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Essais du coton transgénique au Burkina Faso : des résultats probants

Publié le lundi 7 février 2005 à 08h37min

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L’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA), la firme américaine Monsanto et Burkina Biotech association ont procédé le 3 février à Ouagadougou à la restitution des résultats des essais sur le coton transgénique au Burkina Faso. Chercheurs, acteurs de la filière coton, journalistes ont pris part à cet atelier.

Après avoir expérimenté durant deux ans (2003 et 2004) le coton transgénique Bollgard II sur ses stations de recherche à Farako-bâ (région de l’Ouest) et à Kouaré (région de l’Est) l’INERA a procédé le jeudi 3 février 2005 à la restitution des résultats de ses recherches.

L’étude visait à évaluer l’efficacité biologique du gène Bt (Bacillus thuringiensis) ou Bollgard II vis-à-vis des populations d’insectes ravageurs du cotonnier ; à étudier la rentabilité économique de la technologie Bt dans les conditions de culture du Burkina Faso... Les expérimentations ont permis, selon le Dr Oula Traoré, chef de programme coton de l’INERA, d’enregitrer des résultats probants. En effet le gène Bt (ou Bollgard II) n’influence pas la précocité et le rendement égrenage du coton. Il augmente les rendements en coton graine, contrôle efficacement les populations des larvaires, des lépidoptères carpophages et phyllophages.

L’étude a également permis d’observer la présence de populations diversifiées d’insectes utiles dans les parcelles de coton transgénique. Selon le Dr Traoré, la population de la faune auxiliaire ne baisse pas dans les parcelles Bt et la population d’insectes utiles sur les parcelles Bt est supérieure à celle des parcelles sous culture conventionnelle (programme de protection insecticide utilisé en milieu paysan). Par ailleurs, l’utilisation du coton transgénique permet d’entrevoir non seulement une réduction très significative de la quantité d’insecticide utilisée en culture cotonnière mais aussi d’augmenter les rendements du coton graine.

Une rencontre d’informations

L’atelier a connu une forte participation de la société civile (pro et anti-OGM), des producteurs, des chercheurs, des acteurs de la filière coton (Sofitex, Fasocoton ; SOCOMA), des partenaires, des journalistes...

En vue de permettre à ce large public de mieux cerner la problématique des biotechnologies, le ministre de l’Enseignement secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS), le Pr Laya Sawadogo qui a présidé la cérémonie d’ouverture, a invité les communicateurs à se départir de leur jargon scientifique.

L’appel a été entendu. Les participants ont reçu des communications sur "les principes fondamentaux des biotechnologies agricoles’’ (une communication du Dr Jeremy Ouédraogo, SNERA) et sur "les résultats des essais du coton transgénique (Bollgard II) au Burkina Faso’’ présenté par le Dr Oula Traoré, Inera). Ils ont également découvert Burkina Biotech Association (BBA) et les règles nationales en matière de biosécurité et l’Agence nationale de biosécurité.

Les travaux se sont déroulés dans "la convialité, le dialogue et l’amitié’’, selon les vœux du directeur général de la SOFITEX, Célestin Tiendrebéogo. Il a affirmé que : les résultats de ces travaux permettront à la SOFITEX de faire des choix plus optimaux dans un contexte où les débats aux plans national et international sur les produits biotechnologiques et OGM (Organisme génétiquement modifié sont plus que mitigés et plongent les uns et les autres dans des atermoiements fréquents". Les participants ont eu de plus amples informations sur le coton transgénique.

Toutes choses qui leur permettraient "une prise de décisions avantageuses". Mieux, ceux-ci ont apporté leur contribution afin d’atteindre les objectifs de l’expérimentation dont les résultats quoique préliminaires montrent que le coton bollgard II semble plus efficace dans la lutte contre les insectes ravageurs au Burkina Faso.

Face aux enjeux du coton transgénique pour le Burkina Faso, le ministre Laya Sawadogo a encouragé les chercheurs à toujours persévérer dans leur domaine afin que les résultats de ces essais soient de plus en plus performants. Le coton représente 60% des produits agricoles exportés et contribue pour 31% au produit intérieur brut (PIB) du Burkina...

Aïssata BANGRE
Sidwaya

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