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Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

Publié le mercredi 16 avril 2014 à 01h38min

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Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

Si le débat politique qui a cour actuellement dans notre pays est centré sur la mise en place du Sénat et la limitation du nombre de mandats présidentiels, la problématique de la limitation du nombre de partis politiques ne doit pas elle aussi laisser indifférent nos politiques et analystes politiques. Mieux, elle doit être reposée. La principale conclusion à laquelle nous sommes parvenus en jetant un regard rétrospectif sur les résultats des dernières consultations électorales du 02 décembre 2012, c’est que la fragmentation de l’échiquier politique ne sert guère notre démocratie.

Pour y parvenir nous avons fait notre diagnostic en s’intéressant au poids électoral des partis qui y ont pris part, leur implantation au niveau national ainsi que leur contribution à l’ancrage de la démocratie. Cet exercice nous a semblé important au regard de l’actualité politique également marquée depuis le début de l’année 2014 par des démissions, des fusions, des unions et des créations de nouveaux partis politiques.

Des partis politiques sans base électorale

Les élections législatives du 2 décembre ont noté la participation de 74 partis politiques.

Sur les 3 016 379 suffrages exprimés (votes valides) lors des législatives passées, 34 partis politiques ont totalisé 30 211 voix soit 1% des votes valides. 63 partis politiques ont recueilli chacun moins de 1% des suffrages exprimés et la somme cumulée de leur voix représente moins de 10% des suffrages exprimés. Il en découle que 11 partis ont obtenu plus de 90% des votes valides. Par suite, il apparait une polarisation des partis politiques. D’un côté, un nombre pléthorique de formation politiques de faible poids électoral, et de l’autre côté un petit nombre de partis politiques à fort potentiel électoral. Cette pléthore de partis sans base électorale n’est pas sans conséquence sur la qualité de la participation électorale.

La pléthore des partis politiques comme frein à la qualité de la participation
électorale

La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a dénombré 4 365 153 électeurs inscrits parmi lesquels 3 315 795 votants, soit un taux d’abstention de 24,04%. Il se dégage qu’une personne sur quatre ne vote pas. D’aucuns s’exclameront que seulement une personne sur quatre ne vote pas sans se poser les questions de savoir : Qui est cette personne ? Pourquoi elle ne vote pas ? Quelle est sa capacité à crédibiliser le scrutin ? On se rappelle qu’aux élections présidentielles de 2010, Me Bénéwendé Stanislas SANKARA, candidat à ces élections, avait refusé de voter parce que jugeant la carte d’électeur inappropriée.

A la question de savoir, qui vote en Afrique, Kuenzi et Lambright (2005)1 ont montré que des facteurs tels que l’âge, l’intérêt à la politique, le degré d’exposition aux médias, l’affiliation à un parti politique affectent la décision de voter. Aussi, le contexte socioéconomique et institutionnel de l’électeur affecte sa propension à voter.

Roubaud(1997)2 distingue quant à lui les abstentionnistes « critiques » des abstentionnistes « passifs ». L’abstentionnisme « critique » est propre aux élites.

Dans tous les cas, le moins que l’on puisse dire sur ce phénomène d’abstentionnisme c’est que l’offre politique actuelle n’arrive pas à satisfaire toute la demande politique. Au vu des caractéristiques de cette dernière, on ne peut pas s’enorgueillir que notre démocratie se porte bien lorsqu’une frange de l’électorat, la « seconde force politique », foule au pied les scrutins électoraux.

Le taux de bulletins nuls a été de 9,03%. Ce taux est en hausse par rapport à celui de 2007 qui était de 7,43%. Les raisons de ce taux élevé sont à rechercher à plusieurs niveaux. Les périodes préélectorales ou postélectorales ne sont pas mises à profit par bon nombre de partis politiques pour accomplir leur devoir constitutionnel de formation de leurs militants. C’est pendant la campagne électorale qu’ils se prêtent à cet exercice. Conséquences, la plupart de leurs électeurs ne savent pas voter. Aussi, certains électeurs ne parviennent pas à identifier les candidats ou les partis pour lesquels ils aimeraient voter (Centre pour la Gouvernance Démocratique, 2009)3.

