LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Sacré Chedou Ouédraogo : la foi et l’optimisme, un remède efficace

Publié le lundi 7 février 2005 à 08h31min

PARTAGER :                          

Sacré Chedou Ouédraogo, c’est cet auteur des faits divers que beaucoup d’auditeurs et auditrices de radio Burkina ou de radio France Internationale connaissent. Victime d’une maladie qui a failli le paralyser, il est aujourd’hui sur ses pieds. Homme de foi et d’optimisme, il s’est ouvert à Sidwaya Magazine.

SM. : Quel est votre état de santé ?

S.C.O. : J’ai appris pendant ces longs mois de difficultés, qu’il ne faut jamais perdre patiente ni espoir et s’alarmer de ce que la maladie paraît être. La foi et l’optimisme sont un don de Dieu ; et grâce à cela je puis aujourd’hui dire que tput va bien.

S.M. : Mais vous avez toujours des séquelles de la maladie !

S.C.O. : Entre être totalement paralysé et marcher avec des séquelles, vous préférez laquelle de ces situations ?
Je remercie le ciel de ce qu’il me guérira entièrement, totalement.

S.M. : Depuis le début de votre maladie jusqu’à votre évacuation, beaucoup de choses ont été dites en son temps. Avec le recul qu’en pensez-vous ?

S.C.O. : Je pense que tout ce qui a été dit à l’époque est dans un cas quelque chose de normal. Je suis un homme de média qui a la chance d’être connu et accepté par beaucoup de Burkinabé. Je deviens donc de ce fàit le frère ou l’ami de tous ces genslà. Je ne dis pas qu’il n’ y a guère de personnes qui ne m’aiment pas ! Dans tous les cas lorsqu’un frère, un ami ou un ennemi tombe malade soit on lui souhaite bonne guérison, soit on souhaite que son mal l’emporte. Moi, j’ai eu la chance que ceux qui ont prié avec ferveur pour ma guérison onl.été bien plus nombreux et Dieu les a entendus. Je reconnais qu’à l’époque j’ai eu maille à partir avec certaines personnes au niveau de mon ministère. Mais tout cela relève du passé quoique cette querelle a permis de faire avancer les choses, facilitant ainsi mon évacuation en France.

S.M. : Pouvez-vous revenir sur cette querelle ?

C.S.O. : Non. En parler, c’est émettre des pensées négatives et s’emprisonner la vie.

S.M. : Comment vivez-vous aujourd’hui votre handicap ?

C.S.O. : Si je devais vivre mon, handicap comme vous le dites, ma vie serait pourrie. Je l’oublie. Au fait, ai-je un handicap ?

S.M. : A quand les faits divers made in Sacré Chedou en recueils ?

C.S.O. : Je crois qu’avant de parler de recueils, il faut d’abord parler de cassettes car les faits divers c’est d’abord par le son qu’ils ont été connus. Pour parler sérieusement, je dirai que cette année 2004 pourrait être celle de la sortie des chroniques en recueils et en ministères de l’Information et à celui en charge de 1a culture. Ce mérite reviendrait plus précisément au directeur général des Editions Sidwaya et au directeur général du CENASA.

Ces deux ont eu la courtoisie et la patience de m’écouter et ont immédiatement marqué leur accord pour la matérialisation de ce projet. Si Dieu le veut, (il n’y a pas de raison qu’il ne le veuille pas) le recueil et la cassette seront disponibles dans les derniers mois de l’année.

S.M. : Certains affirment que les faits divers sont l’art mineur du journalisme. Votre conception ?

C.S.O. : Ceux qui disent cela me font rire...Je suppose que ce ne sont pas des journalistes qui racontent ça ! Le fait divers, je dirais qu’il est une spécialité du journalisme. Il est quand même curieux de constater que bien que ce genre soit enseignédans les écoles de journalisme, très peu de gens s’y essayent. C’est qu’en vérité la rédaction d’un fait divers associe le reportage, le commentaire et ce petit quelque chose de personnel qui fait la différence. Et ça, ce n’est peut-être pas à la portée de tout le monde. En vérité, aucun genre n’est facile ; aucun genre n’est mineur. Vous pensez que les « gesticulations » d’un homme politique ont plus d’importance qu’un homme qui tombe dans un puits ?
Soyons sérieux !

S.M. : Vos faits divers passent sur RFI. Quel est le contrat qui vous lie à cette radio ?

