’on parle véritablement dans notre situation de la fin définitive des délestages, il faut que l’on arrive à une situation où l’offre énergétique double, voire triple les besoins de consommation. Là en cas de difficultés ou de pannes sur le réseau de distribution, l’on peut toujours pourvoir aux besoins de consommation avec l’énergie disponible qui peut être dans le réseau défaillant.

Interconnections électriques et Komsilga

Dans le cadre de l’augmentation de l’offre énergétique du pays, les interconnections électriques, notamment celle avec la Côte d’Ivoire a été abordé. Ce projet n’est pas selon le DG Ki, contrairement à ce que certains pourraient penser, un échec. Mieux, il apporte énormément, à l’en croire, à l’offre énergétique actuelle quoi que limitée. Ainsi, l’interconnection avec la Côte d’Ivoire a permis d’assurer en 2013 42% de l’offre énergétique du pays, ce qui représente beaucoup.

Il en est de même pour le projet des centrales thermiques à Komsilga dont la production à l’heure actuelle permet de couvrir autour de 40% les besoins du Centre de consommation de Ouagadougou. Tous ces projets, à entendre le directeur général de la nationale d’électricité ont leur importance dans les efforts fournis pour répondre au mieux aux attentes des Burkinabè en matière d’électricité.

« Pas de pressions politiques sur la SONABEL »

La SONABEL a annoncé la suspension du paiement des pénalités de retard pour les règlements des factures pour la période allant du 28 avril au 31 mai 2014. A combien la société évalue le manque à gagner avec cette mesure ? En réponse à cette question, le directeur général a laissé entendre que le paiement des pénalités de retard par les clients n’était pas un moyen pour la SONABEL de s’enrichir. « Nous ne cherchons pas à faire du business avec le paiement des pénalités de retard, mais un moyen pour dissuader les clients qui traînent à payer leurs factures », a-t-il indiqué. Apollinaire a expliqué que le non-paiement dans le temps par un nombre important de clients était une source supplémentaire de difficultés de trésorerie pour la SONABEL qui jusqu’à l’année dernière produisait à perte, avec un manque à gagner de l’ordre 13 F CFA sur le coût de revient de chaque kilowatt produit. Mais, le gouvernement a pris des mesures en 2013 qui visent à résoudre ce problème de production à perte de la société. Ces mesures sont censées entrer pleinement en application au cours de cette année 2014. Mais, la SONABAL subit-elle des pressions politiques ? Là-dessus, le DG Ki assure que sa société a jusque-là fonctionné normalement sans pression politique.

Grégoire B.BAZIE

Lefaso.net

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