L’analyse de la corrélation entre le nombre de partis en lice dans une province et le nombre d’abstention ou de bulletins nuls indique un lien positif et fort entre ces variables. Les coefficients de corrélations linéaires sont respectivement égaux à 0.85. Il en découle que le nombre d’abstention ou de bulletins nuls évoluent dans le même sens que le nombre de partis. Toute chose égale par ailleurs, une augmentation (respectivement une diminution) du nombre de partis en lice dans une province se traduirait en moyenne par une hausse (respectivement une baisse) du nombre de bulletins nuls ou d’abstention dans cette province.

Des partis politiques insuffisamment implantés au niveau national

A côté de leur faible représentativité électorale, il faut noter que bon nombre de partis politiques ont du mal à couvrir tout le territoire national. A la lumière des dernières consultations électorales on s’aperçoit que sur les 74 partis politiques de départ, seulement trois étaient en lice dans toutes les 45 provinces du pays. Ce sont le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le Mouvement Patriotique pour le Renouveau du Burkina (MPR/B) et le Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (R.D. E.B.F).

On constate également que 13 partis politiques n’avaient de candidats que dans une seule province, 9 partis dans deux provinces, 4 partis dans trois provinces, 5 partis dans quatre provinces, etc. Des 13 partis qui ne se sont présentés que dans une seule province, un d’entre eux, à savoir le Parti Fasocrate (PF) a totalisé 87 voix. On ne peut que s’interroger sur le caractère communautaire de ce type de parti. Auquel cas, ce parti serait en porte-à-faux avec l’article 13 de la Constitution qui dispose que : « […] Ne sont pas autorisés les partis ou formations politiques tribalistes, régionalistes, confessionnels ou racistes ».

Au moins 50 formations politiques sur les 74 n’étaient pas en lice dans 31 provinces pour les législatives comme l’indique la carte ci-dessous.

A la lumière de ce qui précède, et à partir du moment où il est clairement établi que bon nombre de partis sont l’ombre d’eux-mêmes, des partis fantômes, il est impérieux que le débat sur la limitation du nombre de partis politiques au Burkina Faso soit reposée et analysée froidement.
Du reste, cette limitation du nombre de partis politiques sera en phase avec la résolution prise le 8 juillet 2001 par l’Assemblée parlementaire de la Francophonie sur la prolifération des partis politiques en Afrique, laquelle a recommandé aux Chefs de Gouvernement de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Centrale de prendre les mesures nécessaires en vue :
-  de développer l’éducation civique des citoyens sur le rôle des partis politiques ;
-  d’inciter au regroupement des formations politiques existantes autour d’un programme commun ;
-  d’inciter à la formation de partis politiques à vocation nationale.

BEMAHOUN Honko Roger Judicaël
Statisticien-Economiste
jeunehonko@yahoo.fr

1. Michelle Kuenzi et Gina M.S. Lambright.2005.Who votes in Africa ? An examination of electoral turnout in 10 countries.

2. François Roubaud.1997.Qui vote qui et pourquoi ? Un essai de sociologie électorale à partir des résultats des élections présidentielles dans l’agglomération d’Antananarivo, 1992-1996.

3. CGD Info. Participation électorale au Burkina Faso : Analyse quantitative et qualitative. Numéro 0005-2009

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Vos commentaires

  • Le 15 avril 2014 à 11:08, par romeo toé En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    ça c est l incapacité ,la frustration qui fait pondre les partis comme ça au Burkina ,et voila pourquoi le cdp reste le seul parti crédible au yeux des populations,alors le pour restera cdp ,vive le cdp

    • Le 15 avril 2014 à 20:46, par Justin En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

      Je crois plutot, vu que aucun des partis politiques a part le CDP a de programme politique, que ce nombre de parti est du a l’interet egoiste et malsain des politiciens...