C.S.O. : Aucun contrat particulier ne me lie à RF !. Mon passage sur les antennes de cette radio relève de la coopération entre la RTB et RF !. Il en est de même pour mon confrère Ouézzin Louis Oulon. Nous avons été retenus par Média d’Afrique parmi bien d’autres confrères dont des émissions avaient été proposées en même temps que les nôtres. Mais comme le « Blanc » sait quand même reconnaître les mérites des gens, des piges modestes nous sont versées mensuellement ; ce qui n’est pas vraiment le cas avec la RTB. Je signale ici qu’àce titre, Radio-Burkina devrait songer àfaire un peu plus que le bon d’essence de 10 000 F CFA que l’on me donne mensuellement.

S.M. : N’empêche que pour l’homme politique, pour certains décideurs vous êtes un journaliste de seconde zone.

C.S.O. : Vous avez bien dit « J’homme politique » et paradoxalement cela me rassure. L’homme politique veut que l’on parle de lui, qu’on vante ses vérités même quand il n’en a pas et que l’on fasse le béni oui-oui. S’il se trouve des journalistes aux ventres assez lisses pour ce genre de nourriture, c’est tant mieux pour eux et tant pis pour la profession. Heureusement que la majorité de mes confrères ont du métier. Ce qui leur permet de faire la part des choses. Si les faits divers devaient s’appliquer au monde de la politique, ce serait plutôt dans l’autre sens qu’ils regarderaient.

S.M. : Il est dit que vous avez l’intention d’arrêter. Qu’en est-il au juste ?

S.C.O. : Je n’arrêterai qu’en cas de force majeure. La retraite par exemple, et même là ce n’est pas évident.

S.M. : Les prix Galian et vous ?

S.C.O. : Le pris Galian est une belle invention dans la mesure où il induit une incitation à la saine émulation. Ici on n’est loin de ces compétitions qui n’engendrent que de morbides sentiments de jalousie, qui au lieu de faire avancer ne font que reculer. J’ai cependant une critique à formuler.

Je pense qu’au lieu de récompenser une émission, un article ou un reportage etc, qui ne représente pas grand chose dans le rendement annuel du lauréat, il faudrait peut-être songer à récompenser l’assiduité et la qualité du travail dans l’année du prétendant. Je dis cela car je peux me concentrer pour réaliser une émission formidable dans le but de participer au Galian et ne rien faire de bon tout le long de l’année.

En clair, le jury du Galian doit s’organiser de sorte à ouvrir les candidatures des prétendants en début d’année et à les suivrent àtravers leurs prestations. Cela permettra de primer les vrais méritants. Je crois que ce n’est pas tout à fait sérieux de récompenser quelqu’un à partir d’une seule émission alors que toute sa production annuelle est soit inexistante soit médiocre.

S.M. : Est-ce à cause de cela que vous n’avez pas participé au Galian 2004 ?

S.C.O. : Non, non ! C’est pour d’autres raisons...vous voyez que la catégorie faits divers est restée sans lauréat ? Ça veut tout dire à ,,l’aft mineur » du journalisme.
Une autre proposition à propos des prix Galian ! il Y a des journalistes qui ont une longue carrière bien remplie et qui servent toujours avec qualité. Ceux-ci méritent plus le Galian que ceux qui l’obtiennent avec une seule production en début de carrière.

S.M. : Comment va la maison de la presse ?

S.C.O. : La maison de la presse se porte très maT. Je n’exagère pas en disant que c’est lJ(le coquille vide en voie de délabrement. Lorsque j’y suis arrivé en 1998, les artistes de l’époque avaient le souci de redonner vie à la maison en posant un certain nombre d’actes, conformément au programme de dynamisation que nous leur avons proposé.

Mais depuis le départ de ces responsables, ceux qui ont pris leur place ont soit relégué la maison de la presse à J’arrière cour de leurs préoccupations soit n’ont pas eu le temps de passer des vœux pieux aux actes conséquents. Il est aujourd’hui plus approprié de parler de la buvette de la presse que de la maison ; et là encore ! Mais tout espoir n’est pas encore perdu car l’actuel ministre de l’Information que j’ai rencontré à ce propos m’a manifesté sa vive volonté de redonner vie à ce qui devrait être le haut lieu des communicateurs.

Issaka Dabéré
Sidwaya Magazine

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique