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CARNET SANTÉ : Les personnes obèses sont plus rapidement rassasiées que celles qui ont un poids normal

Publié le mardi 15 avril 2014 à 00h28min

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Les personnes obèses ressentent la satiété plus vite que celles qui ont un poids normal. Malgré tout, elles absorbent davantage de calories. La vitesse avec laquelle elles mangent pourrait jouer un rôle dans l’obésité, selon une étude soutenue par le Fonds national suisse (FNS). Depuis 1980, le nombre des personnes obèses dans le monde s’est multiplié par deux. Ceux qui souhaitent freiner l’avancée de cette pandémie ont besoin de s’appuyer sur des connaissances plus précises relatives à l’apparition de l’obésité.

C’est dans ce but qu’un groupe de chercheurs dirigé par Christoph Beglinger de l’Hôpital universitaire de Bâle, a comparé la satiété ressentie par les personnes au poids normal et les obèses. Dans leur étude, les scientifiques parviennent à la conclusion que les personnes obèses mangent plus vite : elles se sentent plus rapidement rassasiées que celles présentant un poids normal, mais absorbent davantage de calories malgré le temps plus court qu’elles consacrent à l’ingestion de nourriture. L’équipe de chercheurs a demandé à vingt personnes présentant un poids normal et à vingt personnes obèses de prendre une boisson nutritive le matin à jeun. Les participants avaient le droit de boire la quantité de leur choix au rythme de leur choix et devaient indiquer toutes les trois minutes, leur sensation de satiété. En moyenne, les personnes obèses ont indiqué être rassasiées au bout de dix minutes déjà, soit près de quatre minutes avant les personnes d’un poids normal. Mais durant ces dix minutes, elles avaient consommé en moyenne près de 85 kilocalories par minute, contre seulement 50 pour les personnes de poids normal. Ainsi, malgré le temps plus court consacré à l’ingestion de nourriture, elles avaient pris environ 140 kilocalories de plus avant que leur sensation de satiété n’apparaisse. Manger lentement !"Cent kilocalories par jour au-dessus de la quantité recommandée, suffisent déjà pour provoquer une prise de poids", écrivent les chercheurs dans leur étude. "C’est pourquoi la vitesse avec laquelle on mange est un facteur susceptible de contribuer à l’obésité". Et même s’il est difficile de changer de comportement alimentaire, ces nouveaux résultats donnent à penser que les thérapies allant dans ce sens sont les bonnes. "Non seulement il est sain de manger lentement, mais cela pourrait aider aussi à perdre du poids", déclare Christoph Beglinger.


Nez et vagin : de nouvelles avancées grâce à l’ingénierie tissulaire

Des chirurgiens ont pour la première fois, réussi à reconstruire des nez et des vagins en utilisant de nouveaux tissus biologiques fabriqués à partir de cellules prélevées sur les patients eux-mêmes, selon deux études publiées dans la revue médicale britannique The Lancet.
La technique a notamment été expérimentée en Suisse sur cinq patients atteints d’un cancer de la peau au niveau du nez. Un an après les interventions, les cinq patients étaient satisfaits de l’apparence des narines reconstruites et de leur capacité à respirer et n’avaient signalé aucun effet indésirable notable.Pour y parvenir, une équipe dirigée par le Pr Ivan Martin, de l’Université de Bâle, a prélevé de minuscules fragments de cellules de cartilage provenant de la cloison nasale des patients et les a fait multiplier en laboratoire en les exposant notamment à des facteurs de croissance. Au bout de quatre semaines, les chercheurs avaient fabriqué 40 fois plus de cartilage que la quantité prélevée au départ, ce qui leur a permis de reconstruire le nez au niveau des narines des cinq patients, âgés de 76 à 88 ans, sans avoir recours aux greffes classiques de cartilage.

Pour ces greffes, le cartilage est généralement prélevé sur la cloison nasale, l’oreille ou les côtes, mais ces prélèvements nécessitent une opération chirurgicale et peuvent s’avérer douloureux pour le patient. Selon le Pr Martin, le cartilage produit par ingénierie tissulaire a non seulement "des résultats cliniques comparables" aux greffes de cartilage, mais il est "mieux accepté" par le système immunitaire de la personne qui le reçoit et il "améliore la stabilité et le fonctionnement des narines".

Dans une étude séparée, la revue britannique a fait état d’une autre prouesse de l’ingénierie tissulaire qui a consisté à implanter des vagins fabriqués à partir de tissus biologiques sur quatre jeunes filles. Agées de 13 à 18 ans, elles étaient atteintes d’une anomalie congénitale se traduisant par l’absence totale ou partielle de vagin et d’utérus, lorsqu’elles ont été traitées il y a huit ans par une équipe américano-mexicaine dirigée par le Pr Anthony Atala.

A partir de tissus prélevés au niveau de la vulve, l’équipe a réussi à produire des cellules musculaires et des cellules vaginales en laboratoire qui ont été placées pendant 7 jours sur un moule biodégradable ayant la forme d’un vagin.

Huit ans après les implantations, les vagins fonctionnent normalement et les quatre jeunes-filles déclarent avoir des rapports sexuels satisfaisants, relève l’étude.

Grâce aux progrès de l’ingénierie tissulaire, des substituts de peau et de cartilage ont déjà été greffés à des milliers de personnes dans le monde. Mais les spécialistes s’efforcent désormais d’élaborer de véritables organes fonctionnels à partir de tissus artificiels. Outre le nez et le vagin, des essais cliniques sont en cours sur des vessies, des cornées, des bronches et des vaisseaux sanguins.


Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) : le sport contre les rechutes

Selon un travail mené aux Etats-Unis, les patients atteints de Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ont vraiment tous intérêt à pratiquer une activité physique. Au-delà de 150 minutes par semaine, ils voient diminuer leur risque d’exacerbation et donc d’hospitalisation.
En effet, l’équipe du Pr Huong Nguyen s’est intéressée à 6 042 patients âgés de 40 ans et souffrant de BPCO. Tous avaient été hospitalisés à cause de leur affection entre le 1er janvier 2011 et le 31 décembre 2012. Tous devaient ensuite répondre à un questionnaire portant sur leur niveau d’activité physique avant et après leur hospitalisation.
Selon l’auteur de ce travail, les plus assidus au sport, autrement dit ceux qui pratiquaient plus de 150 minutes par semaine, ont vu diminuer leur risque d’hospitalisation à 30 jours, de 34%. Et ceci comparé aux patients totalement inactifs ! Cette étude confirme donc que le sport fait partie intégrante du traitement de la BPCO. Il permet de réduire les complications, d’améliorer la gêne respiratoire et de redonner de l’autonomie ainsi qu’une meilleure qualité de vie aux malades et à leur entourage. D’ailleurs en France, pour aider les patients, il existe des programmes de réhabilitation respiratoire. Ils sont réalisés au sein d’un centre spécialisé et s’étalent sur 4 à 8 semaines, à raison de 2 à 5 séances hebdomadaires. S’ensuit un programme d’entraînement à domicile marche ou vélo d’appartement la mise en route d’un sevrage tabagique et d’un suivi à la fois psychologique et nutritionnel…


Cellules souches et lutte contre le cancer : nouvelle piste dans la reprogrammation cellulaire

En inhibant simultanément deux molécules, Stéphanie Käser-Pébernard, assistante-docteure au Département de biologie de l’Université de Fribourg, est parvenue à transformer des cellules germinales, qui devraient normalement générer des spermatozoïdes et des ovules, en neurones. Cette approche représente une nouvelle voie dans le domaine de la reprogrammation cellulaire et pourrait, par exemple, contribuer à freiner la prolifération des cellules cancéreuses. « Nos recherches ont pour but de découvrir le code-barre qui définit le devenir d’une cellule. Aujourd’hui, nous avons réussi à déterminer une barre », se réjouit Stéphanie Käser-Pébernard. Les travaux, qu’elle a menés sous la direction de la Maître-assistante Chantal Wicky et du Professeur Fritz Müller de l’Unité de zoologie de l’Université de Fribourg, montrent, pour la première fois, que des phénomènes épigénétiques peuvent, à eux seuls, avoir une influence sur le devenir d’une cellule. Jusqu’ici, on pensait qu’ils étaient nécessaires, mais pas suffisants, et qu’une action directe sur le code génétique était indispensable pour contrôler le développement d’une cellule en un type germinal ou neuronal. Gamète, cellule musculaire ou neurone ? Le Caenorabditis elegans, un ver hermaphrodite d’un millimètre de long qui se développe très rapidement, représente un excellent modèle pour étudier le destin des cellules, non seulement parce qu’il est transparent, mais aussi parce qu’il est possible de prévoir ce que chacune de ses cellules deviendra, dès la première division de l’embryon. « Nous avons utilisé ce ver pour étudier l’influence de certaines protéines, ou "facteurs" épigénétiques sur la chromatine, le fameux "collier de perles" composé de l’ADN et de toutes les protéines qui lui sont associées. Nous avons ainsi pu déterminer que l’inhibition simultanée des protéines LET-418 et SPR-5 (aussi appelée LSD1 chez les mammifères) modifie anormalement les histones, ces protéines qui s’associent avec l’ADN pour former la chromatine, et que cette modification induit un changement d’état des cellules germinales. Au lieu de produire des gamètes, les cellules germinales deviennent des cellules somatiques de toutes sortes (muscles, peau, etc.), mais principalement des neurones. En effet, les protéines LET-418 et SPR-5 jouent un rôle de barrière qui maintient les cellules germinales dans leur rôle ; si la barrière tombe, plus rien n’empêche ces cellules de se différencier. Par conséquent, c’est toute la lignée germinale du ver qui est transformée. Il continue à vivre, mais il devient stérile », explique Stéphanie Käser-Pébernard. Au niveau thérapeutique, cibler cette modification permettrait d’influer sur le devenir de certaines cellules. Il serait, par exemple, possible d’empêcher une cellule cancéreuse de se diviser en l’entraînant sur la voie de la différentiation, c’est-à-dire, en l’obligeant à se transformer en neurone ou tout autre type de cellule somatique, qui ne possèderait plus la capacité de se diviser. Ainsi la prolifération pourrait être stoppée. Des pistes pourraient aussi être développées dans le domaine de la régénération des tissus, par exemple pour remplacer des organes défaillants.

Boureima SANGA

SIdwaya

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