    • Le 17 avril 2014 à 11:33, par Martin En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

      On est incapable de se réunir pour former une opposition forte et on veut prendre le pouvoir. Ce n’est pas en mobilisant des centaines de personnes qu’on viendra au pouvoir. Avec ce nombre de partir politique de l’opposition on ne fait que donner plus de change au CDP de rester au pouvoir, mais si Blaise n’est pas candidat.

  • Le 15 avril 2014 à 11:49 En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    merci d’avoir évoqué le sujet. c’est le mal de notre démocratie. tous ces partis n’ont aucun programme et se crées juste à des fins pécuniaires. nos soit disant hommes politiques donne un mauvais exemple à la jeunesse. créer un parti politique ou faire de la politique c’est de se faire de l’argent, c’est accéder à l’opulence financière par la courte échelle. il faut limiter les parti politique à cinq (05) au maximum

    • Le 15 avril 2014 à 16:22 En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

      comment dans un pays analphabète à 90% et je dis bien à 90%,les gens accordent de l’importance au programme des partis politiques ? d’ailleurs ces partis politiques n’en ont pas. les élections sous nos tropiques se font à la tête du client et dans ce cas,il faut avoir des feuilles à distribuer,du riz gras à servir,des tee-shirts à donner qui serviront pendant des mois à cacher le corps maigrichon d’une population miséreuse. tout pour arriver à la conclusion que la démocratie à l’africaine est une vraie mascarade sinon dans quelle démocratie digne de ce nom vous allez voir des individus pour soutenir quelqu’un qui a fait 28 ans au pouvoir et veut violer la constitution pour y rester à vie ? c’est la misère et l’analphabétisme intellectuel qui poussent ces désœuvrés à s’accrocher à des individus comme blaise compaoré et comme ces hommes politiques l’ont bien compris,quand ils sont au pouvoir comme blaise compaoré,ils font tout pour maintenir ces désœuvrés en l’état tout en se gavant avec leur clan.

      • Le 15 avril 2014 à 21:07, par el kabor En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

        est ce un deli de faire 27ans au pouvoir ?non.le MPP a aussi fait 27ans dans les affaires politiques.mais ils prétendent mieux faire quand le peuple lui ferait confiance.il est d meme pr BLAISE.

        • Le 16 avril 2014 à 12:38, par Kontougni/"Nous-pas-bouger" En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

          Oui, c’est même plus qu’un délit de faire 27 ans au pouvoir. C’est un crime de haute trahison puisque cela va contre l’esprit de la constitution. En plus Blaise avait donné sa parole après les travaux du Collège des sages, de respecter la limitation des mandats prévue par la Constitution. Il a prêter serment pour respecter et défendre la Constitution. On peut donc dire qu’il ne respecter même pas son serment. On peut conclure alors qu’il est parjure. C’est pour une raison pareil que Bill Clinton, dans une vraie démocratie, avait failli être destitué suite au scandale Monica. Il faut savoir que les raisons évoquer juridiquement pour le destituer, ce n’était pas qu’il ait sauté la Monica en question, mais qu’il ait menti qu’il ne l’a pas fait alors qu’il avait prêté serment de dire la vérité et rien que la vérité sur cette affaire. Il était parjure, et ça ne passait pas pour la démocratie d’avoir un président qui ne tient pas à la parole donnée. UNE SOCIÉTÉ ÉQUILIBRE ET EN PAIX AVEC ELLE-MÊME DOIT ÊTRE INTRANSIGEANTE POUR DÉFENDRE DES PRINCIPES ET DES VALEURS QUE NUL (PAS MÊME LE PRÉSIDENT) NE DOIT TRANSGRESSER !

    • Le 15 avril 2014 à 16:30, par Issa En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

      L’opposition burkinabé pense venir au pouvoir en 2015 alors ces leaders sont même incapable de s’unir pour former une coalition forte capable de prendre le pouvoir.

  • Le 15 avril 2014 à 11:50, par valeur En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    Dans notre pays on a beaucoup de parti politiques.Il y a des parti qu’on ne voit si c’est pas à la vieilles des compagnes électorales. c’est une bonne chose de ramener le nombre de parti a 2 ou 3 ainsi le peuple Vera claire et fera son choix lors des élections.

  • Le 15 avril 2014 à 11:57, par YIRMOAGA En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    Il est souhaitable que lors des élections municipales à venr,les partis qui ne vont pas obtnir aumoins 1pour cent de voix, soient rayés par la cour constitutionnelle. Pas besoin d’entretenir de groupuscul de clan et se proclamer Parti Politique

  • Le 15 avril 2014 à 12:06, par Chef de Décision En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    TOUT CA POUR NOUS PRPARE AU REFERENDUM.§§ !!!!!!!!!!!!§§§§§§§§§§§§§§§

  • Le 15 avril 2014 à 13:52, par wallaia En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    La réflexion est bien. Je partage pleinement votre idée qu’on faut limiter la création de ces "associations" là. Mais, le moins qu’on puisse découvrir dans cet article, c’est le nombre de partis politiques DE NOS JOURS. Quand j’ai lu le titre, c’est cette préoccupation qui m’est venue à l’esprit. Merci

  • Le 15 avril 2014 à 14:51 En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    Très bonne présentation de la situation. Mais je ne pense pas utile de prendre une décision qui limite le nombre de partis, car ces derniers disparaissent d’eux-mêmes au fur et à mesure. Puisque nous sommes dans une démocratie plurielle, laissons chacun trouver un cadre où s’exprimer. Le parti Fasocrate n’a jamais revendiqué une appartenance régionale. S’il peut continuer à exister avec seulement 87 voix sur toute l’étendue du territoire, alors bon vent à lui.

  • Le 15 avril 2014 à 15:31, par cequejenpense En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    Je ne pense pas qu il faut limiter le nombre des partis politique par une loi. Ce serait anti-democratique et contraire au principe de la liberte en politique. Cette limitation se fera d elle meme lorsque la democratie sera reellement instaurée dans le pays. Pour ce faire il faut une alternance de partis de pouvoir. Ainsi, ceux etaient au pouvoir constitueront une opposition forte, ainsi de suite. Les petits partis mourront d eux meme ou seront phagocyté par les grands a travers les alliances.

  • Le 15 avril 2014 à 16:45, par El Hadj YANOGO En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    Monsieur, votre raisonnement est scientifique mais n’est pas légitime. Je vois à travers vos propositions un grand risque pour la démocratie elle même : à supposer que l’on prenne une mesure pour limiter le nombre de partis politiques à cinq (cinq) dans notre pays. Les manipulateurs du CDP arrivent à placer leurs gars à la tête de quatre partis. Vous qui avez une clairvoyance de la politique et qui vous battez pour d’autres idéaux, vous faites quoi dans ce cas ? La démocratie a un prix ! Faisons avec.

  • Le 15 avril 2014 à 16:46, par Fair Person En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    Mais c’est quand meme la liberte d’association et de cadre d’expression. Il faudrait preserver cette liberte d’association et d’expression. Quand un citoyen ne se retrouve pas dans les politiques existants, il a le droit de creer un cadre dans lequel il se sent mieux et retrouve. Quitee a chacun d’y adherer ou pas. C’est ma conviction mais aussi mon esperance

  • Le 15 avril 2014 à 18:38, par La vérité koudougou En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    Le comble c’est somme au grand marché de Ouaga ou les grossistes multiplient les détaillants (qui encombrent inutilement l’espace du marché) pour en fin de soirée récolter gros. Si le parti en place fabrique des partis "façon" pour mieux semer la trouble, vous voulez quoi ? Après analyse sur la situation politique, on se rend compte qu’il y a des intellectuels qui se foutent de leur population ou la prend pour son épargne. C’est vraiment ridicule.
    Je pense qu’il faudrait qu’à chaque sortie d’un parti sur le terrain, on associe la société civile qui va intervenir après chaque discours et dire la vérité et dénoncer le mensonge des partis politiques. On vote une loi pour ça.

  • Le 15 avril 2014 à 20:56, par cygan En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    MPP Maniere pr Proteger le President

  • Le 16 avril 2014 à 06:34, par Brutus-le-Romain En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    Les analyses ci-dessus faites sont, on ne peut, plus claires et assez explicites pour faire comprendre les difficultés que notre Démocratie rencontre dans sa mise en œuvre et sa fixation dans les esprits des burkinabé. Malheureusement, cet état de faite semble avoir été organisé à dessein par nos Dirigeants qui, machiavéliques, appliquent et maintiennent le principe de « Diviser pour mieux régner ». Pour appuyer les explications de Mr. Bemahoun, je dirai que cette multiplication de Partis politiques au Faso a répondu à plusieurs points de besoins de domination désirés par ceux-là qui au sortir de la REVOLUTION qui est allée de 1983 à 1987, voulaient faire « table rase » des anciennes structures et organisations politiques par eux, estimés dépassés d’une part, et d’autre part, leur envie de bousculer les anciens Politicards qui ne répondaient qu’aux injonctions « coloniales » organisées par le Colonisateur pour : a)-maintenir la limitation du développement des pays africains ; b)-exploiter les richesses du continent pour garantir son « développement à lui ». Donc la nouvelle réorganisation politique « post-révolution » si l’on pousse l’analyse plus loin, n’est rien d’autre que le « couper – coller » de l’ancien système (colon) qu’ils ont négativement amélioré. Ce ne sont que les pratiques des « Illuminaties » (tête à penser des francs-maçons) qui n’ont de soucis que dominer le monde En effet, cette réorganisation a été par les auteurs mise en place pour répondre aux ambitions suivantes : 1)-Diluer l’électorat de manière à écarter le maximum qui comportera la plupart des votants potentiels qui par ignorance/analphabétisme, ont beaucoup de difficultés pour distinguer les différents partis aux fins de choix ; la plupart de ceux-ci, faute d’imagination, ont des sigles qui se recoupent et se ressemblent beaucoup aux yeux des votants potentiels que sont les paysans. On retiendra à ce titre que nos faux intellectuels qui se veulent « politiques » sans comprendre eux-mêmes ce qu’ils font, n’ont généralement pas de « Programmes politiques » qui se différencient des programmes de leurs adversaires pour gagner le terrain ; 2)-Tromper la religion de l’électorat en créant des « Partis satellites » sans visions, ni programmes aucune qui resteront arrimés au Parti au pouvoir aux fins d’affaiblir ceux qui pourraient composer une apparente « Opposition » ; 3)-Créer un maximum de « Représentants » (Députés) à l’Hémicycle, même incompétents, qui ne feraient que meubler la Salle des débats et permettre par leur Oui – Oui, de faire passer ce que le Pouvoir veut par le jeu de la « Majorité » aux votes. Sur ce point n’a-t-on pas vu des Députés illettrés qui passaient leurs temps à dormir lors des plénières pour ne se réveiller qu’au moment où il faut voter en levant purement et simplement la main ? 4)-Obtenir le maximum « d’abstentionnistes » lors des consultations. C’est l’explication que l’on peut donner aux périodes de consultations qui sont à dessein, fixées pendant les périodes où la majorité de nos populations est occupées par les travaux champêtres, seules voies sûres pour s’assurer de quoi manger pour le reste de l’année. Autre explication, est la manière de disséquer géographiquement les Départements administratifs pour, au lieu de tenir des réalités organisationnelles nécessaires au pays, permet au Parti au Pouvoir, de s’assurer le plus de chance possible d’obtention d’un maximum de Sièges au sortir des choses. 5)-Écarter des « avis à donner », le maximum des personnes susceptibles de s’opposer (par la voie des représentants populaires votés) aux pratiques de gabegies, de mal-gouvernances etc. etc.. Les autres facteurs de désintérêt que vous y relevez, notamment, l’âge probable de certains votants potentiels, le défaut de couverture suffisante des médias, les participants aux votes parce que telle ou telle personne est ou n’est pas là, les absentéismes-sanctions (propres aux élites intellectuelles), l’insuffisance de « l’Offre » politique pour répondre aux « Demandes réelles et effectives de la population) etc. etc. sont justes certes, mais insuffisants pour expliquer ce que nous vivons au Burkina (politiquement s’entend). Vous occultez la mauvaise foi des Acteurs politiques, surtout de la Classe dirigeante qui n’entend pas être contrariée, voir critiquée pour leurs pratiques qui ne sont pas de nature à faire avancer le pays. Vous me direz que « ceci est de bonne guerre ». Oui ! mais à quoi sert d’être à la tête de quelque chose, de prétendre penser et agir pour un peuple qu’on n’aime pas, qu’on dédaigne et qu’on veut asservir ? Des inutilités à mon avis. Ce qu’il faut à notre pays, c’est : Primo : réduire au stricte minimum le nombre des Partis (3 ou 4 au maximum) qui devraient disposer de réels Programmes politiques et de développement pour le pays. Ces Partis pourraient, dans une « Synergie conjuguée » faites de critiques positives, de propositions et pourquoi pas d’actions concertées à certains moments de leurs Gestions respectives « alternées » faire avancer le pays et surtout l’intérêt de la majorité (population) à la gestion de la « Chose Publique que sont l’État et la Nation ». Secundo : abandonner les subjectivismes qui ne sont que des méthodes réservées aux incapables et aux incompétents ou si vous voulez, les « apatrides ». Tertio : que les acteurs politiques (de tous bords d’ailleurs) abandonnent le « m’as-tu vu », le « One man show », l’aplaventrisme et la politique du ventre pour que les choses avancent au Faso. Pour ce faire et sur la base de l’avis ci-dessus exposé, je conviens avec vous que la pléthore des partis politiques est et restera un frein à la qualité de la participation électorale et surtout l’assise de la « Réelle Démocratie au Burkina Faso.

    • Le 16 avril 2014 à 09:03, par guingraogo En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

      Bonne contribution. Cependant, vous vous êtes trompé sur les partis politiques ayant pu présenté des candidats dans les 45 provinces du pays en citant le Mouvement Patriotique pour le Renouveau du Burkina (MPR/B) et le Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (R.D. E.B.F). Pour la limitation du nombre de partis politiques, il faudrait que par la loi, l’Etat ne reconnaisse que les partis politiques qui auraient pu obtenir au moins 5% de suffrages à l’issue des élections législatives et municipales. En plus ne pourrait présenter un candidat à l’élection présidentielle que le parti qui aurait obtenu au moins 10% des suffrages. cela va forcer inéluctablement les partis politiques au regroupement. Merci.

  • Le 16 avril 2014 à 19:41, par Gagnant En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    Belle analyse scientifique et cohérente. La multiplication des partis,que dis je des partillons a répondu a plusieurs facteurs que du reste beaucoup de burkinabé savent. Inutile donc de revenir la dessus. A contexte nouveau, dispositions nouvelles : ainsi deux options se présentent pour ma part : solution lente et budgétivore (cf subvention des partis politique).
    - Laisser le libre jeu se dérouler et voir certains partis à la représentativité douteuse mourir de leur belle mort soit par extinction lente soit par phagocytage par un parti ou regroupement de partis plus crédible (cas du MPP et du front républicain).- Autre solution : La société civile par une pétition populaire dépose à l’assemblée nationale un projet de loi relatif à la limitation des partis en édictant des critères de survie des partis après chaque consultation électorale (représentativité géographique, score électoral etc).
    Il s’agit ici de renforcer notre démocratie en respectant la noblesse de la politique te par là éduquer davantage les citoyens. en 1978 la Haute volta ne compatit pas autant de partis politiques mais a pu donner au reste du continent une véritable leçon de démocratie en mettant le général Lamizana, candidat à sa propre succession en ballotage. les burkinabé ne sont plus abrutis que les voltaïques.

  • Le 17 avril 2014 à 11:42, par SACSOBA En réponse à : Burkina Faso : De la nécessité de la limitation des partis politiques

    En réalité c’est ca le vrai problème du Burkina même de force si on arrive a faire partir blaise sur ce ton le Burkina n’aura jamais la stabilité parce que tous les préalables ne sont pas réunis soutenons lé et préparons nous pour les cinq ans prochaines sinon c’est nous qui aurons bousculés le Burkina en Kao au lieu de blaise

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